dimanche 30 novembre 2014

En Avent !



L’Avent ? C’est l’un des rares moments de l’année où l’on prend le temps… d’attendre.
Du latin adventus (avènement), ces quatre semaines, ponctuées de quatre dimanches qui préparent à la venue du Christ, à la naissance du Messie, offrent une période privilégiée pour transmettre aux enfants (et aux parents !) les vertus de la patience.

Décorer, emballer, cuisiner, préparer en imaginant la joie de ceux que l’on va gâter, régaler, recevoir pour célébrer cet « avènement » de Noël, c’est tout un art ! Mais il est sans doute plus facile d’attendre en rythmant le temps de rendez-vous et de rituels.

C’est ce qu’imaginèrent au XIXe siècle des familles protestantes allemandes en lançant l’usage, durant l’Avent, de donner chaque matin aux enfants des images pieuses pour tempérer leur impatience. En 1908, un éditeur eut l’idée de lancer un calendrier avec des dessins sur un support en carton, bientôt s’y ajoutèrent des fenêtres à ouvrir sur une phrase d’Évangile, puis des biscuits et, en 1958, des chocolats ! Le calendrier ne cessa plus ensuite de se réinventer en forme de maison, de sapin… Et même en Père Noël.



Homélie du Père Gourrier


Un temps pour se recentrer...



samedi 29 novembre 2014

Les mots du bonheur avec Christophe André

Merci maman
À la question « Mais vous n’en avez pas assez d’être toujours dans l’ombre de votre mère ? », la fille de Françoise Dolto répondit : « C’est drôle, je me suis toujours vécue comme étant dans sa lumière. » Au lieu de nous sentir parfois écrasés par ce que nous devons aux autres, réjouissons-nous-en. C’est ce qu’on appelle la gratitude.

Culpabilité 
On critique souvent la culpabilité judéo-chrétienne. Mais imaginez un monde sans culpabilité ! Un monde où les vacheries faites aux autres seraient absolument indolores, ne seraient suivies d’aucun inconfort, d’aucun regret, d’aucune remise en question. Où on abuserait des faibles sans états d’âme… La culpabilité nous pousse à réfléchir à la souffrance que nous infligeons, volontairement ou non, à autrui.

Paix du Christ
J’aime bien ce moment de la messe où les paroissiens se tournent vers les autres pour se souhaiter « la paix du Christ ». Proches, voisins ou inconnus, on tente alors au travers d’un regard et d’un sourire, d’une poignée de main, d’une accolade, de faire passer un peu d’amour inconditionnel à son prochain. J’aime ce geste qui renforce et incarne le discours, qui concrétise l’intention.

Rendre grâce 
Nos ancêtres rendaient grâce bien plus volontiers que nous : pour eux, avoir à manger, vivre en paix, rester en bonne santé ou même tout simplement en vie, tout cela relevait d’une grande chance, ou plutôt de la bienveillance divine… Chez les chrétiens, chaque repas était précédé d’une courte prière nommée Bénédicité : le mot vient du latin benedicite et signifie « bénissez ». Notre vie est moins dure aujourd’hui, mais il est possible tout de même de s’émerveiller de notre chance de vivre et de rendre des grâces laïques : s’arrêter, respirer, prendre conscience, sourire, remercier qui nous voulons pour la chance que nous avons de nous trouver là.



extrait du livre de Christophe André : Et n’oublie pas d’être heureux.

vendredi 28 novembre 2014

A propos de la maladie avec Thierry Janssen


Thierry Janssen nous parle d'une autre approche de l'homme et de la maladie...
(une sélection de moments de l'émission)






jeudi 27 novembre 2014

Vigilance avec Arnaud Desjardins

«La vigilance me permet de voir ce qui est au-dehors de moi, la circonstance que je rencontre, les conditions dans lesquelles je me trouve, et de voir la façon dont je réagis. Je vois une émotion qui se lève en moi, je vois une crainte, je vois un refus, je le vois… 
Et ce JE qui voit n’est plus l’ego. C’est une vision tellement honnête et désintéressée qu’elle ne peut plus être une fonction de l’ego. Si nous sommes vigilants nous ne pouvons plus « penser », au sens péjoratif du mot penser. Nous éliminons tous les fonctionnements de l’ego qui nous coupent de la réalité. 

Cette réalité vient à nous et nous en prenons connaissance directement, par une communion, avec toutes nos facultés de perception, avec notre sensation, notre sentiment et notre intellect, de façon objective, impersonnelle, silencieuse. Si la vigilance est active, le mental fait place à la buddhi, c’est-à-dire la vraie intelligence qui voit quel acte doit être accompli, quelle décision doit être prise. C’est la nécessité même des circonstances qui vous dicte la réponse, qui décide à votre place. Sans vigilance les prétendues actions ne sont que des réactions et, comme le disait Gurdjieff, l’homme n’est qu’une machine.» 

 Extrait de: Au-delà du Moi


mercredi 26 novembre 2014

Un modèle de spontanéité...


La danse, n'est-elle pas la marche dans son apothéose ; 
marche noble, dépouillée d'un but utilitaire, et libre comme un jeu d'enfant ? 

Anne Hébert





mardi 25 novembre 2014

Mauvais regard sur les bonnes herbes...

Le célèbre botaniste a écrit une cinquantaine de livres, dont une quinzaine spécifiquement sur les plantes. Aujourd’hui âgé de 81 ans, il est toujours à la tête de l’Institut européen d’Écologie.

En un demi-siècle, le regard de la société sur les plantes a-t-il changé ?
Oui, complètement. Je me souviens qu’en 1961, lorsque j’ai passé mon agrégation sur les plantes médicinales à la faculté de Paris, on m’avait dit que ce serait la dernière année. Et que tout cela serait remplacé par l’enseignement des molécules de synthèse. Fort heureusement, les plantes ont bien résisté. Non seulement, leur usage médicinal n’a pas diminué – il n’est qu’à voir le développement de la phytothérapie ou de l’homéopathie – mais elles tiennent aussi le choc face au puissant courant technologique qui veut imposer les OGM et le brevetage du vivant.

Comment réagissez-vous à l’expression « mauvaises herbes » ?
Les jardiniers qui s’évertuent à arracher le petit chénopode blanc qui pousse au milieu de leurs salades devraient se rappeler qu’on le mangeait au Moyen Âge, précisément en salade, et qu’il est toujours délicieusement comestible. Pareil au XIXe siècle quand les impressionnistes comme Cézanne ou Monet peignaient leurs tableaux, il y avait toujours au milieu des champs des taches rouges ou bleues, celles des coquelicots ou des bleuets. Aussi, même si on a voulu les chasser à coups de pesticides, je suis content quand j’en aperçois au bord des routes et des chemins.

Quel est le livre que vous avez écrit sur les plantes qui vous tient le plus à cœur ?
Celui sur la Vie sociale des plantes (Fayard, 1984). J’y montre que même si elles sont parfois en compétition, elles se mélangent aussi et s’entraident. C’est une leçon de vie pour les hommes et ceux qui comme moi, croient à la fois à la Création et à la théorie de l’évolution.

Le site de Jean-Marie Pelt

source : La vie 2014

lundi 24 novembre 2014

Un livre précieux sur la Bible et les évangiles par Yannick David


C'est avec une grande joie que j'annonce la sortie de ce livre . C'est aussi un honneur d'avoir eu l'autorisation de Mooji d'utiliser une de ses peintures, "Le Prophète", en page de couverture. 



"J’ai commencé à écrire quelques commentaires, puis j’ai découvert le sens hébraïque de certains mots, y ai pris gout, pour finalement étudier de près les passages les plus connus, que je n’avais jamais compris tant le sens paraissait caché. Sentant que cela commençait à prendre de la consistance, je me suis interdit tout appui sur des livres de commentaires quelconques. Je voulais que cela vienne de ma propre compréhension, de  mon interprétation, afin de rester authentique.


Certains symboles étaient clairs, connus, d’autres obscurs, peut être expliqués mais pas lus pour ma part."...


Je vous conseille vivement la lecture de ce livre très riche... comme l'est intérieurement son auteur !

Voir le post sur le site de Yannick pour le commander...




dimanche 23 novembre 2014

La poésie est prophétie avec Lydie Dattas

Il n’y a pas de séparation entre la vie et le sacré. Tout est spirituel. Je ne veux pas porter la couronne de la spiritualité ou de la religiosité. Je me méfie de tous les mots qui finissent par « ité ». Cela me paraît prétentieux de dire que je vais parler de ma spiritualité, d’appartenir à une caste de spirituels. J’essaie juste de vivre le plus profondément, sincèrement possible avec les autres en Dieu, qui est l’abîme intérieur. 

Je suis née dans une famille d’artistes. Mon père était organiste titulaire de l’orgue de chœur de Notre-Dame. Ma mère était actrice de théâtre. Elle souhaitait que je suive le même chemin qu’elle. J’ai pris des cours de théâtre, mais je ne voulais pas être actrice. J’ai très vite compris que le seul rôle que je souhaitais jouer était le mien. J’ai été élevée dans la religion chrétienne, mais je m’en suis émancipée rapidement.

Inapte à m’intégrer dans les cadres scolaires, j’ai cherché dès mes 13 ans ma propre voie dans la poésie. Je me suis fabriqué un monde pour échapper à l’enfer de la récréation, un monde où l’on est consolé par un poème, ressuscité par une phrase. Très tôt, j’ai été marquée par des figures de contes, telles que Neige-Blanche et Rose-Rouge, Shéhérazade. J’ai senti à travers elles qu’il y avait un équilibre à trouver entre le charnel et le spirituel. Shéhérazade a un physique plaisant et en même temps elle raconte des histoires, elle est dans le verbe. C’est la femme qui essaie de combattre le tyran. L’écriture m’a sauvée de la cour de récréation comme du moule de la société.

Mon premier recueil de poèmes, Noone, fut remarqué et publié par Jean Grosjean. Quand j’ai lu cet auteur, tout s’est éclairé. Ses livres m’ont réconciliée avec les Écritures saintes. Ils m’ont révélé un mode de pensée inchangé depuis Abraham, où la valeur suprême est la vie ordinaire et autrui. J’y ai trouvé une pensée de la rencontre et de la personne répondant à ma propre quête. Le but est d’aller vers l’autre et d’établir avec lui un lien de vérité qui ne se confond pas avec les rôles sociaux. Pour Jean Grosjean, Dieu est une personne, et le hasard n’existe pas, puisqu’il est un des visages de Dieu.


... En 1968, je suis allée à Paris pour étudier la philosophie. Puis je suis entrée au Cirque d’hiver. J’y ai rencontré mon futur mari, le dompteur Alexandre Bouglione, et les Gitans, ma famille d’âme. Des gens en chair et en os, plus incarnés que les idées ou les concepts philosophiques que j’avais étudiés, qui réconciliaient la pensée et l’instinct. L’instinct est capital ; la pensée est limitée. L’instinct traverse tout, il voit beaucoup plus loin que les idées. Avec mon mari, nous rêvions de créer un cirque qui serait un lieu de vie sauvage et de pensée vitale à la fois, rappelant un mode de vie biblique. Un cirque dépouillé de tous les numéros spectaculaires habituels, où le sacré reprendrait sa place. Où la joie et la vie seraient présentes. Chez les Gitans, un repas est une messe ; la nourriture partagée, une communion ; le quotidien, une liturgie. Nous avons alors créé le cirque Lydia Bouglione, qui est devenu plus tard le cirque Romanès. 

Ma spiritualité est inclassable. Elle est inédite. Je ne prie pas au sens commun du terme, je ne vais pas à la messe. Néanmoins, je fréquente les églises, qui sont des « maisons » silencieuses où l’on peut réfléchir et méditer. Je lis des auteurs de toutes confessions. Je peux trouver dans des textes profanes des illuminations aussi spirituelles que chez les grands mystiques. Car toutes les pensées intériorisées sont des prières. Jean Genet disait qu’un certain temps de vie nous est donné et qu’il s’agit d’en faire quelque chose. Selon moi, il faut retrouver le sens du sacré, aimer, ce qui consiste d’après Jean Grosjean non pas à regarder dans la même direction, mais être dos à dos pour voir d’où vient l’ennemi, celui qui détruit la vie, hisser la vie à son niveau le plus haut.



source : La Vie

vendredi 21 novembre 2014

Quand souffle le pur silence...

Vous devez me croire quand je vous dis que la raison de tant de malheur, tant de souffrances, de douleur, de violence, d'abus, de colère, de meurtres, de frustration, de solitude, d'apathie, de toxicomanie, de divorce, de combat, de rage et de maladie mentale est que nous ne l'avons évidemment pas encore trouvé. Nous n'avons pas découvert, dans toute sa finalité, une bonne fois pour toutes, qui nous sommes et quel est notre but. Parce que si nous le savions, de toute évidence tout ce qui précède disparaîtrait en un clin d’œil.

Vous avez besoin d'entendre cela aujourd'hui, haut et fort, dans toutes les fibres de votre être. Peut-être que maintenant, à cet instant, vous allez l'entendre.

Vous et moi ne sommes rien du tout. Nous ne sommes que le Pur Silence, la Conscience elle-même qui a donné naissance à une forme, un corps, un cerveau, une réaction chimique. Il n'y a pas de Vous ni de Moi. Nous sommes exactement le même dans notre pur néant. Pourquoi faire encore semblant? Pourquoi continuer à vivre ce mensonge selon lequel il y a un moi spécifique et un vous spécifique qui sont différents, qui ont différents niveaux de pouvoir, de richesse, de spiritualité, de santé?

Nous avons été conditionnés par la société, par le passé, par la tradition, par notre ADN lui-même, à vraiment croire qu'avec la compétition, les possessions amassées, les prières récitées, en suivant les règles de quelqu'un d'autre, en devenant bons, riches et bien éduqués, nous formions une certaine singularité, une particularité qui nous différencie, qui dit: "Regardez, moi, je vais mieux, je suis le meilleur, je suis une célébrité, je suis .... etc"


Il vous a tant été dit par tout le monde. Vous avez été nommés par vos parents. Vous avez probablement été aussi blessés par eux. Vos professeurs vous ont probablement dit que vous étiez stupides ou intelligents. Vous avez été traités de bon ou de mauvais par vos leaders religieux. On vous dit tous les jours, par le pouvoir fou des médias, qu'il y a des choses dont vous avez besoin pour paraître beau, pour vous sentir bien, agir bien. Est-ce que cela est VOUS ?????

Qu'avons-nous donc fait? Quelle grave erreur l'humanité a-t-elle faite?
Nous nous sommes séparés les uns des autres et du cœur même de qui nous sommes.

S'il vous plaît, assez de mots. Arrêtez maintenant. Arrêtez toute pensée de singularité. Arrêtez tout et regardez ce qui est là. Qu'est-ce qui est toujours là? Juste ce doux moment de liberté, si subtil, si petit, si tranquille, si Vous! Et je suis là, et vous, et nous tous appelés êtres humains, là, dans ce souffle! Soufflez maintenant et ressentez la liberté que vous êtes, que nous sommes tous.
Nous sommes le Pur Silence lui-même!

Plein d'amour pour vous!

Mark Mac Closkey
Page originale traduite par Christine

jeudi 20 novembre 2014

Plaidoyer pour les animaux avec Matthieu Ricard (2)


...mon propos n'est ni de condamner, ni d'imposer aux gens ce qu'ils doivent faire ; c'est une supplique, je dis juste : essayez de ne pas détourner le regard et après, tirez-en vos propres conclusions, en votre âme et conscience. 


 


mercredi 19 novembre 2014

Plaidoyer pour les animaux avec Matthieu Ricard (1)


"Ces tueries de masse et leur corollaire - la surconsommation de viande dans les pays riches - sont une folie globale : elles entretiennent la faim dans le monde, accroissent les déséquilibres écologiques et sont nocives pour la santé humaine."






mardi 18 novembre 2014

Né à chaque instant...


Mon regard est net comme un tournesol,
J’ai l’habitude d’aller par les chemins,
Jetant les yeux à droite et à gauche,
Mais en arrière aussi de temps en temps…
Et ce que je vois à chaque instant
Est ce que jamais auparavant je n’avais vu,
De quoi j’ai conscience parfaitement.
Je sais éprouver l’ébahissement
De l’enfant qui, dès sa naissance,
S’aviserait qu’il est né vraiment…
Je me sens né à chaque instant
À l’éternelle nouveauté du Monde…


Je crois au monde comme à une pâquerette,
Parce que je le vois. Mais je ne pense pas à lui
Parce que penser c’est ne pas comprendre…
Le Monde ne s’est pas fait pour que nous pensions à lui
(penser c’est avoir mal aux yeux)
Mais pour que nous le regardions avec un sentiment d’accord…
Moi je n’ai pas de philosophie : j’ai des sens…
Si je parle de la Nature, ce n’est pas que je sache ce qu’elle est,
Mais parce que je l’aime, et je l’aime pour cette raison
Que celui qui aime ne sait jamais ce qu’il aime,
Ni ne sait pourquoi il aime, ni ce que c’est qu’aimer…

Aimer, c’est l’innocence éternelle,
Et l’unique innocence est de ne pas penser.


Fernando Pessoa


lundi 17 novembre 2014

Présence de Douglas Harding à Ardenne


Douglas Harding et l'histoire de sa vie :
Les faits sont favorables...

"Etre un avec le monde comme j'avais essayé en vain de l'être pendant tant d'années, consiste simplement à n'être rien. Aimer, c'est disparaître en faveur d'une autre personne. 
C'était vraiment une bombe puissante et dangereuse. 
Plus rien ne reste, ici, pour refuser le monde."
Alain Bayod 
(après une rencontre avec Douglas Harding)




dimanche 16 novembre 2014

Ivresse de l'altitude avec Philippe Mac Leod


Sur les chemins d’humus et de rêveries, qui s’insinuent entre la mousse et la pierre, la lueur pâle du petit jour qui peine à percer la verte forêt, des hêtres en nombre se sont assemblés pour dérouler l’espace que je déplace, épais mais sans obstacles, couvert mais non point séparé, croisé d’ombre et de lumière, tendu de jeunes feuilles qui filtrent le rayon maintenant trop vif.

Je reviens souvent en ces lieux oubliés, ne négligeant aucune sente, ajoutant aux arbres une branche nouvelle chaque fois plus fine, dans les miroitements d’octobre ou l’éclat perlé d’avril, m’enfonçant, me faufilant, avant de franchir le dernier saut du ruisseau et de poser un pied familier sur le haut plateau, la clarté nue, la grappe d’or d’un soleil souverain, le fruit qui m’aura mûri avant de pouvoir le cueillir.

Je marche maintenant à la pliure d’un livre ouvert, sur la jointure d’un fil cousu dans la roche, entre deux grandes pages dressées de part et d’autre comme une mer qui livre passage sous mes pas. Le vallon suspendu s’élève en pente douce, tandis que je saute de ligne en ligne, qu’étagent les lacets de l’étroit sentier.

Je cherche l’autre versant des mots, l’esprit sous la lettre, au-delà du col que je ne perçois pas encore. J’avance comme sur une échelle, en me guidant aux buissons qui flambent, contournant la tache des reliefs ou écartant les larges plis d’ombre. Mon nom est inscrit là, dans la roche, parmi d’autres qui m’ont précédé et ceux dont la naissance dort toujours sous les pierres. Il a des résonances étranges, des voyelles vastes et ventées. J’apprends seulement à le connaître – ou lui-même aujourd’hui consent à me rejoindre.

Le silence qui se murmure au creux des paupières closes, chaque lettre le forme, les jambages comme les courbes, chaque syllabe le recompose, chaque nom l’entonne, clarines d’azur, cliquetis des sources, tintement de l’air contre la roche. Du livre, j’ai levé la tête. Une autre langue sourd des pentes nues, et roule d’une voix légère, parole pleine, parole à boire, où je disparais derrière la brèche, alors qu’au loin, de la vallée perdue, une cloche sonne longtemps, comme un reflet de métal au soleil.

Oh ! tout ce grand air que nous sommes ! L’air qu’on respire, qui est en nous, avec le vert, le brillant de la nuit, la clameur pleine d’un jour rond. Tout cet air qui se boit, qui se pleure, c’est la terre qu’on enlève d’un regard, l’espace jeune où la forme scintille, où je disparais pour un jour plus haut, un jour d’air qui remplit d’une plénitude sans bord ni lendemain.

Et ce grand silence plus bas, plus loin que la chair, qui remonte les courants comme l’aile immobile du rapace et traverse le cœur en défaisant chaque pli, d’où vient-il, de quels infinis qui semblent se rejoindre à la couture du ciel et de la terre, où dehors et dedans n’ont plus cours ? À travers le grand prisme de l’air, je vois maintenant des formes qui n’enferment plus rien, un monde nouveau qui n’apporte que sa fraîcheur pour me refaire un visage, une chair, un jour neuf et brillant comme un sou bien froid dans la main qui ne voudrait plus jamais se refermer.

Souffle moiré, froissement de lumière, atmosphère comme une élévation, une éclosion, une émanation, un bouquet, un essor d’ailes transparentes, un envol, une radieuse et claire expansion : l’air que je respire comme celui qui m’aspire m’enveloppent et me défont, souffle je passe, souffle je demeure.

source : La Vie 2014


samedi 15 novembre 2014

Prière pour Thich Nhat Hanh

C'est avec une profonde respiration de pleine conscience que nous annonçons au monde la nouvelle que dans la journée du 11 novembre 2014 Thay, le Vénérable Maître Zen Thich Nhat Hanh, a été touché d'une importante hémorragie du cerveau.
Thay reçoit en permanence les soins intensifs de grands docteurs spécialistes, d'infirmiers et de ses disciples monastiques.
À présent, Thay est toujours très réactif et montre qu'il est pleinement conscient de la présence de ceux qui l'entourent. Il peut bouger ses pieds, ses mains et ses yeux. Nous avons des signes que sa pleine récupération peut être possible.
Ces deux derniers mois, la santé de Thay s'était déjà fragilisée en raison de son grand âge. Il avait été hospitalisé à Bordeaux le 1er novembre. Il retrouvait des forces jour après jour jusqu'à ce revirement soudain et inattendu dans sa condition de santé.
Tous les monastères de la tradition du Village des Pruniers organisent des sessions de pratique pour générer et envoyer a Thay l'énergie de Pleine Conscience, cette énergie aimante et réparatrice. Nous aimerions demander à toute les communautés de pratiquants de méditation du monde entier de participer et de nous soutenir dans ce moment critique....


voir le site


Calligraphie par Roger Druet


"Une calligraphie devrait engendrer le silence, car elle n’a pas pour but de l’expliquer."




vendredi 14 novembre 2014

Vérité avec Amma



Il existe une Vérité éternelle qui demeure immuable malgré l'écoulement du temps.
Réaliser cette Vérité est le but de l'existence humaine... 
La vie ne peut être comblée qu'à travers cette réalisation.

Vous comprendrez le secret de la béatitude si vous méditez sur la nature du Soi. 
Tout est là contenu en vous seul. 
La joie que nous obtenons au contact des choses du monde n'est qu'une fraction infinitésimale de la béatitude que nous trouverons à l'intérieur.

L'esprit crée la différence et le conflit, il coupe comme une paire de ciseaux, tandis que le cœur unifie, et recoud ensemble les morceaux eparpillés.

Sri Mata Amritanandamayi Devi
Ardenne, France, juillet 1995


mercredi 12 novembre 2014

Le vin et la santé...


Les raisins fermentés provoquent-ils des pépins de santé ?
En oino aletheia ou in vino veritas...




mardi 11 novembre 2014

Voyage intérieur...pour la paix


Devant le succès de ce court métrage (15') les droits de ce film ont été rachetés par les Editions Jade afin de lui donner une diffusion internationale.
Ce film ne comporte aucun dialogue, chaque séquence est sonorisée uniquement par des chants liturgiques orthodoxes en slavon et interprétés par Divna.Ora et labora in horto a été tourné au skite sainte Foy en Cévennes. On voit le frère Jean au jardin et aux offices avec le frère Joseph. Il montre simultanément des gestes liturgiques et des gestes quotidiens au jardin.




lundi 10 novembre 2014

Des larmes uniques...


Cliquer sur l'image pour lire le texte associé.

Le liquide produit et sécrété lors du larmoiement est essentiellement aqueux, contenant - entre autres - du chlorure de sodium (qui donne aux larmes leur goût salé) ainsi que d'autres ions, des lipides, des enzymes et, accessoirement, certains médicaments. Sa composition cependant varie et les larmes versées lors d'une émotion sont plus riches en protéines que celles versées pour une simple irritation locale.




forum de Terre du Ciel 2014


Pierre Rabhi était au forum de Terre du Ciel
"Accroche ta vie à une étoile !"




dimanche 9 novembre 2014

Le dernier cadeau de l’automne par Joshin Luce Bachoux

C’est vrai, il faut faire quelques efforts pour aimer la fin d’automne, quand les oranges et les rouilles se sont éteints, et que les matins gris s’allongent sans fin ; mais vous en verrez toute la beauté avec quelques accessoires, et un peu de bonne volonté : il vous faut des arbres dépouillés et un amoncellement de feuilles sèches et craquantes à leur pied ; un ciel blanc sans limite se déployant au-delà de l’horizon ; des montagnes qui s’effacent dans le lointain. Il faut de la mousse sur de gros rochers, des fleurs de bruyère et des chevreuils bondissant en lisière de forêt, silhouettes gracieuses vite disparues…

Il faut aussi accepter d’avoir un peu froid aux doigts, mais s’enorgueillir d’une bonne écharpe et d’une paire de bottes en caoutchouc qui fera floc floc sur les chemins boueux. Sans oublier un pas rêveur, un grand sac pour les châtaignes, et peut-être un bâton qui servira quand le chemin prend la tangente au milieu des pierres et des pommes de pin.
Il faut respirer pour se sentir nettoyé jusqu’à l’âme par cette fraîcheur aux reflets bleus qui dessine chaque aiguille de pin, chaque caillou du chemin, chaque minuscule goutte de rosée encore accrochée à l’ombre des fougères. Il faut ce petit vent vif et joyeux qui pénètre les ­vêtements et fait le ménage dans le cœur, ôtant toutes les couches de paresse et d’indifférence entassées dans l’indolence de l’été.

Ajoutez-y la tache vive des derniers potirons dans le potager, une pile de bois bien rangée près de la porte de la cuisine, et la promesse d’un gâteau avec les petites pommes rabougries ramassées hier sous le pommier. Les derniers jours d’automne sentent la ­cannelle et le feu de bois, avec une nuance de vanille.

Si vous avez de la chance, vous aurez aussi tout au fond de la vallée un petit ruisseau qui court, murmure et s’enroule, tout transparent, autour des pierres polies. Lorsque de longues herbes vertes essaient de le retenir, il s’arrête un instant, devient mystérieux et sombre, avant de repartir, ragaillardi par les pluies d’automne, là-bas, là-bas, plus loin, là où l’entraîne son chant, là où l’appelle la vie…

Il faut enfin rester immobile, à l’abri d’un chêne, jusqu’à se confondre avec lui et se laisser porter par l’air et la lumière, jusqu’à sentir pousser ses racines et partager le réconfort et la générosité de la terre ; alors peut-être apercevrez-vous le museau pointu et la queue rousse et touffue de Goupil, ou bien le cou tout blanc et les oreilles rondes d’une minuscule belette…

Pour aimer pleinement ces dernières journées d’automne, vous devrez vous laisser absorber par leur lumière : si au printemps elle est douce et pâle comme le duvet sous la gorge de l’oisillon, aujourd’hui le monde est empli d’une lumière blanche et dure qui nous prépare pour le gel, pour le dur, le coupant et l’hiver. Elle refroidit la terre et endort les pierres, s’insinue à travers les sapins, éblouit les ravines : les couleurs de l’automne sont devenues lumière.

Et, si vous n’avez sous la main ni forêts ni renard ni belette, pas le moindre sapin ni la moindre clairière aux rochers gris ; si aucun ruisseau ne se faufile près de chez vous, et s’il y a longtemps que vous n’avez plus ramassé de pommes, consolez-vous ! Car, souhaité ou non, l’automne vous fera un dernier cadeau, aujourd’hui ou demain : 


Vent d’automne colore les feuilles

Est-ce lui qui a posé sur ma tête
Le premier cheveu blanc

Natsume Soseki





samedi 8 novembre 2014

Petits exercices de pleine conscience (3)

Dépasser une émotion douloureuse avec « Rain »



« R = reconnaissez la présence de l'émotion forte. Prenez le temps de ressentir celle qui vous traverse : quelles en sont les sensations corporelles? Où se situent-elles? Dans le ventre, dans la gorge, dans la poitrine... ?

A = acceptez l’émotion. Ne cherchez pas à la nier ou à lutter contre :
laissez-la vous envahir, soyez avec elle, nommez-la.

I = investiguez l’émotion. Quelles sont les pensées qui surgissent avec elle? Et quels autres sentiments? Les reconnaissez-vous? Vous sont-ils habituels? L'objectif est d’entrer plus profondément dans l’émotion, d'apporter toute son attention consciente à l’expérience physique et mentale qu’elle propose, mais sans effort d’analyse, par le seul ressenti et le constat.

N = non-identification à l'émotion. Les étapes précédentes permettent de prendre conscience de ses habitudes émotionnelles et de la façon dont on s’enferme dans ses émotions difficiles, à coups de pensées répétées systématiquement. Pour poursuivre dans cette prise de distance et cette “désidentification” à son émotion, élargissez peu à peu votre attention en la portant, non plus aux seules zones où elle se manifeste, mais au corps dans son entier, puis, peu à peu, à votre environnement, aux sons, au paysage, dans une attention claire et consciente. Cet exercice donne non seulement les moyens de sortir de la tourmente émotionnelle, mais aussi de trouver d’autres façons de l’exprimer, par exemple en disant son désaccord ou sa déception plutôt qu’en les ruminant. »

Proposé par Hélène Filipe, psychologue clinicienne, coauteure de Méditation : la pleine conscience pour les nuls (First Editions, 2013).


vendredi 7 novembre 2014

Petits exercices de pleine conscience (2)

Voir pour la première fois


« Regardez tout ce qui est autour de vous comme si vous veniez d’arriver sur terre. Sans nommer, sans juger. Regardez les couleurs, les matières, les lignes, les courbes, les reliefs, les reflets de lumière, comme vous le feriez dans une exposition d’art contemporain, où toute chose est à sa place.
Chaque fois qu’une pensée ou un jugement s'impose, laissez-les partir et revenez à la perception visuelle en vous entraînant à regarder jusqu'aux détails les plus anodins : poussière au sol, fil tiré d'un vêtement, pointe de cheveu...

Cet exercice coupe les associations de pensées et ramène dans l’instant présent de façon immédiate.

Il permet aussi d'apprivoiser son esprit en constatant que celui-ci juge en permanence ; or, cette tendance au jugement, à la catégorisation, donc à la comparaison, à la préférence et à l’exclusion, est à l’origine de beaucoup de nos maux. Regarder en pleine conscience permet de sortir de ce mode de pensée pour développer un esprit d'ouverture. »

Proposé par Yasmine Liénard, psychiatre.




jeudi 6 novembre 2014

Petits exercices de pleine conscience (1)

S’ancrer dans le sol et dans ses sensations


Debout ou assis, où que vous soyez, dans une file d’attente, dans le métro ou le bus, à votre «bureau, portez toute votre attention sur la plante de vos pieds : quelles zones sont en contact avec le sol ? Que ressentez-vous ? Un appui fort ou léger? 

Sans juger, il s'agit uniquement de ressentir. Durant vingt ou trente secondes d'abord, chaque jour, puis progressivement un peu plus longtemps, cet exercice apaise rapidement, en facilitant un retour au ressenti et un ancrage dans le sol, dans le réel, quand les pensées ont, au contraire, tendance à nous en éloigner. »

Proposé par Jean-Gérard Bloch, médecin rhumatologue.


mercredi 5 novembre 2014

Pour une journée mondiale du vivre ensemble avec Cheikh Khaled Bentounes

Un projet d'avenir pour un monde à venir.

L’Association Internationale Soufie Alâwiyya, AISA ONG Internationale, lance une campagne de mobilisation mondiale pour que l’ONU décrète La Journée Mondiale du Vivre Ensemble. Une pétition à l’intention de l’ONU est lancée pour démontrer aux autorités politiques notre DÉSIR DE PAIX. Chacun d’entre vous qui souhaite voir notre monde changer est invité à signer cette pétition. Plus nous serons nombreux à choisir de mieux vivre ensemble plus notre engagement changera le monde.

Notre Message : l’Espérance
Notre Voie : la Paix
Notre Choix : le Vivre Ensemble





mardi 4 novembre 2014

lundi 3 novembre 2014

Pensée de la semaine...


Une souffrance intense peut provoquer une sorte de réveil qui ouvre notre esprit et notre cœur aux autres. Vous pouvez provoquer en vous ce type d’expérience en vous entraînant à échanger mentalement, à l’aide de la méditation, la souffrance des autres contre votre bonheur et à souhaiter que votre souffrance se substitue à celle des autres.

DILGO KHYENTSE RINPOCHE (1910-1991)
Version simplifiée d'après Le cœur de la compassion, p. 121-7.


dimanche 2 novembre 2014

Digestif pour l’aigreur avec Alexandre Jollien


Tandis que j’engouffre un morceau de pizza quatre saisons au bistrot du coin, mon regard tombe sur un couple d’un certain âge. Leur discussion s’envenime, semble n’être que pur fiel. Dès qu’un des partenaires parle, l’autre le descend littéralement. Je me désintéresse de la pizza pour être totalement happé par ce couple. Un sentiment de tristesse m’envahit. Dehors, deux amis discutent de politique. Je les vois derrière la vitre : ils s’agitent, leur visage rougit, l’un se lève, et ils se séparent à grand renfort de cris et de gestes. Pour peu, ils en seraient venus aux mains. Mon attention se fixe ensuite sur une dame qui pousse un déambulateur. Elle s’approche de notre table. Je lui demande comment elle va, elle me répond : « J’ai la maladie d’Alzheimer, je deviens chaque jour un peu plus gaga. » Puis elle repart. Après un silence, j’interroge ma femme : « C’est moi, ou ils sont tous un peu spéciaux ici ? » Ma douce me répond que c’est un bistrot de quartier et que la comédie sociale, ici, n’a pas lieu.

Mon regard se dirige à nouveau sur le couple, une vraie castafiore et son laquais. Dès lors, je pense au couple, à ce qui maintient deux êtres ensemble toute une vie durant, à la difficulté de ne pas s’aigrir dans l’épreuve, la routine, les déceptions… Comment rester légers… ? Je songe aussi à la compassion. Je devrais embrasser dans un regard bienveillant tous ces êtres bizarres, comme moi. Et pourtant, devant ce spectacle, j’en viens à désespérer de la condition humaine. Une glace au chocolat m’est apportée par une jeune de Mongolie, tout sourire. Elle flotte dans cette atmosphère un peu lourde. Alors que je me désespère, je demande à ma femme ce qu’elle pense de tout cela. Elle me répond par une question : « Pourquoi est-on venu sur Terre ? » Voilà qui achève mon mal-être. Nous allons tous mourir et nous nous abîmons, parfois, dans la haine, dans le ressentiment. Nous perdons cette légèreté que je viens d’entrevoir dans un sourire. Que faire ? Comment être juste là à ma place, sans me laisser paralyser, polluer ? Tandis que j’observais les hôtes particuliers de ce restaurant, tandis que je me perdais dans des considérations brumeuses, j’ai peut-être manqué l’essentiel.


À mes côtés, ma petite fille de 15 mois sourit, elle s’agite, réclame qu’on la dépose par terre. Une fois au sol, elle marche, elle se dirige d’un client à l’autre, leur tend les bras. Pour elle, il n’y a pas d’hommes en colère, pas de « vieille aigrie », juste des êtres. Elle se retourne puis fonce vers les escaliers… Et là, la vieille dame soi-disant gaga nous alerte. Tout le monde l’imite. Même le couple en pleine dispute semble prendre soin de ma fille bien-aimée. De même, le barman agité dans sa course regarde le petit être. Je me dis que le monde n’est pas si noir, que le bien cohabite avec le côté plus sombre de l’existence et qu’il s’agit peut-être pour moi de retrouver un regard d’enfant.

Regarder avec bienveillance celle qui passe à mes yeux, déjà, pour l’acariâtre de service. Deviner sans avoir peur le lot de souffrances qui occasionne un tel repli. Dès lors, aller boire un café ou manger une pizza devient un exercice spirituel. Ne pas juger, ne pas figer les individus – sans nier la misère – et surtout y trouver une invitation à puiser l’amour là où il se donne pour le répandre avec joie.


source : La Vie

samedi 1 novembre 2014

Toussaint...

Origine de la Toussaint : une fête religieuse catholique 
A l'origine, la Toussaint est une création de l'Eglise catholique, qui n'est jamais mentionnée dans la Bible. La Toussaint, fête de tous les saints a été créée par le pape Boniface IV, en 610 de notre ère. Le pontife voulait ainsi honorer la mémoire des martyrs parmi les premiers chrétiens. En effet, les convertis à cette religion monothéiste furent massacrés par les Romains au début de notre ère. A partir du IVe siècle, les chrétiens avaient rendu des hommages posthumes à ces premiers chrétiens, exaltant leur courage et échangeant leurs reliques. La création d'une fête commune permettait à la hiérarchie catholique de regrouper toutes ces célébrations non-officielles. Depuis, le 1er novembre, les catholiques célèbrent ainsi la Toussaint. Ce jour-là, les croyants fêtent tous les martyrs et saints de la chrétienté, connus et inconnus. Les saints sont des personnes remarquables, données en exemple pour leurs actions. Pour devenir saint, il faut avoir accompli des miracles ou des actes particulièrement vertueux aux yeux de l'Eglise, qui peuvent engager une procédure de canonisation.

Date de la Toussaint : pourquoi a t-elle lieu le 1er novembre ?
Lorsque Boniface IV a décidé la célébration de la Toussaint, celle-ci avait lieu le 13 mai. C'est en effet ce jour là que le pape avait sacré le Panthéon, temple romain transformé en sépulture des martyrs chrétiens. Le Panthéon célébrait tous les dieux, la Toussaint célébrera tous les saints. C'est vers 835 que le pape Grégoire IV décale la fête au 1er novembre. Ce changement de calendrier liturgique pourrait tirer son origine de la dédicace d'une chapelle de l'église Saint-Pierre de Rome à l'ensemble des saints par l'un de ses prédécesseurs.

Toussaint et Halloween : quel est le rapport ?
La fête d'Halloween pourrait, elle-aussi, être directement liée à la Toussaint. Selon certains historiens, cette période consacrée au souvenir des morts et à la spiritualité (et le choix de l'Eglise d'y consacrer le début du mois de novembre) serait un héritage de Samain, une ancienne fête religieuse celte marquant le début de la saison "sombre". En Irlande, certains moines auraient transformé le culte ancien en rituel catholique au moment de la conversion de l'île, au Moyen-Âge. Déguisements et feux servaient à retrouver la paix avec les esprits. La pratique aurait traversé l'Atlantique avec les immigrants britanniques et irlandais, avant de faire florès aux Etats-Unis sous le nom d'Halloween (contraction de "Hallowed evening", c'est à dire "le soir saint, sacré"). Sur le continent, la veille de la Toussaint avait également un aspect marquant : en France, on veillait dans les cimetières, tandis que dans l'Espagne médiévale, on sonnait les cloches à toute volée le soir du 31 octobre.