mardi 30 septembre 2014

Recueillement au Mont Saint Michel

Après la cérémonie dédiée à Saint Michel l'archange, j'ai eu le privilège de visiter le site avec François Saint James. Un pur bonheur





" L'abbaye escarpée, poussée là-bas, loin de terre,
comme un manoir fantastique,
stupéfiante comme un palais de rêve,
invraisemblablement étrange et belle "
Guy de Maupassant


lundi 29 septembre 2014

dimanche 28 septembre 2014

Tirage de l'Air (4)

7. A présent, faites en conscience cet exercice, lié à la carte du Médiateur :


Pour accueillir ce que vous êtes…

Debout, les yeux baissés, entrez en contact avec vos sensations. Laissez se détendre vos bras et vos mains, qui sont vos branches, vos feuilles. Prenez conscience de votre ventre et ressentez votre centre de gravité.


Eprouvez l’équilibre de votre posture : sentez que vos pieds s’enracinent dans la terre et que votre tête tend naturellement vers le ciel. Ouvrez les bras, puis les mains.

Voyez combien ceux-ci embrassent l’espace tout entier, l’univers : n’êtes-vous pas à la fois unique et relié à tout ?

8. Maintenant, fermez les yeux en vous demandant quelle sorte d’Air vous est le plus facile à contacter (votre ressource) : l’Air de la curiosité et de la souplesse d’esprit (l’Air libre) ? L’Air des relations harmonieuses avec les autres (l’Air doux) ? Ou l’Air de la compassion et de la spiritualité (l’Air pur) ? Notez la réponse. 


Puis relisez votre question ou désir du début ainsi que tout ce que vous avez écrit et dessiné pendant le tirage. Repensez aussi à tout ce que vous avez expérimenté. 

Enfin, fermez les yeux et laissez spontanément une ou plusieurs phrases répondre à votre questionnement initial.


samedi 27 septembre 2014

Tirage de l'Air (3)

5. Maintenant, c’est autour du Vent d’Ouest de souffler : il représente ce que vous tentez d’accomplir mais qui se heurte à un obstacle (une lourdeur…) que vous ne voyez peut-être pas assez clairement. Observez bien la carte et dites quel est cet obstacle. Puis, notez-le.



6. Enfin, voici le Vent du Nord, le plus redoutable et… le plus intéressant : c’est lui qui vous emmène - avec quelle ténacité ! - vers votre Origine secrète, votre désir le plus ardent. Mais, en même temps, dans les plis de sa robe d’air, il dissimule un démon qui vous fait peur. Regardez bien la carte, cherchez à déceler l’invisible derrière le visible : où se cache ce démon, qu’il vous faut apprivoiser ? Quand vous l’avez trouvé, branchez-vous sur lui et dessinez-le !





vendredi 26 septembre 2014

Tirage de l'Air (2)

3. Voici la seconde carte, qui correspond au Vent du Sud : il vous insuffle le goût de vous détendre et d’aimer la vie. Que vous inspire cette carte ? Notez vos impressions.


4. A présent, faites l’exercice suivant, lié à la carte de l’Air :
Quel est votre visage ?

- Fermez les yeux. Sentez l’air qui vous entoure. En même temps, prenez conscience de votre espace intérieur. Visualisez votre air intime. Comment se présente-t-il ? Quelle est sa couleur, sa clarté ? Jusqu’où va-t-il ? Que contient-il ? Quels liens se tissent dans cet espace ?


- Qui voulez-vous tenir à distance de vous-même ? Pourquoi et dans quelles limites ?
Ensuite, notez ce qui vous a paru intéressant lors de cet exercice.



jeudi 25 septembre 2014

Tirage de l'Air (1)

Voici, pour changer, des exercices pratiques adaptés du Jeu des Miroirs :

Il est conseillé de faire une pause de 2 ou 3 minutes avant le tirage pour se détendre et se rendre pleinement disponible à ce que vous allez découvrir… 

 Ce « tirage de l’Air» consiste à tirer quatre cartes au sort parmi les douze qui sont liées à l’élément AIR. 
Ces cartes représenteront les quatre vents venus des différents points cardinaux. Pour ce nouveau tirage inédit, munissez-vous d’un papier (ou de votre cahier ou journal de bord si vous avez fait le choix de vous en procurer un) et d’un stylo.

Avant de commencer, lisez ces quelques indications sur la symbolique de l’élément Air :
L’Air symbolise le goût des relations : découvertes, échanges, apprentissages… Sur la carte qui porte ce titre dans le Jeu des Miroirs, le Ciel étoilé représente la curiosité et la souplesse d’esprit (l’Air libre) ; l’Atmosphère, qui porte les nuages, figure les liens harmonieux que l’on peut tisser avec ses semblables (l’Air doux) ; il est une troisième sorte d’Air, au centre, qui est intérieur à l’être humain et qui symbolise la compassion et le don de soi-même (l’Air pur).

Cependant, ce désir de relation se heurte aux obstacles liés à la différence de l’autre, qu’il faut prendre en compte…

1. Choisissez une question qui vous concerne personnellement ou un désir que vous souhaitez vivement accomplir… Notez cette question ou ce désir sur votre feuille.

2. La première carte correspond au Vent d’Est : c’est le vent qui vous donne de l’élan et vous pousse à avancer dans la vie. Regardez-la bien : quelles impressions fait-elle se lever en vous ? N’hésitez pas à noter ces impressions. (N’essayez pas de comprendre le texte poétique mais laissez-le entrer en vous comme une respiration). 




mercredi 24 septembre 2014

Venue à Paris d'Emmanuel Desjardins

«Emmanuel Desjardins, le fils de Arnaud et Denise, faisant partie de l’équipe en charge de Hauteville le lieu créé par Arnaud Desjardins, sera de nouveau parmi nous à Paris le samedi 04 Octobre 2014, au Studio Atlas. La dernière fois a été une franche réussite. Je le connais depuis pas mal de temps maintenant et comment le décrirais-je ? Un homme plein d’humour (l’auto-dérision il connait), authentique, chaleureux, sensible.

Il a la capacité de faire passer sa vision de l’enseignement et de la vie, avec tact, utilisant sa propre expérience et ses moments avec Arnaud. Il prend son temps avec chacun.

Voilà comment la journée va se dérouler:

Samedi toute la journée donc, 10h-12h30 et 14h30-18h. (entre deux une pause déjeuner et il y a plein de restaurants dans le coin). Adresse: Studio Atlas - 11 rue de l’Atlas 75019 Paris. 
Participation libre financièrement des personnes, selon les instructions données par Arnaud aux membres de l’équipe en charge de Hauteville.

J’invite les personnes intéressées à se faire connaître le plus tôt possible. Encore une fois, Emmanuel prendra son temps pour répondre d’où la journée entière prévue.»

Pascal Caro


mardi 23 septembre 2014

Ouvrir le rire et revivre...


A mes débuts, je ne voulais aucun temps mort. J’insistais sur chaque phrase, chaque mot. 

Avec le Cercle des poètes disparus, j’ai compris que l’on pouvait communiquer, sans crier, sans gesticuler, sans imiter quelqu’un. 

Comme dit mon personnage : « Les idées peuvent changer le monde. Un verbe, trois mots, une chanson, un poème ».

lundi 22 septembre 2014

Le corps est une oeuvre... avec Christiane Singer



"Le corps est cette oeuvre d’un grand luthier qui aspire à la caresse de l’archet. "Tout ce qui vit aspire à la caresse du Créateur", dit Hildegarde von Bingen. Séparé de la résonance à laquelle aspire ce corps, séparé de la musique pour laquelle il a été créé, il perd sa tension, il s’affaisse, il se laisse aller, il se désespère. Nous vivons à une époque où rien ne nous dit la merveille de l’ordonnance du corps ; on croit vraiment que se laisser aller est une manière de se sentir mieux, personne ne nous signale : attention, ton chevalet est déplacé, ta corde est distendue, le maître ne peut pas jouer sur toi. 


Ces corps inhabités de tant d’entre nous aujourd’hui, qui, à défaut d’entrer dans la résonance pour laquelle ils étaient créés, vont se rouiller, se déglinguer, perdre le souvenir de ce qu’ils sont. 
Pourtant, nous le savons tous, la mémoire du corps est la plus profonde..."


Extrait de "La leçon de violon" p.130

dimanche 21 septembre 2014

Tu capteras l'invisible avec Philippe Mac Leod

Je ne sais ce qui m’arrive. Peut-être le temps plus léger en ce début d’été. Ou la clarté d’une heure silencieuse, le soleil de midi sur le bois de la porte grande ouverte, les arbres au-devant, encore frêles dans l’azur brûlant. Tout est paix, finesse dans les airs, délicatesse d’un instant glorifié par la lumière. Entre le vieux mur de pierre, qui borde la route, et la chaise où je me tiens assis, retentit comme un accord subtil, l’univers contenu dans une seule mesure à l’unisson : beauté tout intérieure, lumière du réel, murmure, secret du monde, joie discrète de l’âme dont les silences soudain se font entendre ! Tout ce qui est profond est douloureux, même la joie, et la beauté touche en nous un point si bien dissimulé, si rare, qu’elle ne peut se manifester que par une déchirure.

La beauté fait mal, car elle nous porte trop loin, trop soudainement, sans que par nous-mêmes nous puissions refaire le chemin. Elle est douloureuse, car elle atteint l’âme dans sa fragilité, qui comprend trop bien où réside sa vraie vie, sachant aussi qu’elle ne peut s’y établir. Et pourtant, en de tels moments, tout semble être dit, entre la Création et le regard de l’homme qui s’ouvre à elle. Paix, lumière, et au fond du cœur - de mon cœur de chair - cette intuition indissoluble que l’éternité est déjà là, quelque part, au-dehors ou au-dedans, dans ce mystère du temps suspendu qui porte notre conscience à des degrés plus hauts, plus purs. Loin dans le fond du vallon, j’entends la vibration des branches après le saut de l’écureuil. Puis les cloches d’un troupeau qui redescend à travers bois. Milliers d’oiseaux dont je ne parviens pas à identifier les chants, comme des scintillements d’étoiles, des crépitements lumineux dans le ciel diurne. Je lève les yeux vers l’azur ; je voudrais rassembler tout cela entre mes deux mains, l’élever légèrement de terre, le retenir comme une parole secrète et définitive, qui soit toujours vraie, jusque sous la grisaille de la rentrée, la pluie du ciel ou des événements.

Oui, tout, tout est là, sur ce mur de pierre, dans le silence de la lumière qui s’y dépose, où l’âme entend comme une promesse. L’esprit et la matière se rejoignent, s’unissent, et ce sentiment de plénitude qui me soulève et me prolonge témoigne de cette rencontre indicible où l’homme se dilate et où la Création, comme une dernière merveille, enfante la transparence.

Cette union, si puissante dans sa soudaineté, est au cœur de la beauté, et le cri qu’elle nous arrache montre combien notre âme aime à se reconnaître dans le sensible. Tout est un. Le regard, la conscience qui me sont donnés prolongent la nature comme l’esprit le corps, comme l’azur sans bords sur la ligne des collines. Nous élever ne signifie pas prendre de la hauteur, mais capter l’invisible qui s’échappe du visible, l’esprit que distille la matière, et sentir de façon irrévocable que notre destin est unique : nous sommes faits pour l’éternité, qui n’est pas un au-delà du temps, mais une conscience plus aiguë, allégée, dégagée de notre personne, tout entière regard, écoute, perception. La béatitude est dans cette adhésion muette au réel, dans une sorte de suspension de nos jugements. L’être est éternel — non point nos petites individualités, auxquelles nous sommes si attachés—mais l’être qui nous traverse, l’être universel et omniprésent que nous portons dans des formes étriquées qui voudraient ne faire mémoire que du pauvre contenant.

La beauté est cette perception délicate d’une éternité à peine entrevue, d’un infini qui nous révèle à nous-mêmes. Et c’est le réel qui nous la donne à vivre, comme une parole des commencements, quand la lumière sur un mur de vieilles pierres devient lumière intérieure, lumière de l’âme pure, pour un autre monde qui était déjà là. •

samedi 20 septembre 2014

Portulaca oleracea ou pourpier

Le pourpier est une des rares verdures à produire de l'omega-3 dans le tissu de ses feuilles, qui sont étonnamment grasses. Le pourpier est aussi riche en vitamine E et en minéraux. Étant donné que le pourpier contient de l'acide oxalique comme l'épinard et le chénopode, il s'agit d'une verdure à ajouter de temps à autre aux repas moins qu'une verdure de tous les jours.





vendredi 19 septembre 2014

Enigmatique confrontation...

Toute la durée de sa vie, tout au long de son cheminement, l'homme en chemin va être confronté avec l'inacceptable, avec l'insupportable, avec l'énigmatique - confronté avec la vie telle qu'elle est et non telle qu’il aimerait qu'elle soit.

Et chaque fois qu'il sera ainsi confronté, s'il peut renouveler l'acte de lâcher prise, c’est-à-dire faire ce que sur le plan du Moi il ne peut pas faire, il aura la chance de connaître la percée de l'Être, l’expérience de son être essentiel.

L'exercice du lâcher prise, c'est accepter ce qui est, alors que sur le plan du Moi on préférerait autre chose.


Saulce-sur Rhone (Drôme), Juin 1997

jeudi 18 septembre 2014

Contre l'inflammation, un massage aux huiles essentielles

Dans bien des cas, les douleurs par exemple dorsales peuvent être atténuées en luttant contre l’inflammation localisée. C’est ce que certaines huiles essentielles font le mieux, et c’est tout bénéfice pour un apaisement rapide.


L’huile essentielle de gaulthérie couchée (Gaultheria procumbens) est probablement la plus utilisée dans le cadre du mal de dos. Sa réputation en matière de lutte contre la douleur n’est plus à faire et c’est sans aucun doute dû à sa très haute teneur en salicylate de méthyle, une molécule qu’on apparente volontiers à l’aspirine. Le geste qui sauve en cas de douleurs diffuses autant qu’en cas d’arthrite ou de rhumatismes consiste à masser les zones douloureuses avec une huile végétale dosée à 10 % d’huile essentielle dont la gaulthérie couchée (on peut compter 8 gouttes d’huile essentielle pour une cuillère à café d’huile végétale).

L’odeur est persistante, mais la chaleur dégagée par la gaulthérie assouplit, relaxe et apaise. La zone massée bénéficie de l’action rubéfiante de l’essence qui fait rougir la peau en dilatant les vaisseaux sanguins. La zone endolorie est mieux irriguée en sang et se « réchauffe » alors que l’inflammation s’atténue. Ce remède est cependant à manier avec prudence, car les personnes sous traitement anticoagulant, les hypertendus, les femmes enceintes ou allaitantes devront l’éviter.

Une autre reine de la lutte contre l’inflammation en aromathérapie est l’huile essentielle d’eucalyptus citronné (Eucalyptus citriodora). Un arôme de citronnelle puissant et parfois mal accepté par le patient, mais une efficacité hors pair en cas de douleurs articulaires ou musculaires. L’eucalyptus citronné est très apprécié dans le milieu sportif, souvent en synergie avec la gaulthérie, car il apaise efficacement les inconforts douloureux tels que les courbatures, les contractures ou déchirures musculaires, la tendinite, et même les entorses. 

On l’appelle parfois le « pompier de l’aromathérapie » tant il est efficace. L’huile essentielle « éteint » le feu de l’inflammation grâce à sa composition riche en aldéhydes terpéniques, qui annulent les effets de l’inflammation. À nouveau, on traite la douleur par le massage doux, réalisé avec une huile aromatisée à 10 ou 20 % d’huiles essentielles selon l’étendue de la zone douloureuse et la force de la douleur. Une synergie que les kinés connaissent bien…

source : Plantes et Bien-être

mercredi 17 septembre 2014

A l'écoute avec Guy Gilbert

Écoutez les jeunes à pleins tubes, même s'ils emploient parfois des mots malhabiles.

Il s'agit d'entendre leurs questions, même si vous ne savez pas répondre à tout. Nous devons leur dire que leur réussite s'accomplira lorsqu'ils feront ré
ussir les autres : "Ta vie compte, mais, sans les autres, elle est bancale." Certains ont tout. D'autres moins.

Nous, les adultes, avons le devoir impérieux de les interpeller, de les mettre sur la route, de leur Indiquer des points de repère. Ils ont besoin d'entendre de notre part des paroles fortes, sans concession, les appelant au plus haut. Alors, cette fameuse "ére du vide" peut devenir l'ère, créatrice, du don aux autres.
C'est là la seule façon d'en faire demain des adultes debout et libres. 

Guy Gilbert 
Extrait de "Nos fragilités : comment les accepter et les surmonter"
(Philippe Rey, 2013)

Son association (Bergerie de Faucon)




mardi 16 septembre 2014

Témoignages éternels...

Je souhaite vous dire que le potentiel de l'existence est extraordinaire. 
Que cette vie est un partage d'expériences et que chaque geste, chaque parole
 fait partie d'un collier de pierres précieuses innombrables. 
Je vous remercie de votre présence même silencieuse. 
Sentons le message imperceptible d'un bruissement de feuilles 
pour ensuite apprécier de tourner la page...




lundi 15 septembre 2014

Papiers découpés avec Eric Standley



"Les gens sont comme des vitraux. Ils brillent tant qu'il fait soleil,  mais, quand vient l'obscurité, leur beauté n'apparaît que s'ils sont illuminés de l'intérieur".
Elisabeth KUBLER-ROSS

Vitrail
Quand la lumière dort
Que fais-tu vitrail?
J'étoile les ailes ouvertes
Des papillons
J'égrène les étincelles
Des paupières
Je berce la main qui soude
Les songes de demain
J'apaise la peine des yeux
Avant qu'ils cisèlent
Que fais-tu verrier
Quand la lumière dort?
J'attends le silence de l'aube
La bordure du matin
Je veille la braise
Qui fond le plomb comme l'eau
Je signe tremblant mon nom
A l'encre de soie
Je sens le soleil qui traverse
La couleur du coeur.
Gilles BOURDEAU


Diplômé du "Massachusetts College" of Art et du "Savannah College of Art and Design", l'artiste Eric Standley impressionne par ses compositions décoratives atypiques. 


L'Américain livre des créations en papier d'une extrême précision inspirées de l'ornement architectural gothique et islamique. Un travail qui mêle couleurs, reliefs et répétitions de formes géométriques sous l'égide d'une maitrise parfaite de l'art de la découpe. 


À travers ce projet Éric Standley effectue un parallèle entre la taille de la pierre, massive et solide et celle du papier, plus intime et fragile.

dimanche 14 septembre 2014

Au pas de l'esprit avec Philippe Mac Leod

L’Esprit te guide ou te rappelle à l’ordre par petites frappes, délicates le plus souvent, discrètes mais insistantes, comme de légères pressions, d’amicales bourrades ou de brèves poussées du bout du doigt. Un cœur attentif t’apprendra à les distinguer de tes humeurs, à reconnaître ce mélange inimitable de douceur et de fermeté.

L’Esprit d’amour ignore le général. Certes, il vise le tout, mais en passant par le singulier, sans négliger la moindre parcelle, qui a sa place dans l’universel qu’il façonne. Aussi est-il le membre en même temps que le corps. Si tu veux marcher à son pas, il te faudra suivre cette ligne de crête à la jointure du paradoxe, garder constamment ce difficile équilibre que tu réapprendras dans le recul clairvoyant de la prière.

Mais je t’en supplie, de grâce, fuis toute manifestation bruyante, l’exaltation, l’exubérance, la démonstration, trop grossières, trop affectées pour celui qui mesure tout à l’aune de la présence. L’Esprit t’attend dans les méandres de la maturation, la lente transformation du cœur qui renouvellera ta chair. Il travaille en sous-main. Il progresse de l’intérieur, parce qu’il entraîne avec lui toute la pâte, tout ce qu’il traverse, tout ce qu’il touche de son souffle continu. La prière est son milieu, sa matrice. Il insuffle, il aimante, il oriente, d’une main experte et pacifiante. Son œuvre peut paraître d’une faiblesse presque dérisoire à l’échelle de notre impatience, d’une puissance inouïe en regard de son déploiement dans la durée.

En t’abandonnant à son action, tu entres dans une autre perception du temps, non plus seulement du temps pour Dieu, mais le temps de Dieu, un temps qui lui appartienne en vérité, qui ne soit plus le nôtre, notre petite affaire, un temps habité et non plus employé... Comment dire ? Par quel paradoxe encore te permettre d'entrevoir ce qui ne parait pas ? C’est comme une emprise dans le dessaisissement, un rassemblement dans le délaissement. Tout devient plus ferme en même temps que plus vaste, l'universel à hauteur de chaque instant... L’impression de participer à l'acte créateur, toujours à l’œuvre.

Tu lui appartiendras au point de ne plus pouvoir te dissocier. Tout ce que tu réaliseras s’accomplira à partir de ce lien toujours plus sensible et plus intime. Bien sûr, il te faudra entretenir l’ouverture, élargir sans cesse le passage, défendre en toi la libre circulation de l’Esprit. Tu travailleras aussi en profondeur. En acceptant de te retirer au secret de ton cœur, en laissant s’éteindre un moment les pensées, les représentations, les sentiments superficiels qui occupent d’ordinaire toute notre attention, tu éveilles pour ainsi dire l’intérieur du monde, tu pénètres dans la vie qui sous-tend la profusion des formes, la vie qui bouillonne à l’intérieur de la vie, l’être à sa source la plus pure, tel qu’il jaillit des mains de Dieu...

La prière intérieure nous établit sur l’abîme étourdissant de l’insaisissable, de l’invisible qui font toute notre substance - et notre plus solide appui. Les silences que tu lui accorderas te dévoileront l’étendue de l’âme qui brûle en toi, sa « gloire », son pesant, sa place unique à l’horizon du monde. Adorer nous replace dans de justes dimensions. Seul l’amour peut voir loin, parce qu il vient de plus loin que nous.

source : La Vie


samedi 13 septembre 2014

Cultiver la joie de vivre avec Gisèle Casadesus


Gisèle Casadesus,comédienne française a eu 100 ans le 14 juin 2014


1 - LEVEZ-VOUS ET COUCHEZ-VOUS DU BON PIED !

Mon père, qui était d’une nature optimiste, m’a toujours dit que la première chose à faire le matin était d’envisager sa journée avec sérénité et relativisme, quel que soit l’état du moment. En vous levant, dites-vous qu’il y a toujours des solutions et pensez votre programme comme s’il était baigné de lumière. Aussi, j'ai toujours appliqué ce principe de ne jamais me coucher en étant fâchée avec des proches. Autant que possible, faites la paix avant de vous endormir : vous vous sentirez libéré et vous vous réveillerez serein pour débuter la journée.

2 - REGARDEZ CE QU'IL Y A DE BON AUTOUR DE VOUS

Regardez ce qui est bon autour de vous et focalisez-vous sur ce qu’il y a de meilleur dans une situation ou chez une personne. Cet exercice de bienveillance procure de la joie, mais nécessite un effort de volonté. Autres bons exercices : vous souvenir du positif dans votre vie, ne pas véhiculer auprès d’autres personnes tel ou tel différend que vous avez pu avoir avec quelqu’un. En amont, tentez au maximum d’éviter les conflits qui usent de l’énergie pour rien.

3 - METTEZ DE L'AMOUR DANS CE QUE VOUS ENTREPRENEZ

Nous n’avons pas tous la chance de vivre de notre passion. Par contre, nous sommes égaux devant notre propension à mettre de l’amour dans ce que nous entreprenons et dans les relations que nous entretenons. Dès que vous en avez l’occasion, manifestez votre tendresse à vos proches. Provoquez aussi les rencontres : elles élargissent le cœur et l’ouverture d’esprit ; cette dernière qualité étant fondamentale à l’esprit d’émerveillement.


MORT

Ce qui m effraie face à la fin, ce sont surtout les souffrances qui peuvent l’accompagner. Mais si j'appréhende cela, je me dis aussi qu’au moment des épreuves, on reçoit une force spéciale, insoupçonnée, pour les traverser.
Que de fois nous constatons le courage inédit et inattendu qu’ont certaines personnes frappées par le malheur ! Dieu a des ressources qu’il met à notre disposition, parfois sans que nous nous en rendions compte. « Dieu nous donne les moyens de surmonter, de supporter les difficultés. » Je m’accroche à cette vérité biblique.

LA VIE

Dans l’Ancien Testament, il est dit qu’Abraham, à la fin de sa vie, était rassasié de jours. J’imagine que cela veut dire qu’il était comblé, satisfait, qu’il avait tout vécu... Je suis également rassasiée de tout ce que j’ai vu et reçu, mais je garde un appétit farouche de jours, de semaines et même d’années. J’aime être ici. L’immortalité, ce n’est pas pour tout de suite. « Dieu nous prêtre vie », disait ma mère.
Un prêt n’est pas un don ; il faut donc un jour rendre ce qui a été prêté. La vie étant belle, c’est vraiment triste de ne pas pouvoir la garder. Heureusement, l’espérance chrétienne envisage autre chose qui s’annonce merveilleux.
J’espère être surprise en bien. L’avantage de vivre longtemps, c’est de pouvoir continuer à remercier le ciel parce que j’ai pu diriger ma vie selon ma volonté, et que mon existence a été dirigée d’une main de maître, de la main du Maître.

source : La Vie


jeudi 11 septembre 2014

La méditation de pleine attention ! avec Jacques Castermane

Ce qui caractérise la Voie tracée par Dürckheim à son retour du Japon est d’avoir associé le corps (Leib) à ce qu’on appelle une démarche spirituelle. Et cela malgré l’obstination de la tradition philosophique occidentale qui veut que la réponse à la question de l’existence doive être trouvée par la pensée. 


« Je vis parce que je suis un être vivant ! Je pense parce que je suis un être pensant ! ». (Heidegger) 

Laquelle de ces deux affirmations est la substance de l’autre ? « Je suis corps vivant ! »... précède ... « Moi, je crois que je suis ce que je pense que je suis ! ». 

 Dürckheim, docteur en philosophie (phénoménologie) atteste, comme les maîtres zen, que c’est par une conclusion prématurée que la conscience humaine a été tenue pour le degré supérieur de l’évolution ; c’est bien plutôt le corps vivant (Leib). 

La « méditation de pleine attention » confère au corps vivant (Leib) les pleins pouvoirs. Ce qui se résume dans l’indication : « Être là, assis, sans rien faire ». La portée thérapeutique de cet exercice bien qu’inattendue est évidente : « C’est le corps vivant qui est le domaine du calme, le domaine de la pleine confiance, le domaine de la paix intérieure ». 
Il ne s’agit pas d’un dogme. A chacun de vérifier, par la pratique de la méditation de pleine attention, que les souffrances qui ont pour cause les faux problèmes fabriqués par l’égo - indissociable du mental - s’évanouissent lorsque l’homme s’éveille à sa propre essence : « Corps je suis ».

Jacques Castermane

mercredi 10 septembre 2014

Le bambou a son conte...


Il était une fois un roi fameux qui avait un beau jardin. Le soir, dans la fraîcheur, il aimait s'y promener et admirer les plantes. Et quoiqu'elles fussent plus belles les unes que les autres, il avait sa préférée : un bouquet de bambous au bord d'une pièce d'eau claire. Du bambou le roi aimait la sveltesse, les lignes pures et simples. Assis à son ombre, il passait des heures à écouter le bruissement des feuilles, le murmure des branches se balançant ensemble. Le bambou, de son côté, au fur et à mesure de sa croissance, se réjouissait du plaisir de son maître. Or un jour, celui-ci observa le bambou plus longuement que d'habitude , puis lui dit :
- Bambou, je veux me servir de toi.

Le bambou frémit de joie : il avait toujours su dans son coeur que son destin ne se bornerait pas à faire les délices du maître.
- Maître, affirma-t-il, utilise-moi comme tu voudras, j’en serai très honoré.

Le maître reprit :
- Bambou, il faudra que je te coupe.

Le bambou pâlit, horrifié. Toutes ces années de croissance dans le beau jardin n'auraient donc servi à rien ?

- Si je ne te coupe pas, poursuivit le maître, tu ne peux pas m'être utile...

Le jardin fit silence et s'immobilisa ; le bruissement des branches du bambou cessa ; les oiseaux arrêtèrent leur gazouillis. Un long moment passa, puis le bambou déclara d'une faible voix :
- Si, pour t'être utile, il faut que je sois coupé, maître, alors coupe-moi.
- Il me faudra aussi ôter tes branches et tes feuilles.

Le bambou se sent accablé : lui qui avait mis toute sa fierté dans ses branches et ses feuilles! Lentement, avec une grande tristesse, il dit :
- Maître, si tu ne peux m'utiliser qu'en enlevant mes feuilles, prends-les.
- Ce n'est pas tout, ajoute le maître, il me faudra aussi arracher ton cœur...

A présent les ténèbres sont tombées sur le jardin, mais elles ne sont rien comparées aux ténèbres que ressent le bambou. Il faudra donc tout perdre ! Longtemps, il hésite, puis :
- Maître, s'il me faut tout perdre pour t'être utile, prends tout...

Le maître coupe le bambou, le dépouille de ses feuilles et de ses branches, creuse son coeur .
Il sort le bambou du jardin luxuriant, le porte dans les champs arides qui s'étendent sans vie, sous le soleil brûlant. Il le branche à une source d'eau limpide : celle-ci se met à couler à travers le bambou et peut désormais arroser les champs assoiffés.

Les champs se recouvrent d'eau, on plante du riz, des pousses vertes grandissent. C'est encore plus beau que dans le jardin du maître ! Puis c'est la moisson. Des hommes, des enfants chantent de joie ; le bambou et l'eau de la source chantent avec eux.

Histoire vietnamienne.




lundi 8 septembre 2014

dimanche 7 septembre 2014

Trompez-vous avec Joshin Luce Bachoux


Quand cette jeune femme est arrivée, nous lui avons fait visiter la maison et expliqué les horaires des activités. Ce matin, buvant un thé ensemble, nous essayons de la mettre à l’aise, mais elle reste assise au bord de la chaise, les épaules crispées, un petit sourire malheureux sur les lèvres. Nous tentons de savoir s’il y a un problème, mais elle secoue la tête à toutes nos questions. Puis, dans un murmure, elle dit : « Ça me fait peur, parce que je sais que je vais me tromper ! » Gentiment, nous lui répondons que, certainement, elle va se tromper, puisque c’est la première fois qu’elle vient ; que cela n’a pas d’importance, que nous sommes là pour l’aider.

La voyant peu convaincue, nous lui expliquons que nous aussi, nous avons été débutantes, que nous avons fait plein d’erreurs, et que d’ailleurs nous continuons à en faire ! En riant, nous racontons qui un déjeuner brûlé, qui une lettre importante oubliée... Mais elle ne rit pas. Elle garde les yeux baissés, les mains serrées l’une contre l’autre. Nous sommes un peu à court d’arguments... Il semble que cette peur de se tromper, cette frayeur de « mal faire » soient si profondes que rien de ce que nous pourrions dire ne saurait les atténuer.

Elle n’est pas la première de ces personnes persuadées - depuis quand ? par qui ? - que les fautes sont impardonnables et qu’avant même d’avoir appris, elles devraient savoir ; sûres qu’une erreur est une sorte de tache morale, révélant leur incapacité profonde, leur inadaptation à être la « bonne » personne que tout le monde attend. Et sait-elle qu’elle est bien courageuse, pourtant, avec une telle appréhension, d’être venue, d’avoir risqué l’inconnu, d’être assise là devant nous ?
Alors, j’ai envie de dire à cette jeune femme : « Oui ! Trompez-vous ! Allez-y ! N’ayez pas peur, vous ne serez pas jugée, vous ne serez pas condamnée... Vous serez juste comme nous, comme tout le monde, passant d’initiatives brillantes à erreurs magistrales ! »

C’est une peur qui vient de loin : alors pourquoi pas à l’école des « cours d’erreurs » ! Des cours où les erreurs seraient appréciées pour ce qu’elles sont le plus souvent, des tentatives, des créations, des essais originaux ! Qu’on laisse les enfants se tromper en toute liberté ! Et même avant l’école : ce petit qui tente ses premiers pas, et pouf ! se retrouve assis sur le derrière : voyez-le regarder autour de lui, l’air incertain : s’il trouve des mines sévères, des sourcils froncés, il va se mettre à pleurer - mais s’il voit des sourires, il y a de fortes chances pour qu’il éclate de rire, rire joyeux, sans souci, de l’enfant complètement en accord avec le monde.

Trompez-vous ! Et éclatez de rire quand vous vous en apercevez... Oh, je vois bien les gens sérieux qui se disent, que raconte-t-elle, ne sait-elle pas qu’il y a des conséquences désastreuses à certaines erreurs ? Bien sûr, nous ne pouvons pas nous tromper dans nos domaines de responsabilités, dans notre travail, des commandes à faire ou le courrier à envoyer, ni dans la préparation d’un biberon. Non ! Je parle de choses nouvelles, que ce soit un logiciel informatique ou une recette de cuisine. Je parle d’essayer : de dessiner, de coudre, d’apprendre le persan, de compter les étoiles, de prendre un chemin de traverse... C’est mettre en actes notre liberté joyeuse : découvrir, avancer, changer...

Et rire, quand on s’emmêle dans les mots, ou quand on a monté une manche à la place du col !

Alors, allez-y : lancez-vous dans l’inconnu et trompez-vous avec enthousiasme ! toujours en croissance, comme la vérité de l’arbre dans la vérité de l’infime semence, comme le balbutiement de nos pauvres mots entraînés par la plénitude où nous mène l’Esprit. Elle est comme un feu qui prend, d’une étincelle dérisoire qui se multiplie, d’un même souffle qui monte, irrésistiblement, de l’aurore au zénith, un seul jour, une même clarté se déployant. 

source : La vie

vendredi 5 septembre 2014

Ma déclaration de responsabilité face à la vie


J'accepte complètement et sans aucune arrière pensée que tout ce qui s'est jamais produit dans ma vie, ce qui arrive en ce moment dans mon existence et tout ce qui peut se produire dans l'avenir me fournit des occasions précieuses pour apprendre et grandir. Personne d'autre n'est à blâmer pour la négativité ou la douleur dont ma nature émotionnelle fait l'expérience. Je ne chercherai aucune exception à cette croyance, même quand la cause apparente de mon problème est totalement indépendante de moi.

Je chercherai à toujours assumer entièrement ma responsabilité, tout en refusant la culpabilité. Plutôt que de chercher des excuses pour ce qui marche mal, je m'efforcerai de comprendre ce qui se passe, puis chercherai des moyens pour corriger la situation. J'assume la responsabilité entière de mes choix. J'affirme que nulle personne ou situation ne peut me faire sentir inférieure), rejeté(e) inadéquat(e) sans mon consentement - et que j'ai le libre choix de donner ou de refuser ce consentement.

Je refuse la croyance au hasard, qui est un des principaux mécanismes de déresponsabilisation dans notre culture. Je suis conscience) que je crée ma propre réalité par ma façon d'accueillir et d'interpréter les événements de la vie. Dans toutes les circonstances de la vie, je chercherai systématiquement les moyens et les solutions plutôt que les excuses et les refuges. Je préférerai l'ouverture et le risque plutôt que la passivité et la sécurité.

Je choisis de me respecter totalement, en toutes circonstances, quelles que soient les erreurs que je puisse commettre, et d'accorder ce même respect à toute forme de vie - humaine, animale ou végétale - que je rencontre.

Je dis OUI à la vie, OUI, OUI et ENCORE OUI.

Pierre Pradervand
"Plus jamais victime. Victime ou responsable, je choisis”
Éditions Jouvence 2001 Senève

jeudi 4 septembre 2014

Victime ou responsable


La personne responsable agit - 
la victime réagit.
La personne responsable cherche la solution des problèmes - 
la victime voit immédiatement le problème dans la solution proposée.
La personne responsable a toujours un programme - 
la victime avance sans cesse des excuses.
La personne responsable dit : Je m'en occupe" et le fait -
la victime clame : “Ce n'est pas mon affaire"
La personne responsable dit : "Ce n'est pas facile, mais c'est possible" - 
la victime se lamente : "C'est peut-être possible, mais c'est trop difficile"
La personne responsable est disponible - 
la victime est toujours surchargée.

Je dis OUI à la vie, OUI, OUI et ENCORE OUI.

Pierre Pradervand
"Plus jamais victime. Victime ou responsable, je choisis” 
Éditions Jouvence 2001 Senève

mardi 2 septembre 2014

Défaisons nos valises ! avec Alexandre Jollien

Phytospiritualité vous souhaite une bonne rentrée et espère continuer à vous offrir des nourritures entre ciel et terre qui vous plaisent...



Voici cinq mois, nous débarquions en famille à Séoul où nous allons séjourner quelque temps et approfondir notre vie spirituelle. Si on m’avait dit qu’un jour je vivrais en Corée du Sud, jamais je ne l’aurais cru. Pour l’heure, le voyage m’apprend à me rendre totalement disponible à ce qui arrive, et surtout à commencer par moins juger. J’étais fort peu enthousiaste à goûter le jus de cactus que l’on trouve ici, et aujourd’hui, il est devenu l’une de mes boissons préférées. Justement, le cactus ! Il a des piquants qui peuvent blesser et meurtrir, pourtant si on le casse et qu’on en extrait le liquide, il peut désaltérer l’égaré perdu en plein milieu du désert.

Chaque instant est comme une valise, on ne sait pas ce qu’il recèle.

Parfois sous les apparences désagréables, déplaisantes, peuvent se cacher des trésors inouïs. Le délicieux jus de cactus m’invite à moins condamner une situation promptement. Maître Eckhart m’aide aussi sur ce chemin. Il m’apprend que le chrétien devrait considérer chaque événement, chaque circonstance comme le meilleur, le plus beau, l’expression de la volonté divine. Difficile de nourrir une telle espérance ! Pourtant, je suis sûr que cette foi déplacerait des montagnes de mal-être.

Très concrètement, le métro est en retard, je médite, il n’y a pas de moments plus favorables pour pratiquer.
Le plat que l’on me sert n’est pas à mon goût, je me dis que c’est une excellente occasion pour revoir mes habitudes, m’ouvrir à la nouveauté. Récemment, au judo, je me suis tordu la cheville avec comme résultat deux ou trois semaines d’immobilité. La conversion intérieure induite par le mystique dominicain m’a aidé : « Pourquoi considérer cet événement comme un obstacle ? » « Comment en profiter réellement ? » Aucun pessimisme, nulle résignation dans l’intime conviction que tout ce qui nous arrive est le meilleur pour nous. J’ai le pied foulé, je cours à l’hôpital, allais-je dire ! Il s’agit de tout sauf de rester inactif et de justifier l’inacceptable, mais de croire que dans l’aventure humaine rien n’est totalement mauvais. Loin du fatalisme, je comprends cette foi comme la démission d’une volonté de tout maîtriser. Dieu a, je le crois, choisi ce voyage pour moi avec sa destination, ses rebondissements et ses mésaventures libératrices.

Le pèlerin est libre, plus ou moins, de se laisser conduire pour véritablement accueillir, apprécier peut-être chaque étape, chaque incident qui fait partie du périple. Quand j’entends les enfants dire «je n’ai pas envie », je suis à chaque fois convié à repérer tous mes «je n’ai pas envie » pour avancer plus légèrement et sans bagages sur le chemin. Souvent, je m’aperçois que ce n’est pas la difficulté qui me fait souffrir mais surtout mon incapacité à la laisser passer. Vraiment, depuis que Maître Eckhart est passé par là, l’existence a une couleur différente. Loin de l’optimisme béat, lorsque l’esprit veut condamner l’instant, j’essaie de m’incliner humblement dans un «je ne sais pas ». Au fond, nous avons sans doute les yeux bouchés en envisageant tout sous l’angle de nos envies. Et l’exercice spirituel consiste à tout simplement prendre conscience à quel point nous projetons nos pensées sur la réalité. Et si, dès maintenant, l’ascèse me demandait de tout laisser ouvert ? Contre toute attente, l’épreuve que je traverse me rapproche de la joie, peut-être. Et devant une valise qui m’est livrée à l’improviste, pourquoi ne pas prendre le risque de paisiblement la défaire ? 

source : La Vie

lundi 1 septembre 2014

Cosmogonie avec Jacqueline Kelen


Partage d'un regard sur les cosmogonies 
telles qu’elles ont été imaginées par d’autres sociétés
(source : France Info)