samedi 18 février 2017

Rencontre poétique et pratique avec Pascale Senk


Pascale Senk est journaliste et écrivain. Elle est l'auteure avec Martin Rubio du livre Échanger sa maison, le nouvel esprit du voyage (Éditions des Équateurs) et de L’Effet haïku, lire et écrire des poèmes courts agrandit notre vie (Leduc.s éditions), un témoignage et une enquête sur les pouvoirs méditatifs et existentiels de cette pratique. Avec une sélection des plus beaux haïkus et des suggestions pour en écrire.

Marc de Smedt J’ai eu un vrai coup de cœur pour votre livre, qui nous apprend à la fois à saisir les moments précieux de nos vies et à nous épurer de nos trop-pleins. Comment vous est venue l’idée de ce voyage ?

Pascale Senk - Je m’intéressais depuis longtemps à la poésie, mais avec les haïkus japonais, dans leur brièveté et leur simplicité d’accès, j’ai découvert un monde nouveau. En plus du plaisir de la lecture et l’état méditatif qu’ils créent, les haïkus m’ont littéralement « reformatée » et recentrée. J’ai donc vécu et je vis là une expérience existentielle que j’ai voulu partager car elle est accessible à tous. 

Marc de Smedt - Vous dites qu’il faut à la fois créer son propre choix de haïkus utiles au quotidien et apprendre à en écrire pour coucher sur le papier ses états d’âme, ses douleurs ou ses émerveillements, car cela fait du bien…


Pascale Senk - Oui, cela permet de savoir accueillir ce qui vient, d’être davantage présent, attentif à ce qui est là, et de devenir une conscience qui sort de sa bulle à problèmes et apprend à explorer le monde de ses émotions de façon simple et efficace tout en s’ouvrant à autre chose de plus intéressant en soi. En lisant ou écrivant des haïkus, on se sent rassemblé, apaisé, relié et centré sur l’essentiel. On peut pratiquer cela à tout moment de la journée ! Je cite une formule de Marie de Hennezel, qui dit : « Ecrire un haïku peut être une pratique spirituelle qui permet de rester vivant et branché sur le neuf en soi. » Chaque haïku a sa propre histoire !

Marc de Smedt - Votre livre propose, suivant le mot de Michel Onfray, « une attentive présence au monde ». Comment l’avez-vous conçu ?


Pascale Senk - Dans la première partie, j’évoque comment une lecture régulière de haïkus peut imprégner notre manière d’être et d’envisager la vie. Chaque chapitre s’intéresse à une facette du haïku, et à la leçon qu’il nous transmet. Mais pas de sagesse sans pratique. Aussi souvent que possible, j’ai suggéré au lecteur une expérience en rapport avec ce que je venais de développer. La deuxième partie donne quelques points de départ pour écrire ses propres haïkus et montre comment cette pratique nous permet de jouer, de devenir plus conscients, de nous apaiser, de remercier, de célébrer l’amitié, d’être plus attentif à la beauté de la vie… C’est une voie d’épanouissement !


source : Clés 


Quelques haïku choisis par Pascale Senk (et mis en image) :





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