dimanche 12 mars 2017

Corps glorieux

Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, je suis.
Évangile selon saint Jean chapitre 8, verset 28



Nous ne pouvons pas être en dehors de notre corps, c’est pourquoi nous croyons à la résurrection des corps, dès maintenant et par-delà la mort. Il s’agit d’accueillir dès maintenant l’éternité dans notre temps. Apprendre à vivre chaque instant comme l’avènement même de l’éternité : une plénitude de la présence. Dès à présent, soyons présents aux présents. 

Le corps glorieux n’est pas celui — narcissique — que nous vante la publicité des salles de sport, mais bien celui qui déjà s’annonce humblement dans notre existence, dans la traversée des petits bonheurs et des grandes douleurs, marquée par l’amour et la trahison, la prière et le doute, la guerre et le repos, la générosité et le pardon. 

Le corps glorieux n’est pas celui d’une plastique idéalisée, mais celui qui s’annonce dans sa vérité la plus authentique, qui porte les stigmates de ses labeurs solitaires pour sa vie et les cicatrices de ses combats pour la vie des autres ; semblable au corps du Christ ressuscité qui honore les plaies de sa Passion. Dans l’attente de son accomplissement total, le corps glorieux se laisse déjà découvrir sur cette terre : malgré l’embonpoint, qu’il claudique ou qu’il soit amputé, un corps habité, vivant, libre, rayonne d’une vie qui vient d’ailleurs. Déjà, notre corps glorieux nous est à portée de corps. Du corps inconnu au corps habité, du corps méprisé au corps exposé, du corps celé au corps parlé, du corps honteux au corps glorieux, nous sommes en chemin pour arriver à : je suis. Notre corps est le lieu de notre résurrection. 

Frère Jean-Pierre Brice Olivier



source: carême dans la ville