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mardi 31 octobre 2023

Une présence attentive

Cécilia Dutter : « En certaines circonstances tragiques, seule une présence attentive représente une aide effective »

L’écrivaine et critique littéraire nous livre sa chronique. Avec cette question : lorsque quelqu’un vient se confier à nous, « est-ce si difficile de faire silence pour se concentrer sur la personne qui s’exprime ? » L’enjeu : s’ouvrir ensemble à la présence d’un Plus Grand que soi.


 Il est peu dire que l’individualisme forcené qui marque notre époque, l’hyper-accélération du temps dans lequel nous vivons, la recherche permanente de la performance et la marchandisation de toute chose, ne nous apprennent pas l’art, subtil et essentiel, de l’écoute, qui suppose, au contraire, de se tourner vers l’autre pour se mettre gratuitement à son service.

En cette période de Toussaint qui ravive la souffrance du deuil de nos chers disparus, quand un ami, un parent ou un collègue nous confie sa tristesse face à la mort récente d’un proche, nous sommes souvent démunis. Nous l’écoutons, certes, ou du moins, nous tentons de le faire, mais, souvent, notre écoute n’est que de surface.

« Notre insupportable ego ramène tout à lui »

Disons qu’au mieux, nous entendons quelques bribes de sa plainte et, très vite, nous avons la fâcheuse tendance à intervenir pour lui donner des conseils ou notre avis, donc notre jugement sur ce qu’il essayait tant bien que mal de nous dire avant que nous ne l’interrompions. « Si j’étais à ta place, je ferais… », « cela me rappelle la fois où je… », voilà le genre de phrases qui sortent de notre bouche et viennent aussitôt clouer malencontreusement la sienne. Quel est ce « moi-je » qui s’exprime alors qu’on ne lui demandait que de se taire et d’ouvrir grand ses oreilles et ses yeux pour saisir chaque détail, verbal ou non, de ce que l’autre souhaitait lui dire ?

Notre insupportable ego ramène tout à lui alors que, précisément, nous ne sommes pas à la place de l’autre qui vit les événements avec son propre ressenti, lié à son caractère et son histoire. Est-ce si difficile de faire silence pour se concentrer sur la personne qui s’exprime, s’imprégner de ses mots, entériner ses silences, ses soupirs ou ses pleurs, en lui témoignant, par notre regard et notre attention, une profonde compassion ?

L’aide que nous pouvons lui apporter se situe dans cette bienveillante empathie lui permettant de s’épancher et de desserrer le nœud d’angoisse et de chagrin qui l’étreint. En prenant du recul sur le chaos intérieur qu’il traverse, notre interlocuteur reprend peu à peu confiance dans ses propres ressources pour surmonter l’épreuve. Car lui seul est capable de retrouver des forces vives. Nous ne pouvons que lui tendre le miroir de notre regard afin qu’il les puise en lui.

« Être là », aux côtés de celui qui pleure


En un autre temps, dans les ténèbres de la Shoah, au sein du camp de transit de Westerbork où elle était détenue, face au désespoir de ses pairs juifs déportés qui arrivaient des quatre coins des Pays-Bas après avoir été raflés par l’ennemi nazi, Etty Hillesum écrivait ceci dans son journal : « Mon faire consiste à être là. » À 29 ans, elle avait déjà acquis cette sagesse de savoir qu’en certaines circonstances tragiques, seule une présence attentive, procédant d’une dilatation de l’être, capable alors de toucher le prochain dans sa vérité et sa fragilité, représente une aide effective.

Écouter l’autre, c’est, à l’image de cette somptueuse figure spirituelle qu’est Etty Hillesum, « être là » aux côtés de celui qui pleure, l’entourer de ses bras, compatir silencieusement à son sort, tout en témoignant, coûte que coûte, de notre confiance en lui et de notre foi en la Vie, dont le flux magistral, indépendant du cours conjoncturel et des épreuves qu’il charrie, jamais ne faiblit.

« Être là » pour rappeler, à travers soi, la présence d’un plus Grand que soi dans le clair-obscur du quotidien, lumière divine indiquant le chemin de l’Ouvert où tout respire à nouveau. Écouter l’autre dans le profond respect de sa personne, le laisser s’abandonner en accueillant et recueillant sa peine, l’envelopper de sollicitude sont une seule et même prière élémentaire à laquelle le Christ nous appelle : nous aimer les uns les autres.

Cécilia Dutter. Écrivaine et critique littéraire, elle a publié des romans, dont À toi, ma fille (Cerf), ainsi que des essais dont Etty Hillesum, une voix dans la nuit (Robert Laffont). Depuis la rentrée 2023, elle anime l’émission Écoute dans la nuit sur Radio Notre-Dame, diffusée aussi sur RCF.

Source :  La Vie magazine

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lundi 31 octobre 2016

Quatre conseils pour accompagner la souffrance

par Roseline de Romanet 

1. Laissez-vous habiter par le Christ

Nourrissez votre vie intérieure en prenant par exemple tous les matins un temps de silence ou de prière pour vous laisser visiter par Dieu avant d'aller visiter la personne en souffrance. Car, aller à la rencontre de l'autre, c'est déjà s'être laissé rencontrer soi-même par Dieu. Le Christ se révélera par la paix et la douceur qui émaneront de vous, par-delà les paroles.

2. Prenez part au questionnement

Considérez avec sérieux les questions existentielles et spirituelles de la personne en fin de vie, même si vous n'avez pas de réponse. Vous pouvez témoigner de ce en quoi vous croyez, si elle vous le demande, en veillant à respecter son histoire, qui est sacrée. Le recours aux questions sur ses désirs profonds, ses angoisses ou ses appréhensions, plus qu'aux affirmations sur ce qu'il devrait faire ou penser, ouvre un dialogue dans une liberté réciproque, et permet parfois un bouleversement intérieur, avec des grâces de pardon, d'ouverture, de conversion.

3. Soyez dans la réciprocité

Je me souviens d'un patient qui m'avait dit d'un bénévole : « Il s'est confié à moi et j'ai osé lui parler. » Il n'y a pas de vraie rencontre sans réciprocité. Il y a une manière chaste de se confier, sans étaler sa vie entière. Une façon de dire « je » qui manifeste à la personne en face qu'elle est une personne et non un malade.

4. Restez collé au réel

Veillez à garder les pieds sur terre. En prodiguant des petits plaisirs : un dessert préféré, un brushing, un soin du visage... Quand il y a de la tristesse, un pardon non donné ou une rupture avec un proche, interrogez la personne sur son désir. Proposez-lui de l'aider aussi concrètement : parfois en retournant à domicile pour régler des papiers, en allant voir le notaire, ou en organisant une fête de famille.

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samedi 1 novembre 2014

Toussaint...

Origine de la Toussaint : une fête religieuse catholique 
A l'origine, la Toussaint est une création de l'Eglise catholique, qui n'est jamais mentionnée dans la Bible. La Toussaint, fête de tous les saints a été créée par le pape Boniface IV, en 610 de notre ère. Le pontife voulait ainsi honorer la mémoire des martyrs parmi les premiers chrétiens. En effet, les convertis à cette religion monothéiste furent massacrés par les Romains au début de notre ère. A partir du IVe siècle, les chrétiens avaient rendu des hommages posthumes à ces premiers chrétiens, exaltant leur courage et échangeant leurs reliques. La création d'une fête commune permettait à la hiérarchie catholique de regrouper toutes ces célébrations non-officielles. Depuis, le 1er novembre, les catholiques célèbrent ainsi la Toussaint. Ce jour-là, les croyants fêtent tous les martyrs et saints de la chrétienté, connus et inconnus. Les saints sont des personnes remarquables, données en exemple pour leurs actions. Pour devenir saint, il faut avoir accompli des miracles ou des actes particulièrement vertueux aux yeux de l'Eglise, qui peuvent engager une procédure de canonisation.

Date de la Toussaint : pourquoi a t-elle lieu le 1er novembre ?
Lorsque Boniface IV a décidé la célébration de la Toussaint, celle-ci avait lieu le 13 mai. C'est en effet ce jour là que le pape avait sacré le Panthéon, temple romain transformé en sépulture des martyrs chrétiens. Le Panthéon célébrait tous les dieux, la Toussaint célébrera tous les saints. C'est vers 835 que le pape Grégoire IV décale la fête au 1er novembre. Ce changement de calendrier liturgique pourrait tirer son origine de la dédicace d'une chapelle de l'église Saint-Pierre de Rome à l'ensemble des saints par l'un de ses prédécesseurs.

Toussaint et Halloween : quel est le rapport ?
La fête d'Halloween pourrait, elle-aussi, être directement liée à la Toussaint. Selon certains historiens, cette période consacrée au souvenir des morts et à la spiritualité (et le choix de l'Eglise d'y consacrer le début du mois de novembre) serait un héritage de Samain, une ancienne fête religieuse celte marquant le début de la saison "sombre". En Irlande, certains moines auraient transformé le culte ancien en rituel catholique au moment de la conversion de l'île, au Moyen-Âge. Déguisements et feux servaient à retrouver la paix avec les esprits. La pratique aurait traversé l'Atlantique avec les immigrants britanniques et irlandais, avant de faire florès aux Etats-Unis sous le nom d'Halloween (contraction de "Hallowed evening", c'est à dire "le soir saint, sacré"). Sur le continent, la veille de la Toussaint avait également un aspect marquant : en France, on veillait dans les cimetières, tandis que dans l'Espagne médiévale, on sonnait les cloches à toute volée le soir du 31 octobre.