mardi 7 février 2012

Louis Lavelle, une figure spirituelle...

« Dieu est une présence, et non une existence.
Dieu n’existe pas comme un être, ni comme un idéal, mais comme source et comme fin.
C’est en lui que se produit le mouvement temporel qui nous fait être, mais il nous permet de nous constituer nous-même afin de prendre place dans son éternité. »

« La plus grave de toutes les erreurs, c’est de faire de Dieu un éternel absent, car non seulement il est la présence toute pure, mais encore c’est lui qui donne la présence à tout ce qui est. »

Aphorismes de Louis Lavelle.



Louis Lavelle est l’un des grands philosophes français du XXe siècle, pourtant méconnu du grand public. Ce fils d’instituteur s’est passionné pour la pensée de Nietzsche. Durant la Première Guerre mondiale, il est envoyé dans la Somme, puis à Verdun, où il est fait prisonnier. Dans le camp de Giessen, en Allemagne, il rédige sa thèse de doctorat de philosophie. À l’armistice, il enseigne aux lycées Henri-IV et Louis-le-Grand. Il devient titulaire de la chaire de philosophie au Collège de France en 1941, multiplie les conférences avant de s’éteindre en 1951.
Dans l’héritage non publié de Louis Lavelle, deux dossiers ont été retrouvés, l’un intitulé Spiritualité et Religion, l’autre, Philosophie de la religion. Ces manuscrits rassemblent des notes éparses, avec des réflexions sous la forme d’aphorismes. Louis Lavelle s’y exprime en témoin. Dans son cheminement personnel, il est clair qu’il ne tient pas à faire fi de l’héritage religieux reçu, à savoir sa foi chrétienne et plus particulièrement catholique. Il réussit à ne jamais durcir les différences entre le discours religieux traditionnel et la réflexion philosophique.

Ce qui peut apparaître comme pure opposition, il le dépasse par une démarche dialectique et par une intégration sur un plan spirituel plus large, celui de la « Présence totale » à laquelle nous participons tous, chacun selon sa mesure propre.

Louis Lavelle


1883 Né le 15 juillet à Saint-Martin-de-Villeréal (47).
1909 Agrégé de philosophie à Neufchâteau.
1913 Mariage.
1921 Soutien sa thèse de doctorat de philosophie, la Dialectique du monde sensible.
De 1924 à 1951 enseigne à Paris la philosophie et tient la chronique de philosophie du journal Le Temps.
Auteur de la Dialectique de l’éternel présent, composé de quatre volumes.
1951 Mort à Parranquet (47).

source : La Vie