mercredi 25 mars 2009

Mangeons plus respectueusement...

Un petit document sur l'éveil à la nourriture...bio.

"La sérénité, ça s'apprend"... avec Christophe André

Extrait du magazine Métro du 17 mars 2009 : Le psychiatre Christophe André nous livre des clés pour trouver l’équilibre intérieur.

Les états d’âme, ce sont les poètes, les écrivains qui en parlent beaucoup. Pourquoi, en tant que psychiatre, vous y être intéressé ?

Parce que c’est, pour moi, le concept qui permet de rendre compte de ce qu’est vraiment notre réalité psychique. A savoir, ce mélange complexe de pensées vagabondes et d’états émotionnels diffus. L’idée de ce livre m’est venue au cours de séances de méditation que nous proposons à certains patients de l’hôpital Sainte-Anne à Paris. Des séances qui ont pour objectif de les aider à mieux gérer leurs états d’âme, à ne pas se laisser envahir par eux, à ne pas “ruminer”.

Vous dédicacez votre livre au bouddhiste Matthieu Ricard. La méditation est-elle la réponse la plus appropriée aux états d’âme envahissants ?

Ce qui m’intéresse dans ce livre, c’est d’identifier quels types de démarches nous aident à pacifier nos états d’âme. Ce qui ne signifie pas chercher à les éliminer, car ils sont, pour moi, des marqueurs d’humanité, de cette capacité d’accueil du monde tel qu’il est. De la tenue d’un journal intime à la méditation, il existe mille et une façons de les apprivoiser. Quand on médite, on s’inscrit en fait dans un absolu présent ; la pratique régulière de la méditation nous permet alors de retrouver notre équilibre intérieur malgré les remous du quotidien.

“Retrouver l’équilibre” : on se rapproche de la notion de “juste milieu” des sages de la Grèce antique...

Notre équilibre intérieur est fait à la fois d’intelligence et d’abandon, de rationnel et de lâcher-prise. La sagesse, pour moi, c’est du concret. Etre sage, c’est, par exemple, être capable, quand la journée a été très stressante, de rentrer chez soi sans y apporter tous ses tracas et d’être à même de prendre de la distance et de profiter de la présence de ses proches.

Atteindre cet équilibre intérieur, c’est un travail de longue haleine, non ?

En fait, notre équilibre intérieur dépend de choses très simples... mais qu’il faut pratiquer régulièrement ! Alors, peu à peu, émergent ces capacités d’équilibre. L’équilibre ne veut pas dire se couper du monde. La “climatisation mentale”, ça n’existe pas ! On ne peut pas rester serein en continu face à tous les événements de la vie. La vraie différence pour moi entre les humains, c’est entre ceux que les événements de l’existence consolident, étoffent, enrichissent – parce qu’ils “travaillent” dessus –, et ceux que ces mêmes événements ne font pas progresser, les laissant ainsi toujours reproduire les mêmes erreurs.

Les Etats d’âme, un apprentissage de la sérénité,
de Christophe André, éditions Odile Jacob,