samedi 30 septembre 2017

Les rives du silence...



L'homme moderne redoute le silence car il pressent, confusément, que le silence est une terre de confrontation avec l'essentiel, avec nous-même, avec notre vocation d'homme. Il faut plonger dans le silence comme on s'aventure dans le désert. 
Il nous faut retrouver le chemin du silence.

Théodore Monod,
Terre et ciel

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vendredi 29 septembre 2017

Le chemin spirituel n’apporte rien de personnel.


Vous n’allez rien y gagner, rien y obtenir.
J’ai conscience que ce n’est pas facile à entendre, ami chercheur.
Je sais que tu ne vas pas me croire, car c’est difficile à avaler, toi qui espères tant de cette quête.
J’ai conscience que souvent tu en attends quelque chose de merveilleux, qu’il y a un espoir tellement immense en toi, probablement de sortir de ta condition humaine si difficile, d’améliorer ta vie, ton vécu, que sais-je encore.
Et pourtant, quelle paix de le comprendre !
Quelle joie de ne plus rien attendre de cette quête de soi, de ne plus rien considérer comme acquis!
Quelle beauté d’accepter de n’y rien comprendre !
Et quelle douceur de se déposer dans le cœur même de la vie, pour se laisser bercer dans son mouvement naturel, quel qu’il soit, sans protection!
Juste être, ici et maintenant.
Alors à un moment donné, tu vas t’en rendre compte :
le chemin n’apporte rien du tout.
Absolument rien de personnel.
Rien, rien, rien.
A l’inverse, si tu y consens, cette quête, cette « rencontre inconditionnelle avec soi », cette plongée totale dans le réel va te prendre tout ce qui t’est personnel, tout ce que tu considères comme t’appartenant.
Tu vas te délester.
Le chercheur obtient quelques acquisitions : plus de tranquillité, de douceur, d’amour, de compréhension peut-être.
Quelques belles envolées spirituelles parfois.
Parfois même ça dure un peu, quelques années même, on a l’impression d’être arrivé quelque part, c’est agréable.
Dès qu’il se passe quelque chose, le chercheur en fait un évènement, une acquisition.
L’éveil devient un truc à obtenir, où à retrouver si on l’a «perdu».
Le chercheur fait comme toutes les personnes en ce monde : accumuler des belles choses, rejeter celles qui ne lui plaisent pas.
Mais lorsqu’il les a eues, il peut les perdre.
Sur ce chemin là, on finit toujours par perdre ce qu’on a acquis.
Je l’ai déjà dit ici : tous les états spirituels que vous allez gagner, vous allez les perdre.
La vie va et vient.
Elle fait ce qu’elle veut.
Alors entends-moi bien, surtout la prochaine fois que tu auras l’impression d’avoir encore perdu ou gagné quelque chose sur ce chemin.
Oui entends-moi bien :
Accepte de te dénuder de ce désir d’accumuler des expériences, de ce désir d’obtenir quelque chose de tous tes efforts.
Il ne s’agit pas de gagner,
ni d’accumuler,
ni de réussir,
il s’agit de perdre la totalité de ce que tu crois avoir,
de perdre la totalité de ton monde,
de lâcher tout ce que tu crois tenir.
La condition humaine c’est de porter la vie, d’en faire une affaire personnelle, une réalisation, un devenir.
La quête spirituelle récupère ce même mouvement et devient quelque chose à réussir.
Comme c’est lourd et épuisant !
Comme c’est difficile !
N’en as-tu pas marre ?
Tant que tu n’en auras pas assez marre, tu vas continuer.
Il faut parfois aller au bout de l’absurdité.
Essayer encore et encore de réussir cette quête, d’arriver quelque part, d’accumuler les expériences.
Mais un jour, tu ne pourras plus faire autrement, tu va revenir à plus d’humilité et reconnaitre profondément la vérité :
Tu ne tiens rien,
Tu ne possèdes rien,
Il n’y a rien à réussir,
Tu es déjà nu devant la vie.
Et en réalité c’est cela que ton cœur désire le plus : reconnaitre cette nudité de ton être.
C’est dans cette nudité que nous pouvons faire le don de nous-même au vivant que nous sommes.
Et nous laisser porter par son libre mouvement.
Alors ami chercheur, acceptes-tu de ne plus rien accumuler ?
De te délester de ce que tu crois avoir acquis ?
Et de te montrer dans ta plus intime vulnérabilité ?
Dans ta plus totale nudité ?
Tu te rencontreras alors dans ta plus profonde humanité.



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jeudi 28 septembre 2017

Rencontre pour un hommage à Douglas Harding





Les 18 et 19 novembre, un week-end de célébration de Douglas Harding sera organisé à Paris, à l'occasion des 10 ans de son décès. 




Beaucoup d'amis seront là : Catherine Harding, Richard Lang, Alain Bayod, José Le Roy et bien d'autres du monde entier (France, Angleterre, Belgique, Japon...)

Venez nombreux

Conférences, ateliers, livres, films, témoignages... Cet événement est ouvert à tous et sera l'occasion de partager le trésor de notre vraie nature. En français et en anglais

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mardi 26 septembre 2017

Le temps perdu est du pain béni...


Le temps perdu est comme le pain oublié sur la table, le pain sec. On peut le donner aux moineaux. On peut aussi le jeter. On peut encore le manger, comme dans l'enfance le pain perdu : trempé dans du lait pour l'adoucir, recouvert de jaune d’œuf et de sucre, et cuit dans une poêle. Il n'est pas perdu, le pain perdu, puisqu'on le mange. 
Il n'est pas perdu, le temps perdu, puisqu'on y touche à la fin des temps et qu'on y mange sa mort, à chaque seconde, à chaque bouchée. 
Le temps perdu est le temps abondant, nourricier. 

La part manquante - Christian Bobin

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lundi 25 septembre 2017

A tous mes amis... de la forêt.


L'arbre est devant la maison, un géant dans la lumière d'automne. Vous êtes dans la maison, près de la fenêtre, vous lui tournez le dos. Vous ne vous retournez pas pour vérifier s'il est bien toujours là – on ne sait jamais avec ceux qu'on aime : vous négligez de les regarder un instant, et l'instant suivant ils ont disparu ou se sont assombris. Même les arbres ont leurs fugues, leurs humeurs infidèles. Mais celui-là, vous êtes sûr de lui, sûr de sa présence éclairante. Cet arbre est depuis peu de vos amis. Vous reconnaissez vos amis à ce qu'ils ne vous empêchent pas d'être seul, à ce qu'ils éclairent votre solitude sans l'interrompre.
Oui, c'est à ça que vous reconnaissez l'amitié d'un homme, d'une femme ou d'un arbre comme celui-ci, gigantesque et discret. Aussi discret que gigantesque.

Christian Bobin 
L'inespéré


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dimanche 24 septembre 2017

3 conseils de Joël Cunin pour voir la vie comme une œuvre

1. Émerveillez-vous

Face à la Création, ayez un regard de peintre, laissez-vous toucher et admirez ce qu'elle recèle de sacré... Avoir ce regard d'humilité, d'enfant, de contemplation, c'est peut-être déjà suivre le Christ lorsqu'il nous demande d'aimer Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de toutes nos forces. S'émerveiller, dans notre monde où l'image va si vite, c'est s'abandonner à quelque chose qui nous est supérieur, s'en nourrir afin de faire grandir nos œuvres, nos actions, sans calcul de réussite ou de profit.

2. Entrez en relation

Poser quelques taches sur une toile, c'est créer un espace qui ouvre à la venue d'autres couleurs. Après quelques touches, on recule, on observe, on y retourne et la toile nous parle, on dialogue avec l'œuvre qui va jaillir. N'ayez pas peur de dialoguer avec autrui comme s'il était l'une de ces touches de couleur. Dans votre vie, essayez de tendre vers une harmonie sans cesse à créer et recréer. Et quand vous n'êtes pas satisfait d'une courbe ou d'une ligne, ne les effacez pas ; gardez-les, elles serviront de tuteur afin d'être un repère pour en redessiner de nouvelles. Comme les erreurs, dont on tire un enseignement, au fil de nos expériences, elles nous aideront à grandir.

3. Soyez vous-même

L'artiste ne tient pas compte des modes et du marché quand il crée. Ne cherchez pas à suivre une tendance qui ne vous convient peut-être pas, mais ayez plutôt votre propre regard, soyez vous-même, sans suivre de profil établi par l'époque. Les temps passent, le Christ, non. Suivez-le, Lui qui nous rejoint en notre propre image d'enfant de Dieu. En se mettant à son écoute par la prière, par l'adoration, nous l'accueillons, et il nous guidera vers le lieu où nous saurons le servir et servir nos frères.


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source : La Vie

samedi 23 septembre 2017

Vibrations du coeur...



Photo : Artiste Michelle Lynn Fritz
Souviens-toi que tu t'es engagée, en venant sur cette terre, à prendre soin - oh, de ce que tu voudras ! - de quelques êtres et de toi-même, de quelques arbres et de quelques buissons, de quelques bêtes qui mangeront dans ta main, ou de toute une école, d'un hôpital, d'une préfecture ou d'un ministère, de toute façon, un royaume ! Tu as le choix ! La seule clause fixée, tu t'en souviens ?
La seule condition sine qua none, tu te la rappelles ?
Oui, voilà que la mémoire te revient : à condition de faire tout ce que tu feras dans une vibration d'Amour.

Christiane Singer, 
Les chevaux écumant du passé

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vendredi 22 septembre 2017

Des mots "coeurs"...


Le changement, c'est maintenant...


“Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement.” 
Francis Blanche

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jeudi 21 septembre 2017

Repositionnement de l'attention...





Je découvre alors qu'en déplaçant d'une manière ou d'une autre le foyer de l'attention, je deviens la chose même que je suis en train de regarder et je ressens le type de conscience qu'elle possède. 
Je deviens ce témoin intérieur de la chose. 
J'appelle Amour cette capacité de pénétrer les autres foyers de conscience, mais vous pouvez lui donner le nom que vous voudrez puisqu'en tous les points du temps et de l'espace, je peux être à la fois le sujet et l'objet de ce qui est vécu. 
J'exprime cela en disant que je suis les deux et au delà des deux. 

Sri Nisargadatta Maharaj 

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mercredi 20 septembre 2017

Rencontre avec Thich Nhat Hanh


Patrice van Eersel : Jadis, la guerre a rendu votre pratique de la compassion plus profonde. Pourrons-nous un jour nous passer de la guerre et devenir compatissants malgré tout ?
 
Thich Nhat Hanh : La nature de la guerre est surtout de nous transformer en ennemis ! Des gens qui ne se sont jamais rencontrés s’entretuent, créant d’immenses souffrances. Je n’accepte pas le concept de « guerre pour la paix », ni de « guerre juste », tout comme je ne peux accepter les concepts d’« esclavage juste », de « haine juste » ou de « racisme juste ». Au cours des guerres successives au Viêtnam, mes amis et moi nous sommes toujours déclarés neutres. Nous n’avions pas d’ennemis et ne prenions parti pour personne. J’aspire au plus profond de mon cœur à faire en sorte qu’il n’y ait plus jamais de guerre.



Patrice van Eersel : La pratique de la méditation, qui se répand dans le monde, y contribuera-t-elle ?

 
Thich Nhat Hanh : Quand nous militons pour une cause, nous avons un profond désir de sauver le monde. Mais si nous ne maintenons pas un équilibre entre notre vie ordinaire et notre ressourcement, entre le travail, les relations affectives et la méditation, nous n’arriverons pas à grand-chose. Quand nous sommes en contact profond avec l’instant présent, nous contactons aussi le passé et l’avenir. Et si nous savons nous occuper de l’instant présent correctement, nous pouvons guérir le passé et préparer l’avenir. Contraint de m’exiler, j’ai appris que ma maison, mon pays, c’était la planète entière. Je ne limite pas mon amour à un lopin de terre en Asie, au Viêtnam. J’ai connu de nombreuses guérisons grâce à cette vision profonde. Votre amour doit embrasser toute la Terre.

 
Patrice van Eersel : Aujourd’hui, les déséquilibres écologiques provoqués par nos activités menacent notre existence. Que faire ? 

 
Thich Nhat Hanh : Au supermarché, nous devons apprendre à consommer de telle sorte que la compassion reste toujours présente dans notre cœur. Certains produits sont très toxiques, d’autres ont été fabriqués par des enfants qui n’ont pas la chance d’aller à l’école. En pratiquant la consommation en pleine conscience, nous pouvons nous guérir, guérir notre société et guérir la Terre. Et puis, chaque village, chaque quartier ou communauté devrait avoir un petit parc, un lieu calme, tranquille et beau, où les familles pourraient venir s’asseoir ensemble pour s’offrir mutuellement paix et tranquillité. Dans ce parc, vous pourriez planter des arbres que vous auriez envie d’admirer et de soigner. Vous pourriez créer un joli chemin de méditation marchée, avec des endroits où les gens pourraient s’asseoir et rester là, sans avoir à parler ni à faire quoi que ce soit. Si vous savez faire ça, alors il y aura du bonheur entre vous.


source : Nouvelles Clés
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mardi 19 septembre 2017

Eckhart Tolle en vedette


Voici un extrait du journal de France 2 où le mélange des genres est fréquent. On y voit un reportage sur Eckart Tolle avant un document sur les puces insérées sous la peau.
Peut-être pour mettre la puce à l'oreille si l'on atteint l'éveil.
Un titre comme "Le pape du bien-être" c'est n'importe quoi ma foi !



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lundi 18 septembre 2017

Sagesse de Maître Loup



Un groupe de loups:
Les trois à l'avant sont vieux et malades, ils marchent en avant pour régler le rythme du groupe en cours de course, de sorte qu'ils ne restent pas derrière eux.
Les cinq prochaines sont les plus forts et les meilleurs, ils sont chargés de protéger les devants en cas d'attaque.
Le paquet au milieu est toujours protégé contre toute attaque.
Les cinq derrière eux sont également parmi les plus forts et les meilleurs ; ils sont chargés de protéger l'arrière en cas d'attaque.
Le dernier est LE LEADER.
Il s'assure que personne ne soit laissé derrière. Il maintient le pack unifié et sur le même chemin. Il est toujours prêt à courir dans n'importe quelle direction pour protéger et servir de «garde du corps» à l'ensemble du groupe.
Juste au cas où quelqu'un voulait savoir ce que cela signifie vraiment d'être un leader. Il ne s'agit pas d'être à l'avant. Cela signifie prendre soin de l'équipe.

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samedi 16 septembre 2017

Etre plusieurs...à en juger...


"Quand vous jugez les autres, vous ne les définissez pas, 
vous vous définissez vous-mêmes. "
Wayne Dyer



« Nous nous rencontrons maintes et maintes fois sous mille déguisements 
sur les chemins de la vie. »
Jung 

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vendredi 15 septembre 2017

Sur la voix avec Christian Bobin (5)


Il faut chercher nous-même...
Nous-même c'est un tout petit peu plus que moi.





Nous plus que nous - fraternité (10 min.)


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(émission de RCF)


 

jeudi 14 septembre 2017

Sur la voix avec Christian Bobin (4)


Le cœur, cette défaite prodigieuse...





Au cœur du bol (12 min.)


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(émission de RCF)


 

mercredi 13 septembre 2017

Sur la voix avec Christian Bobin (3)

Le plus long voyage que j'ai fait, c'était dans les yeux d'un chat...





Voyage intérieur (9 min.)


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(émission de RCF)

 

mardi 12 septembre 2017

Sur la voix avec Christian Bobin (2)


Des petits riens qui font la totalité...




Ne rien faire (11 min.)


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(émission de RCF)

 

lundi 11 septembre 2017

Sur la voix avec Christian Bobin (1)


Cette semaine sera sous le signe de Christian Bobin à l'occasion de son nouveau livre. 
Bonne semaine et bonne écoute 



Ryokan, le mendiant (12 min.)


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(émission de RCF)

 

dimanche 10 septembre 2017

Fais de ta vie une œuvre d’art.



Que chaque instant de ce présent si précieux,
Soit habillé de tes plus belles pensées,
De tes actes les plus nobles.
Fais de ta vie un hymne à la joie,
Pénètres au plus profond de la matière,
Et fécondes l’obscurité de pensées lumineuses,
De fleurs de pensées afin d’ensemencer monde intérieur et extérieur.
Sème les graines de ta destinée,
D’une main heureuse,
D’une main amoureuse,
D’une main confiante, humble et généreuse.
Qu’au travers de tes expériences terrestres,
Puisses-tu faire vibrer ton âme,
Telle une harpe céleste,
Afin qu’elle prenne corps et s’exprime au sein même de la terre.
Fais de ta vie une œuvre d’art,
Et communique ton œuvre dans la matière,
Matérialise les Idées célestes,
Idéalise la matière terrestre.
Que chacun de tes gestes,
Que chacune de tes actions, de tes pensées,
Portent en elles le sceau de ton âme,
Et fleurisse dans l’Amour de l’éternel présent.
Fais de tes rêves de lumière une réalité sans frontière,
Sans préjugé, ni attache.
Détaches-toi du futile trop servile
Et croit sans hésiter, lentement et sûrement,

Dans l’Inconditionnel Amour du temps, ton plus beau présent.

Alain Degoumois

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samedi 9 septembre 2017

Une rencontre avec Arnaud Desjardins


Arnaud Desjardins nous offre un témoignage précieux sur le chemin de la sagesse : 




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vendredi 8 septembre 2017

La poésie, une médecine absolue...

Patrice van Eersel : Un bruit de balançoire est fait de lettres. Mais un livre n’est-il pas toujours une lettre à quelqu’un ?

Christian Bobin : Mon premier tout petit livre était déjà une lettre. Adressée à qui ? Peut-être à moi... Avec le temps, j’ai appris qu’écrire, c’était chercher quelqu’un dans le noir, attendre un écho dans les ténèbres du monde. Pour prendre une autre image — puisque mon infirmité est de ne penser et vivre que par images—, le principe de l’écriture est celui de la petite marchande d’allumettes, qui les craque une à une dans l’espérance que cela éclairera un visage face au sien.

Patrice van Eersel : Pourquoi serait-ce une infirmité ?

Christian Bobin (sourire) : Ce n’est ni vrai ni faux. Quand un sens s’atrophie, un autre se développe—les aveugles entendent même un sourire ! Je pense que mon goût des images est venu d’une chose qui me manquait pour avoir une vie stable dans ce monde. Mais cela a fait naître autre chose, qui a pris la forme de ces grappes d’images. Mais la poésie, ce n’est pas pour faire joli. C’est une impulsion, un élan du printemps dans le langage. C’est donc la chose la plus précieuse qui soit, la médecine absolue.

 
Patrice van Eersel : Le poète japonais Ryokan hante votre livre...



Christian Bobin : Je l’ai rencontré peu à peu, assez tard. Les livres, comme les gens, arrivent à leur heure.
Je le connaissais de loin, mais c’était une rumeur, un nom qui fane dans un dictionnaire. Puis la vie, les épreuves et aussi les enchantements m’ont amené à lire des textes orientaux, des poètes japonais ou chinois, des demi-fous, et j’ai été touché par celui qu’on appelait « le moine enfant », autant par sa vie que par sa parole. Les Japonais le considèrent comme leur saint François d’Assise. La lecture de Ryokan m’a rendu heureux. Etant heureux, j’ai eu envie de vivre, et pour moi, vivre passe par écrire et m’adresser à d’autres et chercher quelqu’un dans le monde.


Patrice van Eersel : Plusieurs fois, dans ce livre, vous vous dédoublez. Une partie de vous part ailleurs, pour écrire ou voyager, votre main droite, par exemple...

Christian Bobin : J’écris toujours à la main, et ma main est très heureuse. Ma pensée vient tard, d’un pas très lent. Ce n’est pas la première invitée. Le premier invité est une sorte de joie, d’énergie, de danse des atomes des doigts, du corps, du cerveau, mais aussi de la chaise où je suis assis, des atomes du pré que je vois par la fenêtre, et tous ces atomes se mélangent Je suis en moi, clôturé par un songe, mais aussi au dehors, parce que le songe peut envahir tout l’Univers et je ne fais plus guère de distinction entre le brin d’herbe, le bois de la table et ce qu’on appelle « moi », de façon incertaine.



voir aussi : Christian Bobin et Ryokan

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jeudi 7 septembre 2017

Instants à la dérive...


Vagues nuageuses et nuages écumants... immensité mystérieuse et insondable...


Entre les rivages des océans 
et le sommet de la plus haute montagne 
est tracée une route secrète 
que vous devez absolument parcourir 
avant de ne faire qu’un 
avec les fils de la Terre. 

 Khalil Gibran

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mercredi 6 septembre 2017

Derniers regards...


La faune africaine vue au plus près : reportage dans un monde sauvage en voie de disparition.
Afrique 
Regardez-les bien, ils sont en train de disparaître. Philippe- Alexandre Chevallier, reporter photo, sillonne depuis 1985 la Namibie et le Botswana une ou deux fois par an pour raconter la richesse animalière et végétale de cette nature menacée par l’homme. « L'idée n'est pas de prendre une photo juste pour qu'elle soit belle. Je souhaite quelle ait un sens, qu'elle sensibilise l'opinion sur la disparition progressive de certaines espèces ». explique cet amoureux des grands espaces. Cette approche personnelle passe par deux choix : celui de réaliser toutes ses photos sans téléobjectif, directement au contact de l’animal, et, surtout, en noir et blanc. L’intensité des expressions est redoublée par l’absence de couleurs, qui laisse libre cours à l’interprétation. La proximité avec la faune, dans son environnement presque intime, est saisissante.’ 
Clotilde Costil Pour La Vie



mardi 5 septembre 2017

Comparaître en comparaison...

Ainsi la comparaison est une tromperie parce que chaque fois que vous comparez, vous comparez entre deux et vous présupposez qu’il y a une base commune qui n’existe pas. Ainsi la comparaison est une tromperie, une illusion, un mot qui n’a aucun sens que ce soit. Voyez cela d’abord.
(…)


Toujours la notion de temps, la notion d’espace ou n’importe quelle autre notion viennent de ce mot illusoire « comparaison ».
De la sérénité (Svami Prajnanpad)

Conseil du jour : Dans votre journée, essayez de voir dès que vous comparez... et revenez à vous en souriant...

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lundi 4 septembre 2017

La fin du jour ...


C’est l’appellation d’une œuvre d’un ami, le sculpteur belge André Willequet (1).

Deux vieux, assis sur un banc, semblent avoir infiniment de temps intérieurement. On pourrait penser qu’ils attendent ... sans rien attendre.

Cette œuvre, commande d’une commune des environs de Bruxelles, avait pris place dans un jardin face à une maison pour personnes âgées. A peine ai-je le temps de dire à André Willequet combien je suis touché par le calme que diffuse son œuvre qu’il me dit : « Je viens d’apprendre que les personnes qui vivent dans cette maison ont fait une pétition pour qu’on retire cette sculpture qui, disent-ils, les déprime ... »

Les vieux ! Un mot choquant auquel on préfère l’euphémisme : « senior ! ».

Dans la plupart des internats pour séniors sont proposées des activités d’encouragement et des thérapies d’exhortation qui cherchent à convaincre la personne âgée qu’il lui est encore possible, de vivre comme ... avant. Ce genre de système thérapeutique me paraît suspect. D’autant plus que le centre d’intérêt de la personne âgée ne devrait pas se situer dans des domaines où inévitablement elle va régresser mais dans ce domaine où, jusqu’à sa fin de vie elle pourra croître : la maturation intérieure, l’accomplissement intérieur. Le sens de la vieillesse n’est plus d’accéder à des performances extérieures mais à la maturité intérieure.

C’est pourquoi la pratique de la méditation de pleine attention attire de nombreuses personnes qui abordent le troisième âge.

60 ... 70 ... 80 ans ! Voilà le moment de s’éveiller à cet état de santé fondamental, le calme intérieur, trop souvent négligé au cours de l’âge adulte. La paix intérieure fait partie des virtualités que réveille l’exercice du « non-agir », du « rien faire ».

La sculpture d’André Willequet représente deux personnes âgées qui semblent libres de cet état d’être tourmenté, agité, inquiet, qui conduit à la consommation surabondante des anxiolytiques.

Immobiles, les mains croisées, elles demeurent — assise en silence — dans ce domaine trop souvent dédaigné par l’homme adulte, — le moment présent —.

« Quel mystère, quel miracle (s’exclamait un vieux moine zen après une demi-heure d’exercice de la méditation), par la pleine attention au simple va-et-vient du souffle ... tout en moi se calme ! ».


Jacques Castermane

(1) André Willequet sculpteur belge (1921 – 1998)

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dimanche 3 septembre 2017

Lever de conscience...



J'entends au loin
Une prière s'élever dans le cœur des Hommes
Et fleurir dans la lumière
Comme une semence divine.

J'entends au loin
L'écho de tous nos rêves
Se lover dans la matière
Et prendre forme dans la glaise


C'est ton heure, artisan de l'âme !
Comme une allégresse
Qui monte dans la conscience
Et s'épanouit

C'est maintenant ton heure, Homme de cœur !
Lève-toi,
Il y va de notre avenir sans doute
Car le monde croule de trop de raison

La raison du plus fort,
La raison du plus faible,
La raison économique,
Ou encore la raison du pire et du meilleur !

Il est temps de faire vendange,


D'écraser les raisons de la colère
Pour en extraire un élixir de joie,
Sans frontière, ni caste, ni concession !

Il y a certainement mieux à faire
Que de masquer nos peurs
Derrière des paravents de bonne conscience.
Et de vivre par procuration nos propres espoirs.

Il y a probablement,
Au plus profond de nos cœurs,
Des trésors de sagesse
Qui n'attendent que d'être éveillés.



"Homme de Cœur", 

Source Intérieure de A. Degoumois

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samedi 2 septembre 2017

Plongeon intérieur




Comme votre perspective est extravertie, vous avez perdu de vue le Soi, 
et votre vision est tournée vers le monde extérieur. 
 
Le Soi ne se trouve pas dans les objets extérieurs. 
Renversez votre regard vers l'intérieur de vous. 
 
Plongez en vous et vous serez le Soi.

Ramana Maharshi

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