dimanche 4 mars 2018

Toucher Dieu avec l’oraison

Pour préparer Pâques, 
le mensuel Prier vous ouvre chaque semaine à l’art de la prière. Expérience : l’oraison carmélitaine.




« Je sentais un besoin obscur de Dieu, comme un feu qui couve sous la cendre. L’oraison m’a permis d’y répondre. Elle m’a donné un moyen simple et sûr de cheminer au quotidien vers l’essentiel », témoigne Stéphane, 38 ans.

Toucher Dieu

Le terme oraison (de l’espagnol oración« prière ») évoque le mystère de toute prière véritable : le fait de toucher Dieu mystérieusement par la foi. Un contact s’établit alors, qui transforme le priant, un peu comme l’hémorroïsse qui fait sortir une force de Jésus pour avoir touché son manteau avec foi -(Matthieu 9, 20-22). Dans un sens plus restreint, l’oraison est une prière silencieuse prolongée qui favorise ce contact mystérieux et aide ainsi à vivre en présence de Dieu.

Être régulier

L’oraison consiste d’abord à offrir du temps à Dieu pour se rendre disponible à son action. Cela demande une ferme résolution. Car, pour être féconde, cette démarche doit être régulière et les tentations ne manquent pas pour en détourner. « C’est un grand effet de sa miséricorde que de donner à une âme la grâce et le courage de se décider à poursuivre avec une détermination énergique la conquête d’un si haut bienfait », écrivait sainte Thérèse d’Ávila.

Se fixer une durée

La façon d’entrer dans ce temps est essentielle. Il faut prendre conscience de l’état mental dans lequel on se trouve et se poser dans un lieu calme. Il faut également fixer une durée à l’avance, par exemple 10 ou 20 minutes, que l’on donnera au Seigneur, quoi qu’il arrive. C’est important pour ne pas s’en remettre à son ressenti et succomber aux tentations d’interrompre la prière. Un signe de croix ouvre ce temps comme un premier acte de foi. Il rappelle notre plongeon baptismal dans la Trinité.

Regarder le Verbe incarné

Il s’agit alors de se tourner vers Jésus, Dieu fait homme, visage de la divinité irreprésentable. Cela se fait par la foi qui nous assure qu’Il est là et qu’Il nous regarde avec infiniment d’amour. Aussi l’oraison est-elle différente de la « méditation » sans pensée. Thérèse d’Ávila elle-même témoigne que, à un moment de son itinéraire, elle s’est efforcée de faire le vide mental, mais que cela lui a fait perdre beaucoup de temps. Il s’agit au contraire d’orienter son attention vers l’humanité de Jésus contemplée à travers l’Évangile, un crucifix ou une icône. L’Esprit saint nous ravira peut-être dans une contemplation au-delà des formes, mais cela ne dépend pas de nous.

Nourrir la relation

Thérèse conseille de répéter une parole de l’Écriture ou de dire un Notre Père lentement… Tout est bon pour aimer Dieu. Elle suggère également d’avoir recours à une image qui nous parle de Dieu. On peut ensuite lui parler ou se tenir silencieux en Sa présence, comme le font des amoureux.

Parer aux difficultés

Quand les distractions nous envahissent, regardons à nouveau l’image de Jésus ou reprenons une lecture méditative. C’est la preuve que notre cœur était bien avec Dieu, puisque quand Il s’est aperçu des divagations de l’imagination, Il l’a remise dans le droit chemin. Thérèse dans ce cas ne se trouble pas : ce qui compte, c’est le temps qu’elle donne à Dieu en restant là et en essayant de l’aimer. Une minute avant la fin, elle conseille de remercier son Ami divin de sa patience, et de lui demander de demeurer avec nous.
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Source : La Vie

Le balayeur à la rose, Michel Simonet


Pour encore mieux connaître Michel Simonet, (voir article précédent)
un être enraciné dans la rue et qui s'épanouit sous un ciel ouvert...