Patrice van Eersel - Votre prise de conscience a commencé par une maladie ?
Sylvie Bérubé - J’avais trente-sept ans, j’étais thérapeute et je croyais me connaître, quand mon corps m’a dit que je me trompais. J’ai dû être hospitalisée d’urgence et on m’a retiré l’ovaire gauche, qu’un kyste avait envahi. Ce choc m’a obligée à travailler à nouveau sur moi-même en profondeur. Je me suis rendu compte que je ne vivais pas ma féminité. Mon corps m’a fait comprendre que j’étais emplie de peurs, concentrées dans mon ventre. J’en avais été inconsciente jusque-là, parce que ces peurs étaient masquées par des « boucliers de la féminité », bien repérés par Marie Lise Labonté.
Patrice van Eersel - Des boucliers qui protègent la femme, mais qui l’empêchent aussi de vivre en l’étouffant!
Sylvie Bérubé - Toute la pratique de Marie Lise le démontre en effet ! Nous nous protégeons dès le plus jeune âge — parfois même dès le fœtus — contre les traumatismes que la vie nous fait subir, en barricadant notre sensibilité, notre subtilité, notre capacité d’accueil, et plus généralement notre féminité, derrière des murailles qui nous anesthésient Le résultat, c’est que nous ne fonctionnons plus qu’avec notre énergie masculine, ce qui est tragique, car tout humain a besoin d’un dialogue entre sa part féminine et sa part masculine pour pouvoir aimer, créer, vivre. J’ai donc appris, par des exercices aussi bien physiques qu’émotionnels et mentaux, à faire peu à peu s’effondrer ces murailles pour retrouver l’immense puissance de ma féminité. Cela m’a obligée à faire un travail transgénérationnel, car nous héritons des peurs et des hontes de nos ancêtres... et de nos vies antérieures.
Patrice van Eersel - Qu’est-ce qui blesse et effraye tant le « ventre d’Eve » ? Est-ce la brutalité des hommes ?
Sylvie Bérubé - Ce qui blesse, c’est le fait que le féminin ne soit pas reconnu, valorisé, respecté, aimé par le masculin. Mais les hommes sont autant victimes que les femmes. Eux aussi ont une moitié féminine. Et j’ai très bien pu être moi-même un homme dans une autre vie. Mon travail est désormais consacré à accompagner mes patients à se libérer de leurs mémoires douloureuses, empreintes de traumatismes parfois réels, et parfois imaginaires : une femme peut se fermer à sa féminité parce qu’elle a le fantasme que tous les hommes sont violents.
L'auteure Thérapeute psycho-corporelle canadienne, formée par Marie Lise Labonté à sa méthode de guérison des blessures féminines, Sylvie Bérubé est elle-même devenue formatrice et conférencière. Elle a fondé l’Ecole internationale du féminin sacré, qui a « ses racines au Québec et ses ailes en Europe».
(source : Club Clés)
Sylvie Bérubé - J’avais trente-sept ans, j’étais thérapeute et je croyais me connaître, quand mon corps m’a dit que je me trompais. J’ai dû être hospitalisée d’urgence et on m’a retiré l’ovaire gauche, qu’un kyste avait envahi. Ce choc m’a obligée à travailler à nouveau sur moi-même en profondeur. Je me suis rendu compte que je ne vivais pas ma féminité. Mon corps m’a fait comprendre que j’étais emplie de peurs, concentrées dans mon ventre. J’en avais été inconsciente jusque-là, parce que ces peurs étaient masquées par des « boucliers de la féminité », bien repérés par Marie Lise Labonté.
Patrice van Eersel - Des boucliers qui protègent la femme, mais qui l’empêchent aussi de vivre en l’étouffant!
Sylvie Bérubé - Toute la pratique de Marie Lise le démontre en effet ! Nous nous protégeons dès le plus jeune âge — parfois même dès le fœtus — contre les traumatismes que la vie nous fait subir, en barricadant notre sensibilité, notre subtilité, notre capacité d’accueil, et plus généralement notre féminité, derrière des murailles qui nous anesthésient Le résultat, c’est que nous ne fonctionnons plus qu’avec notre énergie masculine, ce qui est tragique, car tout humain a besoin d’un dialogue entre sa part féminine et sa part masculine pour pouvoir aimer, créer, vivre. J’ai donc appris, par des exercices aussi bien physiques qu’émotionnels et mentaux, à faire peu à peu s’effondrer ces murailles pour retrouver l’immense puissance de ma féminité. Cela m’a obligée à faire un travail transgénérationnel, car nous héritons des peurs et des hontes de nos ancêtres... et de nos vies antérieures.
Patrice van Eersel - Qu’est-ce qui blesse et effraye tant le « ventre d’Eve » ? Est-ce la brutalité des hommes ?
Sylvie Bérubé - Ce qui blesse, c’est le fait que le féminin ne soit pas reconnu, valorisé, respecté, aimé par le masculin. Mais les hommes sont autant victimes que les femmes. Eux aussi ont une moitié féminine. Et j’ai très bien pu être moi-même un homme dans une autre vie. Mon travail est désormais consacré à accompagner mes patients à se libérer de leurs mémoires douloureuses, empreintes de traumatismes parfois réels, et parfois imaginaires : une femme peut se fermer à sa féminité parce qu’elle a le fantasme que tous les hommes sont violents.
L'auteure Thérapeute psycho-corporelle canadienne, formée par Marie Lise Labonté à sa méthode de guérison des blessures féminines, Sylvie Bérubé est elle-même devenue formatrice et conférencière. Elle a fondé l’Ecole internationale du féminin sacré, qui a « ses racines au Québec et ses ailes en Europe».
(source : Club Clés)