Je souhaite vous faire connaître une poète, Brigitte Maillard , dont le désir est de faire vivre la poésie au cœur de nos vies !
Renaître
chaque seconde de l’ampleur du monde.
Renaître
au plus beau souvenir de l’ombre, pour que danse l’image dévoilée. Renaître à
la solitude des géants, la nature sauvage, la grâce du vivant. Renaître pour
donner au monde ce goût de la renaissance. Cette odeur fraîche sur les
papilles, ce transfert des organes à la lune et le ciel en pleine étoile. Première image, premier rouge, premier
dommage, premier désir, première victoire, premier soleil, première urgence.
Ouvre le chemin, porte
le monde, il est à ta mesure. Sous les dents, l’haleine. Sur la langue sa
fraîcheur, son endurance, sa solitude.
L’aventure se déploie.
De la rive à la mer je suis le salut des vents, mon seul terrain d’exil.
Vivre sans rien refuser de la
vie. Accueillir. Aimer. S’aimer. Vous aimer. Vivre sa fragilité et s’élancer
vers le seul lien qui nous relie au cosmos, la lumière !
J’ai traversé une longue période de maladie et par ce chemin, j’ai commencé à parler à la rivière, chanter avec l’oiseau, rafraîchir la pluie, faire lever le soleil pour ne ne plus vivre la vie, mais la vie devenir. La vie se chante quand elle revient vers nous avec tant de vérité. C’est le regard intérieur qui pas à pas m’a conduit à vivre la réalité d’une façon plus intime, à découvrir qu’au-delà des apparences, il y a une Vie. J’ai du réapprendre à vivre. Repartir, recommencer, respirer à nouveau et me défaire de bien des choses – concepts, évidences, croyances... Renaître à chaque seconde, cela pourrait être la vraie santé humaine ! Nous sommes en manque de Vie.
Vivre directement avec la vie, c’est cela la
santé. Même si nous sommes « malades ». Nous ne sommes pas la
maladie. Il y a autre chose à découvrir en nous. Une vie immense, généreuse,
discrète, étoilée, vibrante.
Face à cet inconnu, accepter
d’être en prise directe avec la vie, sans vivre au travers de ceci ou cela,
permet l’ouverture d’une voie vraiment personnelle.
Ainsi se mettre au monde. Oui.
Si mon corps ne porte plus la
guerre et ses stigmates, s’il n’est plus soumis au dur, pourrais-je le
réinventer dans la douceur, écouter le murmure de la source, entendre mon âme se dire.
Ô lumière !
C’est
le cri de tous les personnages placés, dans le drame antique, devant leur
destin
Albert Camus
Il y
a un chemin Brigitte Maillard ed. Librairie Galerie Racine 2019