mardi 22 octobre 2013

Un seul être avec Alain Galatis

Cette harmonie témoigne d'un lien dont nous avons l'intuition. Il n'y a plus seulement un homme qui regarde trois arbres et un écureuil sous un soleil d'automne, mais chaque phénomène déborde de son cadre; chaque phénomène émet, rayonne; chaque phénomène tend les bras; ils se rejoignent, se frôlent et se touchent.
Cela peut se produire dans d'autres lieux moins prédisposés. Inopinément, cette sensation nous tombe dessus dans le brouhaha d'un bistrot enfumé, sur notre lieu de travail ou lorsque nous regardons les murs pelés d'une arrière-cour délabrée. Nous percevons la rumeur de l'unité.

Ce sentiment d'une harmonie se manifeste quand nous nous oublions, quand l'attention portée à notre environnement se suffit à elle-même, quand cette attention nous sort de nous-mêmes. Nous devenons simple présence attentive. Nous pouvons alors goûter la paix et la sérénité : nous avons réintégré l'unité; elle nous a rattrapés. Nous n'avons plus de poids. En son sein, nous flottons dans l'impalpable.

Mais vite, nous retombons dans notre personnage. Nous reprenons notre rôle et notre histoire. Pourtant, l'unique cause de ces trop rares expériences qui nous laissent un souvenir ému et nostalgique, cette unique cause est présente dans chaque instant.

Elle est là, maintenant, cher ami ! Partout autour de toi. Et en toi...


...Nous sommes liés, cher ami. En contact. A des dizaines ou des milliers de kilomètres. Sans lever le petit doigt. Sans bouger une oreille. Sans nous déplacer d'un millimètre. Nous sommes un seul et même être.

Alain Galatis
Deuxième photo de Jackie