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lundi 10 novembre 2008
La vouivre, symbole universel
A tous ceux qui s’intéressent à la force des symboles, je conseille vivement ce livre extraordinaire intitulé La Vouivre, un symbole universel, de Kintia Appavou et Régor R. Mougeot, aux éditions Ediru, 2006. Je l’ai dévoré (!) comme un roman. Ce n’est pourtant qu’une collection de citations, mais traversées d’un tel souffle invisible que je n’ai pu y résister, d’autant que ce livre s’inscrivait dans la continuité du beau séjour en forêt de Brocéliande et qu'il décrit abondamment l’influence des énergies telluriques...
Voici quelques idées-forces, quelques pistes à emprunter. Pour nous aider à nous défaire d’un dualisme tenace, qui nous conduit souvent à nous retourner contre nous-même au lieu de nous unifier dans la bienveillance…
Qu’est-ce que la Vouivre, au-delà de sa représentation bien connue de femme-serpent ?
« Ne vous semble-t-il pas que les mots « OUI » et « VIVRE », ou « VOUS » et « IVRE » se mêlent et se conjuguent pour exprimer la Force de Vie ? […] C’est l’Energie tellurique qui anime tout être vivant issu de la Terre (minéral, végétal, animal, humain). » (p. 7)
Ainsi, la Vouivre est partout, qui se glisse sous telle ou telle forme proche ou lointaine : le Dragon ; la Mère-Grand des contes de fée (et ses dérivés sonores : Margot, Morgane, Mélusine…) ; le Géant (Gargantua) ; la Déesse-mère des religions païennes ; la Vierge noire des cryptes souterraines… ; etc.
Débordant toutes ces formes, la Vouivre est « La Mère Universelle », c’est-à-dire « la Nature naturante », « la Source », « le Principe d’avant la Manifestation. Elle est mâle et femelle à la fois, Androgyne, et non pas le Dieu Père masculin des religions issues d’Abraham, ni la Déesse-Mère païenne qui serait uniquement féminine. » (p. 32-33) Elle est proche de Yurlungur, le Serpent primordial, bisexué, des Aborigènes, ou du Serpent Arc-en-Ciel, l’Androgyne originel en Afrique. Elle rappelle le caducée d’Hermès, ce bâton autour duquel s’enroulent deux serpents.
Cette Vouivre possède une queue et une tête qui se rejoignent en un lien fascinant, serpentin, l’Ouroboros étant l’exemple le plus frappant de ce lien : « La tête est le siège de l’intelligence, c’est le sanctuaire de l’Esprit. […] La queue du Dragon est l’inconscient des hommes, les ténèbres nécessaires pour que la Lumière se révèle. […] La tête dévore le corps. […] la conscience humaine […] assimile les pulsions de ses instincts pour s’élever vers la Lumière. […] La mort initiatique est cette assimilation de soi par soi qui n’exclut rien, ne condamne rien, ne juge rien, qui transmute le vil plomb en or et l’homme en Dieu. » (p. 55) D’ailleurs, « le Dragon-Wivre, incarnation de la Mère des temps néolithiques, porte très souvent sur son front l’escarboucle » (p. 85), pierre précieuse, troisième œil…
C’est pourquoi il faut consentir à se livrer au Dragon-vouivre. D’où l’intérêt de ces multiples histoires de sacrifices d’innocents au Dragon… Il s’agit, en profondeur, de sacrifier « son monde émotionnel » et « sa volonté propre ». « Ce qui est multiple doit être sacrifié pour que se fasse le retour à l’Unité. » (p. 107)
En aucun cas, par conséquent, la Vouivre ne doit être tuée. Seulement domptée ou chevauchée, car il ne s’agit pas de se sacrifier inconsidérément à la Vouivre ou l’énergie primordiale. Attention à « L’Hydre tentaculaire aux multiples têtes », combattue par Hercule, et « représentant les pensées du mental dévié » ! (p. 131) Le saint chrétien (et pas seulement saint Michel et saint Georges !) dompte donc souvent le Dragon. Il entre dans sa grotte, la Caverne du cœur, « se met au contact des énergies de la Terre […]. […] l’énergie de la Terre monte mais n’est pas détournée par un mental dévié. Il est alors fécondé par l’Esprit […]. Il a symboliquement la tête tranchée » (p. 133), image de la non-identification au mental.
Ce livre m’a rappelée à mes propres courants émotionnels souterrains, m’invitant à les apprivoiser, à les accueillir le plus totalement possible. (Serpents faussement inquiétants, seulement monstrueux pour l’armure du mental. Serpents de la vie fluide, guérisseurs !) Il s’agira sans doute d’un long chemin mais il me semble qu’il s’ouvre enfin…
Voici quelques idées-forces, quelques pistes à emprunter. Pour nous aider à nous défaire d’un dualisme tenace, qui nous conduit souvent à nous retourner contre nous-même au lieu de nous unifier dans la bienveillance…
Qu’est-ce que la Vouivre, au-delà de sa représentation bien connue de femme-serpent ?
« Ne vous semble-t-il pas que les mots « OUI » et « VIVRE », ou « VOUS » et « IVRE » se mêlent et se conjuguent pour exprimer la Force de Vie ? […] C’est l’Energie tellurique qui anime tout être vivant issu de la Terre (minéral, végétal, animal, humain). » (p. 7)
Ainsi, la Vouivre est partout, qui se glisse sous telle ou telle forme proche ou lointaine : le Dragon ; la Mère-Grand des contes de fée (et ses dérivés sonores : Margot, Morgane, Mélusine…) ; le Géant (Gargantua) ; la Déesse-mère des religions païennes ; la Vierge noire des cryptes souterraines… ; etc.
Débordant toutes ces formes, la Vouivre est « La Mère Universelle », c’est-à-dire « la Nature naturante », « la Source », « le Principe d’avant la Manifestation. Elle est mâle et femelle à la fois, Androgyne, et non pas le Dieu Père masculin des religions issues d’Abraham, ni la Déesse-Mère païenne qui serait uniquement féminine. » (p. 32-33) Elle est proche de Yurlungur, le Serpent primordial, bisexué, des Aborigènes, ou du Serpent Arc-en-Ciel, l’Androgyne originel en Afrique. Elle rappelle le caducée d’Hermès, ce bâton autour duquel s’enroulent deux serpents.
Cette Vouivre possède une queue et une tête qui se rejoignent en un lien fascinant, serpentin, l’Ouroboros étant l’exemple le plus frappant de ce lien : « La tête est le siège de l’intelligence, c’est le sanctuaire de l’Esprit. […] La queue du Dragon est l’inconscient des hommes, les ténèbres nécessaires pour que la Lumière se révèle. […] La tête dévore le corps. […] la conscience humaine […] assimile les pulsions de ses instincts pour s’élever vers la Lumière. […] La mort initiatique est cette assimilation de soi par soi qui n’exclut rien, ne condamne rien, ne juge rien, qui transmute le vil plomb en or et l’homme en Dieu. » (p. 55) D’ailleurs, « le Dragon-Wivre, incarnation de la Mère des temps néolithiques, porte très souvent sur son front l’escarboucle » (p. 85), pierre précieuse, troisième œil…
C’est pourquoi il faut consentir à se livrer au Dragon-vouivre. D’où l’intérêt de ces multiples histoires de sacrifices d’innocents au Dragon… Il s’agit, en profondeur, de sacrifier « son monde émotionnel » et « sa volonté propre ». « Ce qui est multiple doit être sacrifié pour que se fasse le retour à l’Unité. » (p. 107)
En aucun cas, par conséquent, la Vouivre ne doit être tuée. Seulement domptée ou chevauchée, car il ne s’agit pas de se sacrifier inconsidérément à la Vouivre ou l’énergie primordiale. Attention à « L’Hydre tentaculaire aux multiples têtes », combattue par Hercule, et « représentant les pensées du mental dévié » ! (p. 131) Le saint chrétien (et pas seulement saint Michel et saint Georges !) dompte donc souvent le Dragon. Il entre dans sa grotte, la Caverne du cœur, « se met au contact des énergies de la Terre […]. […] l’énergie de la Terre monte mais n’est pas détournée par un mental dévié. Il est alors fécondé par l’Esprit […]. Il a symboliquement la tête tranchée » (p. 133), image de la non-identification au mental.
Ce livre m’a rappelée à mes propres courants émotionnels souterrains, m’invitant à les apprivoiser, à les accueillir le plus totalement possible. (Serpents faussement inquiétants, seulement monstrueux pour l’armure du mental. Serpents de la vie fluide, guérisseurs !) Il s’agira sans doute d’un long chemin mais il me semble qu’il s’ouvre enfin…
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