dimanche 29 novembre 2020

« Retrouver cet espace en nous de calme et de douceur »

 

Par Jean-Yves Leloup, écrivain, théologien et prêtre orthodoxe, qui a publié en septembre Métanoïa, une révolution silencieuse (Albin Michel).


« Tout ce qui est élevé doit être abaissé, et tout ce qui est creux doit être relevé », nous explique, au sujet de l'Avent, Jean Baptiste le précurseur.

Cela revient à être attentif à nos moments de débordement, de colère, de révolte. Nous devons préparer notre terrain pour accueillir la présence de l'Esprit qui peut s'incarner en nous. Nous sommes tous plus ou moins cyclothymiques, à passer par des hauts et des bas. Tout ce qui est dépressif en nous, tous les ravins doivent être comblés, même si aujourd'hui nous sommes tentés de baisser les bras. Dans le même temps, tout ce qui est dans la prétention doit redescendre. Cette notion d'humilité renvoie à l'humus, à l'humanité car être « humain » c'est accepter notre glaise, cela nous ramène les pieds sur terre, sans descendre « sous » terre. Salomon nous dit également que la sagesse cherche un lieu de repos dans l'être humain, et, effectivement, nous sommes des êtres agités, déprimés ou excités qui doivent retrouver cet espace en nous de calme et de douceur : c'est là que le divin peut s'incarner, que l'éveil peut se manifester, que l'Être peut vraiment se donner. 

interview Aurélie Godefroy pour La Vie