« A partir de ce presque Rien, un minuscule atome de neige, j’ai été proche de recréer l’Univers entier, qui contient tout ! »
Johannes Kepler.
Strena seu de nive sexangula [Etrennes ou la neige hexagonale].
Extrait de l'émission "Sur les épaules de Darwin"
"Un cadeau de Nouvel An"
« Lire la neige c’est comme écouter de la musique.
Même quand il n’y a pas de chaleur, pas de nouvelle neige, pas de vent – même alors, la neige change. Comme si elle respirait – comme si elle se condensait et s’élevait et retombait et se désintégrait. »
Peter Høeg.
Smilla et l’amour de la neige.
« Parti à la recherche d’un présent à travers les bourrasques de la Prague hivernale, Kepler ne trouve rien. Mais ce rien est tout : un flocon de neige lui révèle la structure de l’univers.
Sa structure hexagonale est l’une des figures élémentaires de la matière – une « figure cosmopoétique », dit Kepler – c’est-à-dire littéralement, « fabricatrice du monde ».
En cherchant à reconnaître de telles figures géométriques dans la nature, on accède au mystère du monde et de sa construction.
Ces figures, Kepler les découvre partout : dans la forme hexagonale du flocon de neige, dans les cinq figures fondamentales qui président à la cosmologie képlérienne et expliquent les distances entre les planètes, dans les alvéoles d’un nid d’abeilles.
[Le flocon de neige] objet infime mais crucial par sa fonction architectonique, éphémère mais permanent par sa structure géométrique.
Sans doute, il s’agit d’un divertissement, d’un jeu. Mais ce jeu, et ce rien dissimulent la question essentielle de la construction de l’univers. […]
Que la science ait pu être si poétique et littéraire, voilà qui peut sembler difficile à admettre. »
Frédérique Aït-Touati.
Contes de la lune. Essai sur la fiction et la science moderne.