Ce que vit Jésus
Jésus-Christ a traversé le mal jusqu'au bout, jusque dans sa chair. Au mal, il a répondu par le bien, à la haine par l'amour des ennemis, à la rancune par le pardon, à la trahison par la fidélité au Père. Avec Jésus qui meurt en totale liberté intérieure, la Lumière luit dans les ténèbres, et l'œuvre de Dieu s'accomplit au cœur même de l'épaisseur de notre humanité, de notre chair, de l'ensemble de notre action.
Le samedi saint est le jour de la « descente aux enfers ». Des icônes représentent le Christ tirant Adam et Ève avec force et peine, du séjour des morts. En effet, nous opposons souvent beaucoup de résistance au retour à la vie.
Ce que j'en fais
Sur le plan personnel, les enfers, ce sont ces lieux intérieurs dont Dieu est absent, ces parts de nous-mêmes qui se sont construites à l'abri de sa Lumière. « Je frappe à la porte... si quelqu'un ouvre ... j'entrerai » (Apocalypse 3, 20), nous dit le Christ. Il nous appartient de lui ouvrir toutes grandes les portes de notre être pour qu'Il vienne illuminer et sauver ces parts d'ombre.
C'est l'entièreté de notre humanité : cœur profond, psychisme (sentiments, émotions, souffrance, violence cachée, haine, ressentiment, honte, fantasmes, relations), corps, qui doit lui être ouvert. Le risque est de ne lui ouvrir que trop superficiellement notre être. Pour l'éviter, il importe d'avoir décelé notre zone en souffrance et de la nommer. Mettre des mots est essentiel, cela impulse une dynamique. Êtes-vous capables de nommer ce que vous ouvrez au Christ ? Auriez-vous peur de retrouver la vie ? Pourquoi ?
Simone Pacot