dimanche 18 mars 2018

Méditer avec le rosaire

Pour préparer Pâques, le mensuel Prier vous ouvre chaque semaine à l'art de la prière. L'expérience : le rosaire contemplatif.



« Je n'arrivais plus à faire oraison en raison du rythme de vie familial et de mon manque de recueillement intérieur, alors je suis revenu au rosaire qui me permet d'être fidèle à la prière quotidienne et m'ouvre à la contemplation, confie Laurent, documentaliste. Saisir le chapelet dans ma poche est déjà pour moi un rappel à Dieu. » Les papes rappellent constamment la valeur de cette prière à la portée des simples comme des plus grands spirituels. Mais malgré sa notoriété, la pratique du rosaire peut être approfondie et devenir ainsi une véritable prière de contemplation. Voilà quelques clefs.

Le corps de la prière

Le corps du rosaire est la récitation du chapelet. Elle alterne trois prières essentielles : sur les gros grains le Notre Père qu'a enseigné Jésus lui-même, sur les petits le Je Vous salue Marie et à la fin de chaque dizaine une courte glorification de la sainte Trinité qui oriente vers la fin de toutes choses. Les grains que l'on fait défiler sous la pulpe des doigts permettent de donner un rythme à sa prière sans avoir à compter, pour être disponible à la contemplation. Répéter avec le cœur ouvert, aimant et attentif, c'est non pas rabâcher mais creuser, approfondir, entrer dans le mystère.

Je vous salue Marie

Cette prière qui constitue l'essentiel du chapelet est hautement évangélique puisque sa première partie est composée des salutations de Gabriel et d'Élisabeth auxquelles l'Église a ajouté les noms de Jésus et de Marie. Le nom dans la tradition biblique recèle l'essence de la personne. L'invoquer, c'est entrer en relation avec elle. Au lieu de prendre la traduction habituelle, on peut prier comme le suggère sœur Jeanne d'Arc : « Grâce sur toi, Comblée de grâce ! Le Seigneur avec toi ! Tu es bénie entre les femmes et ton fils est béni, Jésus ». Cela a l'avantage de souligner que « comblée de grâce » est le nom que l'ange donne à la Vierge - non un simple qualificatif - et d'achever la première partie par le nom de Jésus.

L'âme du rosaire

Les Je vous salue Marie sont comme une basse continue qui ouvre notre cœur. Mais l'âme du rosaire est la méditation de l'Évangile à l'école de la Vierge qui « retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur » (Luc 2, 19). Comme le soulignait Paul VI, « la récitation du rosaire exige que le rythme soit calme et que l'on prenne son temps ». Pour cela, certains contemplatifs ne disent la seconde partie du Je vous salue Marie qu'une seule fois à la fin de la dizaine.

Les fruits des mystères

Les mystères sont médités par quatre séries de cinq. La pratique commune est de prier les joyeux le lundi et le samedi, les douloureux le mardi et le vendredi, les glorieux le mercredi et le dimanche, et les lumineux le jeudi. Une autre configuration me semble très porteuse : les joyeux les lundi et mardi, les douloureux les mercredi et vendredi, les lumineux le jeudi, les glorieux le samedi et dimanche. Pour recueillir la grâce particulière de chaque mystère, Grignion de Montfort (1673-1716) propose enfin une méthode toute simple : achever chaque dizaine par cette invocation : « Grâce de (tel mystère), descendez dans mon âme », avant une nouvelle brève pause de méditation silencieuse.

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source : La Vie