Les événements cruels qui, ces dernières semaines, ont bouleversé notre conscience remettent brutalement en question notre être au monde.
A l'heure où se passait ce fait abject, j'étais entouré d'une trentaine de personnes participant à une semaine de pratique de la méditation. Est-il légitime de prendre le temps de méditer dans un monde où, comme on l'observe quotidiennement, les fausses valeurs tentent de prendre le pouvoir ?
Après quarante ans de pratique de la méditation je réponds : oui !
Le philosophe Martin Heidegger énonce deux vérités inéluctables :
« Je vis parce que je suis un être vivant »
« Je pense parce que je suis un être pensant »
En d'autres mots, l'être humain est, comme l'animal, « doué de vie » et l'être humain, à la différence de l'animal, est aussi « doué de raison ». Doué de raison. Un processus qui avec la pensée, le langage, l'intelligence constitue ce qu'on appelle : le mental. Le mental. C'est le noeud du problème ! Le mental a une puissance telle que l'homme se voit à travers ses propres constructions mentales. D'où cette conviction illusoire : « Moi, je crois, que je suis, ce que je pense que je suis ! ». D'où cette autre illusion : « Ce que moi je pense est la vérité ! ». Identifié à ses constructions mentales l'homme se coupe de son essence. Lorsque « Je pense » devient plus important que « Je suis », les fruits du raisonnement, comme nous l'observons dans de multiples domaines, ne sont pas toujours raisonnables.
Dans quel monde vivons-nous ?
Nous vivons, sans en être vraiment conscients, dans un monde construit et organisé selon nos constructions mentales. L'organisation politique et sociale du monde est la manifestation de constructions mentales. L'organisation industrielle et économique du monde est le fruit de constructions mentales. La publicité, la mode, la spéculation financière ne sont rien d'autres que le résultat de constructions mentales. Les prises de positions dogmatiques des différentes confessions religieuses sont la traduction des constructions mentales.
L'identification à la somme des productions mentales nous plonge dans l'ignorance des « valeurs de l'être ».
Ces valeurs de l'être que la méditation nous aide à dé-couvrir.
Lorsque le collectif humain est entraîné dans le marasme, le découragement, la détresse, la peur, il est important d'accompagner celles et ceux qui refusent de foncer plus avant dans cette impasse.
Je ne suis pas niais au point de croire ou de penser que la méditation va changer le monde d'un tour de main. En même temps, j'observe que le mot méditation, qui comme un tsunami, aborde aujourd'hui l'Occident, répond peut-être à une intuition et une exigence à laquelle adhèrent de plus en plus de personnes qui souffrent du non-sens dans lequel le monde semble plonger.
Les valeurs essentielles, celles qui font d'un homme un être humain, peuvent surgir du plus profond de soi grâce à ce travail artisanal sur soi qu'est la méditation de pleine attention.
La méditation de pleine attention ? Un exercice spirituel parfaitement adapté à notre temps !
Dans les années 1970, au lendemain d'un reportage sur la guerre au Vietnam qui dénonçait l'insupportable : une petite fille brulée au napalm, courant, nue, sur une route bombardée, Graf Durckheim a introduit la pratique méditative en disant : « Nous ne pratiquons pas la méditation pour nous mettre à l'abri des bombes ; nous pratiquons la méditation pour témoigner que là où nous sommes, en ce moment, le monde peut encore être en ordre ».
Jacques Castermane
Le philosophe Martin Heidegger énonce deux vérités inéluctables :
« Je vis parce que je suis un être vivant »
« Je pense parce que je suis un être pensant »
En d'autres mots, l'être humain est, comme l'animal, « doué de vie » et l'être humain, à la différence de l'animal, est aussi « doué de raison ». Doué de raison. Un processus qui avec la pensée, le langage, l'intelligence constitue ce qu'on appelle : le mental. Le mental. C'est le noeud du problème ! Le mental a une puissance telle que l'homme se voit à travers ses propres constructions mentales. D'où cette conviction illusoire : « Moi, je crois, que je suis, ce que je pense que je suis ! ». D'où cette autre illusion : « Ce que moi je pense est la vérité ! ». Identifié à ses constructions mentales l'homme se coupe de son essence. Lorsque « Je pense » devient plus important que « Je suis », les fruits du raisonnement, comme nous l'observons dans de multiples domaines, ne sont pas toujours raisonnables.
Dans quel monde vivons-nous ?
Nous vivons, sans en être vraiment conscients, dans un monde construit et organisé selon nos constructions mentales. L'organisation politique et sociale du monde est la manifestation de constructions mentales. L'organisation industrielle et économique du monde est le fruit de constructions mentales. La publicité, la mode, la spéculation financière ne sont rien d'autres que le résultat de constructions mentales. Les prises de positions dogmatiques des différentes confessions religieuses sont la traduction des constructions mentales.
L'identification à la somme des productions mentales nous plonge dans l'ignorance des « valeurs de l'être ».
Ces valeurs de l'être que la méditation nous aide à dé-couvrir.
Lorsque le collectif humain est entraîné dans le marasme, le découragement, la détresse, la peur, il est important d'accompagner celles et ceux qui refusent de foncer plus avant dans cette impasse.
Je ne suis pas niais au point de croire ou de penser que la méditation va changer le monde d'un tour de main. En même temps, j'observe que le mot méditation, qui comme un tsunami, aborde aujourd'hui l'Occident, répond peut-être à une intuition et une exigence à laquelle adhèrent de plus en plus de personnes qui souffrent du non-sens dans lequel le monde semble plonger.
Les valeurs essentielles, celles qui font d'un homme un être humain, peuvent surgir du plus profond de soi grâce à ce travail artisanal sur soi qu'est la méditation de pleine attention.
La méditation de pleine attention ? Un exercice spirituel parfaitement adapté à notre temps !
Dans les années 1970, au lendemain d'un reportage sur la guerre au Vietnam qui dénonçait l'insupportable : une petite fille brulée au napalm, courant, nue, sur une route bombardée, Graf Durckheim a introduit la pratique méditative en disant : « Nous ne pratiquons pas la méditation pour nous mettre à l'abri des bombes ; nous pratiquons la méditation pour témoigner que là où nous sommes, en ce moment, le monde peut encore être en ordre ».
Jacques Castermane