Parfois il ne pleut pas dehors.
Il pleut dedans.
Dru, charnu, lourd, il pleut.
La nappe de l’âme est alors pleine, imbibée.
Il pleut tant que ça déborde des yeux, les yeux qui dévalent ce qui ne peut être vu.
Les caniveaux déserts de l’esprit se font torrents.
Torrents traversés .
Les barrages cèdent, ils cèdent et inondent tout.
Ils inondent la pluie elle même.
Et pour ne pas se noyer il faut plier un bateau en papier et à ce bateau en papier confier nos vies.
Et si le bateau en papier se dissout…il faut marcher sur l’eau…
Mais pour survivre il n’est qu’une issue: devenir eau. Il faut se noyer se dissoudre s’imbiber se fondre et couler.
Boire à pleines mains, et surtout ne pas essuyer, ne pas sécher, ni pas éponger, …..
Puis, cette eau qui pleut, féconde et devient promesse. Promesse d’espérance.
L’espérance que tout verdira .
Bientôt.
Jusqu’à Fleurir.
Bientôt.
Jusqu’à porter du fruit.
Bientôt.
Jusqu’à aimer qu’il pleuve.
Maintenant.
Federico isahaq Dainin Jôkô sensei
Illustration: Folon - Lily aime-moi
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