mardi 30 novembre 2010

Les racines croissent avec gravité...

Je lisais, dans "La prodigieuse aventure des plantes" de Jean-Pierre Cuny et Jean-Marie Pelt, que "la plus formidable, la plus incroyable invention qui ait jamais vu le jour" est celle de la photosynthèse... Sans la plante, nous ne serions pas. "...on peut dire que les plantes sont pensées par l'évolution, au moins autant que les animaux, et comme eux remaniées, perfectionnées, avec une obstination et un génie que les botanistes, jusqu'à présent, n'ont guère su nous décrire qu'en latin."
Voici la base des plantes : la racine



Tirée du beau livre de Claire Lhermey, une page sur les racines oubliées :

chervis, panais, maceron et raiponce

lundi 29 novembre 2010

dimanche 28 novembre 2010

Le buisson ardent avec Philippe Mac Leod

Réchauffons-nous auprès du feu des mots de Philippe Mac Leod :

Habituellement, nous projetons en Dieu les contours les plus sommaires de notre psychologie, alors qu'il se donne comme l'horizon de notre personne humaine. Je veux dire par là que nous ne nous comprenons bien qu'à la lumière de sa transcendance, en découvrant les liens qu'elle entretient avec ce que nous sommes au plus profond, en concevant enfin la personne comme une intimité et non plus comme une individualité.

Pour mieux l'entendre, je t'engage à fermer les yeux un moment, comme on prend du recul, et à descendre avec ton esprit à l'intérieur de ton cœur pour tenter d'approcher ce qui nous définit ou nous distingue comme personne : non pas une volonté, une raison, qui restent l'individu, encore moins les pensées qui tournoient sous la voûte de ton crâne et qu'il te faut écarter comme les feuilles coupantes d'une forêt vierge ; non plus seulement cette conscience vague dans laquelle nous baignons, mais plus loin, plus au fond, plus clair et plus aigu, quand le sentiment de soi s'affine dans le silence du recueillement, ce vibrato, ce chant de source, à la fois changeant et immuable, immobile et fuyant, cette note longuement tenue, ce murmure universel qui nous traverse de part en part, ce sentiment d'une rare pureté de l'être que nous sommes, ici et maintenant, et qui ne peut surgir qu'en parvenant à notre extrême singularité – oui, cette intériorité de plus en plus ouverte à mesure qu'elle se creuse et qui sonne comme l'alpha et l'oméga de toute chose.

C'est bien là, au plus secret, au plus désert de moi-même que j'entends retentir le nom de Dieu, comme Moïse dans le buisson qui brille sans jamais se consumer et lui murmure ce «Je Suis» que nous pouvons expérimenter en chacun de nous, dans un silence d'une acuité qui illumine notre conscience la plus intime, d'une densité qui fait d'elle un feu palpitant, une flamme qui brûle et s'élève éternellement à l'intérieur de chaque être. Aucune image de soi ne résiste à cette révélation d'une présence nue, éclatante, qui fait que les choses sont, en les habitant, en les enveloppant, une présence qui dans le même temps ouvre l'espace du monde où nous pouvons à notre tour la rejoindre. « Je suis celui qui suis. » « Je suis "Je suis". » Il nous faut ramasser toute notre existence pour entendre ce nom, pour l'entendre résonner et réveiller l'être que nous sommes. Et c'est là que nous-mêmes devenons une personne, à son image et ressemblance, autrement dit une présence, une intimité, comme s'il était donné à chacun de porter l'intérieur du monde - et en vérité il n'est pas d'autre sens à l'intériorité humaine, en vérité il n’est pas d'autre trésor que cet immense et fragile sentiment de soi.

Comprends-tu maintenant ? Ce que nous appelons « l'amour de Dieu pour les hommes », qui se manifeste en plénitude dans l'incarnation, n'est autre que le murmure de son nom qu'il nous souffle éternellement, le feu de sa présence éternelle qui ne cesse de monter du foyer de notre conscience, pour peu qu'elle sache suspendre un moment son activité, se déchausser et s'agenouiller. Il ne nous aime pas extérieurement, occasionnellement, comme nous-même le faisons, mais intérieurement - d'un mot savant, je dirai : ontologiquement -, c'est-à-dire par son être et par l'être que nous sommes, en nous communiquant, nous transfusant sans cesse sa vie, en l'engendrant, en la multipliant, et c'est bien ce flux, son passage à travers nous, la joie, la plénitude qu'il laisse dans son sillage, que nous nommons « amour ».


Voir un portrait de Philippe Mac Leod

Source : La Vie - novembre 2010

samedi 27 novembre 2010

De nos maladies, la plus sauvage c’est de mépriser notre être.

Montaigne

Apocalypse avec Jean-Yves Leloup (5/5)

Apocalypse : que fait-on de nos échecs ?
L'apocalypse, un texte biblique difficile d'accès, au genre littéraire bien particulier, mais qui convient bien à une interprétation archétypale, chère à Jean-Yves Leloup. L'Apocalypse regorge de symboles que Jean-Yves Leloup a décortiqué pour saisir dans les personnages, les situations une interprétation qui nous touche aujourd'hui dans notre vie au jour le jour.
Partie 5 (~20 min.)



Voir le site de Jean-Yves Leloup

vendredi 26 novembre 2010

Agenda d'abeille

Les évangiles apocryphes avec Jean-Yves Leloup (4/5)

Des textes qu'on nous aurait cachés ?
Evangile de Marie, de Thomas ou encore de Philippe : des écrits des premiers temps du christianisme qui ont été évincés du canon biblique. Que nous révèlent-ils de si différents ? Réponses avec le théologien et philosophe Jean-Yves Leloup qui a lui-même traduit et commenté ces évangiles.
Partie 4 (~20 min.)

jeudi 25 novembre 2010

Cristal d'enfance

Au delà des clivages avec Jean-Yves Leloup (3/5)

Jean-Yves Leloup milite pour une ouverture aux autres spiritualités mais se défend de faire du syncrétisme de pacotille. Son parcours spirituel en est le reflet. Issue d'une famille athée, il est arrivé au christianisme par des chemins de traverses, en passant par l'Orient. Récit d'une vie entre " L'absurde et la Grâce", le titre de sa biographie paru chez Albin Michel en 1991.

Partie 3 (~20 min.)

mercredi 24 novembre 2010

La méditation, une thérapie avec Jean-Yves Leloup (2/5)

Jean-Yves Leloup n’est pas exactement un personnage ordinaire. Barbe, queue de cheval, plutôt bon vivant, l'homme est prêtre orthodoxe. Spécialiste en religion comparée, il n'est pas moins enracinée dans la tradition chrétienne orthodoxe de laquelle il puise une technique de médiation appelée méditation hésychaste ou prière du coeur.
Partie 2 (20 min.)

mardi 23 novembre 2010

Chute d'Automne

Une voie exigeante avec Jean-Yves Leloup (1/5)



Aller vers Soi, c'est aller vers Dieu. Dans un de ses derniers livres, Jean-Yves Leloup développe un de ses thèmes favoris : Qui est " Je suis". "Je suis" une formule utilisée par le Christ, exprimée sous diverses formes dans les Evangiles, mais aussi dans la Bible et d'autres traditions spirituelles du monde.


Partie 1 (20 min.)




Jean-Yves Leloup, philosophe, théologien et thérapeute français séduit. Il séduit le public en recherche d'une spiritualité hors institution autant que celles et ceux qui sont enracinés dans une tradition religieuse. Au terme d'une longue recherche, son enracinement personnel est chrétien, il est devenu prêtre orthodoxe après une incursion dans le catholicisme qui a duré plus de 15 ans où il était alors prêtre dominicain.
Jean-Yves Leloup libère des carcans religieux et psychologiques, mais le cheminement spirituel qu'il propose est exigeant. Pour étayer ses propos, ce spécialiste de patristique et religions comparées se réfère tour à tour au bouddhisme, à l'islam, l'hindouisme, au judaïsme et clairement à la tradition chrétienne des premiers siècles. Il a d'ailleurs traduit plusieurs textes apocryphes comme l'Evangile de Marie, de Thomas ou Philippe.
A Vue d'Esprit évoque avec lui son parcours riche et sinueux, ses recherches sur les apocryphes, son interprétation biblique basée sur les archétypes, la méditation hésychaste qu'il pratique quotidiennement à la manière des moines orthodoxes et ses principes pour une spiritualité féconde et incarnée.

lundi 22 novembre 2010

Un rappel : Se cogner à la vie

Voici des paroles de sagesse d'un homme de verre (dans la fabuleuse histoire d'Amélie Poulain). Bonne semaine et allez-y...

dimanche 21 novembre 2010

Hommage à Mister Lee

Retrouvons-nous avec Lee Lozowick

En approchant cette vulnérabilité essentielle, nous devons évacuer de l'espace tout ce qui n'est pas essentiel – nos attentes, nos opinions, nos préjugés et le « moi » qui critique.
L'intention est l'un des éléments qui nous permet de pénétrer plus avant dans l'espace de communion. Il est nécessaire que nous voulions voir s'ouvrir la porte qui mène au Divin. Nous devons le vouloir plus que toute autre chose et même davantage. Il nous faut établir une intention claire et forte puis, lorsque nous nous trouvons dans un espace de vulnérabilité, nous souvenir de cette intention. Notre psychologie va hurler à nos oreilles afin de nous convaincre de maintenir nos habitudes névrotiques – et de quelque manière que notre psychologie s'y prenne, nous savons tous ce qui catalyse la résistance ou la négativité. Si notre intention de rencontrer ce lieu de vulnérabilité essentielle chez l'autre dans un esprit de communion est suffisamment forte, nous ne laisserons pas notre ego interférer. Nous garderons nos récriminations en réserve pour le lendemain matin et les laisserons en dehors de l'espace de communion.
Nous sommes des êtres humains ; nous n'allons pas réussir à chaque fois. Le principe est que plus nous connaissons des moments de communion avec notre conjoint, au lieu de vivre des moments de frustration, plus nous construisons une dynamique de communion.
Extrait "Eloge de la folle sagesse" de Lee Lozowick

Un autre hommage avec des videos tirées de ce blog

samedi 20 novembre 2010

Le bio, mille raisins d'en faire...

Pourquoi traiter le raisin quand on peut faire sans ? La production de raisin biologique est possible !

mercredi 17 novembre 2010

A Dieu la folle sagesse...

"Bien que la réalité aille toujours dans le sens de l'évolution, il est parfois nécessaire que quelque chose meure pour qu'autre chose naisse. Le beurre doit mourir pour que l'on fasse du gui, la canne à sucre pour que l'on fabrique des glaces, la chenille meurt à sa forme première pour qu'apparaisse le papillon. Ce n'est pas parce qu'il y a mort qu'il y a régression. "


"Du point de vue linéaire et dualiste, le maître trahira effectivement l'élève, tôt ou tard. Le maître ne peut que trahir l'élève puisque, quelle que puisse être l'aide que le disciple puise dans la présence physique du maître, ce dernier va mourir et laisser l'élève seul, privé de sa présence incarnée."

Voir une biographie de Lee Lozowick
Voir tous les articles sur Lee Lozowick
Voir Les livres de Lee Lozowick
Voir un bel hommage à Lee Lozowick

Art sacré et chemin spirituel

Je tenais à vous faire découvrir un site de création sur l'art sacré
Couleurs du temps de Sandrine Aulagnon

mardi 16 novembre 2010

A l'écoute amicale de Jacqueline Kelen (1/2)

Jacqueline Kelen est écrivain, passionnée des grands mythes de l'histoire. De l'histoire des hommes à l'infini de Dieu, il n'y a pour elle que quelques mots, ou plus justement que quelques saints. Elle nous fait entrer dans une dimension personnelle de leur être : l'amitié où lien du coeur et lien de l'âme se nouent. Quelques minutes pour monter au ciel et rester sur terre, avec un supplément de coeur.

lundi 15 novembre 2010

Matières grasses hydrogénées ou acide gras trans

Je reviens sur un sujet un peu gras mais sur ce sujet, il y a matière à dire et... à manger. Car cela fait longtemps que l'on sait que l'on trans-graisse les lois de la nature !

samedi 13 novembre 2010

Pourquoi la gentillesse ? avec Matthieu Ricard

Altruisme, compassion, gentillesse, coopération : rarement ces mots n’ont autant envahi l’espace public via les livres, les conférences ou encore les recherches en neurosciences, en psychologie et en économie. Pour le moine bouddhiste et traducteur du dalaï-lama Matthieu Ricard, cette « mode » traduit un véritable changement de culture. Et des individus eux-mêmes.

Psychologies : Pourquoi, selon vous, ce soudain intérêt pour des valeurs comme la gentillesse ?

Matthieu Ricard : Nous prenons conscience que l’empathie, l’altruisme, la coopération, la gentillesse font partie de notre nature. Mais cela n’a rien de nouveau : Darwin, déjà, parlait de la nécessaire entraide chez les humains et chez les animaux, et Adam Smith insistait sur l’importance, en économie, de la coopération. Seulement, dès le début du XXe siècle, des perspectives dogmatiques se sont imposées pour renier ces idées. Freud a décrété que l’altruisme était une compensation du désir de faire du tort aux autres, donnant ainsi le sentiment que l’égoïsme était un signe de santé psychique ; des économistes ont affirmé que l’altruisme était nuisible à la productivité ; des scientifiques, tel le biologiste Richard Dawkins, ont parlé du « gène égoïste » ; des philosophes comme Ayn Rand ont vanté « la vertu d’égoïsme »… Mais, aujourd’hui, on en revient. En psychologie, les études de Daniel Batson montrent que l’altruisme véritable existe ; en économie, Ernst Fehr prouve la nécessité de prendre en compte cette valeur dans l’élaboration de modèles économiques… Autant de courants d’idées qui sont en train de changer nos cultures.


Mais pourquoi maintenant ?

Matthieu Ricard : Parce qu’avec la globalisation nous sentons bien que nous sommes tous sur le même bateau. Face à la question écologique, face aux écarts entre riches et pauvres, et entre Nord et Sud, nous comprenons que l’heure n’est plus à la compétition mais à la coopération. Sans quoi, nous serons tous perdants. Et, à l’échelle individuelle, nous mesurons bien que cet égoïsme et cet individualisme font notre malheur. Ils sont la cause de notre sentiment de solitude, de nos ruminations excessives, de nos déprimes...


Dans les faits, c’est davantage le rejet et l’agressivité qui dominent…

Matthieu Ricard : Est-ce que cela domine ou est-ce que cela nous choque parce que c’est contre nature ? Vous êtes au bord de la route, vous avez un pneu crevé et personne ne s’arrête pour vous venir en aide. Que se passe-t-il ? Vous êtes outré ! Si l’égoïsme était le dénominateur commun à tous les êtres humains, il ne nous choquerait pas. Et nous ne nous sentirions pas si mal après en avoir fait preuve.


Mais vouloir être gentil ne suffit pas pour l’être ! Souvent, nos comportements égoïstes sont « plus forts que nous » du fait d’enjeux moins conscients…

Matthieu Ricard : Vous ne pouvez pas refuser de retirer votre main du feu et vous plaindre d’être brûlé ! Si vous n’avez pas compris que l’égocentrisme vous rendait misérable, passez un week-end à ne cultiver que cela et voyez comment vous vous sentez le dimanche soir. Le week-end suivant, essayez de cultiver l’empathie et l’altruisme, et comparez. Être dans l’ouverture et dans la considération de l’autre procure un réel soulagement. C’est une bouffée d’air. Parce que cela va avec le courant de la réalité : nous sommes tous interdépendants.


Vous niez que nous puissions avoir des penchants égoïstes ?

Matthieu Ricard : Pas du tout ! Je suis un mélange d’ombre et de lumière, mais quelles sont les conséquences sur mon bien-être de mes comportements égoïstes et, à l’inverse, de mes comportements altruistes ? Les montées de haine ou de jalousie viennent vite, elles sont puissantes et nous n’avons pas besoin de les cultiver. En revanche, une réflexion est nécessaire pour comprendre les mécanismes de la souffrance et du bien-être, et un entraînement de l’esprit est indispensable pour cultiver l’altruisme.


Vous parlez de la méditation ?

Matthieu Ricard : Oui, mais pas nécessairement au sens oriental ou spirituel. Étymologiquement, méditer signifie à la fois « pondérer une question intellectuellement » et « prendre soin de ». C’est un travail de réflexion qui passe, par exemple, par le développement de l’attention focalisée ou pleine conscience, par l’amour altruiste, ou encore par le fait de se relier aux autres, d’accepter « l’impermanence » en même temps que l’interdépendance des choses et des êtres.


Concrètement, que faire les jours où je voudrais être plus aimable avec mes proches, mais où, malgré moi, je suis insupportable ?

Matthieu Ricard : Au lieu de penser pendant trente secondes « Comme ce serait bien si j’étais plus gentille ! », interrogez-vous : « Certes, je suis maladroite, mais, au fond, je ne souhaite ni souffrir ni faire souffrir les autres. Quant à cette personne qui m’agace, elle aussi, elle est maladroite vis-à-vis d’elle-même et des autres, mais elle non plus ne se réveille pas le matin en voulant faire souffrir. Si j’accorde de la valeur à mon désir d’être heureux, je dois aussi accorder de la valeur au sien. » C’est la première étape, pour se reconnaître en tant qu’être humain relié à un autre être humain qui, de fait, mérite d’être respecté. Ensuite, il s’agit de cultiver l’amour altruiste. Commencez avec quelqu’un que vous aimez : votre enfant, votre chat, votre compagnon… Pensez à lui et laissez croître en votre esprit un flot d’amour pour lui. Faites cela vingt minutes tous les jours. Un mois plus tard, vous aurez commencé à changer et, quand vous serez exposée à une situation difficile, cette nouvelle habileté vous viendra facilement à l’esprit. Les études sur la neuroplasticité font état des modifications structurelles et fonctionnelles dans le cerveau des méditants : huit semaines à trois mois de méditation altruiste trente minutes par jour apportent déjà des changements significatifs, par exemple sur la tendance à l’anxiété, à la rumination et à la dépression.


Devenir soi-même plus altruiste a-t-il un sens dans un monde qui prône des valeurs inverses ?

Matthieu Ricard : Soyons honnêtes, ce ne sont pas les gouvernements qui vont proclamer du jour au lendemain « Devenons altruistes » ! Les changements culturels viennent d’abord de la population. Je crois à l’eff et « gouttes de pluie » : ce sont quelques gouttes sur un trottoir, auxquelles d’autres s’ajoutent puis cela forme une flaque, et bientôt tout le trottoir est humide. Ce sont les ONG, les gens qui entretiennent des liens sociaux, ce sont aussi des phares intellectuels qui créent des points d’inflexion. Ensuite, notre tendance naturelle à l’imitation entre en jeu. C’est ainsi que les cultures changent.


L’homme peut-il devenir meilleur pour autant ?

Matthieu Ricard : Le philosophe André Comte-Sponville dit que l’homme contemporain n’est pas meilleur qu’Aristote et que seules les sociétés changent. En termes scientifiques, cela signifie qu’Aristote et nous avons les mêmes gènes. C’est vrai : il faut cinquante mille ans pour qu’ils changent. Mais, grâce aux travaux sur l’épigénétique, nous savons que, dans ce plan stable, certains gènes s’expriment, d’autres non, et que ceux qui ne s’étaient pas exprimés pendant des générations peuvent soudain le faire sous l’effet d’une stimulation extérieure. De même, la neuroplasticité montre que l’exposition passive à un milieu particulier se répercute sur la confi guration de notre cerveau. Nous ne serons donc pas les mêmes si nous grandissons dans une culture qui prône l’altruisme, même si nos gènes sont identiques à ceux d’Aristote, qui défendait l’esclavage ! Cela étant, n’attendons pas que le monde change pour nous changer. Comme le dit le dalaï-lama, « il ne peut y avoir de désarmement extérieur sans désarmement intérieur ».


Vous parlez du dalaï-lama, incarnation suprême de l’altruisme. Pourtant, cela ne suffit pas pour arranger la situation de son peuple…

Matthieu Ricard : Pensez-vous que si nous faisions sauter des Boeing chinois et entrions dans la spirale de la vengeance, le peuple tibétain souffrirait moins ? Quand il y a un petit espoir de négociation entre Israël et la Palestine, on leur donne le prix Nobel. Mais quand le dalaï-lama est d’emblée dans la volonté de dialogue, on dit qu’il est un faible ! Pourtant, vouloir s’ouvrir aux autres n’est pas une preuve de faiblesse, c’est une preuve d’intelligence.


Il n’empêche : nous refusons parfois d’être « gentil » par crainte que ce soit perçu comme un aveu de faiblesse et que l’on nous écrase.

Matthieu Ricard : Quelle est l’alternative ? L’autre se comporte mal, vous faites pareil, et, au final, tout le monde y perd. Ou, au contraire, vous êtes bienveillant. Si l’autre apprécie, tant mieux, sinon, c’est son affaire. Il n’y a aucun avantage à adopter l’attitude que vous reprochez aux autres ! Insulté par un homme, Bouddha lui demande : « Si quelqu’un te tend un cadeau et que tu ne l’acceptes pas, entre les mains de qui reste-t-il ? » L’homme répond : « Entre celles de la personne qui veut le donner. » Bouddha : « Eh bien voilà, si je ne prends pas tes propos malveillants, ils restent avec toi ! »


MATTHIEU RICARD - SES DATES CLÉS

1946 : Naissance à Aix-les-Bains (Savoie).
1967 : Première rencontre avec des maîtres bouddhistes tibétains en Inde.
1972 : Après une thèse en génétique, il s’installe au Tibet, où il deviendra moine bouddhiste.
1989 : Devient l’interprète français du dalaï-lama.
1997 : Publie Le Moine et le Philosophe, un dialogue avec son père, Jean-François Revel (Nil).
2008 : L’Art de la méditation (Nil).
2010 : Chemins spirituels (Nil).

Source : Journée de la gentillesse avec "Psychologies"

Fractale, autosimilarité et Nature : le tout ou la partie...


Un fractal est un objet mathématique qui peut donner une bonne idée d'un objet réel mais dans la nature aucun objet n'est rigoureusement fractal, justement à cause de l'existence des atomes. Si on zoome 10 fois un chou-fleur, on ne réduit pas ses atomes d'un facteur 10. Ceci dit, les fractals sont des concepts très intéressants avec plein d'applications, notamment en synthèse d'images. Mais pour un physicien ce n'est qu'un modèle qui colle plus ou moins à la réalité.

voir aussi le site : Fractals

jeudi 11 novembre 2010

Vieillir avec Marie de Hennezel

"Il y a du vieux"... qu'il serait bien de mettre en valeur nous dit Marie de Hennezel !

mercredi 10 novembre 2010

Eau minérale ou eau du robinet

Et si on buvait de l'oxyde de dihydrogene... Eau là là ! Ayant travaillé dans ce domaine, le laboratoire analysait une soixantaine de paramètres mais cela ne suffisait pas à détecter toutes les traces de pesticides... A votre santé !

mardi 9 novembre 2010

L'esprit avec Philippe Mac Leod

L'Esprit te guide ou te rappelle à l'ordre par petites frappes, délicates le plus souvent, discrètes mais insistantes, comme de légères pressions, d'amicales bourrades ou de brèves poussées du bout du doigt. Un coeur attentif t'apprendra à les distinguer de tes humeurs, à reconnaître ce mélange inimitable de douceur et de fermeté.

L'Esprit d'amour ignore le général. Certes, il vise le tout, mais en passant par le singulier, sans négliger la moindre parcelle, qui a sa place dans l'universel qu'il façonne. Aussi est-il le membre en même temps que le corps. Si tu veux marcher à son pas, il te faudra suivre cette ligne de crête à la jointure du paradoxe, garder constamment ce difficile équilibre que tu réapprendras dans le recul clairvoyant de la prière.

Mais je t'en supplie, de grâce, fuis toute manifestation bruyante, l'exaltation, l'exubérance, la démonstration, trop grossières, trop affectées pour celui qui mesure tout à l'aune de la présence. L'Esprit t'attend dans les méandres de la maturation, la lente transformation du coeur qui renouvellera ta chair. Il travaille en sous-main. II progresse de l'intérieur, parce qu'il entraîne avec lui toute la pâte, tout ce qu'il traverse, tout ce qu'il touche de son souffle continu. La prière est son milieu, sa matrice. Il insuffle, il aimante, il oriente, d'une main experte et pacifiante. Son oeuvre peut paraître d'une faiblesse presque dérisoire à l'échelle de notre impatience, d'une puissance inouïe en regard de son déploiement dans la durée.

En t'abandonnant à son action, tu entres dans une autre perception du temps, non plus seulement du temps pour Dieu, mais le temps de Dieu, un temps qui lui appartienne en vérité, qui ne soit plus le nôtre, notre petite affaire, un temps habité et non plus employé... Comment dire ? Par quel paradoxe encore te permettre d'entrevoir ce qui ne parait pas ? C'est comme une emprise dans le dessaisissement, un rassemblement dans le délaissement. Tout devient plus ferme en même temps que plus vaste, l'universel à hauteur de chaque instant... L'impression de participer à l'acte créateur, toujours à l'oeuvre.

Tu lui appartiendras au point de ne plus pouvoir te dissocier. Tout ce que tu réaliseras s'accomplira à partir de ce lien toujours plus sensible et plus intime. Bien sûr, il te faudra entretenir l'ouverture, élargir sans cesse le passage, défendre en toi la libre circulation de l'Esprit. Tu travailleras aussi en profondeur. En acceptant de te retirer au secret de ton coeur, en laissant s'éteindre un moment les pensées, les représentations, les sentiments superficiels qui occupent d'ordinaire toute notre attention, tu éveilles pour ainsi dire l'intérieur du monde, tu pénètres dans la vie qui sous-tend la profusion des formes, la vie qui bouillonne à l'intérieur de la vie, l'être à sa source la plus pure, tel qu'il jaillit des mains de Dieu...

La prière intérieure nous établit sur l'abîme étourdissant de l'insaisissable, de l'invisible qui font toute notre substance - et notre plus solide appui. Les silences que tu lui accorderas te dévoileront l'étendue de l'âme qui brûle en toi, sa « gloire », son pesant, sa place unique à l'horizon du monde. Adorer nous replace dans de justes dimensions. Seul l'amour peut voir loin, parce qu'il vient de plus loin que nous.
 
PHILIPPE MAC LEOD est écrivain, il a publié plusieurs recueils de poésie. Son dernier ouvrage, « D'eau et de lumière » est paru aux éditions Ad Solem. 
source La Vie- juin 2010
Les magnifiques peintures sont de GANDHA

lundi 8 novembre 2010

C'est une première à Paris : des ateliers de jeux de développement personnel. 
Voici la date de l'atelier de Sabine Dewulf et Acouphène, qui animeront
 le Jeu des Jardins de Colette, 
le mercredi 17 novembre de 20H à 22H.
Pour plus de renseignements, n'hésitez pas à écrire à l'adresse suivante : sabdew(at)gmail.com



Votre présence sera la bienvenue et vous pourrez découvrir un chemin intérieur 
et vous découvrir (si vous jouez le jeu) à travers 
le jeu "Les Jardins de Colette". 
Pas besoin de connaissance, juste être prêt(e) à être surpris(e).

Merci d'en parler autour de vous !
Pour découvrir le jeu : http://jardinscolette.jimdo.com/
JOUR : mercredi de 20h à 22h

LIEU : Centre d’Arts & d’Ecologie Corporels / Salle 3
144 Bd de la Villette
75019 Paris
Métro Colonel Fabien & Jaurès
www.generation-tao.com/centre

Infos & Réservations : Centre d’Arts & d’Ecologie Corporels
Tél. : 01 42 40 48 30
Email : centre@generation-tao.com
Tarif soirée : 15 euros pour l'atelier
Réservation vivement conseillée.
Durée de l’atelier : 2 heures


CONCEPT

— Jouer et cheminer pour mieux se connaître

— Un atelier différent chaque semaine

— Se réaliser

— Entraîner sa créativité

— Se rencontrer, échanger et tisser du lien

— Des ateliers différents au cours de l’année.

— Des « guest stars » de qualité présentes : auteurs du Souffle D'OR, enseignants, experts, créateurs et animateurs de jeux…

— Découvrir des jeux inédits en avant-première !

Deux questions proposées par Daniel Morin



Tu es au début de ce qui te reste à vivre !
Comment veux-tu vivre ce qui te reste à vivre ? 

Qu'est-ce que j'ai à faire pour que ce qui est là soit ?

Un extrait d'une conférence de Daniel Morin
La méthode du "Pas NON"

dimanche 7 novembre 2010

Oser s'engager... avec Christiane singer



Dernière partie (8 min) :

"... Tout ce dont je vis aujourd’hui, j’en ai eu l’intuition enfant : le fait de savoir que chacune de nos existences est un rendez-vous ; qu’on peut le rater ou le célébrer. J’avais cette sensation que le monde m’était confié, et ce n’était pas de la mégalomanie, mais, bien au contraire, de l’humilité. Je pressentais que chacun d’entre nous a, à son échelle, la charge du monde. Par mon désordre, j’entraîne le désordre autour de moi. Si, au contraire, j’entre dans l’ordonnance intérieure de l’amour, je rayonne. Et d’un seul être peut partir un tel rayonnement, qu’il répare une famille, un village, une entreprise… Des expériences comme ça, j’en vois tous les jours. Je n’invente rien."
source : Une belle interview de Psychologie magazine
Source de l'interview : radio RCF
Egalement à lire :Dernier message de Christiane Singer

samedi 6 novembre 2010

Christiane Singer et l'Amour

Ce qui reste quand tout le reste est brulé... l'Amour, avec Christiane Singer, nous est livré à domicile. Elle nous parle ici de l'aventure passionnante du couple... et nous raconte de petites histoires. Bonne écoute !

3ème partie (13 min) :

vendredi 5 novembre 2010

L'intensité d'une rencontre avec Christiane Singer

Naître enfin à ce qui est... Hier, après avoir eu ce frôlement entre la vie et la mort, entre ma petite voiture et un semi-remorque qui m'a coincé vers un fossé, je me suis dis que ma perception de l'existence était faussée. Il n'y a vraiment que l'instant, que l'abandon de l'expiration. 
Je vous laisse inspirer cette voie sacrée :


2ème partie (10 min.) :


"La mort ne nous enlèvera que ce que nous avons voulu posséder."

jeudi 4 novembre 2010

Christiane Singer nous recentre...

Dans la même veine que le message précédent... respirons en compagnie de Christiane Singer :


1ere partie (14 min.) :


...tout homme a en lui l’histoire entière de l’humanité. Je retrouve ça dans le Talmud, où il est dit que chaque être humain est le héros d’un drame cosmique, qu’il le sache ou non. Il y a une dimension d’immensité dans chaque être humain. Minable et humain ne vont pas ensemble, insignifiant et humain, ça n’existe pas. C’est sûr, on arrive dans nos sociétés à voiler la personne, de manière si catastrophique qu’on ne voit plus rien. Probablement le « processus civilisateur » est-il un voilage si intense qu’il faut finir par faire un effort pour voir le trésor dont vous parlez. Mais justement, c’est la rencontre de l’autre, quand deux regards finalement se croisent et plongent l’un dans l’autre... Je ne crois pas avoir expérimenté, - ou alors peut-être dans des situations de haine, de colère... - dans les situations les plus saugrenues, que subitement, tchac ! vous avez toute l’histoire de l’humanité. Chaque être répète l’histoire. Moi, c’est le corps aussi qui exerce sur moi une fascination incroyable. Dans chaque corps se répète la création toute entière, depuis le fracas primordial jusqu’aux hommes, en passant par les abysses, les cîmes, la lumière, les galaxies. (source : Nouvelles Clés)

mercredi 3 novembre 2010

"Laisser la vie répondre" avec Alexandre Jollien

Choisir un conjoint, un métier, un mode de vie, une nouvelle paire de chaussures, voilà notre pain quotidien. Petites ou grandes, il est tant de décisions plus ou moins heureuses qui jalonnent une existence. Comment ne pas se lancer tête baissée dans l'action ? Comment, à l'écart de la précipitation, s'octroyer le temps de la réflexion pour poser les bons actes, ceux que le quotidien réclame, ceux que la liberté exige ? Avouons-le d'emblée, une part non négligeable de nos activités se vit sous le mode du pilotage automatique. Et que dire de nos opinions, de nos convictions ? Les avons-nous examinées, soupesées, évaluées ?

Saint Ignace de Loyola nous donne un premier outil pour décider juste. Il conseille de ne jamais prendre une décision en période de désolation. Quand tout va mal, lorsque nous sommes au fond du gouffre, il est fort tentant de souhaiter tourner la page, définitivement. De là à jeter le bébé avec l'eau du bain, il n'y a qu'un pas ! L'ultime audace réclame, face à l'épreuve, d'essayer pour un temps la non-décision, d'user de circonspection et d'oser ne rien décider, mais rien, avant qu'une intuition claire et limpide ne vienne au jour. Rien de pire que l'agitation pour nous embarquer dans de funestes aventures. Les périodes de tristesse ne sont pas toujours propices à la réflexion. La réalité, voilée, n'offre alors plus de prise solide. Attendre que la vague passe pour nous risquer à des choix, voilà le courage et la patience. Cette vertu, ici, ne congédie pas l'action, au contraire. Il s'agit seulement de s'abstenir de vouloir changer de cap sans une saine et féconde maturation.



À l'heure du choix, une tentation nous guette : nous replier sur nous-mêmes, n'écouter que nous. Pourtant, le détour par l'autre peut s'avérer utile, nécessaire, voire vital. Pour trouver la bonne direction, nous ne sommes pas toujours les plus avisés. Le nez dans le guidon, nous peinons quelquefois à prendre le recul approprié à une sage résolution. Le dialogue est un art, l'écoute aussi. Prendre conseil, consulter avant de réagir, voilà qui assurément peut nous rendre libres, distants à l'endroit de nos lubies, de nos caprices et de nos désirs superficiels. L'humilité, donc, nous ouvre à l'autre pour que la rencontre devienne le lieu du dépouillement, où nous quittons préjugés et œillères sans toutefois nous transformer en une girouette. Nietzsche, aussi, livre un outil. « Si, dans tout ce que tu veux faire, tu commences par te demander : "Est-il sûr que je veuille le faire un nombre infini de fois ?"; ce sera pour toi le centre de gravité le plus solide. » Avant de nous lancer dans de nouveaux projets, il est bon de bannir toute insouciance, ne pas prendre à la légère ce qui se dessine ici et maintenant dans l'acte que j'accomplis. La légèreté provient précisément de ce choix mûrement réfléchi, lorsque la réponse en actes relève de l'évidence, quand elle correspond entièrement à ce que nous sommes au plus profond de notre être. Nietzsche aide à descendre au fond du fond pour laisser la vie répondre à la question qu'elle pose.  
Pour nous avancer vers le choix libre, il sied donc d'oser une descente en nous-mêmes pour désobéir aux impératifs, à l'immédiat, à la spontanéité qui, bien souvent, nous éloignent de notre intérêt propre. Que dois-je faire ici et maintenant ? Sans hâte, épouser la réalité, nous ajuster au mieux à ces exigences avec les moyens et les ressources du jour.
Source : "La Vie" 3 Juin 2010

mardi 2 novembre 2010

lundi 1 novembre 2010

Une mort en nature

En cette période de recueillement, voici quelques exemples pour enterrer sa vie d'une façon plus naturelle et quelques endroits où amener son corps !