vendredi 30 mars 2018

Le visage du stress...

Je ne sais pas si vous avez déjà vu les choses ainsi, mais chaque fois qu’on cultive du stress, c’est comme si on affirmait : «le résultat que je souhaite obtenir est plus important que ma paix d’esprit». Oui, pendant cette seconde où l’on accepte d’être tendu – cette seconde, qui est en fait notre vie, je nous le rappelle –, on établit qu’on est moins important que l’objet de notre anxiété, que notre bien-être a moins de valeur que ce dernier. Oh, on se raconte parfois toutes sortes d’histoires, ou on tente de se convaincre que notre état est justifié, mais ça revient toujours essentiellement à cela, en réalité.

N’est-ce pas bouleversant, quand on prend le temps d’y penser? 



 
C’est une perspective à laquelle je me ramène souvent, quand je commence à me contracter. Car je ne sais pas si c’est également votre expérience, mais on dirait qu’il suffit parfois de prendre conscience du mal qu’on se fait pour arrêter. Oui, plus on voit le vrai visage de notre stress, moins on est prêt à l’accepter. Plus on voit la raideur sous-jacente à nos choix d’actions ou de pensées, plus on réveille la partie de nous qui refuse d’être écrasée.

Votre mantra du jour (si, bien sûr, vous l’acceptez) : «je suis plus important que le résultat». 

Marie Pier Charron
Matin Magique 
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Vendredi Saint : « Tiens, tant que t’es debout… »


« Tiens, tant que t’es debout… » Cette phrase, on l’a tous entendue. En couple, en famille, entre amis. C’est le coup classique quand tu es à table et que quelqu’un d’autre s’est levé. S’il y a un service à rendre, évidemment, ça va tomber sur lui. Dans ce genre de situation, je l’avoue, j’aime autant être assis. Pas Jésus. Au cours de son dernier repas, il se lève ; il enfile un tablier et passe parmi ses disciples. Eux sont étendus, selon la coutume orientale de l’époque. « Seigneur, tant que t’es debout… » 

Mais Jésus ne subit rien du tout. Debout, il l’est de son plein gré, pour se donner et pour servir. Pourquoi agit-il ainsi ? Afin de nous apprendre, sans doute, que Dieu n’a pas besoin d’être servi. Il n’a pas besoin, non plus, qu’on lui donne à manger. Spontanément, les hommes imaginent des dieux « ogres », avides d’adoration et de sacrifices. Par ces gestes, au contraire, Jésus révèle un Dieu qui s’offre en nourriture et fait lui-même le service. Il l’avait déjà annoncé en racontant l’histoire des serviteurs vigilants : dans son Royaume, c’est Dieu qui sert ses amis. Cette parabole, ce soir-là, Jésus la réalise. Depuis lors, elle s’accomplit en chacune de nos eucharisties.
Suivre le Christ a quelque chose de déroutant. Parfois, néanmoins, c’est jubilatoire. Dans ma vie de prêtre, il m’arrive de ressentir cela. L’allégresse de servir ! C’est peut-être même l’une des plus grandes joies de ceux que Dieu a relevés. Alors, tant que t’es debout…


Frère Sylvain Detoc,
Couvent du Saint-Nom-de-Jésus à Lyon

Heureux les serviteurs vigilants… Le Seigneur se ceindra, les fera mettre à table et, passant de l’un à l’autre, il les servira.

Évangile selon saint Luc, chapitre 12, verset 37
 
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