samedi 27 octobre 2012

Trois épices au secours de votre digestion


Si les épices parfument nos plats de divine façon, elles sont également des alliées santé aux bienfaits avérés. En cas de digestion difficile, pensez à les boire en tisane ou à les associer à vos recettes…

Le curcuma anti-inflammatoire

Cette épice provenant d’un rhizome séché d’une plante exotique très répandue en Inde (mais aussi en Asie et en Afrique) porte souvent le joli nom de « safran des Indes ». De couleur jaune-orangé, la poudre de curcuma au goût amer est le principal ingrédient du curry qui colore les plats de la cuisine indienne.
Ses atouts. Si l’action antioxydante de l’un de ses composants, la curcumine, est observée de près comme possible agent préventif de certains cancers (il inhiberait la croissance de lymphomes et tumeurs cancéreuses), les vertus anti-inflammatoires du curcuma dans le traitement des troubles digestifs et hépatiques ont, quant à elles, été confirmées par des études scientifiques. En clair, il lutte contre les douleurs et brûlures gastriques (son action anti-inflammatoire réduirait même les douleurs rhumatismales) et stimule le foie et la sécrétion de la bile, favorisant la digestion.
Je le cuisine comment ? Associé à un peu de poivre noir et d’huile d’olive, pour optimiser son assimilation par la muqueuse intestinale. 

Gambas curcuma-sésame
Pour 4 personnes 
Décortiquez 28 gambas et faites-les revenir 2 minutes dans 2 cuillerées à soupe d’huile d’olive. Ajoutez une cuillerée à soupe rase de curcuma en poudre, 1 cuillerée à soupe de graines de sésame, salez et poivrez. Mélangez bien, prolongez la cuisson 1 minute. Servez chaud sur un émincé de fenouil et de branches de céleri assaisonné d’huile d’olive et de jus de citron.


Le carvi contre les ballonnements

Il s’agit de la graine d’une plante ombellifère que l’on rencontre en France sur les chemins jusqu’à 2000 m d’altitude, ce qui lui vaut le surnom de « cumin des montagnes ». Les cuisiniers apprécient depuis longtemps sa saveur piquante et anisée et l’utilisent dans la choucroute, le goulasch et même les gâteaux.
Ses atouts. Outre le fait qu’il atténue efficacement la mauvaise haleine, le carvi réduit les spasmes en favorisant la sécrétion des sucs digestifs, mais également les flatulences, les ballonnements… Vous pouvez alors le consommer en tisane en versant 20 cl d’eau bouillante sur 1 cuillerée à café de graines. Laissez infuser 10 minutes et buvez après le déjeuner et le dîner.
Je le cuisine comment ? En graines, un peu à la manière du cumin, mélangé à la pâte à pain ou associé à une recette au fromage (quiche, cake salé, gratin…). 


Parmentier au carvi 
Pour 4 à 6 personnes
Faites cuire 8 pommes de terre, puis moulinez-les en purée avec un demi-verre de lait. Salez. Dans 1 cuillerée à soupe d’huile d’olive, faites dorer 1 oignon émincé et 500 g de viande hachée. Râpez 1 carotte et incorporez-la à la viande. Ajoutez un demi-verre d’eau et laissez mijoter 15 minutes. Salez, poivrez, ajoutez 1 cuillerée à café de carvi. Versez la viande dans un plat à gratin, recouvrez de purée, de gruyère râpé et faites gratiner 10 minutes à four très chaud.


La badiane contre les maux d’estomac

C’est elle qui est à l’origine du goût du célèbre « pastaga » (ou  ­pastis). Également appelée anis étoilé, cette épice n’est autre que le fruit d’un arbuste d’Extrême-Orient.
Ses atouts. Ses propriétés carminatives donnent de très bons résultats en cas d’aérophagie et de coliques. Ces maux de ventre disparaissent avec une tisane de badiane prise en fin de repas. Portez à ébullition 20 cl d’eau, puis versez-la sur 8 étoiles de badiane concassées. Laissez infusez 10 minutes.
Je la cuisine comment ? En étoiles (une ou deux par préparation) dans la compote, les flans, la crème anglaise, le riz à l’indienne… Et finement moulue dans le pain d’épices, les gâteaux au chocolat.
 


Petites mousses poire-badiane 
Pour 6 personnes 
Versez 20 cl de lait concentré non sucré dans un saladier et placez-le 30 minutes au réfrigérateur. Dans un grand bol, mixez 300 g de poires au sirop avec 60 g de sucre semoule et une demi-cuillerée à café de poudre de badiane (anis étoilé). Après réfrigération, montez le lait concentré en mousse à l’aide d’un batteur électrique en ajoutant peu à peu le jus d’un demi-citron. Incorporez cette mousse au coulis de poire. Versez-la dans des coupes. Réservez 1 heure au frigo avant de servir.

Épices mode d’emploi

• Je les choisis de préférence bio, de couleur éclatante, dans des flacons hermétiquement scellés (pour préserver les arômes) et avec une date limite de consommation éloignée d’un an au minimum. Pour une saveur puissante, je les achète entières et les mouline au dernier moment.

• Je les conserve dans un endroit sec, sombre et frais. Attention, ne saupoudrez jamais vos épices depuis leur contenant directement au-dessus d’un plat dégageant de la vapeur : l’humidité est leur pire ennemie.

• J’apprends à les cuisiner et à les utiliser pour dompter les maux du quotidien, en lisant Mes petites recettes magiques aux superépices, de Carole Garnier (Leduc.S), ou Géniales Épices, de Nathalie Helal (Alysse).

La Vie 18/10/2012