lundi 3 septembre 2012

Entrer dans le silence (1)

Cette semaine, je vous propose d'adopter 5 règles monastiques à notre quotidien (tirées d'un article de Psychologies magazine)

Introduction :

Pour retrouver la paix intérieure, inutile d'enfiler une robe de bure. Plus simplement, nous pouvons nous inspirer chaque jour des principes de sagesse communs aux grands ordres religieux. (par Flavia Mazelin Salvi)

Se retirer des turbulences du monde, s'offrir le luxe du temps et du silence, plonger en soi pour redonner du sens à sa vie... Ce n'est pas un hasard si les retraites spirituelles connaissent un succès croissant. On y vient chercher un rythme apaisant ; on y vit, pendant quelques jours au moins, comme ces hommes ou ces femmes que l'on prend parfois à envier, tant leur existence semble pleine et sereine.

L'ascèse monastique serait-elle le nouveau Graal? Elle a en tout cas donné des clés à Sébastien Henry, formateur de coachs, qui vient de publier "Quand les décideurs s'inspirent des moines", et à l'historien Jacques Dalarun qui, dans "Gouverner c'est servir", voit les ordres religieux comme « les laboratoires de nos démocraties ». Ces vies vouées à la spiritualité, construites sur les deux piliers que sont l'intériorité et la communauté, nous ont également inspirés. 


Parce qu'elles peuvent nous aider à donner une assise à notre quotidien, plus d'attention à nos relations, nous avons choisi d'adapter à la vie profane les cinq grands principes communs à toutes les règles monastiques, occidentales et orientales. 


Une ascèse à pratiquer avec constance et modération. comme le précise saint Benoît, qui invite son lecteur à « n'établir rien de rigoureux ni de trop pénible ».


Première règle : Entrer dans le silence

« L'apôtre nous recommande le silence lorsqu'il nous ordonne de travailler. Et le prophète témoigne également que le silence est l'observation de la justice ; et ailleurs : dans le silence et l'espérance sera votre force.» 
Régle  primitive de l'ordre de Notre-Dame du Mont-Carmel

Le bénéfice : 
seul un temps conscient de silence peut redonner du sens et du poids aux paroles que l'on prononce en quantité et qui, venant s'ajouter au brouhaha ambiant, ne font que renforcer au fond de soi le sentiment d'une grande solitude existentielle. Faire silence, ce n'est pas se retirer, s'extraire, mais au contraire vivre sa présence au monde d'une façon plus profonde, plus consciente. Le silence entraîne l'observation, la contemplation, il éclaire souvent la compréhension et donne aux échanges une saveur et une valeur nouvelles. Y entrer permet également - c'est une évidence, mais encore faut-il l'expérimenter pour s'en convaincre - de mieux écouter, dans le sens d'un accueil généreux de la parole de l'autre.

La pratique: 
se fixer un rendez-vous silence régulier (par exemple, le jeudi de 18 heures à 20 heures) et noter les émotions et sensations éprouvées. Avec son conjoint : faire une balade dans la nature, en silence, main dans la main et échanger seulement au retour. Avec les enfants : ménager des temps sans écrans ni son, autour d'activités manuelles (cuisine, modelage, peinture...). Au bureau, pour ceux qui le peuvent, choisir de travailler une matinée entière en silence, en prêtant une attention critique à ce que l'on aurait dit (questions, réactions) en temps ordinaire. Au cinéma, au musée : s'abstenir de commenter en direct, différer la parole pour aiguiser sa réflexion et pouvoir mieux argumenter.