Dans le Dzogchen "méditation" et "contemplation" ont des significations bien distinctes.
La pratique du Dzogchen est en soi la pratique de la contemplation dans laquelle on demeure en cet état non duel d'auto-libération, qui est au-delà des limites du niveau conceptuel de l'activité mentale, et qui cependant inclut aussi le fonctionnement de ce qu'on appelle l'esprit "ordinaire" ou la pensée rationnelle.
Bien que les pensées puissent survenir dans la contemplation, on n'est pas conditionné par elles et, laissées telles quelles, elles se libèrent d'elles-mêmes. Dans la contemplation, l'esprit ne s'implique dans aucun effort mental ; il n'y a rien à faire ou à ne pas faire. Ce qui est est, tel quel, parfait en soi. Par contre, ce que l'on entend par "méditation" dans les enseignements Dzogchen, c'est l'une ou l'autre des très nombreuses pratiques qui impliquent de travailler avec l'esprit afin de permettre au pratiquant d'entrer dans l'état de contemplation.
Ces pratiques peuvent inclure les différents types de fixation du regard qui amènent à un état de calme, de même que les différents types de visualisation, etc. Ainsi, dans ce que l'on appelle méditation, on travaille avec l'esprit, mais la contemplation est au-delà de ce travail.
Extrait de "Dzogchen et Tantra" Namkhaï Norbu Rimpoché
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