mercredi 14 mai 2008

Un cri dans le désert

Acouphene est de retour d'un voyage dans le hoggar, avec marche méditative au programme, voici son témoignage :

Voyageur, voyageur, accepte le retour,
Il n'est plus place en toi pour de nouveaux visages,
Ton rêve modelé par trop de paysages,
Laisse-le reposer en son nouveau contour.

Fuis l'horizon bruyant qui toujours te réclame
Pour écouter enfin ta vivante rumeur
Que garde maintenant de ses arcs de verdeur
Le palmier qui s'incline aux sources de ton âme.

Jules Supervielle
Débarcadères 1922

J’ai semé, dans le désert, des cailloux dont les fruits feront dattes.


Mais avant … il y a eu l’orage, il y a eu les secousses, les cris dans l’avion et l’homme à mes côtés qui a dit : j’ai l’habitude de prendre ce trajet Alger Tamanrasset, 30 fois par an, mais là j’ai peur. Il a fallu ensuite trois jours pour ranger mes peurs en désordre et consoler l’enfant qui se plaignait pour se faire reconnaître.

Corinne et Alain, dans la marche, étaient ma seconde peau, protectrice, toujours présents et accueillant ce mental qui me disait : tu n’arriveras pas à l’Assekrem, impossible avec ces douleurs aux pieds, cette angine, ce tendon douloureux…

Sur les rochers du site d’Amezroug, l’âme rupestre de l’enfant qui s’amuse est revenue. J’ai pu entrevoir, dans le coucher de soleil sur l’assekrem, le clin d’œil rougeâtre du plus Grand, du Mystère. Au lever de l’astre, célébré par une inoubliable messe, l’immensité m’a rappelé à elle.

Ensuite, chaque pas a approfondi le chemin. Doucement, doucement, sur les traces d’Intayent, le chéche s’est ouvert et un autre regard, un autre espace… s’est fait jour.

Le « moulin-moulin » du mental a laissé peu à peu la place à ce que j’étais venu chercher : une détente. J’ai pu alors sentir dans les mains, pendant des séances de shiatsu, une énergie nouvelle et une épine d’acacia.

Je sais aujourd’hui que ce voyage a ouvert une autre dimension, celle de la communication avec une source intérieure qui murmure que l’eau des profondeurs peut enfin jaillir.

De retour, au bout de deux semaines de grand calme, certains fonctionnements mécaniques sont réapparus. Mais je commence à les aimer. Ils me mènent, en chameau, vers un rêve réalisé, vers une réalisation, vers une maturité. Et je prends conscience que chaque date est à cueillir avec le plaisir d’y goûter.

Retentit encore, en écho, le hurlement du chacal lors de la dernière nuit. La pleine lune éclairait ce cri qu’en tant que loup-garou, je pousserai un jour...

Le combat de Ma AmritanandaMayi

" L'amour est notre véritable essence. L'amour ne connaît pas de frontières de caste, de religion, de race ou de nationalité. Nous sommes tous des perles enfilées sur le même fil de l'amour. " - Amma

Le combat des démons
(extrait du film "Darshan")