vendredi 30 novembre 2012

Des noms de Dieux avec Cheikh Khaled Bentounes (2)

Revenir à l'unité, au point central du cercle, là où tout se rencontre...

« Se révolter contre Dieu, porter vers Lui un regard accusateur sous prétexte que nous souffrons des injustices et des violences de ce monde, c'est vivre dans la dualité en Le rendant lointain et extérieur à nous. A l'inverse, l'enseignement soufi veut rapprocher l'homme de son unité en lui faisant goûter en lui-même la Présence divine. Si à chaque fois que nous entreprenons un acte, nous prenons conscience de cette Présence et nous la manifestons à travers la formule de la shahâda, nous lui donnons sa portée spirituelle et nous renforçons sa relation subtile avec le premier acteur, le divin. »


jeudi 29 novembre 2012

Des noms de Dieux avec Cheikh Khaled Bentounes (1)

Cheik Khaled Bentounes, né en 1949, est, depuis 1975, chef de la confrérie soufie Alawija.
Voici la première partie de l'émission :

« La voie du milieu est celle qui prend en compte l'homme tel qu'il est dans sa complexité. Si, en tant qu'homme, nous prenons conscience que nous n'existons que par Lui et qu'Il est présent où que nous allions, nous sommes capables de transcender toutes les oppositions engendrées par la multiplicité ou la dualité pour ne retenir d'elles que leur complémentarité. Mais si nous restons prisonniers d'une culture, d'une communauté ou d'une religion ou si nous nous laissons conditionner par le regard des autres, nous ne faisons que nous éloigner de nous-même et augmenter nos tiraillements intérieurs. »


mercredi 28 novembre 2012

Hommage à Ariane Buisset

"Ayant appris il y a huit semaines que j’avais un cancer du poumon, je tente depuis le mois de février 2009 de vivre « le yoga de la maladie » – qui n’est qu’un cas spécifique du yoga global.
Comme dans tous les yogas, le principal est d’ab

ord d’avoir une attitude lucide : regarder les choses en face, sans laisser intervenir la peur, l’envie de fuir, le mensonge, le désir que la situation soit autre etc…Pas de comparaison avec ce qui pourrait être. Pas de construction d’une réalité parallèle. Comme le dit le Bouddha : la libération consiste simplement à « voir les choses telles qu’elles sont » (sans projection et sans choix). Cette définition n’a pas l’air d’être aussi alléchante que la promesse de marcher sur l’eau ou de se réincarner au 7ème ciel, et pourtant que de merveilles elle recèle ! 

Ancrée dans cette attitude, que des années de méditation ont fortifiée, transportée d’urgence à l’hôpital, je demande immédiatement au médecin de ne pas prendre de gants avec moi. Après quelques jours d’hésitation, comme je demeure souriante devant des résultats d’analyse de plus en plus « catastrophiques », il finit par comprendre qu’il peut tout me dire et se montre visiblement soulagé, tout en étant assez intrigué. Je pense alors à quel point il doit être pénible aux médecins de devoir annoncer à leur patient des nouvelles « difficiles », alors qu’ils n’ont visiblement reçu aucune préparation psychologique en ce sens et doivent prendre en pleine poitrine la peur, l’inquiétude et la panique de leur interlocuteur.
Tout de suite aussi, je considère que ce qui se passe a un sens : ce n’est pas absurde, même si je ne sais encore ni comment, ni pourquoi. « Ceci étant, cela est » dit encore une fois le Bouddha, résumant l’enchaînement inéluctable des phénomènes. La causalité est irréfutable. Si cette maladie s’est déclarée, c’est normal. Et c’est à moi d’interroger la situation, pour assumer éventuellement mes responsabilités.

Evidemment, mon calme vient surtout du fait que depuis l’âge de 35 ans, « j’ai » l’expérience directe de ma vraie nature (c’est plutôt elle qui m’a !). La peur de la mort m’ayant propulsée vers le Yoga dès mon plus jeune âge, c’est à cette peur que je me suis « attaquée » en premier. Après des années passées à vivre comme une sorte de nonne-yogini (sans famille et sans mari), il m’est apparu clairement un jour que « ce qui est vraiment ne saurait disparaître »…Seuls mon corps et ma personnalité en tant qu’Ariane Buisset sont promis au changement (donc à la destruction qui les modifie seconde par seconde). Mais je suis aussi autre chose. 

Dès que j’apprends que « j’ai » un cancer, ma gratitude va vers le maître zen qui avec une grande intuition a testé mon éveil avec la question « que feriez-vous si vous deviez mourir tout de suite ? » La réponse ne pouvait pas passer par les mots, mais devait être démontrée. Je lui signifiai immédiatement que sa question ne se posait pas, dans la mesure où j’étais à la fois déjà morte et par essence en dehors de cette problématique.

Pourtant, si je n’ai pas à m’inquiéter pour mon « être » réel, ce qui me laisse l’esprit tranquille et joyeux, je dois agir sur d’autres plans en m’occupant sérieusement de cette idiote, appelée Ariane Buisset qui s’est mise dans une telle situation (heureusement que le livre « les religions face aux femmes » est fini !) Une fois de plus, je mesure ma chance, même si je l’ai amplement « payée » par des années d’engagement : comme ce doit être horrible d’être confronté, sans certitude aucune, à l’angoisse de la mort, affreux de voir son univers s’effondrer ou d’être inquiet à propos de ses enfants…Je me sens soudain affreusement proche de tous les malades psychologiquement démunis, que je ne peux aider qu’en leur envoyant des pensées affectueuses, sœur de ceux qui, face à des thérapies destructrices, sont incapables de communiquer leur peur et meurent d’inquiétude pour leur entourage (alors que ma souffrance n’est que physique). Que puis-je faire sinon communier avec eux dans mon cœur ? "


Ariane Buisset, décédée fin octobre


source : Blog de José Le Roy

mardi 27 novembre 2012

L'avenir est un arbre par Francis Hallé

L'arbre est l'être vivant qui va nous changer la vie... 
C'est le gardien de notre avenir nous dit Francis Hallé


Francis Hallé et l'arbre
source France Inter - 10 min.

lundi 26 novembre 2012

Jean-Marie Pelt et l'arbre dépolluant...


Jean-Marie Pelt nous parle de l'arbre et de son importance pour l'environnement. 
D'où la nécessité de le préserver même au sein de nos villes...


L'arbre nous protège.
(source France Inter - 2012 - 7 min.)


dimanche 25 novembre 2012

Pierre Soulages par Christian Bobin



"Mon âme prend un bain de nuit devant ses tableaux. Pour moi, Soulages n'est pas un peintre, mais l'un des plus grands penseurs de tous les temps. Il a des noirs pascaliens. Il se sert du noir comme d'un ambassadeur pour faire venir la lumière. C'est inouï et génial. En jouant sur le relief, les sillons, la pâte de sa peinture, Pierre Soulages fait venir la lumière du ciel à partir de quelque chose qui devrait être morne, constant, sans nuances, comme le sont souvent nos jours.

Vitraux Pierre Soulages - Conques
La matière de sa peinture a à voir avec le silence qu'une page heureuse peut modeler. C'est un peu comme une main qui se pose sur le coeur et qui commence à le masser, à l'apaiser, à le purifier. C'est une grande joie de voir ça. Ce sont des montagnes noires, heureuses. Des paradoxes. Heureuses, car la pensée est suscitée, réveillée, à son maximum. Les peintures de Soulages atteignent en moi LE grand lac des images ; le lieu souterrain de la psyché d'où vient toute poésie. Et il est très curieux qu'il atteigne ce lac en ayant supprimé toute représentation."

De grandes bêtes vivantes (4 min.)
Visite du Musée Fabre de Montpellier, réflexions sur le peintre Pierre Soulages

samedi 24 novembre 2012

Se détendre avec Jacques Castermane

Dans sa relation au monde extérieur l’homme contemporain, l’esprit agité, semble n’avoir jamais le temps alors qu’un maître zen agit, en toutes circonstances, comme s’il disposait d’un temps infini.

La pratique méditative sans objet, appelée zazen, ouvre la personne qui médite sur un cœur impassible et silencieux. Assis, le buste droit et détendu, les épaules détendues, le visage détendu, chacun peut expérimenter que par le paisible mouvement de va-et-vient du souffle, on devient soi-même tout à fait calme. 

Se détendre ! C’est le geste fondamental qui permet de se libérer totalement du souci, de l’appréhension, de l’inquiétude, de l’agitation qui pose un voile sur notre état de santé fondamental : la paix intérieure. Se dé-tendre afin de laisser advenir le grand calme toujours présent au plus profond de soi-même.
Etape par étape, sur la Voie de l’action, chacun peut retrouver une manière d’être conforme à sa vraie nature.
L’idée d’accéder à une vie intérieure apaisée sans agir est une illusion.



Jacques Castermane



vendredi 23 novembre 2012

Une autre manière de parler du bonheur avec Thierry Janssen


Les recherches sur le bonheur montrent que notre vie n'est réellement heureuse que si nous pouvons actualiser le meilleur de nous-même, en lien avec les autres. Les émotions agréables qui naissent de cet épanouissement vertueux participent à notre bien-être physique, psychique et social. Elles sont un gage de bonne santé individuelle et collective. 


Deuxième et dernière partie (16 mn.)
source audio retravaillée issue de France Inter 

jeudi 22 novembre 2012

Une autre manière de parler de la bonne santé avec Thierry Janssen


« Au lieu de ne voir en l'être humain que des manques et des défauts, il paraît urgent de rappeler que nous sommes les détenteurs d'un potentiel extrêmement positif. Le défi est de prendre conscience de ce potentiel et de le manifester à travers nos actions. Car, de toute évidence, c'est le meilleur moyen d'être heureux et de rester en bonne santé. »


Première partie (24 mn.)
source audio retravaillée issue de France Inter 

Le site de Thierry Janssen

Thierry Janssen est né à Bruxelles le 25 avril 1962. Docteur en médecine, Thierry Janssen exerce en tant que chirurgien urologue jusqu’en 1998, date à laquelle il décide de devenir psychothérapeute. Il se forme aux techniques les plus diverses : l’hypnose, les thérapies gestalt et bio-énergétique, les médecines ayurvédique et chinoise. Il pratique le yoga, le qigong et la méditation. Auteur de livres destinés au grand public, Thierry Janssen anime de nombreux séminaires et conférences. Il insiste sur l’existence des liens étroits entre le corps et le psychisme et les conséquences directes sur la santé. Thierry Janssen prône une plus grande écoute des patients et "la pratique d’une médecine humaniste et responsable". Ses essais La solution intérieure et La maladie a-t-elle un sens ? sont devenus des ouvrages de référence. Dans Le défi positif, Thierry Janssen explique que donner un sens à sa vie, savoir apprécier le plaisir et être en relation avec les autres sont les bases du bonheur et de la santé.

mardi 20 novembre 2012

Le marché aux cadrans et l'industrie horticole...

Cette vidéo partagée pour avoir été sur place en Hollande observer le commerce mondial des plantes et l'achat aux enchères par cadrans, et pour avoir cru à 6h du matin à une aurore boréale alors que "ce n'était" que des milliers d'hectares de serres éclairant des tomates ...

lundi 19 novembre 2012

La "non-expérience" avecTony Parsons

"Pour moi, la réalisation de l'illumination, ou de la nature de qui je suis vraiment, n'est pas une chose qui peut-être exprimée. Ce qui est arrivé ne peut même pas appelé "expérience", parce que l'expérimentateur séparé devait nécessairement être absent pour qu'ait lieu cette émergence.

Cependant, ce qui accompagne cet évènement a été une réalisation d'une grandeur tellement simple et d'un contenu si révolutionnaire, que j'en suis resté stupéfait et tout à fait seul.
Une des choses que j'en suis venu à voir est que l'illumination n'est susceptible de se produire qu'à partir du moment où il a été accepté qu'elle ne peut être atteinte.


Les doctrines, processus et voies progressives tournées vers une recherche de l'illumination ne font qu'exacerber le problème en confortant l'idée que le moi peut retrouver une chose qu'il présume avoir perdue. C'est précisément cet effort, cet investissement dans l'identité de soi qui recrée continuellement l'illusion de la séparation de l'Un. C'est le voile à l'existence duquel nous croyons si fermement, le mirage de l'individualité.

C'est comme si quelqu'un qui, s'imaginant au fond d'un trou profond, creuse plus profond encore pour s'échapper, rejetant la terre derrière lui au point de couvrir la lumière qui est déjà là.

Le seul effet positif de ce terrible effort pour devenir " ce que je suis déjà " est que je vais finir par m'effondrer, épuisé, et lâcher prise. Dans l'espace de ce lâcher prise, une autre possibilité peut surgir. Mais la tentation d'esquiver la liberté par la sacralisation de l'effort est très séduisante. Lutter au royaume du temps et de la durée n'appelle pas la libération.

La vie n'est pas une tâche. Il n' y a absolument rien à atteindre, sauf la réalisation qu'il n' y a absolument rien à atteindre.
Aucune somme d'efforts ne persuadera jamais l'unicité d'apparaître. Tout ce qui est nécessaire, c'est un saut dans la perception, une vision autre, déjà inhérente, mais non reconnue."

Tony Parsons

dimanche 18 novembre 2012

Chasser les marchands du Temple avec Alexandre Jollien


Hier, tandis que je courais comme un dératé après mon fils, celui-ci me dit : « Rigole pas, on joue ! » J’y ai découvert soudain une invitation à me défaire de la gravité pour jouer véritablement, abandonner le sérieux pour juste être avec lui. En fait, aux côtés de mon fils, je me regardais jouer, je jugeais la situation plutôt que je la savourais à fond. Partir à son école, c’est peut-être quitter une bonne fois pour toutes les rôles, cesser de rigoler pour vivre dans la joie. Sur ce chemin, depuis peu, j’ai trouvé un guide, le lumineux Maître Eckhart. Dans son premier sermon allemand, le mystique parle de la purification du Temple, en revenant sur l’épisode bien connu de l’Évangile selon saint Jean où le Christ se met en colère contre ceux qui, dans la maison du Père, trafiquent. Et notre auteur de nous mettre en garde contre le mercantilisme qui peut envenimer notre relation à Dieu. Je suis pieux, je prononce mes prières, je suis charitable pour me faire bien voir. Maître Eckhart, comme l’injonction de mon fils, me convie à un exercice de vérité et de dépouillement, assurément. 

Il s’agit de vider le temple de l’esprit de toute représentation, de tout masque pour oser la nudité de l’âme. Et je prends conscience combien, dans ma vie, je suis enclin à trafiquer. Suivre Maître Eckhart, c’est toujours et avant tout se déprendre de tout et surtout de soi pour devenir limpide, vrai et lumineux. Il écrit : « Si égale à lui-même il a fait l’âme de l’homme qu’au ciel ni sur terre, parmi toutes les créatures magnifiques que Dieu a créées si admirablement, il n’en est aucune qui lui soit aussi égale que l’âme seulement. C’est pourquoi Dieu veut avoir ce temple vide, en sorte qu’il n’y ait là rien de plus que lui seul. » Texte à la fois propre à convertir et à subvertir. Car quoi de plus contraire à notre société dite de consommation que cette attitude de déprise. Aussi, l’exercice spirituel revient ici à se demander non pas « qu’est-ce qu’il me faut pour être heureux ? », mais bien plutôt « qu’ai-je de trop pour être libre, dépris, limpide et simple ? ». 

Quand Maître Eckhart nous exhorte à nous déprendre de nous-même, il nous invite à oser une liberté de chaque instant. Chaque seconde, nous sommes conviés à laisser tout ce que nous sommes, comme des reliques poussiéreuses, pour revivre, renouveler. Sur la route, le regret, le remords viennent freiner notre élan. Et Maître Eckhart nous livre toute une série d’exercices pour nous déprendre, précisément, de tout ce qui nous fige et nous fixe. Là où il y a attachement, la joie ne peut circuler. Et l’attachement peut revêtir diverses formes, même les plus subtiles. Je peux m’attacher au bonheur comme au malheur, à la joie comme au repentir narcissique. Aujourd’hui, je souhaite quitter tout marchandage, cesser de faire le beau, renoncer à me regarder pour jouer pleinement avec la vie. Dans ce jeu, il ne s’agit pas de rigoler, mais de redécouvrir la gravité joyeuse et innocente de l’enfant. Ainsi, dans le temple de l’esprit peuvent éclater des cris de joie. 

J’aime l’éloge du vide. Il est un vide qui anéantit et un autre qui prodigue une fécondité exceptionnelle. Pour épouser le mouvement de la vie, aucun marchandage, aucun repli sur soi, il convient bien plutôt de retrouver l’existence au-delà des mots, dans sa simplicité même. Tout cela est un jeu d’enfant, et non pas une affaire de grand.

Alexandre Jollien est un philosophe et écrivain né en 1975 à Savièse, en Suisse. Son dernier livre, le Philosophe nu, est paru au Seuil.

Source : La Vie


vendredi 16 novembre 2012

Unité et fécondité avec Jean Vanier



Une seule chose
est importante : que nous soyons vrais, que nous échappions
aux mensonges,
et même aux rêves et aux théories
qui nous enferment dans un monde illusoire où
nous sommes coupés de notre réalité profonde.


Dans la mesure où nous acceptons nos blessures, nous entrons dans
le chemin de l’unité ;
dans la mesure où
nous refusons de regarder notre vérité, nous maintenons
une cassure à l’intérieur de nous-même.


Dès que nous acceptons cette partie de
nous-même que nous refusions de regarder, que nous refusions
de reconnaître,
que nous refusions d’admettre, l’unité commence à se faire
à l’intérieur de notre être, et c’est de l’unité
que jaillit la fécondité. »


Extrait de la Source des larmes.
(source : La Vie)


jeudi 15 novembre 2012

Surfer ou faire la planche avec Joël de Rosnay


Pour vous, la vie est un flux ?


"Oui, comme sur une planche, il faut s’y maintenir en équilibre et anticiper l’imprévu. Le surf comme la science m’ont appris que je suis à la fois libre et déterminé. 

Déterminé par mes gènes, mon environnement, mon éducation, mais libre aussi de choisir dans quelle direction aller. Je ne suis pas à l’origine de la vague qui me porte mais, quand elle arrive, à moi de la remonter, de la descendre, à moi de choisir les figures qui me plaisent…" 

 Joël de Rosnay
 (source : La Vie)

mercredi 14 novembre 2012

L'impossible propriété intellectuelle avec Albert Jacquard

Avec Richard Stallman :
"Une guerre conceptuelle, sémantique a commencé visant à privatiser peu à peu ce qui pourrait être de l’ordre du monde des idées et peut être si nous n’y prenons pas garde du phénomène de la pensée. Pour se faire un nouveau vocabulaire est en train d’émerger, tel l’expression sémantique mensongère "propriété intellectuelle", visant à faire admettre l’inadmissible, c’est à dire qu’un seul homme peut se prévaloir être le propriétaire d’une idée"... et même d'un arc-en-ciel...

mardi 13 novembre 2012

La limace et les pensées...

ou comment les insectes permettent aux plantes de se déplacer...



Les élaiosomes ( grec Elaion «huile» et Soma "corps") sont des structures charnues qui sont attachées aux graines de beaucoup de plantes. L'élaiosome est riche en lipides et protéines , et peut être diversement façonné.

dimanche 11 novembre 2012

Relaxation avec sœur Chân Khong



Pour commencer la semaine de rentrée, relaxons-nous...
Voici l'intégralité du CD de relaxation (10 morceaux) de soeur Chân Khong 
du village des pruniers où enseigne Thich Naht Hanh.
>

L'automne de la lumière avec Philippe Mac Leod


Une vivante, merveilleuse unité s’établit entre la lumière basse de l’automne, l’or des feuillages, la fraîcheur de l’air et le bleu atténué du ciel. Chacun de mes pas semble me glisser sous l’huile luisante d’un tableau, rassemblant la diversité du paysage dans le même éclat. Je parle d’unité, au sens de tonalité, mais le premier sentiment qui m’est venu en traversant la vaste esplanade bordée de vieux platanes est celui de cohérence. Oui, étrangement, une sorte de cohérence interne au monde, latente, sous-jacente, par laquelle toutes choses s’accordent et se répondent, qui fait que je m’y insère par le dedans, par l’âme qui est en moi et qui trouve là sa joie comme sa raison d’être.

Plus qu’aucune autre saison sans doute, l’automne nous apprend que l’unité ne craint pas la variété des formes, mais se plaît au contraire à les épouser, à les rapprocher, comme un vaste et savant accord que seul le doigté d’un rayon peut jouer sur les cordes invisibles de la lumière. L’âme alors sent bien que ce message lui est adressé, que ce somptueux tableau déployé devant elle, cette secrète partition sont pour elle. Elle tend l’oreille, qui ne cherche plus que les rapports. Elle ouvre des yeux qui eux-mêmes s’écoulent comme une eau claire. Tout l’espace semble s’ouvrir, l’instant offert, l’instant accompli où l’esprit, qu’elle pressentait toujours un peu en avant ou au-dessus du corps, devient ce principe unificateur, cette touche des plus délicates sous laquelle la chose et le regard s’épousent dans le même tremblement.


Dans cette atmosphère allégée, comme suspendue, à peine brumeuse, un chant d’oiseau se glisse, d’une pureté lumineuse, mince ruisseau à travers les airs. Lui aussi est accordé. Il chante les couleurs, la clarté, le bleu dilué qui passe tout entier dans les inflexions d’une tranquille mélodie. Je ne le vois pas. Son chant semble monter de l’arbre en feu, d’une gorge secrète, une voix très ancienne, jeune toujours, qui passe à travers chaque chose, pour tenir tout ensemble sur le même fil.


On ne mesure pas combien la nature est unifiante. À son contact, nous revenons à la source inépuisée de la vie nue, de la vie une, une à la racine, une à son sommet, comme le grand arbre se consumant de mille petites flammes, tel un buisson ardent où le nom de Dieu se murmure en cette langue aussi ancienne que la création, langue bruissante, langue vibrante qui nous rejoint aujourd’hui au creux d’un cœur ouvert à la lumière, tout près de s’offrir, avec cette feuille détachée qui meurt de tant de beauté, sans un cri, sans même un soupir, juste un frôlement qui voudrait aussi m’emporter et tout résumer dans sa faiblesse.


Un souffle chaud court encore sur les talus aux herbes longues. Dans les bois, un rayon oblique soulève les branchages et colore le dessous des feuilles. Cependant, l’ombre vient vite et monte sur les versants froids, tandis qu’une pluie d’or et murmurante, un lancer de pétales couvre le chemin, où la mariée de l’été a laissé sa traîne avec les couleurs du soir. L’air descend comme une bénédiction, la longue main du ciel étendue sur nos têtes, sous un soleil doré où toutes choses s’apaisent avant de disparaître. La lumière à son automne semble venir nous prendre, comme le reflet sur les miroirs d’eau, comme la feuille au vent, pour nous soulever à la hauteur de notre souffle. Vibrant automne, saison déchirante, des apothéoses et du plus haut dépouillement. Il est parfois si beau de mourir.


Philippe Mac Leod est écrivain. Son dernier recueil de poésie, Sens et Beauté, est paru aux éditions Ad Solem.

samedi 10 novembre 2012

Finir en miettes avec Christian Bobin

Quelques mots émiettées pour que se déguste la parole absente... 
derrière les paravents enfin tombés.

Lettre de Christian Bobin (3 min.)
 

source RSR - 2012

"La vie, c'est avancer droit sur l'autre..."

jeudi 8 novembre 2012

Les fleurs de Bach




Que peuvent nous apporter les fleurs de Bach ? 
Ont-elle des effets sur notre état émotionnel ?


mercredi 7 novembre 2012

Quotidienne pratique : les 5 tibétains


Une recommandation: soyez constant dans votre effort et ne manquez pas plus d'une fois par semaine votre séance d'exercices. Réservez-vous le temps nécessaire pour les pratiquer. Le temps investi en vaut largement la peine.

samedi 3 novembre 2012

Méditation chrétienne : cinq voies pour pratiquer (5)


5 - Méditer en dansant et par le geste

Il s’agit d’une méditation dansée et gestuée. Anne Desmottes, qui anime des danses méditatives à la Maison de Tobie, en région parisienne, nous la présente. 

Comment s’y prend-on ?
« Ces danses se pratiquent en groupe, le plus souvent en se tenant par la main. Chaque participant se cale sur le rythme de la musique, ou du chant, en veillant à être présent à soi-même et aux autres membres. Les gestes sont effectués lentement et de façon répétitive. Les danses s’effectuent sur des airs traditionnels du Moyen-Orient (grec, israélien, roumain, orthodoxe) ou sur des chants de Taizé. La séance débute par un temps d’éveil corporel pour aider à entrer dans l’instant présent et lâcher les tensions musculaires accumulées durant la journée. » 

Pour les chrétiens... 
« En introduction, l’animateur rappelle la parole de Jésus indiquant que toutes les fois que deux ou trois personnes sont réunies en son nom il est présent parmi elles. Durant les danses, les personnes effectuent une ronde autour d’un centre symbolisé par un bouquet de fleurs, une bougie. Le centre symbolise le Christ, présent au plus profond de nous-même. L’attention au pas, au groupe et aux gestes ­permet de se centrer progressivement et de se relier à cette présence. Durant le carême, certaines chorégraphies portent explicitement sur l’un des évènements de la semaine sainte. L’une d’entre elles invite à se rendre au tombeau vide (symbolisé par le cercle au centre de la pièce), constater qu’il est vide, puis repartir sur le chemin pour annoncer la bonne nouvelle du Christ ressuscité. Cette danse est avant tout une méditation. Si les participants commettent de “faux pas”, peu importe, car il s’agit de montrer que Dieu nous accueille dans nos différents niveaux d’évolution. Chaque séance se conclut par un temps de prière silencieuse. » 

• Pour pratiquer. En région parisienne, à la Maison de Tobie, une fois par mois, le mardi soir, ou au monastère d’Étiolles, une fois par mois, le mercredi soir. Renseignements : www.lamaisondetobie.com
À Marseille, avec Cathy Decré, formée par Anne Desmottes, tous les 15 jours, le lundi après-midi, en l’église Saint-Ferréol, danse et prière du cœur. Un autre groupe de danse méditative est en cours de constitution. 
e-mail : cathydecre@neuf.fr



vendredi 2 novembre 2012

Méditation chrétienne : cinq voies pour pratiquer (4)


4 - Méditer en visualisant les scènes des Évangiles

Goûter les récits de la Bible, à la manière de saint Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites. Vanessa Micoulaud, religieuse du Cénacle, qui accompagne des retraites au centre spirituel du Cénacle à Versailles, nous présente cette méthode.

Comment s’y prend-on ? 
« Ce n’est pas une technique pour décortiquer un texte, mais bien pour prier. Nous ne sommes pas non plus dans un exercice pour trouver de belles idées, mais découvrir Dieu, lui parler comme à un ami. Cette méditation introduit à un cœur à cœur avec Jésus, par la contemplation de son humanité, à travers ses rencontres, ses paroles, ses gestes.
Après avoir choisi un espace tranquille pour pouvoir entrer dans une écoute profonde, commencez par vous mettre en présence de Dieu. Donnez-lui de vos nouvelles en vous présentant dans la vérité de ce que vous êtes. Situez-vous comme une personne en face d’une autre personne. 
Voici où j’en suis et ce que je désire. Vous pouvez aussi demander à l’Esprit saint d’orienter votre intelligence, affectivité, mémoire vers le Seigneur. Vous pouvez poursuivre en imaginant le lieu où se déroule l’action décrite dans le texte. Si vous lisez l’annonciation à Marie. Effectuez, par exemple, un zoom en partant de l’étendue de ce monde, puis centrez votre attention sur Israël, la Galilée, un village, une maison, la chambre où se tient Marie. Observez-la. Comment se tient-elle ? Est-elle grande ou petite ? Comment est-elle habillée ? Tenez-vous silencieusement en sa présence. Si vous lisez le baptême de Jésus dans le Jourdain, visualisez la longueur du chemin pour parvenir au fleuve, sa largeur, sa consistance, le paysage autour du fleuve.

Poursuivez en regardant les personnes présentes dans le passage que vous lisez, écoutez leurs propos, observez comment elles agissent pour sentir ce qu’elles vivent. Il ne s’agit pas d’en savoir beaucoup sur eux, mais de goûter le ton d’une voix, être touchés par un geste, écouter un silence.
Au milieu de toutes ces paroles et ces attitudes, laquelle est vivante pour vous ? Laquelle vous touche ? Vous pouvez la répéter à haute voix, en la laissant agir. La vie de Dieu se communique ainsi progressivement. À la fin de ce temps qui peut durer 20, 30 minutes, nommez la parole qui vous a rejoints et remercier Dieu. Si aucune ne vous a touchés, constatez simplement la difficulté à entrer dans un texte et sollicitez son aide pour la prochaine lecture. Vous pouvez aussi vous souvenir ce que vous avez demandé au début et observer ce qui est apparu. Vous pouvez noter en quelques lignes. Il est conseillé de reprendre deux ou trois fois le même récit. »


• Pour pratiquer. Chez les sœurs du Cénacle : www.ndcenacle.org
Ou chez les jésuites : www.jesuites.com


jeudi 1 novembre 2012

Méditation chrétienne : cinq voies pour pratiquer (3)


3 - Méditer en marchant et en contemplant la nature


Une technique qui repose sur la marche silencieuse dans la nature pour contempler la beauté de la Création. Elle est présentée par Martine Perrin, qui conduit des marches méditatives durant les rassemblements des méditants chrétiens.
D’où cela vient ? Dans les Évangiles, Jésus ne cesse de marcher. Le poète Christian Bobin ne l’appelle-t-il pas « l’homme qui marche » dans l’un de ses recueils ? Le christianisme a toujours encouragé les pèlerinages, d’abord jusqu’à Jérusalem, puis vers d’autres sites fréquentés par des saints. De nos jours, la marche connaît un renouveau chez les pèlerins, comme en témoigne l’attrait pour le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et les routes étudiantes vers Chartres. De façon ponctuelle, les méditants chrétiens ont aussi pris l’habitude de proposer une ­marche méditative lors de leur ­rencontre, comme lors de leur rassemblement à la Roche-d’Or, cette année, en février dernier. 


Comment s’y prend-on ? 
« Commencez à marcher lentement et en silence. Portez votre attention sur le contact des pieds sur le sol, puis sur votre respiration. Sentez l’alternance de l’inspir et de l’expir. Le regard ne cherche pas à fixer un point particulier du paysage. Au contraire, il absorbe ce qui vient sans s’attacher à un détail ­particulier. Il s’agit de mettre au repos notre regard, afin de se rendre disponibles à la perception des autres sens : le poids des pas sur le chemin, l’air sur le visage et sur les mains, les sons environnants – les oiseaux, le vent et les arbres qui se balancent à nos côtés. Généralement, nos pensées s’apaisent progressivement, même s’il faut du temps pour qu’elles cessent de s’agiter en nous. Nous voilà à la fois centrés sur notre respiration et ouverts à ce que nous entoure. 
Nous pouvons prendre ensuite plusieurs pauses pour adopter un regard qui alors se focalise sur un détail : une fleur, un arbre, le ciel. Accueillir la beauté de ce qui se présente. Souvent, cet arrêt a pour effet de voir des choses que nous ne voyons pas d’habitude : un bout de laine sur une barrière métallique, un tourbillon de feuilles, un rayon de soleil traversant les bran­chages d’un arbre. Lors de ces arrêts, le regard peut observer successivement plusieurs détails ou rester sur le même. À vous de sentir ce qui est bon. »

En quoi est-ce chrétien ? 
« Cette marche nous aide à être totalement présents. Or, ce n’est que dans l’instant présent que se trouve le royaume de Dieu. Je compare volontiers cet exercice à la ­contemplation d’une icône, où le visage du Christ semble venir à nous. De même, la beauté de la Création s’offre à nous, nous devons simplement nous laisser imprégner. En tant que chrétiens, nous sommes invités à célébrer la beauté de la Création et à rendre grâce pour ce qui nous est donné. Cette promenade silencieuse nous en offre l’occasion. Elle nourrit une vie de foi où il ne faut pas simplement agir, mais recevoir. »

• Pour pratiquer. Des marches méditatives sont organisées lors des rencontres des méditants chrétiens. Plus d’informations sur leur site : http://meditationchretienne.org/site/index.php