samedi 30 novembre 2013

La sagesse et le calme par Jacques Castermane



La sagesse ? Ce n’est pas un idéal ; c’est une manière d’être. Elle se reconnaît à ces qualités d’être qui manquent cruellement à l’homme contemporain : la paix intérieure, la liberté intérieure, la simple joie d’être. Le calme ? Ce n’est pas le contraire de l’agitation, c’est l’absence d’agitation.

Le zen avoue un but : la paix intérieure (C’est, depuis les Grecs, le but de la philosophie). Le zen, à cette fin, propose un exercice : la pratique méditative sans objet (Zazen). Hui-Neng, maître T’Chan (6ème Siècle), précise le but de la pratique méditative sans objet : « Le calme et la sagesse sont les fondements de ma méthode. Avant tout, ne tombez pas dans l'erreur de croire que ce sont deux choses différentes. C'est une seule et même substance, et non deux. Le calme est la substance de la sagesse, et la sagesse est le fondement du calme. Chaque fois que fonctionne la sagesse, le calme est en elle. Chaque fois que le calme fonctionne, en lui est la sagesse ».

Mais aujourd’hui, vingt siècles plus tard et après trois cent ans de conditionnement à une pensée objective, avons-nous des preuves scientifiques qui garantissent les effets de la pratique méditative ?
Utilisant l’électroencéphalographie, une équipe de chercheurs du Wisconsin a détecté une très forte augmentation des ondes à haute fréquence gamma dans le cerveau de moines zen qui méditent régulièrement (Quel dommage pour Hui-Neng, Dogen ou Hakuin d’avoir vécu à une époque où il n’était pas encore possible d’être électroencéphalographié ou IRMisé !).


La sagesse, le calme, n’ont pas besoin de preuves ; la sagesse, le calme, ont besoin de témoins. « Si tu désires savoir si un homme est un sage, il suffit de poser la question à son épouse ... ! » me disait Arnaud Desjardins. C’est par sa manière d’être, sa façon d’être là, que l’être humain témoigne s’il est agité, stressé, méfiant, inquiet ou s’il vit dans cette qualité d’être appelée la paix intérieure. Le calme, la sérénité, la paix de l’âme sont des qualités d’être qui n’ont pas besoin de la pensée, pas besoin du raisonnement, pas besoin de l’analyse biochimique ou de l’imagerie médicale.
Les progrès, dans tous les domaines de la science, m’intéressent. Et, à l’occasion de divers problèmes de santé, j’ai bénéficié de cet élargissement du savoir mis en application par la médecine expérimentale.
Mais il serait sage de na pas amalgamer savoir et sagesse.
A la question que lui pose Dürckheim « Quelle est pour vous la différence entre le savoir et la sagesse ? », Daisetz Teitero Suzuki répond : « Le savoir regarde au dehors ; la sagesse regarde en dedans ». Puis il ajoute « Mais, si vous regardez dedans comme vous regardez dehors, vous faites du dedans... un dehors » !
Sagesse ? Savoir ? Sans doute avons-nous besoin des deux ! Comme nous avons besoin de l’inspire et de l’expire ; mais si vous mélangez les deux, vous risquez de vous étouffer.

Jacques Castermane

mercredi 27 novembre 2013

Trois conseils d'un moine bénédictin pour cultiver son énergie spirituelle

Benoît Billot est bénédictin, moine dans la ville au prieuré d’Étiolles, dans l’Essonne. Adepte du zazen, il a fondé en 1989 la Maison de Tobie.

Le premier point, et le plus important, est de dire OUI à la vie.

Pour certains, ce oui est tout à fait naturel, comme s’il était inscrit dans leur ADN psycho-spirituel. Pour d’autres, il est beaucoup plus difficile ; ces personnes sont donc appelées à regarder positivement les petits événements quotidiens : le temps qu’il fait, la personne rencontrée, le travail demandé, l’état de santé…etc. Travail de tous les instants qui, à la longue, change le regard sur l’existence et ouvre la personne à une large acceptation de l’énergie de vie.

Le second est de prêter attention à l’énergie vitale.

Elle se fait sentir à tous les niveaux de la vie humaine. Physique : je respire, je mange, je digère, je marche… Relationnel : mes contacts avec les personnes que j’aime, ma famille, mes insertions sociales ou professionnelles... Culturel : j’aime me cultiver, étudier, comprendre… Spirituel : je me soucie de mon intériorité, je me tourne vers l’Infini… Regardons tous ces domaines et apprécions le désir qui les vivifie, l’étonnante santé qui nous permet de tenir notre place dans la vie. Quelle chance de ne pas être des légumes ! (Je n’oublie pas cependant que les légumes eux même sont traversés par l’énergie de croissance et de maturité !).

Le troisième est de se tourner vers la Source de cette énergie.

Dans sa réalité la plus profonde, elle n’est pas une fabrication automatique de notre biologie, elle n’est pas non plus un du. Je peux découvrir qu’elle est un don qui vient de l’Au-delà. Chacun se fait une idée sur le « donateur » : est-ce le Taô ? La grande Vie ? Brahman ? La tradition judéo-chrétienne y reconnait l’œuvre de l’Être Divin, qui insuffle sa force à ses créatures, après les avoir lancées dans l’existence (Voir Genèse 2, 7). Quel que soit le visage que l’on donne à cette divine origine, il est important de garder la conscience que l’énergie qui anime notre vie nous est donnée, et qu’il faut savoir remercier. La prière d’action de grâce permet à l’Homme de cultiver ce don et de l’utiliser de façon juste.

Benoît Billot 
source : La Vie

mardi 26 novembre 2013

Laisser "vivre" l'énergie vitale... avec Claudine Badey-Rodriguez


L'énergie, c'est ce qui me permet de me sentir exister, de sentir mon envie de vivre. Et ça ne dépend pas de l'âge. Même fatiguée, si j'ai un projet de vie et des intérêts, si je suis en lien avec les autres, c'est source de vitalité. Sans ouverture relationnelle, on perd son énergie. L'isolement peut faire perdre le goût de la vie. La première question à se poser : Qu'est ce qui me porte et comment je me sens reliée ?

Mobiliser son énergie vitale, c'est se demander : Quel sens je veux donner à ma vie ? Qu'est ce qui, pour moi aujourd'hui, est essentiel ? Quand on avance dans son existence, il ne s'agit plus de chercher à faire mais à "être". La question ne se pose donc pas en terme d'activités mais de valeur de sens. Et cela suppose d'être clair avec ses valeurs. Définir ses priorités et ses vraies envies...

Il peut être important de se poser pour faire un petit bilan. Soit seul, guidé par des lectures, ou avec d'autres lors de journées de réflexion pour regarder ses réussites et mesurer ses ressources. Observer aussi la façon dont on a traversé les difficultés et dont on s'en est sorti. Faire un bilan de vie pour ne pas passer à côté de ce qui est essentiel pour soi et se confronter à ses réalisations pour mieux dégager un projet de vie.

Claudine Badey-Rodriguez 
(source : La Vie)

lundi 25 novembre 2013

Une rencontre avec Abd Al Malik


Samedi soir, je suis allé écouter Abd Al Malik. Un concert qui m'a paru très court car j'ai été transporté par les mots et la musique. 

" Il n'y a pas d'amour de vivre sans désespoir de vivre." 
Albert Camus

Ci-joint une chanson de l'album "l'art et la révolte",
et la lettre d'Abd Al Malik adressée à Camus (désolé pour le son mais l'enregistrement a été effectué avec un portable)



La nuit à Naïma



Il est des lieux où le où s’est éteint ou le comment de l’action ne signifie plus rien
Il est des lieux où il n’y a rien aux alentours ou en pleine nuit le soleil éclaire comme en plein jour
Il est des lieux où les directions s’éteignent ou les cieux ne reflètent plus aucun par terre
Il est des lieux où l’égo et l’endroit de la tourmente et le cœur celui de la félicité que l’on contemple
Il est des lieux où l’on ne voyage que de nuit où la louange est une station ou l’on s’évanouit
J’ai entendu parler de Naima, j’ai rêvé de Naima, j’ai cru te voir Naima, je suis allé à Naima par une piste qui descendait au ciel

Il est des lieux où l’on ne revient pas même si l’on s’en va, qu’on ne quitte pas

Il est des lieux où le temps ne peut imposer sa raison, ou le sommeil est l’allusif de la mort et de la résurrection
Il est des lieux où la présence te change ou chaque mot prononcé est étrange
Il est des lieux où les cœurs chantent à tue-tête, ou le poème n’est plus le privilège de l’esthète
Il est des lieux où l’on vit éternellement ou alors on y meurt à chaque instant
J’ai entendu parler de Naima, j’ai rêvé de Naima, j’ai cru te voir Naima, je suis allé à Naima par une piste qui descendait au ciel

Il est des lieux où les voix sont des silences, où des voiles de lumières nous tiennent à distance

Il est des lieux où les astres se ramassent à même le sol où les animaux pleurent avec les hommes
Il est des lieux où le langage est solaire puisque la demeure est polaire
Il est des lieux où les tables sont toujours déployées en ton honneur
Il est des lieux où la générosité toujours exulte de bonheur
J’ai entendu parler de Naima, j’ai rêvé de Naima, j’ai cru te voir Naima, je suis allé à Naima, par une piste qui descendait au ciel

Il est des lieux où le où s’est éteint ou le comment de l’action ne signifie plus rien

Il est des lieux où il n’y a rien aux alentours ou en pleine nuit le soleil éclaire comme en plein jour
Il est des lieux où les directions s’éteignent ou les cieux ne reflètent plus aucun par terre
Il est des lieux où l’égo et l’endroit de la tourmente et le cœur celui de la félicité que l’on contemple
Il est des lieux où l’on ne voyage que de nuit où la louange est une station ou l’on s’évanouit
J’ai entendu parler de Naima, j’ai rêvé de Naima, j’ai cru te voir Naima, je suis allé à Naima par une piste qui descendait du ciel


Lettre à Albert Camus

dimanche 24 novembre 2013

samedi 23 novembre 2013

Alexandre Jollien, l'écrivain

"La faiblesse, c'est le lieu de la souffrance si on la refuse."
"Le succès ne guérit absolument pas les blessures..."



vendredi 22 novembre 2013

Méditation avec Alexandre Jollien


"Laisser ce qui vient venir sans s'accrocher, sans rejeter..."




...J’ai découvert, grâce aux exercices de méditation, l’apaisement que je recherchais. Et pourtant c’était loin d’être gagné au début [rires] ! 
J’ai rencontré le zen grâce à ma femme qui le pratique depuis quelques années. Un stage était organisé dans mon quartier. J’y allais vraiment en traînant des pieds. Ce fut une révélation. Il m’a suffit de rester une demi-heure sans rien faire devant un mur, et j’étais totalement démuni et apaisé. 

Comme je suis assez opiniâtre, je persévère. Mais de même qu’avec la philosophie, ma rencontre du zen est le fruit d’un hasard. Grâce au zen, grâce au Philosophe nu, je suis parvenu à m’ouvrir davantage à la rencontre. Mais c’est loin d’être le bout du chemin ! À la fin de chaque livre, je pense que c’est fini. 
Là, je souhaite persévérer dans la recherche de la joie et l’approfondissement de l’intériorité. En me rapprochant de ma foi religieuse.
(source : egora.fr)


jeudi 21 novembre 2013

L'enfance avec Alexandre Jollien

"La foi de mon enfance m’a légué un lourd héritage, en tout cas un grand sentiment de culpabilité. J’ai longtemps cru que l’amour de Dieu se méritait. Je ne me suis vraiment libéré de ce poids que lorsque j’ai compris qu’il s’agissait, en fait, d’un amour inconditionnel."


mercredi 20 novembre 2013

Réalité avec Arnaud Desjardins


Swâmiji (Swami Prajnanpad) lui-même incarnait plus que tout autre la liberté radicale, absolue, presque inhumaine, par rapport à tous les désirs et à toutes les peurs, l'absolu du détachement. La voie qu'il propose s'adresse à des êtres qui ont une intense soif de liberté intérieure et d'établissement dans le calme non affecté de leur réalité profonde mais qui sont bien obligés de constater que, pour l'instant, certains obstacles sont là. 
Il s'agit donc d'une méthode réaliste qui ne nie pas les difficultés car la négation ne les fait pas disparaître, et qui en tient compte pour les dépasser. 

 "La réalité suprême, c'est le Soi. Si vous découvrez « votre propre Soi », l'ego disparaît et, selon une autre terminologie, le « je » disparaît aussi. 

Si vous vous confondez ou vous identifiez avec le corps physique, qui est l'auteur des actions, qui a un larynx pour parler ou a été au contraire opéré d'un cancer de la gorge, le corps physique qui peut se sauver en courant parce qu'il a peur ou demeure paralysé sur place, si vous vous identifiez même avec l'intelligence qui peut prendre une décision délibérée, vous n'échapperez jamais à la condition limitée, vous n'accéderez pas à la réalité métaphysique. 

Cette dimension que je décris comme verticale dans l'espace correspond à une dimension verticale à l'intérieur de vous, une dimension nouvelle de la conscience d'être ou de la conscience de soi."




"En fait, notre stratégie de libération doit se déployer dans trois domaines : un domaine concernant en effet les émotions, les affects; un domaine concernant la manière dont nous pensons ou dont nous voyons les différents visages de la réalité – y compris nous-mêmes et tout ce que nous pouvons observer en nous-mêmes – et, troisième aspect de cette stratégie d'ensemble, l'activité. 

Le domaine de l'action peut être une stratégie à court terme s'il s'agit de décisions ponctuelles à prendre, ou à plus longue échéance s'il s'agit d'envisager le déroulement de notre existence, dans la mesure où il nous semble que nous avons certaines possibilités d'intervenir sur nos destins."

La Voie et ses pièges
Arnaud Desjardins


Portraits de Jacques Lajeunesse

mardi 19 novembre 2013

Contre vents et années par Denise Desjardins


Parution le 18/11/13. 

«Ce sera mon dernier livre», affirme Denise Desjardins, aussi déterminée à quatre-vingt-dix ans qu'elle l'était à vingt et un ans, lorsqu'elle a quitté l'Algérie pour venir vivre à Paris. Déroulant en vers libres le fil de sa vie, elle se dévoile ici sans fard ni tabou. 

Elle évoque son parcours de vie, son enfance parfois difficile, ses débuts de peintre, son union avec Arnaud Desjardins. 
Retraçant ses voyages en Orient, tous motivés par une recherche spirituelle, elle relate ses rencontres avec maîtres et sages hindous, tibétains ou encore afghans, son éblouissement devant Mâ Anandamayi, le travail exigeant avec Swâmi Prajnânpad dont elle a suivi l'enseignement. 

Depuis 1974, elle tente, à sa mesure, de transmettre ce qu'elle a reçu en abondance.

Voici également le témoignage d'une rencontre lors de son dernier passage à Paris

« Si vous voulez quelque chose, peu importe combien de temps, combien de vies, vous mettrez à l'accomplir. L'important est d'essayer, d'essayer encore, jusqu'à ce que vous atteigniez votre but. » 
Denise Desjardins

lundi 18 novembre 2013

En quête de sens...

Ce film est l'histoire de deux amis d’enfance qui ont décidé de tout quitter pour aller questionner la marche du monde. Leur voyage initiatique sur plusieurs continents est une invitation à reconsidérer notre rapport à la nature, au bonheur et au sens de la vie...

Avec Dr. Vandana Shiva, Satish Kumar, Pierre Rabhi, Trinh Xuan Thuan, Arnaud Desjardins, Frédéric Lenoir...




Voici comment l'un des 2 réalisateurs en est venu à faire ce film :

Au cœur des couleurs...


"Un vitrail représente la cloison transparente entre mon coeur et le coeur du monde". 
Marc Chagall

dimanche 17 novembre 2013

La belle histoire d'Eckhart Tolle


Cela fait toujours du bien d'écouter Eckhart Tolle et cela faisait un paquet d'instants présents qu'il n'était plus apparu dans ce blog. 


"Je ne suis ni mes pensées, ni mes émotions, ni mes perceptions sensorielles, ni mes expériences. Je ne suis pas le contenu de ma vie. Je suis la Vie. Je suis l'espace dans lequel tout se produit. Je suis la conscience. Je suis le Présent. Je Suis." 
Eckhart Tolle

samedi 16 novembre 2013

Il était une forêt... avec Francis Hallé

Je ne peux que vous conseiller d'aller voir ce film :



Sensibiliser contre la déforestation

"Il était une forêt" vous invite à prendre un bol d'air frais, à 70 mètres de haut. Le réalisateur Luc Jacquet n'a reculé devant aucun obstacle pour offrir au public des images de mère nature. Le réalisateur n'en est pas à son coup d'essai sur la thématique du documentaire, à l'image de "La marche de l'empereur" et "L'enfant et le renard". Cette-fois, Luc Jacquet a choisi de s'intéresser aux poumons du monde: les forêts tropicales primaires.

Pour mener à bien son projet, il a travaillé avec un spécialiste en la matière, Francis Hallé, botaniste de métier, qui a consacré sa vie à la forêt. Au commentaire, le botaniste sensibilise le spectateur aux menaces qui pèsent sur la forêt, comme la déforestation. Par le biais d'images exceptionnelles qui pénètrent ce milieu sauvage, le message essentiel revient sans cesse comme un écho, pour rappeler que les forêts tropicales primaires sont l'un des enjeux écologiqies, garants de la vie sur Terre.

Prouesses techniques

La réalisation du film de Luc Jaquet a été parsemé d'embûches. Entre les conditions de tournage difficiles, alternant entre la pluie et les abeilles qui viennent piquer au vif l'équipe de tournage, le réalisateur a dû faire face à une contrainte majeure. Comment filmer des arbres de 70 mètres de haut avec une vue panoramique ? C'est ainsi qu'est né l'arbre à cam, comprenez une caméra montée sur une corde à bras d'hommes, afin de pouvoir filmer les hauteurs des cimes de la forêt.
Un tournage qui aura duré 82 jours pour au final, des images, en terre inconnue, à couper le souffle.


vendredi 15 novembre 2013

Etre passerelle avec Christiane Singer

Deux rencontres récentes me font rêver. 

J’assiste, lors d’un colloque, à la démonstration que nous fait une vieille hindoue de quelques mudras, ces gestes hiératiques aux figures fixées depuis des millénaires et que dessinent les mains seules. La contorsion des doigts et leur pression sur les phalanges exercent, nous explique-t-elle, un effet bénéfique sur tel ou tel organe ou sur les facultés de concentration. Mes yeux la boivent. Sa grâce habitée, sa peau transparente nervurée de veines, la torsade de ses cheveux blancs qui se défait peu à peu dans le dos puis croule tout à fait sans qu’elle y prenne garde, l’enjouement de son regard, tout me comble. 


Plus tard, quand je la croise dans l’escalier, ma candeur m’arrache un balbutiement : «You are the most beautiful woman I ever saw! » 


A peine un étonnement l’effleure-t-il, que déjà elle éclate de rire et me saisit le bras. Les secousses de son fou rire ne tardent pas à me gagner, et nous nous tenons là, bloquant le passage, rivées l’une à l’autre par une hilarité qui ne veut plus finir. 


Quelque temps après, au hasard d’une fête, je me trouve en présence d’une vieille femme dont les yeux d’eau claire me retiennent. Pris dans le paysage quasi minéral de ce visage superbement ridé, ils m’apparaissent comme fontaines secrètes au creux de rochers. Je m’attarde auprès d’elle et, tout en l’écoutant parler de ses débuts de chanteuse à Budapest, de ses succès, puis, l'Anschluss venu, de son exil, je lis tout ce qu’elle me dit aux sinuosités compliquées et subtiles de sa peau. Elle surprend mon regard, ce qu’elle croit alors ma pensée, et s’interrompt : « Vous savez, moi aussi, j’ai été belle. » Je rétorque, surprise : « Mais vous êtes belle. » Alors, brusquement cachant son visage entre ses mains, elle pleure. 


Entre ces deux mondes, ce rire et ces larmes, l’envie m’a prise de tendre une passerelle.


Extrait de : Les Ages de la vie 
Christiane Singer

jeudi 14 novembre 2013

Terrestre secret


- entre le beau et le laid, la voie du juste milieu...
- ne jamais appuyer sur le champignon...

mercredi 13 novembre 2013

Chapeau à Christiane Singer

"Vous aviez autrefois, enfant, ce pouvoir de retenir votre vie et votre souffle, de vous perdre de mémoire dans la contemplation d'un scarabée ou d'un pétale ; mais, déjà, vous aviez oublié qu'on pût être un regard et rien d'autre - si heureusement mort à soi-même."
Vie et mort du beau Frou

...- Deux réalités scindent le monde, deux réalités qui ne se rencontrent pas. L’une se laisse gouverner par les humains, l’autre pas. Dans l'une, nous menons le bal. Dans l’autre, nous sommes menés. Dans l’une, nos jambes nous portent. Dans l’autre, nous tombons comme pierres. Deux réalités se partagent la vie. Une que nous pouvons palper, l’autre qui nous palpe. Une que nous pouvons manger et boire, l’autre qui nous mange et nous boit. Deux royaumes se partagent le monde. Mais des hommes sont venus qui veulent l’ordre.
La Guerre des filles

Christiane Singer

mardi 12 novembre 2013

Infantilisme selon Arnaud Desjardins


Si vous comprenez, sans le sentir comme une insulte de ma part, que vous êtes plus ou moins infantiles, le chemin va devenir très clair pour vous. Pour moi, ceci a été l’aspect le plus efficace de l’enseignement de Swâmi Prajnânpad.

Je le dis dans Les Chemins de la sagesse : à quarante ans, quarante-deux ans même, j’ai compris que je n’étais qu’un enfant. Je ne dis pas un adulte qui se conduit comme un enfant mais qu’un enfant régnait dans mon cœur, un enfant de deux ans par rapport à sa mère et de six ou huit ans par rapport à son père.

Et cela devenait d’autant plus saisissant pour moi qu’après m’être senti faible et perdu pendant longtemps, c’était une époque où, au contraire, les conditions de mon affirmation dans la vie changeaient et j’avais de quoi me prendre pour un adulte dans à peu près tous les champs d’activité auxquels je m’intéressais.

ARNAUD DESJARDINS
 « Tu es cela » À la recherche du soi IV

dimanche 10 novembre 2013

Toucher les étoiles avec François Brousse


« Dans son essence, le tout est inconnaissable. » Nous avons vu qu’il était éternel, infini et parfait, et on ne comprend pas que l’on peut connaître cela ; on peut le connaître sans doute en dehors de toute connaissance. Tout est contraire, et par conséquent, tout a son contraire, et par suite, ce qui est contraire peut être connu aussi bien que ce qui ne l’est pas. C’est assez mystérieux, mais il suffit d’un éclair, d’un coup d’âme ou d’un coup de génie, pour le comprendre. Cela nous arrive à tous ; à un moment donné, nous pouvons avoir une illumination, une illumination qui est le reflet de l’illumination permanente et parfaite. 

Il est des moments d'extase où l'on oublie la terre et le temps. On se trouve transporté dans une sorte de présent éternel, on n'a qu'à étendre le bras pour toucher les étoiles.
 

 François Brousse

samedi 9 novembre 2013

Une rencontre avec Daniel Morin qui ne laissera personne indifférent...


Ce qui est commun à tous les êtres humains, c'est l'envie de connaître un sentiment de plénitude qui dure face aux manques vécus dans la vie courante.
Or ce sentiment de plénitude, de non-manque, n'apparaît que par la dissolution de la croyance à ce qui est appelé ici "l'entité séparée". Nous vivons en effet une histoire fictive que nous ne remettons jamais en doute et qui consiste à croire à un personnage réel autonome (le moi séparé), qui pense pouvoir gérer sa vie d’une façon autonome.
Cette illusion première acquise comme vraie est à l'origine de nos illusions et de nos insatisfactions. Pour Daniel Morin, l'unique racine de toutes les croyances est l'interprétation fausse que nous sommes une individualité "étanche" qui se croit propriétaire de son corps, ayant une faculté de libre arbitre.

Daniel Morin propose un retournement, une position radicalement opposée à l'idée de progression, qui consiste à vivre l'immédiateté comme étant l'expression exacte et impersonnelle de la Vie telle qu'elle est perçue. La dissolution de l'entité séparée n'est pas un but à atteindre dans le futur, car la vision de l'illusion d'être une entité autonome n'est possible que maintenant. Tout en remettant radicalement en cause nos espérances, Daniel Morin redonne de la valeur à notre humanité et réhabilite l'ordinaire en éclaircissant beaucoup de fausses croyances chez les « chercheurs de vérité ».


Vendredi 22 novembre à 19h45
104, rue de Vaugirard – PARIS 6°
M° St Placide ou Montparnasse
Bus 89, 94, 95 arrêt Littré
Participation libre à partir de 8 €
Sans réservation

Sam. 23 et dim. 24/11
de 10h30 à 16h30 (avec pauses)
Lieu : 11 rue René Villermé, M° Père Lachaise
Participation : 140 € les deux jours si réservation, au lieu de 160€
120€ pour les membres-adhérents ayant réservé,
à jour de la cotisation 2013.

Issu d’un milieu ouvrier, Daniel Morin est né en 1944 à Blois, où il a vécu jusqu’à l’âge de 50 ans. Jusque-là, il a travaillé en usine dans l’industrie métallurgique en tant que tourneur fraiseur. Très jeune, il s’est posé des questions existentielles qui l’ont amené à chercher et à contacter des personnes susceptibles de lui apporter des réponses. Dans ce contexte, il a rencontré Arnaud Desjardins en 1968 avec qui il est resté en relation étroite pendant plus de 40 ans, dont 14 années de collaboration dans son centre de retraite spirituelle en Ardèche. 
Du fait de son parcours, Daniel Morin a une façon atypique de s’exprimer et d’interpeller ceux qui viennent le rencontrer, directe et sans compromis, s’appuyant sur une expérience issue de 60 ans de recherche. Cette non concession peut dérouter mais ne laisse personne indifférent, car sa seule visée est la remise en cause radicale d’une identification à un moi qui se croit étanche, autonome et séparé de la Totalité.
Installé près de Montpellier depuis 2008, il vient d’écrire deux ouvrages :
« Eclats de silence – L’indicible simplicité d’être » Ed. L’Originel, Accarias, 2010
« Maintenant ou jamais – Le mirage du futur » Ed. L’Originel, Accarias, 2013

Extrait de la préface d'Alexandre Jollien :
Avant Daniel, le mot "acceptation" m’inconfortait profondément. Il me rappelait des éducateurs de la bouche desquels tombait lourdement un : « Il faut accepter le handicap ! ». Éclats de Silence vient allègrement élargir une vision étriquée de l’acceptation. D'abord, ce n’est pas moi qui accepte, il ne faut pas accepter. Il s'agirait plutôt de laisser faire, de laisser être, de ne pas discuter. « “Lâcher prise” ce n’est pas lâcher le tenu mais s'absenter en tant que tenant » écrit notre métaphysicien. Cela ne congédie pas l’action. Au contraire, plus librement, nous pouvons nous ouvrir au réel, au présent et à leurs ressources.

Mais tout cela ne peut rester que des mots. L’acceptation se vit; il s'agit de la laisser vivre en nous. À chaque instant. J'aime à me répéter la formule que Daniel aime à répéter : « Ce n’est pas un problème ». Car, le mental n'a pas son pareil pour créer des problèmes, pour tenter de fuir le réel et nous ligoter à de vains espoirs et à de douloureux regrets....


vendredi 8 novembre 2013

Le chemin de la sérénité avec Federico Procopio

Je ne suis qu'un homme ordinaire, moine bouddhiste séculier, qui vit la vie de tous les jours, au cœur du monde, confronté au quotidien comme tout homme à la vie, la mort, l'amour, la haine, l'amitié, la paternité, le travail, les passions, les échecs et les réussites. Et puis un jour j'ai croisé un chemin, un chemin sans destination, un chemin qui était là, avant moi, et qui se poursuivra bien après moi : la voie de la méditation enseignée par le Bouddha.

J'ai souffert, j'ai paniqué, j'ai engendré le mal, j'ai traversé d'effroyables épreuves. J'ai exulté, j'ai goûté mille bonheurs et vécu de merveilleuses expériences. Ma vie dépendait de tout Cela ; et j'étais prisonnier. Puis, m'asseyant jour après jour, mon esprit s'est réveillé de ce rêve, et soudain j'ai appris la délivrance. La vie ne fut alors plus un rébus à résoudre, mais une grâce plus large et plus immense que toutes mes expériences.

J’ai marché, marché. Et puis simplement je me suis assis. De cette assise j'ai retrouvé, émerveillé, toute mon immensité, et aimé mes fragilités. Je tombe encore, je m'égare souvent. Mais désormais les épreuves, les souffrances sont mes maîtres véritables, mes joies et mes bonheurs des instants fleuris qui embellissent l'existence. Mais la vie, la vraie vie, elle, contient tout et est plus large, plus immense que tout cela.

J'ai cherché, tant cherché la vérité et le bonheur. Mais c’est lorsque j'ai cessé de chercher qu'ils sont apparus, merveilleux et éphémères, sous mes yeux. J’ai combattu l'ennui, lutté contre la souffrance. Mais c'est lorsque mes combats ont cessé que j'ai pu commencer à entendre les enseignements de l'univers. L'existence est alors devenue un jardin fleuri aux mille couleurs et aux innombrables parfums. Certaines fleurs piquent, d'autres exhalent, parfois éblouissent de couleurs incroyables, parfois poussent les chardons, mais celui qui porte la guirlande n'est rien de tout cela.

La vie est telle une fleur : d'abord promesse d'une graine, puis éclosion de l'indicible, enfin, fanée, elle redevient terre généreuse. Mais quand la fleur fane où s'en va son essence ?

Avant d'emprunter le chemin de la méditation, la voie du zen, j étais comme cet homme qui voit une fleur et la coupe pour la conserver dans un herbier. Depuis que j'ai laissé la méditation me ramener à la vie, je deviens comme cet homme qui, quand il voit une fleur, compose un poème.

Federico Jôkô Procopio
premiers mots du livre "Le chemin de la sérénité: La voie de la méditation zen"

jeudi 7 novembre 2013

Isabelle Padovani et l'espace d'accueil


Voici une vidéo qui permet d'éclairer les limites de notre espace d'accueil. 
"Je suis ce qui perçoit cela..."


Rien à acquérir, rien à devenir : nous ne serons pas davantage « Cela » après avoir acquis davantage de connaissance, ou en devenant un meilleur « pratiquant »… 

C’est ICI, MAINTENANT, dans l’immédiateté de l’instant, que nous pouvons accéder à ce « Royaume des ciels », espace où règne la conscience : il nous suffit de « faire retour », de tourner notre attention vers « cela qui perçoit » et de le goûter, pendant le son et au cœur du silence suivant le son…




AMEN

Et parfois,

simplement goûter
ce qui apparait...

Tourner nos paumes
vers le ciel
et dire "Amen"
à ce qui se manifeste,
juste pour faire l'expérience
un instant,
de la non-résistance
à tout ce qui est,
incluant,
nos pensées
qui ne veulent pas que cela soit,
nos émotions
qui nous secouent,
nos sensations
qui nous inconfortent...

Depuis là,
goûter un moment
de total accueil,
de total abandon,
de total recueillement
envers l'expression unique
que la Vie nous invite
à expérimenter
en cet instant...

Amen...
Clef sacrée
du consentement à ce qui est,
pour pouvoir ensuite
passer à l'action
si ce qui est
ne nous emplit pas de joie...

mercredi 6 novembre 2013

mardi 5 novembre 2013

José Le Roy et l'éveil à la vacuité (2)

« Cette vision instantanée de ma Nature Intemporelle est aisée, il est également vrai qu’elle n’a d’effet sur ma vie que dans la mesure où je m’applique sérieusement à l’entretenir. » 
Douglas Harding - Le petit livre de la vie et de la mort , p.115.




Mais en réalité, le corps est bien plus vaste que ce à quoi nous le limitons ; il est aussi grand que le monde en vérité.
On peut s’en rendre compte en fermant les yeux. Si je ferme les yeux en effet, le corps se dissout en un ensemble de sensations changeantes. Je perds alors toutes limites ; impossible de trouver ici une bastille dans laquelle je serai coincé. Je ne peux trouver dans l’expérience de l’instant présent la moindre forme. 
Au contraire, le corps devient conscience et la conscience se révèle sans limite et sans forme. Si on prête attention aux sensations, si on écoute vraiment le corps, alors on s’éveille à un espace-corps-conscience de plénitude et de liberté. 

Un extrait audio d'un atelier avec Catherine Harding du 2 novembre 
(source : blog de José Le Roy)

lundi 4 novembre 2013

José Le Roy et l'éveil à la vacuité (1)

"Il n'y a pas de précondition à cette vision intérieure essentielle. Notre vraie nature nous est toujours accessible. Que l'on puisse prétendre le contraire est l'un des grands mystères de ce monde. Elle est visible maintenant, pour chacun de nous tels que nous sommes. Nul besoin d'être en aucune façon Saint, vertueux, intelligent ou spécial en quoi que ce soit. Bien au contraire. Quel merveilleux privilège - oh combien négligé, hélas !" 
Douglas Harding, La troisième voie 



Être l'ouverture où le monde apparaît.
Sans effort, sans même pratiquer.
Tel est notre état naturel. 
Il suffit de le voir et de s'y reposer.
jlr

(source vidéo : RTBF)

dimanche 3 novembre 2013

Avenir plus qu'incertain !


Un "petit" film fondamental (à partager) qu'il faut regarder à tout prix pour prendre conscience de la situation humaine. 
Le message de Pierre Rabhi sur la sobriété (heureuse) est plus que d'actualité. 
C'est une obligation d'humanité !

samedi 2 novembre 2013

Approche de la mort avec Stéphane Allix



Le 12 avril 2001, mon frère Thomas est mort sous mes yeux dans un accident de voiture en Afghanistan. Cela a transformé la curiosité intellectuelle que j'avais vis à vis de la mort -et qui m'avait poussé à devenir reporter de guerre- en une interrogation vivante qui traverse tout mon être.
Notre société vit dans une irréalité de la mort qu'elle essaye de mettre le plus loin possible de notre quotidien. Mais quand une mère, un frère, un ami meurt, cette réalité fait irruption dans votre vie. Et face à ce gouffre, que faites-vous ? Jusqu'ici des structures -entre autres religieuses-, nous accompagnaient dans ce processus, mais aujourd'hui notre société laïque refuse toute interprétation. On a jeté les aides «à penser la mort». Chacun est seul pour penser la sienne, celle de ses proches et s'y préparer. "Tout ce qui compte dans une vie », disent les indiens Navarros, « c'est la façon dont on va mourir". C'est aussi ce que disent les psychologues. Je crois que si j'intègre le fait que je vais mourir, que je commence à y réfléchir pour y penser plus sereinement, j'aurai moins peur...

...Ce que je sais, c'est que ma recherche spirituelle s'est trouvée enrichie par mon parcours, je n'ai plus le même rapport à la mort, je l'envisage avec plus de sérénité. La vie ne s'arrêtera pas avec elle. Cette intuition s'est imposée dans les minutes qui ont suivi la mort de Thomas et s'est trouvée renforcée par mon enquête depuis dix ans. C'est ce genre d'intuition, d'expérience directe, de «grâce» qui, comme celle de St Paul sur le chemin de Damas, vous transforme, vous fait pénétrer par quelque chose de plus grand...

...C'est extraordinaire... Je ne suis pas un grand consommateur de rites, mais je me retrouve dans l'expérience spirituelle. J'ai vécu des expériences transcendantes dans une église, dans des mosquées en Afghanistan, un temple bouddhiste au Tibet. Je crois que chaque religion permet ces contacts. Je crois aussi qu'il faut risquer sa liberté. Cette interrogation sans fin sur la mort m'a appris qu'il n'y a pas de réponse. Être sans certitude me met dans un rapport d'ouverture, de partage des questions.

Stéphane Allix 
(source : La Vie)

Envol de l'instant...mort à soi-même...


En ce jour de la fête des morts...



"Mais je ne pense pas qu’un être humain puisse considérer avoir atteint la perfection, l’achèvement de tout, une certitude à laquelle il ne manque rien, tant que se pose à lui l’énigme de la mort. S’il y a une perfection ou une libération, celle-ci ne peut être qu’une expérience personnelle vécue en toute certitude — et non une réponse extraite d’un credo ou d’un dogme — par laquelle cette énigme de la mort est dissipée. Mais comment espérer savoir ce qu’est la mort quand on ne sait pas non plus ce qu’est la vie ? 
La vraie question n’est pas celle de la mort mais le fait que nous qui avons l’être d’un homme ou, plus simplement, nous qui sommes vivants, nous ne savons pas ce qu’est la vie, nous ne savons pas ce que c’est que d’être vivant."

 Arnaud Desjardins
(Les chemins de la sagesse)

vendredi 1 novembre 2013

Saint François d'Assise par Erik Sablé (3)


Erik Sablé a publié une petite introduction à la spiritualité de Saint-François d'Assise : « Le livre du détachement et de la paix »


Dernière partie : la relation avec toute la Création...(17 min.)

(source : France Inter)

    « Tout s’éclaire en changeant de perspective, en adoptant le « point de vue de Dieu ». Alors les événements les plus obscurs de nos vies se révèlent parfaits comme le moindre brin d’herbe est parfait. Il est nécessaire que tous les possibles contenus au sein de l’infini s’expriment. Tout être, tout événement est, en fait, un visage de Dieu. »