1. Ne transigez pas avec votre désir
Laissez flamber au plus profond de vous ce feu intérieur qui peut être caché sous la cendre. Laissez-le jaillir. Dans la souffrance, il avait suffi que je dise « oui » à vivre l'instant présent, et donc « non » à la fuite de cet instant-là, pour que tout me soit donné. Ma quête intérieure, la soif d'absolu qui m'habitait depuis ma petite enfance, s'est mue avec la maladie, en présence à moi-même, en accueil. Accueillons notre désir au présent.
2. Acceptez d'être là où vous en êtes
Je n'attends pas d'être capable de grandes choses pour commencer de goûter la vie. Je pars de là où j'en suis, aussi bas que cela me paraisse. C'est quelquefois très peu, un petit rien, un germe. Accepter d'en être là où l'on en est, ce n'est pas s'y complaire ni baisser les bras : c'est sortir du mensonge dans lequel nous vivons et nous accueillir nous-mêmes. Comme le dit sainte Thérèse de Lisieux : « Si nous consentions à notre faiblesse, Dieu pourrait faire en nous des merveilles. »
3. Ne désespérez pas : le présent peut réparer le passé
L'important, ce n'est pas ce qui a été ou ce qui n'a pas été, mais ce qui est maintenant. Une manière de consentir à ce qui a été et à le reprendre de façon neuve. Alors, tout ce qui m'a été donné m'est redonné : je cesse d'être le centre du monde, nous pouvons être ensemble, chacun, tels que nous sommes en vérité. En approchant la mort, longuement, j'ai appris que chaque instant est une naissance. Peut-être est-ce cela qui rend la vie si belle...
4. Si la mort vous préoccupe, soyez vivant
Mourir, c'est avant tout mourir à soi-même et au monde que l'on a bâti avec son imagination. C'est être présent au monde qui vient et faire confiance. Posez-vous plutôt la question suivante : « Est-ce que je vais quitter ce monde en vivant ? » Derrière ce paradoxe curieux me revient la phrase de Maurice Zundel : « On se demande si on sera vivant après la mort au lieu de se demander si on sera vivant avant la mort. Il n'y a aucun sens à postuler quoi que ce soit au-delà de la mort, si d'abord on n'a pas vaincu la mort durant la vie. »
(source : La Vie)