mercredi 21 mars 2012

« et si on essayait vraiment » avec Alain Chevillat

A la fin de chacune de ses conférences, Jean-Marie Pelt partage la dernière conversation qu'il eut avec Théodore Monod. Celui-ci était très pessimiste sur l'avenir de l'espèce humaine qui se comporte sur Terre en insensée. Seule lueur d'espoir, lui semblait-il, il y avait eu, il y a deux mille ans, un certain Jésus qui invitait les hommes à s'aimer les uns les autres. Mais, constatait Monod avec tristesse, personne n'a jamais pris ce message au sérieux. « Mais si aujourd'hui on essayait vraiment ? », dit Monod à son ami. Pour lui c'était la seule chance de survie de l'humanité.


Je m'occupe aujourd'hui d'un petit groupe de jeunes venant de tous les horizons qui suivent une formation de neuf mois à la découverte d'un art de vivre juste.
Je n'ai pas l'habitude des jeunes, mais ce qui m'a frappé avec ravissement, c'est l'amour qu'ils se portent entre eux, la solidarité dont ils témoignent, la pureté de leur coeur, la joie de vivre, l'appétit de vivre qu'ils manifestent. Je les aime beaucoup et c'est bien réciproque. Depuis deux mois j'ai sous les yeux, et je vis moi-même, une expérience d'amour au sein de ce petit groupe qui donne foi en la vie, qui donne foi en l'avenir. Certes, il faut approfondir, il faut parfois purifier. Mais la bonne direction est là, avec l'élan pour persister.


Oui, et si on essayait vraiment ? Est-ce si difficile ? Je crois que c'est, en tout premier lieu, une question d'éducation. L'amour s'éprouve, certes, mais aussi il s'apprend. Apprendre les mathématiques et l'informatique, c'est bien, mais à condition, d'abord, qu'on ait appris à aimer, qu'on ait appris qu'aimer c'est le but ultime et l'axe de la vie, et qu'on se soit mis en route. Car une fois qu'on a goûté à la saveur de l'amour, on ne peut plus s'en passer.


Sortir d'une éducation purement rationnelle et s'ouvrir à l'intelligence du coeur, « et si on essayait vraiment »

Source : "Sources"