samedi 28 avril 2018

1, 2, 3,...éveil avec Alain Bayod (3)

 Trois modes de conscience (suite et fin)

F.B. : J’ai bien compris que le basculement en mode 3 relève de la grâce. Mais je me souviens aussi que l’ensemble de l’enseignement de Swâmi Prajnanpad et d’Arnaud Desjardins repose sur le mot pratique. Qu’est-il donc possible de pratiquer pour nous ouvrir à la grâce de ce basculement en mode 3 ?
Alain Bayod : A une époque, je parlais beaucoup de ce que j’appelais « le doute identitaire ». Pour vivre l’expérience du mode 3, il est nécessaire de cultiver ce doute avec beaucoup de persévérance. On n’ira pas très loin si on se cramponne à la vision habituelle : « T’es qui toi ? Ben, j’suis moi ! Tu veux ma photo ? » Si on reste dans cette conviction il nous sera impossible d’investir suffisamment d’énergie dans la question : « Qui suis-je ? » Nous sommes tellement convaincus de savoir qui nous sommes. Vient le moment où il faut oser remettre nos croyances en question ; avoir le courage de prendre au sérieux les maîtres auxquels nous faisons par ailleurs tellement confiance. Il faut se demander avec beaucoup de gravité : mais de quoi parlent tous ces sages ? Que veulent-ils dire quand ils affirment que nous ne sommes pas ce que nous croyons être ? Il faut dresser l’oreille : « AH ??? Je ne suis pas ce que je crois être ? Mais je suis qui alors ? » Ce n’est plus une question philosophique mais une question existentielle ? Je me rappelle d’une réunion au cours de laquelle Arnaud avait très lourdement insisté sur ce thème. Je revois la manière dont il nous interpellait : « J’insiste, écoutez-moi ! Je vous le dis en vous regardant un par un : vous n’êtes pas ce que vous êtes persuadés d’être ! Tous vos problèmes, toutes vos souffrances viennent du fait que vous êtes ego centrés. Mais vous n’êtes pas ce petit être séparé et limité. Vous êtes la conscience libre, éternelle, infinie. » Quelque fois, il nous regardait avec intensité et nous demandait : « Vous y croyez à ça ? » Nous on se tortillait un peu gênés en marmonnant un truc du genre : « Ben… » À un moment donné il s’agit donc de faire preuve de ce que j’appellerai une curiosité essentielle. Qui suis-je vraiment ? Cette question ne doit pas nous laisser en paix. Il faut aussi admettre, et là on sort clairement de la pratique au sens volontariste du terme, que ce mode 3 ne peut pas se comprendre. Il est de l’ordre de la spontanéité, de la naïveté. Pour illustrer ce point, je prends toujours le même exemple parce que je le vis au moins une fois par an en Ardèche. Je veux parler de l’instant magique où, je m’aperçois qu’il commence à neiger. Je m’approche de la fenêtre, et pendant quelques secondes je me trouve dans les bonnes dispositions pour basculer de l’autre côté. Il n’y a plus de place pour l’intellect. C’est un moment de magie et d’émerveillement pendant lequel je suis débarrassé du moi. Ce n’est plus moi qui regarde, qui pense, qui ressens. Comme dit l’Inde, il y a alors une unité aussi brève que totale entre « ce qui est perçu, ce qui perçoit et le fait de percevoir ».
F.B. : Je me souviens de t’avoir entendu dire que la découverte du mode 3 était le début et non l’aboutissement du chemin. Je trouve ce point de vue passionnant et inhabituel. Beaucoup de chercheurs spirituels ont en effet l’habitude d’envisager « l’Éveil » comme l’aboutissement du chemin.
Alain Bayod : Oui. [Silence] Je sais que certains sont dérangés par cette manière d’envisager les choses. Je vais donc essayer de nuancer quelque peu mon propos. En théorie, il est tout à fait possible que cette découverte préalable ne soit pas nécessaire. Je peux tout à fait admettre qu’un certain nombre de pratiques, qu’il s’agisse d’ascèses basées sur le service, la dévotion, le discernement, puissent, dans des conditions extrêmement favorables, amener le lâcher prise dont nous parlons. C’était évidemment aussi le cas de cette incroyable alchimie psychocorporelle qu’était le hatha-yoga de l’antiquité indienne. C’est possible… Mais cela ne correspond en rien à mon expérience personnelle. Il y a maintenant plus de trente ans que j’accompagne des gens sur ce chemin et force est de constater que le fait de travailler exclusivement sur nos processus mentaux et émotionnels (donc de rester en mode 2) ne nous mène pas à ce doute identitaire qui est la condition sine qua non du basculement dans le mode 3. Ce qui me confirme dans cette idée, c’est que l’enseignement de Swamiji se base sur quatre piliers. On va s’épargner les mots sanskrits : 

 1 - La science du Vedanta 
 2 - La destruction du mental 
 3 - La purification de l’inconscient 
 4 - L’érosion des désirs 



Alain Bayod : J’ai ma propre traduction de ces quatre piliers. Je le traduits le premier pilier par : « Au fait, de quoi s’agit-il ? De la possibilité de découvrir ma nature divine et d’en faire l’expérience. » OK. Passons maintenant au pilier numéro deux : « Comment vais-je y arriver ? Par la destruction du mental. » En un sens tout est dit. Pourquoi avons-nous besoin des piliers trois et quatre ? Parce que, sauf cas exceptionnel, et là, je pense à des êtres de la trempe de Ramana Maharshi, la découverte n’est pas l’établissement. Mais cette découverte, pour incomplète et éphémère qu’elle soit est indispensable. On ne peut pas intégrer quelque chose que l’on n’a pas découvert. Cet « éveil » initial va être oublié plus ou moins rapidement. Tout le chemin va ensuite consister à y revenir de manière inlassable à chaque fois qu’on le perdra à nouveau de vue. J’insiste sur un point important : le fait d’avoir vécu ce premier éveil ne nous dispense pas d’accomplir notre boulot d’êtres humains. Éveil ou pas il faudra bien tenter de réaliser les quelques grands désirs incontournables que nous portons en nous et s’armer de patience et de courage pour défaire ce que l’Inde appelle si joliment « les nœuds du cœur ». Mais quelle que soit l’ampleur du travail à réaliser, rien ne nous empêche de nous intéresser dès maintenant à la dimension spirituelle. Arnaud répétait souvent une formule qui m’a beaucoup frappé : « Pas quand, pas si, maintenant ! » La possibilité spirituelle nous est accessible à tout moment. La pratique authentique est une pratique en croix, pas une pratique en angle. Comme disait Daniel Morin : « Le spirituel quand et le spirituel si, c’est le spirituel jamais ! »
F.B. : Les maîtres tibétains parlent beaucoup des « moyens habiles » qu’ils utilisent pour accéder à ce qu’ils appellent la véritable nature de l’esprit. Quels sont ceux dont tu as fait le plus souvent usage dans le cadre de ta pratique ?
Alain Bayod : Les moyens habiles les plus simples se révèlent parfois les plus efficaces. Le silence, l’immobilité et la contemplation constituent ainsi de formidables portes d’accès vers le mode 3. Je reviens très souvent sur ce point. Ce n’est pas que je radote mais ça me paraît tellement important. Et puis on a pas trouvé tellement mieux. Ceci dit, j’ai pratiqué avec beaucoup de profit les exercices mis au point par Douglas Harding. Lors d’une émission récente (sur Baglis TV), tu m’as déjà interrogé sur le rôle décisif que cet homme a joué dans ma vie. Je peux affirmer sans exagération que la rencontre de Douglas a été déterminante pour moi. D’un point de vue ordinaire et spirituel, il y a eu un avant et un après. C’est grâce à Douglas que j’ai enfin pu accéder au mode 3. Le basculement s’est fait le premier novembre 1993 à 11h00 alors que ma tête se trouvait enfoncée dans l’une des extrémités d’un tube en papier. Les deux questions que Douglas nous a posées à ce moment résonnent encore à mes oreilles. Il nous a d’abord demandé « En vous basant sur votre expérience présente, combien de visages voyez vous dans le tube ? » avant d’enchaîner sur la question suivante : « Vous voyez le visage de l’ami qui vous fait face ? Que voyez-vous de votre côté du tube ? » Rien ! C’est là que l’évidence m’a sauté aux yeux. De mon côté, il n’y avait qu’un espace de présence et d’ouverture. [Silence] Douglas a inventé un nombre d’exercices considérables. Il faut dire qu’à partir de l’âge de 35/40ans, il a passé la plus grande partie de son temps à concevoir des méthodes de passage en mode 3. Ça a été sa passion et son génie. Pour ma part, surtout depuis la maladie, je pratique beaucoup la méditation couchée. Ce que le yoga appelle la « posture du cadavre ». C’est un exercice d’une simplicité redoutable. Il consiste tout simplement à s’allonger sur le sol, les yeux fermés et à rester immobile un certain temps. Je conseille toujours de faire durer l’exercice au moins une demie heure. Arnaud, qui aimait et pratiquait beaucoup cette posture y avait apporté un petit raffinement : il se bouchait également les oreilles. Si on reste lucide pendant la pratique, on s’apercevra d’une part que le seul fait de fermer les yeux suffit à abolir le monde des formes et d’autre part, que nous compensons immédiatement cette disparition à l’aide de la mémoire. Nous recréons par le souvenir la forme du corps devenu invisible. Cela nous permet de préserver notre croyance fondamentale : « Je suis MOI et seulement moi. Moi limité, séparé, fermé sur moi-même… » Par contre, si on lâche prise et que l’on accepte d’être dans l’évidence de l’instant présent, c’est l’ouverture immédiate. Quand on y pense, il est assez drôle que cet exercice soit si efficace puisque tout le monde est amené au moins une fois par jour à se coucher et à fermer les yeux. Comment se fait-il que plus de gens ne fassent pas l’expérience du mode 3 ? Cela vient sans doute du fait qu’il n’y a pas d’intention. C’est ça qui fait toute la différence.
F.B. : En dehors de la « posture du cadavre », as-tu recours à d’autres moyens habiles pour t’exercer à passer en mode 3 ?
Alain Bayod : Comme je passe une bonne partie de mes journées à entrer en relation avec d’autres gens, l’exercice le plus simple consiste, à chaque fois qu’une personne entre dans mon bureau, à vérifier que je ne suis pas en symétrie avec elle. Je peux voir qu’au-dessus de ses épaules, il y a une forme qui de toute évidence n’existe pas de mon côté. Il m’arrive d’oublier bien sûr. Mais ce n’est pas le cas maintenant. En te parlant, je vois ton visage, tes yeux, ta bouche, tes oreilles… Force est de constater que rien de tout cela n’existe de mon côté. Cette simple observation me reconnecte immédiatement avec cette fameuse bascule de novembre 93. Ce n’est pas seulement le souvenir de quelque chose qui s’est déroulé il y a 25 ans. C’est une expérience toujours vivante, toujours présente et toujours disponible pour peu que je sois vigilant. Voilà, ça c’est l’un des nombreux exercices possibles… Je vais cependant insister une nouvelle une fois sur les vertus de la « posture du cadavre ». Je ne peux pas concevoir d’exercice plus simple ni plus direct que de s’allonger en fermant les yeux et d’en tirer toutes les conséquences. Il faut cependant faire bien attention de ne pas confondre le moyen et le but. La « posture du cadavre » n’est pas une posture de relaxation. C’est un exercice qui utilise la relaxation dans le but d’effectuer un travail de désidentification radical. Comme son nom l’indique, il s’agit ni plus ni moins que d’un travail d’apprentissage de la mort. Tu imagines bien que les yogis d’il y a deux mille ou trois mille ans se foutaient éperdument de la relaxation. C’étaient des géants de l’alchimie énergétique pas des cadres stressés et surmenés. Aux yeux de ces ascètes, la relaxation n’était qu’un moyen pour mourir à eux-mêmes. Il s’agit d’un exercice éminemment spirituel.
F.B. : Le mode 3 est-il accessible à tous ?
Alain Bayod : En théorie oui. En pratique non. Il nous reste inaccessible tant qu’on a pas commencé à mettre son identité en doute. L’absence de ce doute constitue l’obstacle majeur au passage en mode 3. Quelque fois ça me ferait presque pleurer. Chez certaines personnes c’est tellement gros. Je vois la manière dont elles s’accrochent farouchement à ce qu’elles pensent, à ce qu’elles croient, à ce qu’elles craignent afin de ne surtout pas laisser le moindre doute quand à leur identité. Dans ces conditions, il n’y a pas de basculement possible. La réponse à ta question est donc oui et non… Mais peut-être est-il préférable de dire que cette expérience est accessible à tous et que ce n’est qu’une question de temps… Je me souviens avoir trouvé un jour devant la porte de mon bureau une bouteille de vin de grand prix. Renseignements pris, j’ai appris qu’elle avait été déposé là par un homme qui, sept ou huit ans auparavant, avait participé à l’un de mes groupes. Sur le coup, cette histoire de mode trois l’avait laissé très perplexe… Mais c’était tout de même resté dans un coin de sa tête. Un jour, ça lui est revenu et il a vu. Donc…
Corinne (intervenant du fond de la pièce) : La réponse à la question est oui !
Alain Bayod : Ma femme dit que la réponse est oui. La question est donc close !(rires) Les maîtres taoïstes disent qu’un jour surviendra ce qu’ils appellent « une silencieuse coïncidence. » C’est une expression qui m’a toujours touchée. J’ai attendu cette silencieuse coïncidence pendant 25 ans. Dans le cas de Corinne, ça lui est tombé dessus avant même qu’elle aie eu le temps de la désirer. Le monde est décidément injuste… et très mystérieux.
F.B. : Question suivante. Je continue à tourner autour du même thème comme un renard autour d’un poulailler. Pour nous occidentaux modernes, ce doute identitaire est un gros morceau à avaler. Cette possibilité ne nous effleure même pas l’esprit. Comment alimenter ce doute identitaire ? Autrement dit, comment commencer à mettre en cause ce qui a pour nous la force d’une évidence ?
Alain Bayod : En tant que professeur de yoga, j’avais lu le Hatha Yoga Pradîkipâ. Sur les conseils d’Arnaud, j’ai également lu deux autres textes fondateurs du Hata yoga : le ShivaSamhita et le Gheranda Samhita qui sont des compilations d’enseignements très anciens. Les deux livres insistent sur l’importance fondamentale du darshan et du satsang. Autrement dit la nécessité de la fréquentation des sages et des saints. Si les « yogis professionnels » de l’Inde antique, accordaient une telle importance à ce genre de pratique, nous autres modernes devons prendre ce conseil très au sérieux. L’expérience m’a montré combien le darshan est précieux. Le mode 3 est extrêmement contagieux. Quand on est en présence d’un homme ou d’une femme qui vit en permanence sur ce mode, on est dans les meilleures conditions pour en faire soi-même l’expérience. Comme tout le reste, ce n’est pas garanti sur facture mais cela apporte tout de même une aide considérable… Ce qui peut également être très précieux, c’est de se plonger encore et encore dans les textes des maîtres. Je ne peux pas dire que ces lectures m’aient facilité le passage en mode 3. Elles m’ont en revanche aidé à valider l’expérience. [Silence] Vivre l’expérience n’est pas suffisant. Pour la goûter pleinement et commencer à l’intégrer, même de manière très modeste, il faut la valider. Pour ce faire, les textes des grands maîtres, de Ramana Maharshi à Maître Eckhart en passant par Saint Augustin et les maîtres tibétains m’ont été d’un secours extraordinaire. Si on les lit d’un œil averti, on s’aperçoit qu’ils ne parlent tous que de cette expérience fondamentale. La seule chose qui change d’une tradition à l’autre c’est le vocabulaire. Un shaman amérindien va parler de Wakatanka et un maître tibétain de la véritable nature de l’esprit. Pour celui qui a basculé, ne serait-ce qu’un instant en mode 3, les deux se réfèrent très clairement à la même présence qui est en même temps une absence. Voilà pour les aides. Comme je l’ai déjà dit, le reste dépend de la Grâce. Celle-ci va se manifester dans nos vies par des chocs. Ces chocs peuvent être qualifié de terribles ou de merveilleux. Nous pouvons expérimenter le mode 3 en croisant le regard d’un enfant, en écoutant une musique sublime ou lors d’un rapport sexuel particulièrement réussi. Mais ce choc peut également prendre la forme d’une maladie ou d’une nouvelle que nous qualifierions ordinairement de tragique. S’il nous est donné de lâcher prise, ce choc va nous faire découvrir que derrière le monde des formes, celui que l’on peut regarder et photographier, en existe un autre. C’est comme si il y avait deux plans et que l’on pouvait vivre simultanément dans les deux.
F.B. : Le mot de la fin ?
Alain Bayod : Quoi de mieux que de finir en répétant qu’il est indispensable d’accorder de plus en plus de place à la contemplation dans nos vies. Il est également très important de faire très attention aux nourritures d’impression que nous absorbons. Je conseillerais d’éviter autant que possible des nourritures que nous ressentons comme toxiques. Ce que certains appellent ou appelaient « la grande messe du 20h00 » est par exemple plus souvent une occasion de diversion que de conversion. Le monde contemporain nous offre une belle variété de nourritures. Certaines nous rapprochent du centre, d’autres nous en éloignent. A nous de faire les choix les plus appropriés.
F.B. : Quelle forme prend la contemplation dans ta vie quotidienne ?
Alain Bayod : Je pratique beaucoup l’observation du souffle. Là aussi, c’est un exercice très simple qu’il est possible de pratiquer dans n’importe quelle circonstance. J’observe l’inspiration et l’expiration. L’inspiration est une naissance, l’expiration une mort. Si tu es attentif, tu remarques qu’entre les deux, se glisse un moment très particulier. C’est un moment de silence et d’immobilité. Ce moment d’absence est la seule réalité. L’inspire comme l’expire se déroulent dans le temps. Elle sont plus ou moins longues et profondes. Elles représentent le manifesté. Le moment dont je te parle, c’est le non manifesté. Swami Prajnanpad est très clair à ce sujet. Il disait que pour tout manifesté il y a un non manifesté et que c’est ce non manifesté qui est réel. En dehors de l’observation du souffle, la contemplation peut prendre la forme de la méditation. Qu’elle soit assise ou couchée, la méditation peut être décrite comme une fréquentation du silence et de l’immobilité. C’est l’opportunité de côtoyer Dieu… Dans notre contexte très matérialiste, cela peut paraître exagéré, mais c’est bien de cela dont il s’agit. Certains peuvent se servir de points d’appui comme la nature et la musique sacrée. Il y en a beaucoup d’autres… L’essentiel est toujours de pratiquer avec un cœur d’enfant. Je le répète, il est important de lâcher toute forme de prétention. Notamment celle de comprendre… A chaque fois que je lis les Évangiles, je suis frappé par l’insistance du Christ sur cet état d’innocence enfantine. Il en fait une condition sine qua non pour accéder à ce qu’il appelle le Royaume des Cieux. Pour notre plus grand malheur, nous avons un peu trop tendance à l’oublier.

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