lundi 28 juillet 2025
Le temps du stress
jeudi 5 juin 2025
Qui es-tu ?
Tout ce que vous faites en tant qu'être humain c'est momentané, périssable.
Tu viens au monde sans rien, tu pars sans rien.
Tu peux avoir beaucoup de choses, et mourir sans savoir qui tu es,
mais si tu sais qui tu es, tu ne peux jamais mourir.
~Mooji~
Il y a en toi un silence, une paix, un espace
que l'esprit ne peut pas envahir.
~Mooji~
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samedi 10 mai 2025
Espace de paix
Par temps de guerre, il faut prendre en considération, l’épouvantable liberté du moineau, l’indifférence généreuse et parfumée de la rose…
Tant de vies et de sang perdus dans l’immensité heureuse du printemps,
Tous ces innocents écrasés par des chars,
Tous ces hommes enflammés par des drones…
Qui osera dire encore que la guerre est juste ?
Cela est juste absurde, contagieux comme le virus que seul le rien arrête.
Pourquoi obéissons-nous à des ordres qui nous tuent, qui détruisent tout ce qu’on peut détruire…
On ne lutte pas avec le ciel bleu !
Y a-t-il un seul obus qui ne nous retombe pas sur la tête ?
Seul l’espace en chacun de nous n’est pas atteint par la grande mitrailleuse,
là où respire l’épouvantable moineau,
la sérénité de la rose et l’invincible printemps.
Jean-Yves Leloup, Mai 2025
samedi 1 février 2025
Faut-il attendre ?
La semaine dernière, le jour de mon anniversaire, j'écrivais :
Faut-il attendre 75 ans ?
Faut-il attendre de mourir,
pour découvrir l’éternité dans laquelle nous sommes ?
Faut-il attendre…
pour sentir l’espace infini qui sans cesse nous habite et nous enveloppe ?
Faut-il attendre…
pour éprouver la Vie sans laquelle nous ne pouvons pas vivre, grandir, souffrir et mourir ?
Faut-il attendre…
pour être conscient de la Conscience sans laquelle nous ne pouvons pas être conscient, penser, rêver et le dire ?
Faut-il attendre…
pour aimer l’Amour sans lequel nous ne pouvons pas aimer, désirer et nous réjouir ?
Faut-il attendre…
pour honorer celui qui est « Je suis » sans lequel je ne pourrai pas dire je suis ?
Faut-il attendre 75 ans ?
Faut-il attendre de mourir …
pour célébrer la divine circuminsession (on périchorese) dans laquelle nous sommes intriqués maintenant, depuis toujours et pour toujours ?
Ne rien attendre. Sans cesse s’attendrir…
Jean-Yves Leloup, Janvier 2025
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jeudi 9 janvier 2025
Espace de la présence
C’est un matin banal et pourtant un moment si particulier. Je sors lentement du sommeil. Plus vraiment endormi mais pas encore complètement réveillé. Ni tout à fait nuit, ni vraiment jour, un instant fragile, suspendu, hors du temps. Chacun de nos réveils est un rappel et une transition : entre ce qui a été et ce qui s’annonce.
Ce moment de fin d’une année, de commencement d’une nouvelle, est également un moment de transition.
Dans la mythologie romaine, il est lié à Janus est le dieu des portes et des passages. C’est de lui que le mois de Janvier (Ianuarius), le mois sacré du renouveau, tire son nom. On représente Janus avec deux visages : l’un tourné vers le passé, l’autre vers l’avenir.
Le premier visage regarde en arrière, vers les jours écoulés. Il invite à s’arrêter un instant pour contempler ce que l’année nous a laissé. Qu’avons-nous appris ? Quels instants précieux avons-nous vécus ?
L’autre visage est tourné vers l’avenir. Quels rêves nourrissons-nous pour demain ? Quels changements se préparent ? Quelles graines voudrions-nous semer?
Si ces deux regards sont utiles, ils peuvent néanmoins aussi pointer des pièges. Dans mon cas ils révèlent autant mon désir de réparer le passé que celui de contrôler le futur. Pourtant, on ne peut défaire ce qui a été, ni changer ce qui a eu lieu. Et moi dont le cerveau est toujours projeté sur un après, force m’est de constater que l’avenir est par nature imprévisible.
Alors je me rappelle aussi que Janus est le gardien des seuils. Comme toute porte, il unit autant qu’il sépare. Ce qui est derrière ne disparaît pas vraiment, mais il peut contribuer nourrir ce qui vient.
Entre ces deux regards, il y a un espace, une troisième possibilité. Un endroit où passé et avenir se rejoignent sans s’opposer. Cet espace, c’est la présence.
Ce moment entre rêve et réveil de ce matin, incarne ce troisième regard. Je ne suis plus captif·ve des images de la nuit, mais je ne suis pas encore happé·e par les exigences du jour. Un moment de présence, gratuit, qui ne vise à rien d’autre que l’expérience elle-même. Juste être là, avec le souffle qui va et vient, avec la lumière du jour qui caresse doucement les murs, avec le mouvement de la vie. Là, dans cet entre-deux, simplement disponible.
Alors, plutôt que de vouloir à tout prix clore l’année écoulée ou de nous précipiter dans celle à venir, pourquoi ne pas nous arrêter un instant sur le seuil lui-même ? Respirer. Ressentir. Être là.
Plutôt qu'être uniquement obsédé par l'autre rive, savourer la traversée du pont.
Entre rappel du passé et préparation de l’avenir, garder une page blanche pour laisser le présent s’écrire.
Janus nous invite à habiter cet espace, à écouter ce murmure entre deux battements. Là où nous sommes pleinement vivant·es, ici, maintenant.
Tendresse, justice, lumière et joie à vous toutes et tous
Ilios Kotsou
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jeudi 14 novembre 2024
Espace vacant
Vous êtes devenu un toxicomane de cette drogue que l’on appelle intellect et sous son influence,
vous analysez tout ;
vous cogitez,
vous considérez…..
vous rendez compliquées les choses les plus simples !
Vous devez vous débarrasser de cette accoutumance et vous abandonner au processus intuitif de la réceptivité pure.
Réaliser sa vraie nature ne requiert aucun effort d’ordre phénoménal.
L’illumination ne peut être atteinte, ni forcée.
Elle ne peut que survenir, lorsqu’on lui en donne l’opportunité, lorsque cesse l’obstruction opposée par les concepts.
Elle ne peut apparaître que lorsqu’on lui donne un espace vacant dans lequel apparaître.
Voyez le faux comme le faux, et ce qui reste est vrai.
Nisargadatta Maharaj
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dimanche 15 septembre 2024
La trame du temps
Oui, le temps nous fait et nous défait, nous tisse et nous détisse. Il n’est pas l’ennemi, même s’il nous donne parfois l’impression de nous mordre, de nous faire tourner en bourrique, d’effacer les traces de nos pas sur le chemin. Il nous déleste, nous détache, nous accoutume, nous transforme, nous simplifie. On comprend que Gilles Baudry cite, parmi les exergues qui jalonnent son très beau recueil de poèmes, le Chant du balancier (Ad Solem, 2024), cette réflexion lumineuse, bouleversante de confiance, d’Hölderlin : « Le temps est d’une précision littérale et d’une infinie miséricorde. »
Et cette autre du paysan de Dieu, François Cassingena-Trévedy : « Les heures sont les étamines du temps que chaque jour énumère, émerveillé, jusqu’à ce que le temps même nous cueille. » Nous cueille ! Nous revient à l’oreille, comme un chant d’espérance, la Cantate à trois voix de Paul Claudel : « Mais toi, mon âme, dis : Je ne suis pas née en vain et celui qui est appelé à me cueillir existe ! »
La science de l’adieu
Le temps nous conduit où nous devons aller, fait de nous ce que nous devons être, défait ce qui doit l’être, et sauvegarde ce noyau étrange, cette musique irréductible, ce souffle improbable que nous sommes encore quelques-uns à appeler l’âme. L’âme ! Un de ces « mots déshabillés de tout savoir », comme le dit Gilles Baudry.
Le temps nous apprend la science de l’adieu, si amère vue de l’amour que nous avons contracté pour les choses de cette terre, ses fruits merveilleux, ses passants qu’on voudrait immortels. Le poète y décèle un scintillement autre : « L’adieu tu en connais / les extases et les ombres // la fêlure de rechercher / partout sa doublure invisible // le pied vacille / le cœur se vrille // le silence des larmes / la poignante mélancolie des choses // l’adieu pourtant / ne peut mourir définitivement // il se retire / comme la mer pour laisser advenir // dans l’interstice de l’absence / cette lumière murmurée // l’instant porté / à l’état pur // inattendu se lève en nous / le visage intérieur et sa lueur d’eau vive. »
Il y a une lenteur propre au temps. Cet espace, creusé en lui, pour la naissance. Cette naissance qui n’en finit pas. Qui se confond avec le mouvement même de la vie. Un mouvement, pour ainsi dire immobile. Cette lenteur, nous apprenons à en trouver la porte — c’est une aile, nous dit le poète. Et à l’habiter. Mais pour l’habiter, il faut sortir du temps agité, faussement productif, frénétique, où le monde voudrait nous enfermer : « Plus tu fais, moins tu es / et moins tu contemples, / plus tu t’agites, / moins tu habites. »
Le commencement de l’effacement
Habiter ! Voilà ce que le temps nous apprend. Habiter le passage, la traversée des apparences, l’Évangile douloureux de la mort — cet « ange qui revient chercher ses ailes », comme l’écrit le poète Jean-Baptiste Para, cité par Gilles Baudry. Habiter, ne pas esquiver, amoindrir l’épreuve de la mort : « Immobile la chambre / comme l’attente / la fenêtre se signe / il s’est quitté / enfin. »
Habiter, voir dans le visage de l’ami qui s’en va pour jamais quelque chose de difficile à nommer : le commencement de l’effacement, mais aussi le signe presque imperceptible de l’acheminement. Comme une promesse de Destination. Le poème est dédié à Philippe Mac Leod, mort en 2019 : « Tu n’avais plus que le visage de l’absence / mais au cœur du silence chacun voyait luire / l’inextinguible flamme de l’humble présence. / C’était assez d’amour infini pour partir, / prendre congé de nous sans vraiment nous quitter. / La mort à notre vue qui croyait te ravir / a fait éclore à son insu l’éternité. » Il existe une fécondité et même une sainteté du temps. L’œuvre d’une vie, la seule qui compte ? Le découvrir, en soi et hors de soi. Et pour cela, « voir ce qui demeure dans ce qui passe », comprendre ce qui fait qu’à chaque instant « les aiguilles / de l’horloge sont à deux doigts / de se taire ».
Emmanuel Godo, poète et essayiste, est professeur de littérature en classes préparatoires. Il a notamment publié les Passeurs de l’absolu (Artège), les Égarées de Noël (Gallimard) et Maurice Barrès (Tallandier). Son dernier livre, Ton âme est un chemin (Artège), sort le 18 septembre.
Source : La Vie
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mercredi 21 août 2024
Douleur chronique
À toutes celles et ceux qui endurent la douleur chronique sans trouver les mots pour la dire, pris au piège d’une prison d’autant plus redoutable qu’elle est invisible. Tenter de lui jeter un sort par le pouvoir cathartique de la poésie. Continuer, persévérer, ne pas rester figer, garder le fil du mouvement vital. Sortir de l’isolement en osant parler. Se fier à ce que le corps raconte de notre histoire et avancer main dans la main avec les thérapeutes qui jalonnent ce parcours du combattant pas toujours pacifique. Mon maître de chant Jean-Pierre Blivet m’a transmis une clef essentielle, fondamentale pour libérer la voix autant que le corps qui m’a beaucoup aidée :
« P a s d e p r e s s i o n , p l u s d ’ e s p a c e ».
Plus je lutte, plus je me contracte. Plus je me contracte, plus j’exacerbe la douleur à mesure que les tissus se resserrent mis sous pression manquant d’oxygénation. En d’autres termes R E S P I R E R en conscience pour apporter de l’espace en soi là où la douleur tend à nous assécher. Je sais combien cela est difficile à mettre en œuvre mais je sais aussi que cela en vaut la peine. Laisser la vie chanter à travers soi aussi ténue et fragilisée soit-elle. Le souffle est - si ce n’est la voie - une des voies à suivre pour apaiser, transcender la douleur. Céline Dion nous en a montré un édifiant et bouleversant aperçu lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024.
vendredi 7 juin 2024
Espace de perception
L'essentiel est de ne pas mettre l'accent sur la perception, mais sur l'espace dans lequel la perception s'exprime.
Le travail corporel est l'une des multiples expressions de ce regard libre.
Cela peut vous aider à vous rendre compte de la constante réactivité dans laquelle vous vivez.
Avec une grande sensibilité corporelle, vous allez immédiatement percevoir votre réaction, votre défense.
Il y aura un déplacement de l'énergie.
Au lieu de vous situer dans la réaction, vous allez vous situer dans cet espace.
Votre réaction vue et acceptée comme telle, va s'effondrer par manque de carburant, dans votre écoute libre de toute attente.
Eric Baret - le yoga tantrique du cachemire
Peinture : Gérard Beaulet
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lundi 13 novembre 2023
Espace de silence
On ne peut que vivre ce qui nous est donné de vivre, ne pas diriger, ne pas choisir. La seule possibilité est de faire confiance à ce silence qui nous guide. La méditation est dans cette ouverture à la vie qui se déroule. Les émotions peuvent encore traverser, la peur, la terreur, si présents dans la vie de la personnalité d'autrefois, mais une paix illimitée constitue l'arrière-plan de cette existence.
Il n'y a plus personne pour ressentir la peur ou l'enthousiasme, c'est ressenti. Tout est vécu à sa juste place, la souffrance, la compassion pour toute la création dans ses formes les plus terribles, dans ce grand cœur qui bat éternellement et qui est capable d'accueillir toute cette souffrance.
Cet espace, cette disparition de la personne, est la réalité de base, la toile de fond sur laquelle se déroule le film de l'existence.
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Yolande Duran, Amoureuse du Silence
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jeudi 2 novembre 2023
mercredi 4 octobre 2023
mercredi 20 septembre 2023
A toute vitesse dans l'immobilité de l'absolu...
Vous pouvez au moins regarder le début pour voir qu'il n'y a pas besoin de bouger car nous voyageons déjà à une vitesse incroyable. Et en voyant cela, je pense que l'importance de la présence de l'homme devient relative. Par contre, nous pouvons admirer le simple fait de vivre dans ce mystère planétaire, solaire et galactique...
lundi 3 juillet 2023
Se rallier
Le rat qui ne s'ennuie pas
"Prenez un rat, mettez-le dans une cage. Donnez-lui deux bouteilles : la première remplie d’eau, la deuxième d’eau mélangée à de l’héroïne ou de la cocaïne. Le rat choisit quasiment toujours de boire l’eau droguée. Presque toujours, il se tue rapidement.
Dans les années 70, le Pr Alexander s’interroge. Nous mettons le rat dans une cage vide. Il n’a rien à faire à part prendre ces drogues. Essayons quelque chose de différent.
Le Pr Alexander construit alors une cage, appelée « Rat Park », qui est l’équivalent du paradis pour les rats. Ils ont du fromage, des boules de couleur, des tunnels. Ils ont plein d’amis et de rapports sexuels…. et les deux bouteilles d’eau, l’eau normale et l’eau droguée.
Ce qui est fascinant : à « Rat Park », les rats n’aiment pas l’eau droguée. Ils ne la consomment presque jamais. Aucun d’entre eux ne la consomme de façon compulsive. Aucun ne fait d’overdose. On passe de presque 100% d’overdoses lorsqu’ils sont isolés à 0% d’overdose lorsqu’ils ont une vie heureuse et sociale.
Et si la dépendance avait à voir avec la cage ?
Et si la dépendance était une adaptation à un environnement ?
Peut-être ne devrions-nous pas l’appeler dépendance mais attachement? Les êtres humains ont le besoin naturel et inné de se lier. Lorsque nous sommes heureux et en bonne santé, nous nous lions et nous connectons avec autrui mais si nous ne pouvons pas faire ça, parce que nous avons été traumatisé, isolé ou écrasé par la vie, nous allons nous lier avec quelque chose qui nous procurera du bien-être.
Dans les phénomènes d’addictions, nous parlons tout le temps du rétablissement individuel, mais nous devrions parler de la guérison sociale. Nous avons créé une société où nombre d'entre nous sont drogués.
Nous avons créé une société hyper individualiste et hyper consumériste. Pour beaucoup, la vie ressemble bien plus à la cage isolée qu’à « Rat Park ». Nous sommes conditionnés dès l’enfance à focaliser nos espoirs sur l’ambition d’acheter et de consommer.
Nous devrions nous focaliser sur le lien social. L'opposé de l'addiction n'est pas la sobriété mais le lien social."
J'ajouterais à cette conclusion sociétale que l'ennui et/ou la solitude peut conduire certains individus aux addictions. Cela dépendant de l’environnement et l’éducation.
Catherine Willems
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Le texte trouvé ci-dessus m'est apparu comme sympathique mais je ne suis pas sur qu'il corresponde à la réalité scientifique : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rat_Park
vendredi 28 avril 2023
Être espace
La méditation va d'instant en instant.
Les yeux voient, les oreilles entendent.
Les organes fonctionnent.
Il n'y a ni intériorisation, ni concentration, ni introversion, ni retrait des sens.
Ne cédez pas à ces vieilles habitudes de retrait.
Entrez dans une expansion non orientée, dans l'espace sans espace.
C'est sahaja, le non-état naturel où toute activité est au sein de l'être.
transmettre la lumière/jean klein/le relié poche
illustration de Gérard Beaulet
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mercredi 26 avril 2023
Etre entendu
ETRE ENTENDU(E) - extrait du "carnet"
lundi 6 février 2023
Espace d'accueil
Il est naturel d'éprouver du ressentiment envers une personne qui nous blesse et nous fait souffrir.
jeudi 6 janvier 2022
Etre là
"Pour être là, pour être écume à ce rivage
Rivage à cet endroit, soleil à ce matin
Cet ordre ou ce néant, racine ou vague ou pierre
Ou cette ortie encore au bas du mur, ce mur
Pour être ce qu’ils sont - rencontre, état, présence
Et signe avec l’espace et preuve avec le temps
Il faut que je m’arrête et que je les rassemble
Et que d’abord je sois et que je sois présent"
Claude Sernet 1902-1968 Les pas recomptés
Peinture : James MacKeown
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jeudi 4 novembre 2021
Perception plus ouverte...