lundi 4 janvier 2016

Saint Augustin par Michel Delpech


J’ai découvert saint Augustin il y a bientôt 30 ans, après mon voyage à ­Jérusalem. Depuis, je ne l’ai plus quitté ! J’ai énormément d’admiration et d’affection pour cet homme, ce grand serviteur de l’Église. Il en est, à mes yeux, le plus grand personnage. Je le vois comme une figure indépassable, un génie, au même titre qu’un Léonard de Vinci. Et son talent littéraire est énorme.

Avant sa conversion, il a connu la vie terrestre, ses plaisirs et ses dangers. Tous ces chemins parcourus pour arriver à Dieu me touchent beaucoup. C’est un homme sur qui on peut poser sa tête. Sans parler d’identification, je peux me ­reconnaître en lui par la vie ordinaire qu’il a vécue avant d’être prêtre puis évêque. Il n’a pas tout de suite été saint. Il a fallu du temps, qu’il se bagarre avec la vie. Ce parcours semé d’embûches est très rassurant.

Lorsque je lis les Confessions ou que je pense à lui, je le vois comme un contemporain : il aurait pu naître aujourd’hui. J’avais écrit une chanson, il y a 40 ans, que j’avais appelée les Aveux. Récemment, une nouvelle traduction a rebaptisé les Confessions, les Aveux. C’est extraordinaire, non ? Augustin est un homme de toutes les époques, il est universel. Tout comme Jésus, saint Jean de la Croix ou sainte ­Thérèse de Lisieux, je l’aime. C’est un ami à qui je parle régulièrement et à qui je vais rendre visite de temps en temps à l’église qui lui est dédiée, boulevard Malesherbes à Paris (dans le VIIIe arrondissement).



Le poète et Père de l’Église
354 Naissance à Thagaste (Algérie).
371 Liaison avec celle qui lui donnera un fils en 372.
386-387 Conversion et baptême à Milan.
388 Retour en Afrique. Il y mène une vie intellectuelle et monastique.
391 Ordination à Hippone (Algérie).
396 Évêque d’Hippone.
401-402 Parution des Confessions.
430 Mort d’Augustin à Hippone, alors assiégée par les Vandales.

A méditer
« Aussi, en toute hâte, je revins à l’endroit où Alypius était assis : oui, c’était là que j’avais posé le livre de l’Apôtre tout à l’heure, en me levant. Je le saisis, l’ouvris et lus en silence le premier chapitre où se jetèrent mes yeux : « Non, pas de ripailles et de soûleries ; non, pas de coucheries et d’impudicités ; non, pas de disputes et de jalousies ; mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ, et ne vous faites pas les pourvoyeurs de la chair dans les convoitises. » Je ne voulus pas en lire plus, ce n’était pas nécessaire. À l’instant même, en effet, avec les derniers mots de cette pensée, ce fut comme une lumière de sécurité déversée dans mon cœur, et toutes les ténèbres de l’hésitation se dissipèrent. »

Les Confessions,
Scène du jardin (livre VIII)


À lire
Une année avec Saint Augustin
Les plus beaux textes à découvrir chaque jour et à méditer Sermons, commentaires de psaumes, lettres, confessions… l’évêque d’Hippone a beaucoup écrit. Au travers de 400 textes issus de son œuvre, le lecteur pourra s’immerger dans la pensée augustinienne tout au long de l’année liturgique. Et enrichir son approche, grâce aux commentaires de fins connaisseurs de cette figure, comme Isabelle Bochet, Frédéric Boyer, Benoît XVI ou encore Jean-Luc Marion.
Bayard, 29,90 €.

Les Confessions
Un monument. Par ces 13 livres autobiographiques, ­Augustin nous offre un des plus beaux testaments spirituels de l’histoire de la littérature. De sa jeunesse, marquée par la débauche et l’oisiveté, à sa conversion fulgurante et absolue, c’est toute une vie intérieure, en perpétuelle soif de vérité et de Dieu, qui y est révélée. Le Seuil, 9 €.

À faire
Se former au collège des Bernardins Benoît XVI lit les Pères de l’Église À partir des catéchèses du pape, le père Jacques Ollier, docteur en théologie, propose de découvrir les Pères de l’Église, véritables pasteurs pour la communauté chrétienne. Parmi eux, saint Augustin, source inépuisable d’inspiration pour Benoît XVI. Vendredi 10 h-11 h 30, du 7 février au 23 mai 2014. Tarif plein/réduit 130 €/65 €. www.collegedesbernardins.fr




Des conseils pour "Passer ma route" par Michel Delpech


1. Écoutez votre conscience
Nous quittons Dieu lorsque nous transgressons notre conscience. Si nous l’outrepassons mais que nous pensons, à tort, que c’est une bonne chose, Dieu ne nous en voudra pas. Mais si la motivation réside dans l’intérêt ou l’orgueil, alors nous nous éloignons de lui. Comment être à l’écoute de sa conscience ? Par le silence, la méditation et la prière. Les moments de solitude débouchent toujours sur une réponse, une voie nous paraissant plus claire, plus sage, plus évidente qu’une autre.

2. Prenez le temps
Le silence n’est pas sans lien avec le temps : face à une possibilité ou une décision à prendre, ne vous précipitez pas. Pesez bien le pour et le contre. Bien que cela soit séduisant sur le moment, vivre dans l’emballement et l’exaltation permanente ne mène à rien et l’apparence du moment peut être trompeuse. Le cœur et la raison doivent fonctionner en bonne entente. Certains choix déterminent nos vies. Faisons en sorte qu’ils soient le plus justes possible.

3. N’ayez pas peur
Lorsque vous devez faire des choix, n’ayez pas peur de prendre la direction la plus difficile, si c’est celle qui vous semble la plus juste, la meilleure pour vous. Nous avons tous de bonnes raisons de préférer la facilité, qu’elle soit matérielle, affective ou professionnelle. Or, la voie la plus étroite est toujours la bonne. Les vertus se nourrissent entre elles, c’est la même chose pour les défauts. Mais il est plus facile de céder au mal, d’écouter ses bas instincts, que d’acquérir quelques vertus. Pourtant, c’est en développant ses vertus que l’on accède au bonheur !

4. Apprenez à prendre du plaisir
Écoutez de la bonne musique, ne perdez pas votre humour, restez proche de vos amis, restez vous-même quel que soit votre interlocuteur. Et puis allez vous promener, découvrez les fleurs, parlez aux arbres, n’oubliez pas que les animaux sont de merveilleuses créatures de Dieu. La vie est belle, rendez grâce à Dieu en l’appréciant.




Les étapes de sa vie
1946 Naissance à Courbevoie (92).
1952 Première communion.
1970 Début d’une longue quête spirituelle.
1976-1982 Dépression.
1981 Rencontre frère Odon à l’abbaye de Saint-Wandrille (76).
1985 Mariage avec Geneviève dans une église copte, suivi d’un voyage à Jérusalem, où il va rencontrer le Christ.
2013 Apprend qu’il est atteint d’un cancer de la langue. Sortie du livre J’ai osé Dieu…
2015 Fin du chemin