(extrait du beau documentaire de Vincent Lauth : Au pays des Ashrams chrétiens)
Comment ne plus être submergé si on est hypersensible?
Il y a 11 heures
Je plaide pour commencer par une expérience simple et légère de la méditation. Pour ma part, j’effectue un exercice chaque soir avec ma fille, durant deux minutes, ce qui correspond à la durée d’attention normale d’un enfant ou d’un ingénieur ! Il s’agit simplement de goûter à la joie d’être en vie et d’y goûter ensemble, et, au-delà, à la joie d’être... tout simplement d’être. Une belle façon de s’entraîner à faire attention à chaque instant, sans porter de jugement. Quand je présente cette méthode dans le cadre de mon travail auprès de mes collègues chez Google, je propose aussi deux approches : la facile et la “plus facile”.
Le temps des vacances est pour moi l’occasion de marcher. Plus précisément, de marcher autrement. Sans courir. Sans avoir les yeux rivés sur ma montre pour arriver à l’heure à la gare, en réunion ou à mes rendez-vous. Sans avoir l’esprit encore encombré de ce que je viens de vivre ou déjà préoccupé de ce qui va suivre. Sans avoir à imposer à mon corps un rythme commandé par des impératifs à tenir. Sans remplir ces temps par la consultation de mon répondeur. Revenir plus consciemment, plus longuement et plus régulièrement dans mes pieds pour être là et m’ouvrir à tout ce qui m’entoure.
Nos enseignements prennent en compte ses évolutions afin de permettre à chacun de trouver l’apaisement. C’est ainsi que les nouveaux maux font naître de nouvelles pratiques. Pour les mettre en œuvre, nous proposons à chacun de travailler sur les racines de sa souffrance afin de se frayer un chemin vers la guérison. Dans le bouddhisme, nous parlons de lâcher-prise. Il faut être prêt à abandonner ce que l’on sait pour pouvoir apporter des réponses neuves. Ensuite, rien de plus facile que de transmettre cette nouvelle pratique en parlant “avec le cœur”.
Par exemple, en lavant la vaisselle : savourer l’instant, prendre conscience que je suis en train de faire quelque chose d’utile. Je rends propres des assiettes et ce mouvement de concentration sur un geste anodin peut devenir le support même de ma méditation. Si je regarde ma vie, j’y vois beaucoup de négatif, des erreurs, des regrets. Et pourtant, il est possible de nettoyer mon esprit de toute cette négativité, de le rendre brillant et immaculé comme de la porcelaine. La vaisselle me donne une leçon et peut devenir mon support pour me régénérer : raviver la joie et la brillance en moi.

On peut enfin, et c’est mon exercice préféré, méditer face au soleil levant, face à qu’Homère appelait « l’aurore aux doigts de rose ». La vie moderne nous éloigne souvent de l’aube : soit nous nous levons trop tard, et il ne nous reste que les crépuscules ; soit nous le faisons, mais pour partir travailler, et nous n’avons alors pas le temps de la contemplation. Mais l’été et les vacances sont une occasion unique de redécouvrir la merveille du lever de soleil. Nous pouvons bien nous lever tôt : il nous restera toujours la sieste, autre plaisir de l’été. Alors, dans le calme de la nuit finissante, nous pourrons contempler l’illumination progressive du ciel : lueurs pâles au levant, arrivée de la lumière, percée des premiers rayons, réchauffement progressif du monde. Un petit remake de la Genèse, où Dieu dissipe les ténèbres. Que nous pouvons savourer en pleine conscience, en nous reliant tranquillement à notre souffle (autre remake, car tout commença quand Dieu souffla en nous « une haleine de vie ».
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| carte du beau jeu de cartes "L'oracle des arbres" |

• Atelier d'aromathérapie avec Sophie Billim :