jeudi 30 juin 2016

La méditation : "une activité désintéressée" par Dominique Durand


La méditation est devenue un sujet qui occupe le devant de l'actualité, offrant à chacun la promesse d'un soulagement du mal dont il souffre, au même titre que le robot-marie pouvait prétendre soulager la ménagère des années 50.
Cela engage certains à faire usage de la méditation comme ils le feraient d'un outil ou de n'importe quel moyen. Or, la méditation n'est ni un moyen ni un outil. On ne médite pas comme on prend un médicament. Nous devons aborder cette pratique selon un autre point de vue.

La méditation ne fait pas disparaître le stress, les émotions fortes, la tension artérielle, elle ne prévient les maladies graves. Elle est une autre manière de considérer le trouble et de l'expérimenter.
Lorsque nous sommes possédés par un état émotionnel envahissant, dévastateur, deux options s'offrent à nous : celle de renoncer à s'assoir (à quoi bon pratiquer dans un tel état) ou celle de s'assoir en imaginant que la méditation viendra à bout du problème. Si tel n'est pas le cas, cela donnera lieu à un ensemble de commentaires qui auront pour objet de dévaloriser soit la pratique, soit la personne elle-même.

Dans la pratique du zen, l'importance donnée à la tenue (la tenue n'étant pas assimilable à une posture, mais à une manière d'être plus en accord avec les lois de la vie, c'est-à-dire un juste rapport tension/détente), bouleverse la dichotomie habituelle qui s'installe entre cette apparente tranquillité que traduit l'immobilité et le désordre émotionnel qui peut être vécu intérieurement.

S'assoir dans une tourmente extrême (que ce soit de la colère, de la peur, de l'abattement) n'a pas pour but de voir se dissoudre le vécu émotionnel comme par miracle. Il s'agit de laisser le corps (et quand on parle du corps, ce n'est pas le corps que l'on a, mais cette présence mystérieuse qui se révèle à travers la tenue tout à la fois souple et exigeante) s'ériger dans une sorte d'arrière-plan qui se place en témoin de ce qui se passe, non pour voir disparaître ce qui est éprouvé, mais pour le vivre autrement dans un espace plus vaste, plus détendu ; il se pourrait que cela ressemble à une forme de compassion. On ne chasse pas, on ne dénie pas, on s'associe à cette vie tumultueuse sur un autre mode. La tenue est là, elle épouse le tumulte, jusqu'à ce que ce dernier, las de lancer ses attaques, s'épuise et consente à une autre forme.
La juste tenue permet de faire alliance avec cette part agitée et de réaliser que le tumulte de l'ego ne s'oppose en rien à cet arrière-plan.

C'est peut-être ce que veut dire Dürckheim lorsqu'il tient ce propos : « Le zen n'abandonne pas la conscience mentale, mais l'entraîne dans son évolution ». L'expérience psychique se fond dans ce que lui-même nomme un « arrière-plan ».

Les soucis quotidiens et les préoccupations dérapent sur la juste tenue et à force de déraper, prennent une autre forme.
Il est regrettable que nous prenions la méditation comme un moment pour prendre le contrepied d'une humeur ou d'une situation. Il ne s'agit pas de rentrer dans l'opposition du silence au bruit, du détachement au désir, il importe d'être dans cet au-delà des contraires, et c'est la tenue qui y contribue. La méditation ne rompt pas avec la vie, c'est un retour à la vraie vie, là où tout est présent, là où le calme et le chaos ne s'opposent pas. Ce n'est pas une fonction en vue d'un devenir, c'est une présence qui inclut tout. S'assoir chaque jour, c'est ne pas laisser l'empreinte des soucis quotidiens et des préoccupations s'installer dans la tenue. Le fait de tout simplement élargir l'espace entre le bassin et les dernières côtes, de rentrer légèrement le menton pour libérer la nuque, ouvre un espace qui immédiatement éclaire le vécu d'une autre manière. Curieusement, la tenue en vient à s'étonner d'elle-même et à se nourrir d'elle-même, si bien qu'elle finit par se réaliser naturellement sans effort.

Notre principale difficulté avec la méditation, est d'en attendre quelque chose. L'aborder ainsi, c'est la vivre alors sous le registre de la frustration et donner lieu à des appréciations égocentrées : le zen ne me convient pas... C'est trop difficile pour moi...
Il faut surtout éviter de vouloir en finir avec l'ego. C'est de la tenue que le méditant apprend la souplesse nécessaire pour accueillir le tumulte, c'est de cet « arrière-plan » que nous vient cette autre manière d'expérimenter le monde et nous-mêmes. Réaliser chaque jour que cet arrière-plan est la racine de chacune de nos actions, de chacun de nos états psychiques et qu'il n'y a pas lieu de les opposer.
C'est cela que nous apprend zazen, et cette qualité de « soin » dépasse largement tout ce qui peut être imaginé sur les qualités curatives de la méditation, puisque le zen s'intéresse à la totalité de l'être humain. Alors, optons plutôt pour une « pratique désintéressée ».

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mardi 28 juin 2016

L'autre est un autre...


« Aimer
Faire sans cesse l'effort de penser
à qui est devant toi,
lui porter une attention réelle, soutenue,
ne pas oublier une seconde
que celui ou celle avec qui tu parles vient d'ailleurs,
que ses goûts, ses pensées et ses gestes
ont été façonnés par une longue histoire,
peuplée de beaucoup de choses et
d'autres gens que tu ne connaîtras jamais.

Te rappeler sans arrêt que celui ou celle
que tu regardes ne te doit rien,
ce n’est pas une partie de ton monde,
il n’y a personne dans ton monde, pas même toi.

Cet exercice mental
- qui mobilise la pensée et aussi l’imagination –
Est un peu austère, mais il te conduit
à la plus grande jouissance qui soit :
aimer celui ou celle qui est devant toi,
l'aimer d'être ce qu'il est, une énigme.
Et non pas d'être ce que tu crois,
ce que tu crains, ce que tu espères,
ce que tu attends, ce que tu cherches,
ce que tu veux. »

Christian Bobin
Extrait de "Autoportrait au radiateur"

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lundi 27 juin 2016

Mystérieuse attention...




"Dès qu'on accorde une attention soutenue à la moindre chose, même à un brin d'herbe, 
cela devient alors un monde en soi, mystérieux, impressionnant, 
d'une splendeur indescriptible." 

Henry Miller

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samedi 25 juin 2016

Le cœur avec Philippe Mac Leod

Par Philippe Mac Leod, écrivain auteur de plusieurs livres et recueils de poésie, dont Habiter les mots, chez Ad Solem.

Une longue tradition considère que nos cinq sens possèdent chacun leur double intérieur : un toucher spirituel, un odorat spirituel, une vision spirituelle, une ouïe spirituelle et, surtout, un goût spirituel, s'appuyant en cela sur une lecture subtile du Cantique des cantiques. Mais la réalité de l'expérience intérieure nous montre qu'il n'est pas nécessaire de suivre ce parallélisme scrupuleux et qu'il n'y a au fond qu'un seul organe correspondant à cette perception sans frontières bien définies : le cœur.

C'est avec le cœur qu'on voit intérieurement, et cette vision diffère de la représentation en ce qu'elle donne à percevoir un réel d'un autre ordre, s'imposant par la force de sa présence plus que par la netteté de son empreinte. C'est encore par et dans le cœur qu'on entend en profondeur, qu'on touche littéralement, embrasse l'invisible, comme la caisse de résonance d'un instrument donne tout son volume aux vibrations d'une corde. Dans le silence de l'oraison, on se trouve par miracle à l'intérieur de ce caisson d'un bois précieux, tout au fond, dans un creux qui n'a d'autre raison d'être que la résonance qu'il engendre.

Nous sommes pour ainsi dire privés de l'usage de nos sens habituels, qui se tiennent comme en retrait, dans un reflux momentané. Il ne nous reste plus alors que le coeur pour entrer en contact avec la présence invisible, impalpable, mais ô combien vivante et proche - si proche qu'elle se confond avec nous-mêmes.

Et il s'agit bien de cela : on ne va pas se regarder, s'écouter, se sentir, se palper. On va entrer, descendre - par un seul acte de conscience, neutre, sans effort, sans jugement - dans l'être que nous sommes, ici et maintenant, en ce qu'il a d'universel, de simplement vivant, en écho à la vie du monde à cette heure : le mouvement des marées, le chant de la pluie dans les chéneaux, le déplacement du jour dans le ciel, la lenteur du temps qui me porte et me soutient.

Et cela peut répondre à une question qui souvent revient : comment aller à Dieu, lui l'Au-delà de tout ? L'Évangile y répond : « Heureux les cœurs purs car ils verront Dieu. » Le cœur, nous le retrouvons. Et qu'est-ce qu'un cœur pur ? Un cœur simple, sans mélange, sans interférences, sans parasites, sans ce trouble du mental, ce grésillement incessant de préoccupations dépourvues de consistance, qui n'ont d'autre importance que nos fixations obsessionnelles. Un cœur rendu à sa sensibilité intérieure, un cœur fait pour retendre le lien avec la Vie, pour l'accueillir, la recevoir et la répandre.

Il y a véritablement un sens intérieur, une sensibilité de l'âme, qu'il nous faut apprendre à développer, qui donne à percevoir des réalités plus profondes que les sentiments superficiels, les impressions du moment aussitôt recouvertes, les affects, les émotions qui parfois nous tourmentent en nous repliant plus qu'ils nous ouvrent. Un sentir qui n'est pas non plus l'imagination, toujours prête à s'emballer dès qu'on ferme les yeux : un sentir hors de toute image ou symbole, qui ne voit, ne goûte, n'entend que la Présence, dans une sorte de relation directe, âme à âme, vie à vie, cœur à cœur, sans médiation, dans la plénitude d'un moment d'être.

Nous pourrions chaque jour aller réveiller ce sens intérieur, avec ce que nous sommes, ce que nous portons en nous comme des vases d'argile : nous centrer, nous recueillir en ce lieu du cœur, non plus pour « parler » à Dieu, mais pour être, sentir avec lui, en lui, par lui, être comme lui-même est, d'une pureté absolue.



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vendredi 24 juin 2016

Un arc-en-ciel dans vos pensées...


"La vie est fragile, à l'image de la rosée délicatement suspendue aux herbes, en gouttes de cristal qu'emporte la première brise du matin." 


 "Ce que l'on perçoit n'est en soi ni beau ni laid. Laideur et beauté ne sont que des projections mentales. Aucun être ou objet ne possède par lui-même la faculté de nous rendre joyeux ou triste. C'est ainsi qu'une même personne peut plaire à certains et déplaire à d'autres. À nouveau, c'est l'esprit, et lui seul, qui en est la cause." 


"Lorsqu’un arc-en-ciel apparaît, lumineux dans le ciel, vous pouvez contempler ses belles couleurs, mais vous ne pouvez l’attraper et le porter comme un vêtement. L’arc-en-ciel naît de la conjonction de différents facteurs, mais rien en lui ne peut être saisi. Il en va de même pour les pensées. Elles se manifestent dans l’esprit, mais elles sont dépourvues de réalité tangible ou de solidité intrinsèque. Aucune raison logique ne justifie donc que les pensées, qui sont insubstantielles, disposent de tant de pouvoir sur vous, aucune raison pour que vous en soyez l’esclave." 

Dilgo Khyentsé Rinpoché
 (photo Matthieu Ricard)


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Prémonitions...avec Christiane Singer



Comment ne pas voir que chaque subside retiré à la culture et à l'éducation devra être multiplié par cent pour renflouer les services médicaux, l'aide sociale et la sécurité policière ? 


Car sans connaissances, sans vision et sans fertilité imaginaire, toute société sombre tôt ou tard dans le non-sens et l'agression.


N'oublie pas les chevaux écumants du passé 
Page 14

mercredi 22 juin 2016

L'invisible compréhension...



Les philosophes décrivent les hommes comme étant immédiatement pourvus d'une identité, des hommes qui naîtraient à trente ans, comme Adam et Eve. Ils ne tiennent absolument pas compte de l'existence d'un premier monde puis d'un second, ils ne s'intéressent pas au fait que l'on naisse et que cette naissance fasse cesser un lien inimaginable, originel, obscur et cardiaque. Ce premier monde que les contes situent dans une grotte ou sous l'eau, ce monde d'avant que nous ayons la voix, me fascine profondément. C'est un monde très important pour la musique. J'ai beaucoup travaillé là-dessus, je crois que le chant vient après la basse continue.

Toute origine est perdue et pour nous tous. J'ai fait assez de dépressions nerveuses pour savoir qu'une dépression nerveuse, c'est le sentiment d'être englouti de nouveau par une voracité qui n'est rien d'autre que le souvenir confus de ce que nous avons été jadis.
Je n'avais jamais senti à quel point il est faux de dire que nous sommes des individus hermétiques les uns aux autres, poussant à l'intérieur de nous-mêmes. Regardez un nouveau-né et sa mère, les enfants entre eux, un petit jouant avec des animaux... Celui qui naît n'est pas grand-chose, et c'est précisément pour cela que "ça passe". C'est plus tard que le verrouillage se fait, que nous devenons incommunicables les uns aux autres. 
(source : L'express)

...Le visible ne suffit pas pour comprendre ce qui est vu […].
Le visible ne s’interprète qu’en se référant à l’invisible.

(Sur le jadis)

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mardi 21 juin 2016

Le toucher nous touche...




Quelques extraits choisis de l'émission "la Tête au carré" sur le toucher... 
Se mettre à l'écoute du toucher.
(15 min.)



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dimanche 19 juin 2016

Martin Maindiaux, "je me fie chaque jour à la Providence"

Il est arrivé au Cambodge il y a 19 ans pour une mission de six mois avec Enfants du Mékong et il n'en est plus reparti. À l'origine de son choix de vie, une aventure au Mexique digne d'un western. Et un voeu à la Vierge de Guadalupe.

C'était dans le village mexicain de Comalcalco, dans la province de Tabasco, en 1996, j'avais 31 ans. J'étais parti aider un ami négociant pour la saison de la récolte du poivre. Les choses ont mal tourné quand nous avons décidé d'aller nous approvisionner directement auprès des petits agriculteurs en court-circuitant les gros exploitants. En route vers une banque du village, je me suis fait tirer dessus par un petit homme moustachu dont l'image est toujours dans ma mémoire. Sans ressentir de douleur sur le coup, je regardais avec stupéfaction mon bras tordu et lourd, et mon t-shirt devenir rouge. La balle avait traversé le poumon gauche et était ressortie par le côté pour aller se loger dans mon avant-bras.
J'ai été opéré à l'hôpital local mais le médecin me donnait peu de chance. Il fallait m'évacuer en urgence à Mexico City. On m'a mis dans un pick-up bâché, sur une civière, pour filer à l'aéroport. Au-dessus de ma tête, j'ai aperçu un autocollant de la Vierge de Guadalupe, tant vénérée là-bas. Jusque-là, je croyais que Notre-Dame de Guadalupe était une île lointaine ! La douleur devenait terrible. « Si je survis, je promets de servir », ai-je prononcé intérieurement. À l'hôpital de Mexico, une petite soeur m'a donné une médaille de cette même Vierge. J'ai alors juré que si je m'en sortais, j'irais faire un pèlerinage au sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe, situé dans la capitale. Je m'en suis miraculeusement sorti. Je suis allé au sanctuaire, le bras encore paralysé et le poumon en feu mais l'atmosphère du lieu m'a « pris aux tripes ». J'ai alors fait mon premier vœu devant elle : fini le business. « Je suis là pour servir. Envoyez-moi où vous voudrez », lui ai-je dit. 
Peu après mon retour en Europe, j'ai contacté Enfants du Mékong, une ONG qui cherchait un volontaire pour développer des projets de parrainage scolaire d'enfants au Cambodge, dans des zones où la guérilla civile avec les Khmers rouges sévissait encore. J'ai débarqué là-bas le 17 septembre 1997, pour une mission de six mois. Je n'ai plus quitté le pays depuis, et continue de me mettre au service de ces enfants défavorisés, aujourd'hui comme directeur de l'ONG au Cambodge, où nous soutenons la scolarisation de 3450 jeunes parrainés par des Occidentaux. Dans le centre où je vis, à Sisophon, dans le nord-ouest du pays, je côtoie les 480 enfants qui bénéficient de nos activités pédagogiques, soutien scolaire, foyers d'accueil...
Je dois vraiment à Notre-Dame de Guadalupe d'être encore en vie, d'avoir fait un choix définitif et d'être si heureux malgré les épreuves. J'étais déjà pratiquant avant cette aventure, mais depuis mon voeu, j'ai fait la démarche concrète de remettre ma vie entre les mains de la Vierge. Ma foi s'est appuyée sur la confiance en la Providence. Si un tueur professionnel n'avait pas réussi à me tuer, c'est que le Seigneur me donnait une prolongation pour une mission précise. Depuis, chaque fois que j'ai un ras-le-bol, un coup de révolte, je demande dans ma prière : « Seigneur, que voulez-vous que je fasse ? » Je me retire dans mon oratoire, lieu bien coupé du monde, et là je peux rester des heures devant la statue de la Virgen de Guadelupe, pour faire le vide dans ma tête et dans mon coeur... et en sortant, je dis : « Maintenant, que Votre volonté soit faite. » Je ne suis pas un mystique, je parle peu de ma foi. Mais je ne pourrais pas remplir ma mission ici sans être chrétien, sans avoir un « règlement intérieur » que je puise dans les Dix Commandements. C'est un cadre qui me donne toute latitude pour agir au quotidien.
Cette démarche d'abandon, même si elle ne relève pas toujours de l'évidence, est une philosophie de vie qui me permet de rester heureux et simple. Il m'est arrivé un tas de « tuiles » au Cambodge. J'ai eu quatre fois la dengue, deux fois la typhoïde, une fois le chikungunya, la salmonelle, un zona, je me suis fait rafistoler le poignet, la jambe, les deux genoux et une épaule... C'est contraignant mais je vis avec. Tant qu'il a besoin de moi, le Seigneur fera en sorte que j'aie la santé.
« Qu'est-ce qui est vraiment important ? » : telle est la question que je me pose souvent au cœur de la gestion administrative du centre. Réponse : l'épanouissement des enfants parrainés. Mon objectif principal est qu'ils retrouvent confiance en eux, qu'ils entrevoient un avenir grâce à une scolarité réussie ou à une formation professionnelle adaptée. La richesse et la simplicité des relations me font aussi reconnaître que je ne suis pas parfait. J'avance avec mes faiblesses parce qu'elles me poussent à me mettre à l'écoute des autres. Rien ne me rend plus heureux que de résoudre le petit problème d'un des enfants du centre. Ils sont ma famille. Les Khmers me demandent : « Pourquoi tu ne te maries pas ? » Je réponds en blaguant que je reste célibataire pour rester libre. Cela ne veut pas dire être libéré d'un engagement qui serait un poids, mais libre de me rendre à tout instant disponible pour répondre à un appel.
Les personnes âgées ou handicapées et les enfants ont ceci en commun : une franchise qui ne trompe pas. Je l'ai constaté en travaillant dans différentes associations. C'est sans doute mon père, très engagé dans le social, qui m'a transmis ce goût du service. Souvent les gamins khmers me demandent : « Pourquoi tu m'aides ? » « Combien tu gagnes ? » Je leur réponds que cela me rend heureux. Je suis témoin chaque jour de ce que l'amour construit. Je pense à une filleule arrivée au centre dans des circonstances familiales difficiles. Elle était très introvertie. Nous avons peu à peu réussi par le jeu, la taquinerie, à l'aider à s'ouvrir. Elle suit maintenant une formation professionnelle à Siemreap, dans une école hôtelière. Elle vient de temps à autre à la messe avec moi, même si elle n'est pas croyante, pour me remercier. À mon tour, je me rends parfois à la pagode.
Ces partages sont des « cadeaux ». Il en va de même pour la confiance que les parents des filleuls me témoignent. Quand ils m'accueillent chez eux, dans leurs habitations misérables, ils ne me donnent pas leur surplus, mais ce qui va leur manquer demain. C'est une leçon incroyable.

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samedi 18 juin 2016

Bon anniversaire Arnaud !


"Le foetus ne fait pas un effort conscient pour accepter son état heureux et « être un avec ». 
Il l’est naturellement. Ensuite le bébé ne fait aucun effort pour accepter puisqu’il ne fait que refuser. Et vous avez continué à refuser. 

Maintenant on vous demande une attitude consciente, nouvelle, qui va consister à regarder d’un même œil, à accueillir d’un même cœur, la souffrance que le bonheur. 

C’est le grand enseignement..."




Arnaud Desjardins
Le vedanta et l’inconscient
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Le goût de la confiture avec Jacques Brel



Il faut qu'on sache que l'on a été petit... 





vendredi 17 juin 2016

La confiance et la peur avec Christophe Massin (2)





Trancher l'illusion et la dépendance à la peur... 

L'acceptation joyeuse...
Partie 2 : 23 min.

(source : France Inter)

mercredi 15 juin 2016

Suite du voyage avec Christian Bobin

La Russie est le nom d’une espérance, d’une manière invincible d’envisager la vie.

L'itinéraire se poursuit dans une page de poésie signée Tomas Tranströmer.
Pour Christian Bobin, l'oeuvre de Traströmer est un pays, un territoire. 


 Tranströmer, c’est ma cabane

(source France Inter - 17 min.)


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mardi 14 juin 2016

Voyage Noireclair avec Christian bobin

Voyageons avec Christian Bobin

L'essentiel c'est ce qui se trouve dans votre poitrine et qui parfois bat... 
et qui bouge avec vous.

(16 min.)

Les monastères sont des centrales nucléaires de silence. 
Ce sont des réserves pour le monde. Les granits, ce sont des pierres qui vous jettent des clins d’œil roses et gris. J’ai des nouvelles de moi et de l’éternel quand je sens la pluie sur mon front ou l’air contre mes joues. Je me re-souviens que j’existe.

lundi 13 juin 2016

Quand le corps se dénoue...

"Un accord parfait avec le corps...
Ouverture à l'instant qui m'aime...
Inspiration sacrée de l'expir...
Je suis Vie et Vent..."




Bonne semaine de détente et d'inspiration...

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dimanche 12 juin 2016

Imagination créatrice...

Cela signifie que, dans toute situation, nous avons à faire ce que nous pouvons au niveau matériel pour faire régner la paix et la prospérité sur Terre. Mais, lorsque nous atteignons nos limites, plutôt que de sombrer dans le désespoir en disant : « Il y a la guerre dans tel ou tel pays, je ne peux rien faire ! », nous pouvons imaginer ce que nous souhaitons pour ce pays. Nous ne sommes alors plus jamais dans l’horrible souffrance de nous sentir impuissants. Là où nous pouvons agir physiquement, nous agissons, et là où nous ne pouvons matériellement rien faire, nous projetons les images de ce que nous désirons. Lorsqu’un mur nous arrête, nous imaginons une porte et, avec notre imagination, nous l’ouvrons pour continuer notre route sur un autre plan...

...Par l’imagination créatrice, nous ne sommes plus jamais impuissants, nous pouvons toujours agir, soit physiquement, soit mentalement. Nous pouvons aussi changer le film de notre passé pour remplacer les images de situations traumatisantes par des visions positives car ainsi, « il n’est jamais trop tard pour avoir une enfance heureuse ! ».
Un impressionnant exemple nous a été donné par Nelson Mandela, le leader sud-africain. Pendant les longues années de détention qu’il a subies, il a consacré toute son énergie à créer les images d’une Afrique du Sud libérée de l’apartheid. Et sa visualisation courageuse et persévérante a fini par porter ses fruits ! En 1994, lorsqu’il a été nommé président de la République d’Afrique du Sud, Nelson Mandela a cité, dans son discours, les paroles de l’auteure américaine Marianne Williamson (Un retour à l’amour, Poche) :


« Notre peur la plus profonde n’est pas que nous ne soyons pas à la hauteur. Notre peur la plus profonde est que nous sommes puissants au-delà de toute limite. C’est notre propre lumière et non pas notre obscurité qui nous effraie le plus. Nous nous posons la question : “Qui suis-je, moi, pour être brillant, radieux, talentueux et merveilleux ?” En fait, qui êtes-vous pour ne pas l’être ?
Vous êtes un enfant de Dieu. Vous restreindre, vivre petit ne rend pas service au monde, l’illumination n’est pas de vous rétrécir pour éviter d’insécuriser les autres.
Nous sommes nés pour rendre manifeste la gloire de Dieu qui est en nous.
Elle ne se trouve pas seulement chez quelques élus : elle est en chacun de nous, et au fur et à mesure que nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même.
En nous libérant de notre propre peur, notre présence libère automatiquement les autres. »

Extraits du livre de 
Docteur Christian Tal Schaller -  Johanne Razanamahay
Vivre les émotions avec son corps 


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samedi 11 juin 2016

Se masser le ventre avec des huiles essentielles...


Quoi de plus agréable qu’un bon massage, et qui plus est aux huiles essentielles ? 

L’intérêt du massage aux huiles essentielles est de tonifier les muscles grâce à leurs propriétés naturellement efficaces, mais attention avant de commencer il faut bien connaitre les huiles essentielles, car chacune a des actions différentes sur l’organisme. 

 Pourquoi se masser le ventre avec des huiles essentielles ? 
Tout simplement pour l’entretenir, car c’est au niveau du ventre que bien souvent les premiers kilos superflus viennent se loger. Se masser le ventre avec des huiles essentielles permet de réactiver la micro-circulation, ce qui aide à déstocker les réserves de graisse sous-cutanée et de supprimer les capitons. De plus, le massage aux huiles essentielles est aussi très efficace pour bloquer l’apparition et l’installation de nouvelles graisses, ainsi que pour évacuer la rétention d’eau. 

Quelles huiles essentielles choisir ? 
 Les huiles essentielles les plus recommandées pour un ventre plat sont :
Le basilic
La menthe poivrée
Le citron
Vous pouvez les associer entre elles sans aucun problème, par contre comme elles sont photosensibilisantes il ne faut pas vous exposer au soleil durant les 10h suivant l’application.

Pour déstocker les graisses et amas graisseux sous-cutanés vous pouvez utiliser comme huiles essentielles :
La bergamote
Le pamplemousse (photosensibilisant)
Le genévrier
N’hésitez pas à vous masser également les cuisses et les hanches avec ce mélange, afin de déloger les graisses sous-cutanées des ces zones également.

Pour une efficacité optimale massez vous matin et soir pendant 1 mois minimum.
Pour un massage optimal, faites de grands cercles toujours dans le sens des aiguilles d’une montre.
Pour bien préparer votre peau à recevoir les soins aux huiles essentielles, hydratez la avec de l’huile d’argan.
Petit rappel : Les huiles essentielles ne s’appliquent pas directement sur la peau, il faut les mélanger à de l’huile végétale. De plus, il ne faut pas en utiliser pendant la grossesse et l’allaitement.


Quelles huiles essentielles contre les ballonnements ?

Les ballonnements sont également source de gonflement abdominal, il faut donc les combattre également. Mais pour ça, il faut se soigner de l’intérieur.
Pour ce faire il faut utiliser régulièrement des huiles essentielles aux propriétés digestives :
Aérophagie et de ballonnements : Huile essentielle de cumin et de genièvre
Ballonnements, aérophagies et autres problèmes divers : Huile essentielle de menthe poivrée
Digestion difficile : Huile essentielle de gingembre
Le meilleur moyen et également le plus simple pour prendre ces huiles essentielles, est de mettre 1 ou 2 gouttes dans ses plats, pas plus.

Utilisées en massage quotidien, les huiles essentielles vont vite se révéler efficaces, et en à peine quelques semaines vous pourrez constater que votre peau est déjà plus ferme et plus lisse qu’avant.

Mais attention : Les huiles essentielles sont très puissantes et il faut les utiliser avec prudence et parcimonie. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de spécialistes et de votre pharmacien, car les huiles essentielles ont aussi des contre indications.

Mais n’oubliez pas que pour dire définitivement adieu à vos rondeurs, il n’y a rien de mieux que d’allier aux huiles essentielles une alimentation saine et équilibrée, ainsi que de faire de l’exercice physique...




vendredi 10 juin 2016

jeudi 9 juin 2016

Interview de Marie de Hennezel (2/3)





Marie de Hennezel évoque aussi sa relation avec François Mitterrand : « quand je l’ai rencontré, en 1984, on lui avait donné trois ans à vivre. (…) Je lui ai dit que le désir de vivre, les projets que l’on a peuvent être tellement forts et, au fond, il y a une telle force de l’esprit que, finalement, le corps, a quelquefois des réactions surprenantes. Cette conversation l’a aidé je crois.» …



Deuxième Partie - 15 min.

mercredi 8 juin 2016

Interview de Marie de Hennezel (1/3)


A ses débuts, Marie de Hennezel était une psychologue à contre-courant: « J’ai toujours été décalée par rapport aux psychologues de ma génération : tout le monde était freudien, lacanien et moi j’étais jungienne. ». 
Choix iconoclaste à l’époque, suivre la pensée de Jung lui aurait offert une certaine indépendance intellectuelle « Je n’ai jamais regretté, (…) parce que Juung disait : je ne veux pas de disciple, faites votre propre chemin. » — liberté qu’elle doit aussi à d’autres auteurs tels que Lou Andreas-Salomé qu’elle évoque, « j’avais des lectures qui me montraient qu’il y avait des personnes qui, au fond, se référaient à ce qu’elles sentaient en elles-mêmes plutôt qu’à ce qu’on leur disait, plutôt qu’aux normes, dit-elle, (…) 
C’est quelque chose qui m’a toujours gênée, les dogmes, les théories aussi d’ailleurs (…) je m’en suis toujours méfié. Je me suis dit : expérimentons, voyons ce que ça donne dans la vie réelle. » 
Elle évoque également les raisons pour lesquelles elle est entrée en psychologie, « Je crois que j’avais surtout une curiosité pour l’humain, ça je l’ai eue très tôt ». Elle se dit aussi intriguée par « l’au-delà des apparences ». « Je pense que c’est le fil rouge de ma vie. C’est évidemment pour ça que j’ai commencé une analyse, j’avais du mal à me connaître, savoir qui j’étais j’avais envie d’aller voir au plus profond. ». 



Première Partie - 15 min.


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lundi 6 juin 2016

De la névrose à la quête intérieure... avec Christophe Massin

Christophe Massin, est psychiatre-psychothérapeute. 
Sa pratique, le lying, est inspirée par l'enseignement d'Arnaud Desjardins et de son maître, Swami Prajnanpad.

Chaque fois que nous n'osons pas être nous-même, nous souffrons et c'est, je crois, la souffrance fondamentale, celle qui nous accompagnera jusqu'à nos derniers instants. Pour mieux apaiser cette souffrance et devenir nous-même, deux approches nous sont proposées : voie spirituelle et psychothérapie. Pourtant les buts et les moyens de ces deux démarches diffèrent radicalement. Sont-elles complémentaires ?

À l'âge de vingt ans, lorsque je me suis mis en quête de réponses à mon mal-être, j'ai préféré instinctivement un enseignement spirituel qui comportait un travail sur l'inconscient à une psychanalyse classique. 
Pourquoi ? Parmi les personnes que j'accompagne aujourd'hui dans leur thérapie, certaines viennent pour résoudre des difficultés et d'autres, avec le même genre de problèmes, ont en outre une aspiration spirituelle. 

Où réside la différence entre les deux approches. 
Théoriquement, la distinction est claire. La thérapie permet de mieux fonctionner dans l'amour et dans le travail - un fonctionnement plus harmonieux du moi, conciliant plaisir et réalité. La spiritualité vise à trouver une sérénité indépendante des aléas de la vie, au-delà des préférences du moi. C'est d'ailleurs la définition de la santé en sanskrit : svastha, littéralement “soi” stable.

Pratiquement, les limites sont beaucoup plus floues, et j'ai souvent observé un passage spontané d'une approche à l'autre, et même une véritable synergie. En cela, je ne partage pas davantage le point de vue de thérapeutes qui tiennent la spiritualité pour une fuite dans l'irréalité, que celui d'enseignants spirituels qui considèrent avec suspicion la thérapie - folie, à leurs yeux, que de se risquer à patauger dans les marécages de l'inconscient... 
Dans les deux cas, on recherche la fin de la souffrance, mais de quelle souffrance s'agit-il et quels sont les moyens mis en œuvre ? 
Nous commençons une thérapie avec l'espoir de panser nos plaies, de nous délivrer de nos inhibitions ou de répétitions désastreuses, d'affirmer ce que nous sommes, enfin. 
Nous avons souffert de manques ou de chocs de l'existence que nous n'avons pas su intégrer, et avons tendance à incriminer la vie, les autres ou une part de nous jugée “mauvaise”. Nous attendons du thérapeute écoute et compréhension. Peu à peu, nous découvrons que la source de notre malheur se trouve dans nos jugements, nos exigences et dans les deuils que nous avons refusés. Cette souffrance que l'existence nous a infligée dans l'enfance, nous la perpétuons, adulte, en conservant des réactions infantiles où nous nous croyons toujours impuissants et dépendants, victimes en un mot. Notre moi recouvre peu à peu son unité, assouplit son fonctionnement, prend confiance en ses ressources et peut enfin assouvir ses désirs véritables. La joie apparaît et un bonheur plus durable naît de ces accomplissements. Pourtant, au terme de cette démarche, certains se sentent encore insatisfaits, il manque quelque chose d'indéfinissable ; ou bien leur vie tarde à prendre le tournant qu'ils escomptaient,ils piétinent... Arrive alors le questionnement existentiel, spirituel : que manque-t-il ?

L'Absolu ? l'Amour ? Et là intervient le cheminement spirituel qui va examiner notre attitude à chaque instant, avec l'aide compétente d'un maître. Cette présence attentive met en évidence ce qui nous sépare de la vie : l'obstination du moi qui veut la vie à son idée et non telle qu'elle est. Et le chemin consiste à cesser de se fermer, à lâcher la prétention du moi à commander la vie. Le bonheur qui découle de cette pratique inlassable est discret, puis il grandit et devient émerveillement et gratitude lorsque la certitude de n'être séparé de rien s'affirme. Aucun aspect de la vie n'en est exclu. Comme un courant d'eau, il ne fait que se renforcer avec le temps. On comprend progressivement la différence avec le simple bonheur d'un moi plus épanoui, sujet à des revirements dès que la vie se montre plus dure.

À l'inverse de ceux que la thérapie n'avait pas comblés, nombre de disciples de voies spirituelles se sentent freinés par un moi souffrant, frustré, et auraient besoin d'une thérapie pour se réconcilier avec eux-mêmes comme avec la vie. Sinon, les refus qui les habitent les dominent, malgré leurs efforts sincères : la colère, les désirs réprimés au nom de l'idéal spirituel grondent dans la profondeur, la peur, la tristesse du manque tendent à se projeter sur le maître et ils nourrissent envers lui une dépendance infantile.

Au mieux, ils “planent” au-dessus des réalités de la vie ; au pire, ils deviennent des proies pour le dogmatisme et le sectarisme, et rien ne changera s'ils n'en passent par un travail sur l'ombre et les désirs. Certes, nous connaissons l'exemple de sages ou de saints qui, après une jeunesse marquée par la souffrance, ont vécu un complet retournement ; pour eux, la force de l'expérience spirituelle a transcendé les disharmonies du moi, sans passer par la thérapie. Chacun aussi a pu rencontrer des hommes “ordinaires” simplement heureux dans leur vie, qui n'ont néanmoins suivi aucune espèce de chemin. Je suis maintenant convaincu qu'hormis ces cas minoritaires, nous avons besoin, pour trouver un bonheur durable - un soi stable -, d'œuvrer à pacifier les blessures de notre ego grâce à la compréhension psychologique, tout en cherchant à dépasser ses limites et ses exigences, par une pratique spirituelle bien incarnée. Sinon, nous risquons fort de rester soumis à une névrose enjolivée de spirituel ou de tourner en rond dans une thérapie sans fin.

Mais, surtout, l'expérience de la psychothérapie m'a montré à plusieurs reprises qu'en profondeur ces deux approches tendaient à se rejoindre. Lorsqu'une personne touche le fond d'une émotion, qu'elle retrouve de tout son être - corps, cœur et esprit réunis - une souffrance aiguë du passé, il se produit une bascule d'ordre spirituel. Je pense par exemple à certains revécus de naissance, où la terreur panique d'un étouffement mortel, le désespoir sans nom d'une absolue solitude, amène l'être aux confins de l'insupportable. 
Si, dans cet instant, la personne a le courage de ne pas fuir, le noyau de son ego se fissure, elle dépasse ses limites habituelles et touche dans son intériorité la réalité indestructible de la vie, la paix simultanément à la douleur. Il arrive aussi que la thérapie fasse resurgir des instants privilégiés de l'enfance : le bébé, l'enfant jouit d'une proximité naturelle avec le sacré, expériences du silence, de la lumière, de la nature, de la joie sans cause qui avaient été enfouies en même temps que la souffrance par le refoulement. 

Ces moments guérissent d'une manière plus radicale qu'une simple compréhension psychologique : le contact avec la vie nous fait percevoir nos tourments comme des manifestations de cette vie, et celle-ci les traverse en demeurant intacte. Son attrait nous encourage à nous y abandonner davantage, nous pousse à nous réaliser, autant à travers notre personnalité que dans la dimension impersonnelle qui nous dépasse. Là, le bonheur devient passion de la vie, pour le meilleur comme pour le plus confrontant...

source : Clés


samedi 4 juin 2016

Célébration avec Alexandre Jollien


Voici une partie d'une ancienne interview d'Alexandre Jollien retrouvée dans mes nombreuses archives en souffrance... 
Bon week-end, chèr(e)s ami(e)s !




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vendredi 3 juin 2016

Parle-nous de la Mort.


Vous voudriez connaître le secret de la Mort.



Mais comment le trouveriez-vous sinon en le cherchant au cœur de la vie?
La chouette qui voit clair la nuit et qu’aveugle le jour, ne résout pas l’énigme de la lumière.
Si vous tenez à voir l’âme de la mort, c’est au corps de la vie qu’il faut ouvrir tout grand votre cœur. Car la vie et la mort ne font qu’un, comme ne font qu’un la rivière et la mer.

Dans la profondeur de vos espoirs et de vos désirs repose votre silencieuse connaissance de l’au-delà ;
Comme la semence, rêvant sous la neige, ainsi votre cœur rêve de printemps.
Ayez foi en vos rêves car la porte de l’éternité y est cachée.
Votre peur de la mort n’est que le frisson du berger lorsqu’il se tient devant le roi dont la main va se poser sur lui pour l’honorer.
Le berger tremble, certes, mais ne se réjouit-il pas de ce qu’il portera bientôt l’insigne du roi ?
Et perd-il pour autant la conscience de trembler ?

Car qu’est-ce que mourir sinon se tenir nu dans le vent et se fondre dans le soleil ?
Et le dernier souffle qu’est-il sinon le souffle libéré de ses flux et reflux incessants, de ses marées inquiètes, qu’est-il, ce dernier souffle, sinon la pleine mer du cœur qui va rejoindre Dieu sans entraves ?

C’est seulement lorsque vous boirez à la rivière du silence que vous chanterez vraiment.
Et quand vous aurez atteint le sommet de la montagne, vous commencerez enfin à monter.
Et lorsque la terre réclamera vos membres, alors vous danserez vraiment.

D’après le Prophète de Khalil GIBRAN

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jeudi 2 juin 2016

La vague est l'Océan ! avec Jacques Castermane


David avait un peu plus de deux ans. Nous étions au bord de l’océan. En pointant le doigt, il pose la question « Quoi c’est, ça ? ». Je regarde mais ne vois rien qui flotte à la surface de l’eau. Impatient, David insiste « Quoi c’est, ça ? ». Je me rends alors compte que ce qu’il désigne, le bras tendu, ce sont ... les vagues.
A l’instant même je vois pourquoi les maîtres zen comparent volontiers la relation entre le moi (l’ego) et l’être à la relation entre la vague et l’océan.
L’idée d’être un moi autonome, qui s’administre de façon indépendante et ne dépend d’aucun autre système que ce moi-même, peut en effet être comparé à la croyance en la réalité autonome de la vague. Alors, qu’en vérité, la vague « est » l’océan qui s’organise et se réalise dans cet événement particulier qu’on appelle ... la vague. La vague n’est pas quelque chose ; la vague est action (un geste de l’océan).

Vous méditez ! « Quoi c’est ça que vous sentez ? ». C’est évident, n’est-ce pas, ce que je sens c’est : la respiration. Lui parlant de la respiration, Graf Durckheim m’interrompt et me dit : « La respiration, ça n’existe pas. Quelqu’un respire. Quelqu’un est respiré ! »
Lors de ma première participation à une sesshin, le maître zen Yuho Seki Roshi (qui venait chaque année en Forêt Noire) me pose la question « Quand vous respirez, qui respire ? ». Tout en pensant que cette question bizarre n’a pas grand intérêt je réponds « Bah ... quand je respire c’est moi qui respire ». Ma réponse le fait sursauter, il éclate de rire et me dit, d’une voix forte « Si c’est votre moi qui respire, alors arrêtez de respirer ! ».

Aujourd’hui, quarante ans plus tard, la méditation m’apprend, chaque jour encore, et c’est une expérience bouleversante, que ce n’est pas moi qui respire, que la respiration n’est pas quelque chose. Cette vague intérieure est un geste de la vie, une action du corps-vivant (Leib), une action de l’être. Je respire et moi je n’y suis pour rien !
C’est dans ce « Je n’y suis pour rien » que se révèle votre vraie nature ; laquelle est insaisissable par la pensée, le raisonnement, le mental.

La vague n’est pas : quelque chose, un ça. La vague est un événement qui participe à cet événement qu’est l’océan. La respiration n’est pas : quelque chose, un ça. C’est un événement qui participe à cet événement qu’est l’être, l’acte d’être.
Je suis, donc je respire ; je respire, donc je suis. Comme on peut l’observer pour certaines expressions de la langue allemande, je suis tenté d’écrire « JeSuis » et « JeRespire » sans intervalle. Parce qu’il n’y a ni distance ni écart de temps entre ce que je nomme "Je", ce que je nomme "suis" et ce que je nomme "respire".
Notre vrai point d’appui dans l’existence n’est pas l’ego (Moi je suis ce que je pense que je suis). Notre vrai point d’appui (source de la plénitude intérieure, du calme intérieur, de la paix intérieure) est notre vraie nature : JeSuis, qui se révèle et s’exprime dans cet événement, le plus intime qui soit : JeRespire.

Pour le vérifier, rien de plus simple que la méditation de pleine attention.


Jacques Castermane

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mercredi 1 juin 2016

Le poids du passé...


Peur de mourir, manque d'amour ou rejet de sa féminité: la psychothérapeute Evelyne Gambino recense 12 «conflits de poids», 12 «raisons d'accumuler des kilos inscrites en nous par notre histoire familiale.

1- La survie : 
la graisse, surtout sur la zone abdominale, est vécue comme un moyen de protection face à un éventuel danger.

2- L'abandon :
un abandon dans l'enfance, un chagrin d'amour et la vie s'immobilise, les kilos s'accumulent. On vit en «stand-by», dans l'attente d'un impossible retour de l'être aimé.

3- Le manque : 
nourriture , argent, amour: si l'on en a manqué dans l'enfance, plus tard on stocke, y compris les kilos.

4- La non communication :
 «Écoute-moi», «Regarde-moi»: la prise de poids est un cri pour affirmer son existence.

5- La fidélité : 
fidèle à quelqu'un qui n'est plus, à un amour passé ou à une promesse, on décide d'accumuler des kilos pour ne plus prendre le risque de souffrir à nouveau.

6- La manipulation : 
avec des kilos en trop, on se positionne en tyran et /ou victime afin d'inspirer pitié, ce qui devient un redoutable moyen de pression pou r obtenir des faveurs.

7- L'Ego :
«moi» hypertrophié ou «moi» anémié: le surpoids crie que l'univers, c'est moi, ou a contrario, que je suis au service de tous, sauf de moi-même.

8- L'invisibilité :
on cache un «hors-norme», un problème que l'on veut garder secret, en mettant en avant un autre «hors-norme»: l'excès de poids.

9- L'appartenance :
par peur de rejet et besoin d'identification, on devient gros comme les autres membres de la famille, ou bien on tait ses différences sous les kilos.

10- La féminité : 
les parents qui désiraient un garçon, une mère rivale, un père macho: dans tous ces cas les kilos étouffent l'expression apparente de la féminité.

11- La masculinité : 
un père violent = la prise de poids permet au fils de ne pas ressembler à l'image paternelle en affichant des rondeurs inoffensives.

12- La sexualité : 
la frustration des plaisirs «de la chair» est compensée à l'excès par les plaisirs de la «bonne chère».


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