dimanche 20 septembre 2009

Trois questions à Jacques Castermane

Un nouveau livre de Jacques Castermane, "Comment peut-on être Zen ?" (aux éditions du Relié) vient de paraître. La revue "Nouvelles Clés" lui a posé dans son dernier numéro trois questions :

Nouvelles Clés : Vous répondez à cette question en cinquante chapitres. Quel est leur dénominateur commun ?
Jacques Castermane : La pratique de la méditation, ne fût-ce que cinq minutes de temps à autre car elle permet de se reprendre, de revenir à soi, de retrouver cette grande zone de calme qui se trouve à l'intérieur de nous, si nous savons aller la chercher. Mais je dis toujours que l'on ne doit pas dissocier cette pratique méditative, sans objet, de notre quotidien. Il ne faut donc pas opposer ce recueillement – qui paraît hors du monde – aux activités de la vie ordinaire, mais au contraire essayer de poursuivre cette présence à soi dans les moindres détails de l'existence. En fait tout se résume à un seul mot : attention. Sans être bouddhiste, je suis très touché par cette phrase du Bouddha : « C'est l'attention qui guérit tout. »

Comment définir la méditation ?
C'est un moment de notre existence. Mais habituellement nous ne prenons pas au sérieux le simple acte d'exister. Durant la méditation, on se donne la chance d'être dans la vision claire de ce qui est vraiment le substrat de toutes nos actions : j'existe, je respire. Et en même temps la pratique méditative est un miroir de ce que je suis. Un miroir ne peut que réfléchir ce qui est devant lui : je vois en moi un désir, une émotion, une crispation, un tourbillon de souvenirs ou de pensées négatives, je les regarde en spectateur et non en tant qu'acteur participant à ce flot mental ininterrompu, et du coup je suis dans un état de conscience qui est en rupture avec mes automatismes habituels : je sors de l'inconscience pour devenir lucide, conscient du fait que je ne suis pas que mes pensées.

Comment vivre la crise actuelle en étant zen ?
Lorsque le collectif humain est entraîné dans l'inquiétude, le marasme, le découragement, il est important d'accompagner la personne individuelle qui se donne le droit de ne pas participer a la débandade. Et de découvrir son propre espace intérieur où, même au coeur d'une tempête, règne cette qualité d'être : le grand calme. Les fausses valeurs s'écroulent ? Bien ! C'est le moment de se mettre en chemin afin de découvrir les vraies valeurs. Celles-ci ne sont pas offertes par l'extérieur : elles habitent notre être intérieur, notre nature essentielle.

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