lundi 2 février 2009

La dualité nous coupe...


...Et, si je dis que cette fleur est belle, je trouverai laide une autre fleur d’un type que je n’aime pas. Je ne serai jamais libéré de ce monstrueux ego qui emprisonne toute la plénitude, toute la liberté, toute la joie, toute la paix.
Alors, puis-je regarder la fleur et la laisser être ? Surprenez-vous, malgré votre bonne volonté pour appliquer ce dont je parle, en train de ne pas permettre à la fleur d’être un autre que votre ego – complètement un autre. Au lieu de vous projeter sur la fleur, rentrez en vous-même : vous êtes ici, la fleur est là, l’autre est un autre, n’a rien à voir avec mon ego, et je lui rends sa totale liberté d’être lui-même.
Il semble par là que vous renforciez encore la dualité. Certainement, il est nécessaire d’établir d’abord très nettement la dualité entre l’ego et le non-ego ; de cette façon seulement, vous pourrez réaliser la véritable non-dualité. Jamais, à la surface, vous ne réaliserez la non-dualité ; la non-dualité ne se découvre que dans la profondeur. Vous aurez beau prendre la fleur, la serrer contre vous, la caresser, l’embrasser – elle restera toujours « un autre ». Mais, si vous lui donnez le droit total de n’avoir rien à voir et rien à faire avec votre propre ego, si vous ne la voyez plus dans une perspective égocentrique mais cosmocentrique – c’est-à-dire d’où l’ego est effacé – alors, à un tout autre plan, vous réaliserez l’unité fondamentale qu’il y a entre vous et la fleur. Mais cette unité entre vous et la fleur, vous la découvrirez au plus profond de vous-même, et non pas en vous jetant ou en vous projetant sur la fleur.

ARNAUD DESJARDINS, "Au-delà du moi" ; À la recherche du soi tome II, éditions "La Table Ronde".

L'eau de Arcimboldo

Continuons notre plongée dans les tableaux d'Arcimboldo, avec l'eau :