mercredi 30 décembre 2020

Pour le dernier jour...

 



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Non-activité...

 


Juste être ensemble sans prononcer un seul mot. Nous asseoir dans le silence détendu du corps, sans faire le moindre effort. Si vous relâcher devient un problème, rien au monde ne pourra vous aider.

Si vous restez assis sans le moindre mouvement du corps juste à observer son comportement quelques minutes vous constaterez que les os, les muscles, les nerfs, les ligaments du corps se raidissent. Nous n’avons jamais appris à nous détendre, à nous relaxer. Alors s’asseoir tranquillement devient un problème. En réalité, c’est la chose la plus facile à faire. Nous devons garder notre corps stable, ma: pas rigide. Si la stabilité implique la rigidité, au bout de quelques minutes à peine, notre corps voudra bouger. Il aura des tensions dans l’abdomen, la colonne vertébrale, et ainsi de suite.


Ainsi, quand une personne veut maintenir son corps tranquille, la première chose quelle remarque est son manque d’éducation.

Il n’y a aucune obligation, aucune contrainte, mais si ça ne vous dérange pas, nous pouvons nous placer nous-mêmes dans un état de non-activité, et non pas d’inactivité. Nous ne connaissons que l’activité et l’inactivité. Or, dans l’inactivité il y a l’épuisement, soit une raison intentionnelle, délibérée d’être inactif. L’inactivité est une activité du mental. Ne pas faire, avec une intention ou un objectif, c’est une autre façon de faire quelque chose.

Mais de manière radicalement différente de l’activité et de l’inactivité, il y a l’état de non-activité. Cela signifie que nous n’allons pas convertir cet état de non-activité en un procédé pour obtenir quelque chose en retour. Si je m’assieds et ferme les yeux pour obtenir une expérience, pour voir une lumière, pour entendre des sons, ce n’est pas la non-activité, c'est l’inactivité avec un objectif.

Nous ne savons pas comment aller de l’avant sans objectif. C'est bien le problème.

Maintenant que nous allons nous asseoir ici, veillons à ne cas convertir cette assise silencieuse en un procédé pour réaliser quelque chose. Si c’est une activité egocentrée, il y aura bien inactivité physique et psychologique, mais fondamentalement ce sera une activité de l’ego.

L’ego dispose d’innombrables ruses, mais si vous demeurez très attentifs et vigilants pour observer ses stratégies, vous constaterez qu’il change de stratégie et arbore une infinie variété de masques et de costumes.

Lorsque vous employez un truc pour obtenir quelque chose en récompense, votre mental est perturbé par le plaisir et la souffrance, par le succès et par l’échec, par l’activité et l’inactivité, par les préférences et les aversions. Tout cela constitue la nourriture de l’ego, son carburant.

Donc, nous n’allons pas nous asseoir en silence pour obtenir quelque chose en échange. Essayons simplement pour le plaisir de la chose, si nous pouvons demeurer, ne serait-ce que quelques minutes par jour, dans un état dépourvu de tout objectif. Si cela peut être fait, alors notre système nerveux, qui subit la torture de conditions économiques et politiques instables et horribles, aura une chance d’être imbibé de silence, dans un état de relaxation totale.

Laissons notre système nerveux, torturé jour et nuit, se relaxer, se relâcher.


De même que quand vous plongez dans l’eau d’une piscine ou d’une rivière, vous en sortez revigorés, quand vous plongez dans la relaxation de la non-action, votre système nerveux en ressort revigoré. Et si vous vous sentez somnolent dans cet état de non-action, ne vous en blâmez pas. Cela signifie que ça fait des jours ou des semaines que vous n’avez pas eu un sommeil profond, alors vous vous sentez somnolent dans la non-action. La meilleure chose à faire est de s’allonger un moment.

Il ne sert à rien de contraindre le mental au silence lorsque le corps épuisé ou le système nerveux maltraité demandent du repos. Ils ont soif de ce repos. Le mieux est de s’allonger et de s’étirer un moment. Même si vous ne vous asseyez que quelques minutes, ces quelques minutes auront la qualité d’intensité d’une demi-heure de non-action molle et léthargique C’est la qualité qui importe, c’est l’intensité de la présence attentive qui importe, pas le nombre de minutes ou d’heures.

Vimala Thakar - L'essence de la plénitude - Accarias L'Originel

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