C’est la rentrée. L’été – pas encore achevé – a été prodigue en évènements divers. Les phénomènes climatiques ont dominé l’information. La chaleur caniculaire mondiale entraîne la sécheresse avec ses conséquences : incendies monstres, cultures desséchées, alternant avec des orages catastrophiques. L’autre volet d’inquiétude est la guerre en Ukraine. Elle s’étire sans paraître pouvoir être arrêtée. Au contraire, elle ravive l’inquiétude du risque d’un accident nucléaire majeur, et celui d’une possible guerre mondiale. Elle a été la justification d’une reprise de l’inflation, avec une envolée du prix de l’énergie entraînant celui des matières premières et de l’alimentation. Cette situation économique aggrave la distorsion entre les plus riches… et tous les autres ! La pauvreté s’accroît, gravement pour les plus fragiles. Le troisième volet médiatique, comme un leitmotiv, est la persistance du covid, avec l’annonce de nouveaux virus et la réactivation d’anciennes maladies. Malgré le joli bronzage, comment ne pas être inquiet ? Il est normal d’avoir peur. Les pouvoirs publics, dans tous les pays, souhaitent que nous y succombions, pour que nous les prenions pour des sauveurs et accepter leurs remèdes. Mais nous ne sommes pas obligés de céder notre libre arbitre. Savez-vous que la peur est une bonne conseillère ? À condition d’apprendre à l’utiliser. Soit on lui cède, et dans ce cas elle provoque la tétanisation ou l’agitation, avec son cortège de paroles inutiles, amenant la panique, pour finir par faire n’importe quoi. Voire le pire, dans les comportements de foule prise de panique. Comme c’est bon d’apprivoiser la peur et de lui parler : J’ai peur de quoi précisément ? J’ai peur qu’il m’arrive ceci ou cela ! C’est le début d’un dialogue intérieur essentiel. Plus je vais creuser, plus je vais me tranquilliser. Peur qu’il m’arrive quoi exactement ? Ayant identifié la cause, je peux chercher un soulagement. Qu’est-ce que je peux faire pour que cela ne m’arrive pas ? Si c’est un problème personnel, un souvenir peut éclairer la situation. Il permet d’apercevoir une piste de solution pour que le passé ne se répète pas. Si c’est un problème sociétal, la question devient : Qu’est-ce que je peux faire si cela arrive ? Dans tous les cas, ce dialogue intérieur apaise la peur, évite l’enchaînement vers l’aggravation, donne du recul et prépare à un acte salvateur.
Cet automne, nous aurons certainement l’occasion de mettre en pratique cet usage bénéfique de la peur. |