jeudi 20 mars 2025

Journée internationale du bonheur

 "Un bonheur pour soi tout seul ? Serait-il possible en négligeant celui des autres ou pire en essayant de le construire sur leur malheur ? Un « bonheur » élaboré dans le royaume de l’égoïsme ne peut être que factice, éphémère et fragile comme un château bâti sur un lac gelé, prêt à sombrer dès les premiers dégels. Parmi les méthodes maladroites, aveugles ou même outrancières que l’on met en œuvre pour construire le bonheur, l’une des plus stériles est donc l’égocentrisme. « Quand le bonheur égoïste est le seul but de la vie, la vie est bientôt sans but », écrivait Romain Rolland. Même si l’on affiche toutes les apparences du bonheur, on ne peut être véritablement heureux en se désintéressant du bonheur d’autrui." - 

Matthieu Ricard, Plaidoyer pour le bonheur, Editions du Nil, 2003. 



📷 : Élèves à une école construite en bamboo au Népal. Un projet soutenu par Karuna-Shechen



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Portes ouvertes...


Bon printemps !

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Koans

 Koan 


Dans l’école de zen dite rinzai, se pratiquent les koans, ces énigmes sans solution que les maîtres proposent à leurs élève? Ils font cela pour les aider à comprendre que parfois, il ne faut pas chercher à résoudre un problème ou à synthétiser une contradiction, mais plutôt les laisser se dissoudre en nous (au travers de la méditation et non de la réflexion) pour percevoir l’inanité ou l’inutilité de lui apporter une réponse. Les koans peuvent être des questions, des anecdotes, des affirmations. 

Par exemple : quel bruit fait une seule main qui applaudit ? Ou bien : ce qui te manque, cherche-le dans ce que tu as. Ou encore, pour le sujet de ce livre à quoi ressemble un bonheur manqué ? Ou aussi : le malheur est dans le bonheur, et le bonheur dans le malheur. En Occident, nous parlons parfois d'aporie, un problème ou une question insoluble : par exemple la question de savoir qui était là en premier, la poule ou l’œuf ? L’intérêt des koans et autres apories est de nous encourager à tolérer l’incertitude, sans pour autant fuir les problèmes ou les contradictions. Notamment en matière de bonheur et de vie heureuse.

Koan sur le mal 

Méditez cette phrase du philosophe Gustave Thibon : « Vu du dehors, le mal appelle le châtiment ; vu du dedans, la pitié. » Souvenez-vous de l’esprit du zen : il ne s’agit pas de résoudre une énigme, de savoir ce qui est préférable, du châtiment ou de la pitié, mais d’éprouver au plus profond l’inévitable complexité de toute décision à prendre face au mal.

Christophe André - Et n'oublie pas d'être heureux

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