mercredi 14 octobre 2020

Illusion corporelle



Vous savez que vous existez, et c'est irréfutable. C'est un phénomène. Maintenant, essayez d'unir ce «vous» avec votre conscience, et observez le miracle qui s'ensuit. 
Cela en vaut la peine, car toutes vos actions habituelles ne sont rien d'autre que du divertissement. 
Tout mot qui entre dans votre esprit vous affecte d'une manière ou d'une autre. 
Si vous en venez à savoir que tout est une illusion, quel intérêt aurez-vous pour quelque chose ? 
Alors, où est la question de renoncer à quoi que ce soit ? Il n'y a rien dans ce monde à part l’illusion. 

"L'amour de Soi" 
Nisargadatta Maharaj



Il vous faut de bonne foi vous accrocher à ce corps en tant qu'image de vous-même, honnêtement, mais il s'agit d'une compréhension erronée, mensongère. Vous acceptez docilement l'idée d'être mâle ou femelle. Quand vous prendrez conscience que le corps n'est pas votre être véritable, cette image d'homme ou de femme se dissipera complètement. Pourquoi vous sentez-vous tellement détendu, satisfait, heureux en samadhi ?
Uniquement parce que cette conviction vous garantissant un corps, un sexe, se révèle fausse ! Elle n'a plus aucune prise sur vous, vous êtes débarrassé de ce boulet !
"SOIS !"
Nisargadatta Maharaj

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Processus de l'inséparable



Le mental ne peut être utilisé pour transcender le mental. L'œil ne peut se voir lui-même ; le goût ne peut se goûter lui-même. Les objets manifestés ne peuvent être manifestés sans l'Absolu, sans le non-manifesté. La limite de la conceptualisation possible — l'analyse du mental — est l'Absolu, l'infinitude du non-connu. L'Absolu non-manifesté, sujet seul et unique, s'objective et perçoit l'univers, se manifestant à l'intérieur de lui-même (mais en apparence à l'extérieur) afin de devenir un objet perceptible. Pour que l'Absolu se manifeste objectivement en tant qu'univers manifesté, le concept de l'espace-temps entre en action car les objets, pour être connaissables, doivent être déployés dans l'espace, avec un certain volume, et étirés dans la durée ou le temps — sinon, ils ne pourraient pas être perçus. Ainsi, j'ai désormais le tableau tout entier : l'être doué de perception n'est qu'un infime élément au sein du processus de mise en miroir apparente du non-manifesté dans l'univers manifesté. 
Ce n'est qu'un objet dans l'objectivation totale et, en tant que tel «nous» ne pouvons posséder aucune nature en propre. Et pourtant — et cela est important — les objets manifestés ne sont pas quelque chose de crée, ni même projeté, séparément, mais sont assurément le non-manifesté conceptualisé ou objectivé. En d'autres termes, manifesté et non-manifesté sont à jamais inséparables, et il n'existe aucune dualité réelle entre eux.

Cette identité — cet un indivisible — est la clé de la compréhension, ou plus exactement de l'aperception de notre vraie nature, car si cette unité foncière entre le manifesté et le non-manifesté était perdue de vue, nous serions à jamais embourbés dans le marécage de l'objectivation et des concepts. Une fois qu'il est compris que l'Absolu non-manifesté est tout ce que nous sommes, et que le monde manifesté est ce que nous semblons être en tant qu'objets séparés, il sera aussi compris qu'aucune entité ne peut entrer en jeu dans ce que nous sommes et, par conséquent, le concept d'une entité ayant besoin d'être «libérée» sera vu comme un non-sens ; et la «libération», si tant est qu'elle existe, sera vue comme la libération du concept même de l'attachement et de la libération.

"Nisargadatta Maharaj ou Les orients de l’être" 
Ramesh S. Balsekar

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