lundi 30 août 2010

Henry Miller (1891 - 1980) par Gilles Farcet

Au coeur de la vision millérienne, il y a le « oui », l'acceptation de soi et de ce qui est, y compris de la souffrance la plus vive. En cela, il rejoint là encore l'essence de la mystique. Ayant amplement souffert et fait souffrir, il traque la dignité intrinsèque de l'être humain, celle qui survit et parfois même se révèle dans les bas-fonds et les situations désespérées.

«J'ai découvert que cette souffrance était bonne pour moi, qu'elle ouvrait la voie à une vie joyeuse, à travers l'acceptation de la souffrance. Lorsqu'un homme est crucifié, lorsqu'il meurt à lui-même, le coeur s'ouvre comme une fleur. 
Bien sûr, on ne meurt pas, personne ne meurt, la mort n'existe pas, on ne fait qu'atteindre un nouveau plan de vision, un nouveau royaume de conscience, un nouveau monde inconnu. » 
C'est par cette quête d'un territoire intérieur que Miller est un auteur spirituel et aussi un écrivain profondément américain. Toute la grande littérature de ce pays est en effet traversée par la recherche d'une "frontière" subtile, transposition sur le plan de l'esprit de la contrée vierge que les pionniers prétendaient investir pour recommencer à neuf l'histoire...
Texte de Gilles Farcet (extrait de "Nouvelles Clés")