samedi 19 avril 2014

Vivre Pâques tous les jours avec Marie Cénec




1. Consentez à ce qui est

Dans la sainte Cène comme dans Pâques, la lumière et l’ombre cohabitent. Il n’y a pas de Résurrection sans vendredi saint et vice versa. Il s’agit donc de réconcilier les opposés en acceptant qu’au sein d’une même journée il y ait de la joie, mais aussi peut-être de la tristesse et des difficultés. Tentez de sortir de ce fantasme d’un quotidien qui serait parfait. Cela  n’existe pas. Faites avec ce qui est et tentez d’accepter ce qui advient. Pâques est une traversée, tout comme notre vie. Pâques, c’est aussi ouvrir son regard sur d’autres réalités, invisibles. Faites confiance à vos forces de relèvement, parfois insoupçonnées. Au-delà de la mort et de nos morts symboliques subsiste la vie.

2. Participez à votre relèvement

Choisissez de célébrer la vie dans votre journée, dans les petites choses du ­quotidien. Cela peut se traduire par un sourire que l’on va adresser à quelqu’un, par la contemplation d’un bouquet de fleurs, par le rangement de son logement… Le respect et l’amour de la vie transparaissent dans tout ce que l’on fait autour de nous et dans le soin que l’on se porte. Ressusciter, c’est se mettre debout, chaque matin, dans la conscience de notre verticalité, qui est tant spirituelle que corporelle : en prenant soin de mon corps (en faisant du sport, des exercices de respiration…), j’honore la vie qui est en moi.

3. Reconnaissez les symboles de Pâques

Le cierge pascal représente l’aube, cette lumière se rallumant chaque matin sur nos vies. Lorsque certaines nuits sont difficiles, n’oubliez pas qu’elles sont toujours suivies d’un matin, éclairé par une lumière nouvelle. Vivre, c’est brûler. Les bougies sont un symbole fort de Pâques : en faisant craquer une allumette, je redonne vie à la bougie et à ma propre existence.
Marie Cénec

Samedi saint : S'ouvrir en profondeur

Ce que vit Jésus

Jésus-Christ a traversé le mal jusqu'au bout, jusque dans sa chair. Au mal, il a répondu par le bien, à la haine par l'amour des ennemis, à la rancune par le pardon, à la trahison par la fidélité au Père. Avec Jésus qui meurt en totale liberté intérieure, la Lumière luit dans les ténèbres, et l'œuvre de Dieu s'accomplit au cœur même de l'épaisseur de notre humanité, de notre chair, de l'ensemble de notre action.
Le samedi saint est le jour de la « descente aux enfers ». Des icônes représentent le Christ tirant Adam et Ève avec force et peine, du séjour des morts. En effet, nous opposons souvent beaucoup de résistance au retour à la vie.

Ce que j'en fais

Sur le plan personnel, les enfers, ce sont ces lieux intérieurs dont Dieu est absent, ces parts de nous-mêmes qui se sont construites à l'abri de sa Lumière. « Je frappe à la porte... si quelqu'un ouvre ... j'entrerai » (Apocalypse 3, 20), nous dit le Christ. Il nous appartient de lui ouvrir toutes grandes les portes de notre être pour qu'Il vienne illuminer et sauver ces parts d'ombre.
C'est l'entièreté de notre humanité : cœur profond, psychisme (sentiments, émotions, souffrance, violence cachée, haine, ressentiment, honte, fantasmes, relations), corps, qui doit lui être ouvert. Le risque est de ne lui ouvrir que trop superficiellement notre être. Pour l'éviter, il importe d'avoir décelé notre zone en souffrance et de la nommer. Mettre des mots est essentiel, cela impulse une dynamique. Êtes-vous capables de nommer ce que vous ouvrez au Christ ? Auriez-vous peur de retrouver la vie ? Pourquoi ?
Simone Pacot