Issue d'une famille chrétienne très ouverte, Soeur Chan Giac Nghiem est entrée comme moniale auprès de Thich Nhat Hanh, dans la communauté qu'il a établie en France (voir la vidéo sur le village des pruniers). A la suite de son maître, Soeur Chan pratique la démarche de compréhension et de transformation de la pleine conscience, une pratique qui s'effectue dans chaque acte de la vie quotidienne. La fraternité de Jésus et de Bouddha est pour elle une évidence lumineuse : au-delà des concepts et des formes religieuses particulières, la même énergie d'amour en émane pour faire cesser la souffrance en nous et dans le monde.
Elle nous parle, dans l'extrait joint, du "dépassement" de la peur :
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Elle nous parle, dans l'extrait joint, du "dépassement" de la peur :
Quelles pratiques avez-vous suivies pour dépasser cette peur ?
Lorsque nous sommes conscients qu'une émotion. une peur est là, nous retournons à nous-même, nous cessons de penser, de parler, d'agir et nous nous recueillons – un mot employé aussi bien dans la tradition chrétienne que bouddhiste, un mot que j'aime beaucoup. Nous accueillons notre respiration, comme elle se présente et nous relâchons nos tensions physiques et mentales. Nous restons en contact avec notre respiration comme avec ce que nous ressentons et nous le nommons : « Bonjour ma peur ». Nous faisons cela comme nous le ferions avec un enfant qui ferait un cauchemar, que nous prendrions dans nos bras en lui disant : « Respire, mon amour, c'était un rêve, il n'y a rien autour de toi de dangereux en ce moment, rien qui te menace. » Si rien ne nous met réellement en danger, lorsque nous retournons à nous-même de cette façon, que nous nommons notre émotion en restant en contact avec notre respiration, nous nous apaisons. Nous pouvons également faire une marche méditative qui consiste à prendre conscience du sol, du contact de notre pied, du déroulement de notre pas. Nous associons à cette marche consciente la respiration, un pas sur l'inspir, un pas sur l'expir, lentement si nous avons la chance d'être seul ou peu nombreux, laissant toute discussion mentale partir, étant juste présent à ce qui se passe. Nous tenons cet enfant apeuré en nous-même, sur notre coeur, et en même temps nous tenons en nous tous les ancêtres, qui ont eu peur de la même chose. La marche en pleine conscience, en contact avec l'émotion qui nous habite, va peu à peu apaiser cette émotion, spontanément. En marchant de la sorte, nous développons notre concentration du souffle et du pas et notre regard profond peut lui aussi se développer. C'est ce regard qui va nous renseigner sur les racines de notre émotion, de notre peur.
Dès que nous en avons vu les vraies racines, en général cette émotion s'arrête[...]
Lorsque nous sommes conscients qu'une émotion. une peur est là, nous retournons à nous-même, nous cessons de penser, de parler, d'agir et nous nous recueillons – un mot employé aussi bien dans la tradition chrétienne que bouddhiste, un mot que j'aime beaucoup. Nous accueillons notre respiration, comme elle se présente et nous relâchons nos tensions physiques et mentales. Nous restons en contact avec notre respiration comme avec ce que nous ressentons et nous le nommons : « Bonjour ma peur ». Nous faisons cela comme nous le ferions avec un enfant qui ferait un cauchemar, que nous prendrions dans nos bras en lui disant : « Respire, mon amour, c'était un rêve, il n'y a rien autour de toi de dangereux en ce moment, rien qui te menace. » Si rien ne nous met réellement en danger, lorsque nous retournons à nous-même de cette façon, que nous nommons notre émotion en restant en contact avec notre respiration, nous nous apaisons. Nous pouvons également faire une marche méditative qui consiste à prendre conscience du sol, du contact de notre pied, du déroulement de notre pas. Nous associons à cette marche consciente la respiration, un pas sur l'inspir, un pas sur l'expir, lentement si nous avons la chance d'être seul ou peu nombreux, laissant toute discussion mentale partir, étant juste présent à ce qui se passe. Nous tenons cet enfant apeuré en nous-même, sur notre coeur, et en même temps nous tenons en nous tous les ancêtres, qui ont eu peur de la même chose. La marche en pleine conscience, en contact avec l'émotion qui nous habite, va peu à peu apaiser cette émotion, spontanément. En marchant de la sorte, nous développons notre concentration du souffle et du pas et notre regard profond peut lui aussi se développer. C'est ce regard qui va nous renseigner sur les racines de notre émotion, de notre peur.
Dès que nous en avons vu les vraies racines, en général cette émotion s'arrête[...]
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