lundi 16 juin 2008

Prier avec Denis-Marie Ghesquières

"Ce qui donne la paix du coeur, ce n'est pas de vivre des choses agréables, c'est de consentir au réel tel qu'il est. "
Denis-Marie Ghesquières a fait l'expérience de Dieu dans son enfance. Aujourd'hui, il atrouvé son ancrage auprès des Carmes, dont il dirige un centre spirituel à Avon. (Les frères Carmes sont nés au 13ème siècle en Terre Sainte, sur la montagne du Carmel. Leur vie est une recherche incessante de Dieu à travers l’oraison en communauté fraternelle. Leur apostolat consiste à témoigner du Dieu vivant, et à le révéler aux hommes de notre temps, par l’écoute de la Parole de Dieu et l’enseignement des voies de la prière silencieuse. Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, Thérèse de Lisieux, Elisabeth de la Trinité, Edith Stein, ... leurs figures de référence sont reconnues comme des maîtres qui conduisent à l’union intime avec Dieu.)


Mes conseils pour prier avec son corps

1 Être présent au sensible
Le corps est la porte de la prière. Ce serait une erreur de penser qu'elle est l'affaire de ma tète. Je vois souvent des personnes arriver à l'oraison et, à peine assise, se plonger dans un livre ! Il faut au contraire prendre le temps de se mettre à l'écoute de ses sensations corporelles. Et les accueillir sans les juger. Beaucoup réduisent au minimum ce moment, considérant que cela empiète sur la prière. Or, c'est un passage obligé si l'on veut s'ouvrir à la rencontre. Dieu vient à nous ici et maintenant, dans tout ce que nous sommes.


2 Choisir une posture
Différentes sont possibles, comme l'a montré le carme Jean-Michel Dumortier dans un livre dont je conseille la lecture : Chemins vers l'oraison profonde. Initiation pratique (Cerf, 18,80 €). Mais ce qui me semble essentiel est la verticalité de la colonne vertébrale. Elle exprime la relation entre terre et ciel dont l'homme est le lieu. Un petit banc de prière peut aider à tenir cette posture, sans être crispé ni avachi. On peut terminer l'oraison par une prosternation prolongée, front incliné vers la terre, pour exprimer notre adoration envers Dieu.


3 Respirer profondément
Dans la Bible, le souffle est synonyme de cette vie que le Créateur introduit dans les narines de l'homme (Ge 2, 7). C'est encore au souffle qu'il est fait référence lorsque Jésus dispense l'Esprit à ses disciples après la Résurrection (Jn 20, 22). Les mouvements de l'inspir et de l'expir symbolisent respectivement l'accueil de la vie et le don que nous faisons de nous-mêmes. Or, souvent, le problème que l'on rencontre c'est que l'on reste en apnée : on veut inspirer, mais l'on oublie d'expirer. C'est pourtant sur cette deuxième phase qu'il faut insister, car elle est moins naturelle que la première. Pour calmer l'agitation mentale, je conseille également de concentrer son attention sur le va-et-vient de l'air dans les narines. Ces attentions au souffle, aux sensations corporelles comme à la juste posture, nous aident à calmer notre mental - désireux de toujours tout contrôler - pour nous ouvrir à la rencontre.

source : magazine "La Vie" n°3273 (mai 2008)

L'arbre est-il un individu ?

L'arbre n'est pas un individu...
par Francis Hallé