mardi 18 juin 2013

Swami Prajnanpad et Arnaud Desjardins

Hommage à un jour de naissance...

Certaines voies ne sont pas concevables en dehors du cadre religieux qui est le leur. D’autres ont immédiatement une valeur universelle. Parmi les sages auprès de qui j’ai vécu plus ou moins longtemps, Swâmi Prajnanpad n’a pas été pour moi un maître mais mon maître, ou plutôt il a bien voulu que je sois son élève.
C’était un Indien — j’ose à peine dire un Hindou tant son enseignement (adhyatmayoga ou en anglais adhytmic tradition), même fondé sur les Upanishads, le Yoga Vashishta et d’autres écritures moins connues, transcendait les formes religieuses.
Par tradition familiale, il fut un grand sanscritiste, puis un professeur de sciences avant d’abandonner le monde pour devenir sannyasin et atteindre la perfection du guru. C’est lui qui m’a guidé année après année, sur le chemin de l’expérience vécue.

Arnaud Desjardins - Les Chemins de la Sagesse

Swâmi Prajnânpad, je l’ai dit souvent, avait fait des études correspondant au niveau universitaire de physique et de chimie et il employait cette comparaison : si, dans une solution, on augmente la quantité d’un sel jusqu’à ce qu’on atteigne la saturation, à ce moment-là se produit brusquement un phénomène qui a été lentement préparé et qui s’appelle la cristallisation, c’est-à dire la formation des cristaux. Cette loi naturelle se retrouve à tous les niveaux. 
Les lois du monde physique sont aussi les lois du monde subtil : les matières subtiles peuvent s’accumuler à l’intérieur d’un être humain par la pratique de la vigilance et du non-conflit émotionnel (le oui à ce qui est) et, quand une certaine saturation est atteinte, elles cristallisent. 

Nous sommes encore sur le plan du monde phénoménal, mais phénoménal subtil, et cet homme a donc un corps subtil autonome à l’intérieur du corps physique qui imprègne (to permeate) le corps physique mais qui est d’un niveau de réalité plus subtil. Il peut exister par lui-même au lieu d’être amorphe, informe, formé – déformé – reformé comme un kaléidoscope, suivant ce qui entre ou ce qui sort des énergies qu’on n’est pas capable de conserver faute de vigilance.


Arnaud Desjardins - A la Recherche du Soi - IV. Tu es Cela 


Marine, une sainte moine...

Le 18 juin, les chrétiens fêtent les Marine. Une sainte qui vécut toute sa vie sous l'identité d'un moine !


« La Déguisée »
Marine serait née en Bithynie, région de l'actuelle Turquie, au VIIIe siècle après J.-C. Son père, qui était veuf, décida de devenir moine quand Marine avait 17 ans. Cependant, sa fille lui manquait tant qu'il voulut l'avoir auprès de lui. Mais comment faire, puisque le monastère était réservé aux hommes ? Il coupa les cheveux de sa fille, l'appela Marin et demanda au père abbé de bien vouloir accueillir son « fils » unique. On surnomme donc souvent cette sainte « Marine la Déguisée ».

« Accusée à tort »
Avant de mourir, son père lui fit promettre de garder son secret. Or, une jeune voisine du monastère attendait un enfant toute seule. Le père était en réalité un soldat qui n'avait pas voulu rester avec elle, mais la jeune fille dit à tout le monde qu'il s'agissait de « Marin ». Le pauvre « frère » fut alors renvoyé du monastère. Plutôt que de trahir son père, « Marin » garda le silence et accepta de s'occuper du bébé pendant plusieurs années.

« Le secret révélé »
Devant la douceur de son caractère et son application à prier, les frères décidèrent de faire revenir « frère Marin » parmi eux. « Marin » devint le serviteur du monastère. Mais, épuisé par le travail, « il » finit par tomber malade et mourir. C'est au moment de l'enterrer qu'on découvrit la vérité. Alors, les moines regrettèrent d'avoir fait souffrir Marine injustement et réalisèrent à quel point elle avait aimé Dieu sans jamais se plaindre.