Affichage des articles dont le libellé est larmes. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est larmes. Afficher tous les articles

mercredi 9 février 2022

Laissez...

 


Laissez votre corps vibrer, parler et la danse continue… Inutile d’aller le rechercher. Si c’est présent, vivez avec. Vous n’êtes pas triste : vous sentez la tristesse. Vous n'êtes pas anxieux : vous sentez l'anxiété. Vous n'avez pas peur : vous sentez la peur. Sentir la tristesse est une caresse. Sans elle, de nombreuses musiques n'auraient pas été écrites, beaucoup de peintures n'auraient jamais été réalisées. La tristesse, la peur c'est la beauté, sinon les montagnes russes des parcs d'attractions, les films d'horreurs et autres fleurons de notre civilisation n'existeraient pas. Laissez cette tristesse vraiment être triste, vraiment respirer en vous, et quelque chose va se placer. Plus vous allez sentir la tristesse, plus la joie se révèle. Plus la larme va couler sur votre joue et plus vous allez vous sentir libéré, heureux, tranquille.

Eric Baret 

Yoga : Corps de vibration, corps de silence


**************

mardi 12 octobre 2021

Tristesse en profondeur

 La tristesse est une des émotions profondes et il faut la garder sans objet. La tristesse ou mélancolie est un des sentiments essentiels. Une sorte de pressentiment de la tranquillité. Profondément, c'est sentir que ce que l'on cherche n'est pas atteignable dans les situations objectives. Je sens que, quoi que je fasse, la motivation qui me dirige, qui est unique et qui est celle d'être tranquille, ne trouvera pas son achèvement.


Lorsque vient une forme de maturité, cette tristesse est constamment là car, quoi que je fasse, je sais que je ne trouverai pas ce que je prétends trouver. La tristesse dans ce sens-là est une forme de maturité. Quand on connaît cette tristesse, on ne peut plus tomber amoureux. Tomber amoureux serait prétendre, encore une fois, que je vais pouvoir trouver quelque chose quelque part, ce qui est impossible dans la maturité. Dans cette tristesse, il ne reste plus aucune place pour l'attente d'une quelconque satisfaction dans le monde objectif, dans le monde phénoménal.

Quand je vois clairement qu'aucune situation phénoménale ne pourra jamais me satisfaire, que je vis avec cette constatation, cette tristesse devient un alanguissement, un pressentiment. Ce n'est plus la tristesse de quelque chose qui manque, mais c'est comme un parfum auquel petit à petit le nez se fait. Au début, le parfum est dans l'espace, on ne peut pas sentir d'où il vient, puis peu à peu on décèle son origine.

Quand on a la maturité de garder la tristesse, il se produit une certaine remontée à la source. Mais les gens qui constamment nient la tristesse, qui tombent amoureux, qui s'extasient de ceci ou de cela ne peuvent jamais remonter à la source. Ils ont cet alanguissement sur le moment, puis ils nient son authenticité en pensant de nouveau qu'une relation, qu'une situation, que quelque chose va les accomplir... Vient un moment où on ne nie plus cette tristesse.

Il n'y a rien qui puisse nous faire aller en l'avant. Quoi qui se passe, c'est la même chose. Il n'y a plus de dynamisme intentionnel. Il y a un dynamisme organique, parce que la nature de la vie, c'est l'action, mais il n'y a rien qui nous fait bouger vers quelque chose. A ce moment-là, cette tristesse devient une vraie tristesse. Et elle se révèle être un chemin, comme une fumée que l'on suit, qui va ramener vers ce qui est pressenti... Cela devient une nostalgie. Mais la moindre trahison de cette nostalgie, penser que ceci ou cela va me satisfaire, me ramène à la confusion.


Selon l'approche indienne, la tristesse est le sentiment ultime. C'est le sentiment de la séparation. Toute la musique indienne est fondée sur le sens de la séparation. Dans l'art de la miniature des contreforts de l'Himalaya, on voit souvent Radha en train de chercher Krishna.

L'émotion de base, c'est la tristesse. Cette tristesse ne laisse aucune place pour quelqu'un d'autre, aucune place pour tomber amoureux d'autre chose. Cette tristesse brûle toutes les situations objectives. Plus aucune attente n'est possible... A ce moment-là, cette tristesse se transforme de manière alchimique en pressentiment non-objectif. Il n'y a pas de direction à ce pressentiment qui devient une manière de vivre, qui ne laisse plus aucune place pour un dynamisme d'aller quelque part, d'attendre, d'espérer. Cela, c'est la vraie tristesse.

Mais tant que l'on est triste de quelque chose, triste parce que quelque chose n'est pas là ou que quelque chose est arrivé, on nie cette vraie tristesse. Alors on reste collé à la tristesse, qui devient une forme de poison pour le corps, pour le psychisme, pour la pensée. C'est dans cette conviction qu'il n'y a rien pour moi dans les situations objectives que cette tristesse se transmue en pressentiment.

Il n'y a rien à faire pour cela; c'est une maturation. Je ne peux pas mûrir volontairement, mais je peux me rendre compte de ma non-maturité. Je peux me rendre compte que je suis constamment attiré par ceci, par cela, que constamment j'essaie de créer une relation, de maintenir une relation, d'espérer une relation, de vouloir arrêter une relation, de vouloir ceci, de vouloir cela, de me trouver comme ceci, comme cela, de penser que finalement, peut-être quand j'aurai fait ceci, atteint cela, cela ira mieux. C'est une prétention, une négation du pressentiment profond qu'il n'y a rien qui puisse me satisfaire. Quand je nie ce pressentiment en attendant quelque chose qui puisse me satisfaire, la vie est misérable. Lorsque je vois clairement ce mécanisme en moi, alors la tristesse n'est plus triste. Elle devient un pressentiment, un jeûne du cœur.

La compréhension qu'il n'y a rien pour moi dans le monde objectif est un jeûne de la pensée. Mais le plus important est le jeûne du cœur : la tristesse. Je ne me cherche plus dans l'émotion. La seule émotion que je veuille, c'est cette tristesse et ce pressentiment. Il n'y a aucune ramification objective, aucune direction pour moi...

Être ouvert à la tristesse est la fidélité à la réalité de l'instant. Débarrassé de toutes ses attaches intentionnelles, cette tristesse s'effondre dans notre écoute. Fidélité sans objet à l'essentiel. Larmes de joie.

«Le seul désir. Dans la nudité des tantra»  Eric Baret

*********************

mardi 11 août 2020

Larmes d'ouverture

Ajahn Chah, le maître de Jack Kornfield, un bouddhiste dans la lignée du Theravâda, dit « qu’il y a deux sortes de souffrance : la souffrance qui conduit à encore plus de souffrance et la souffrance qui conduit à la fin de la souffrance. » On pourrait consacrer un chapitre sinon un livre entier sur ce thème... 

Pour évoquer cet abîme entre les deux façons de souffrir, je reviendrai une fois de plus aux larmes. On pleure dans toutes sortes de circonstances, quand on épluche des oignons, quand on est profondément joyeux, quand on est frustrés parce que les choses ne fonctionnent pas comme on le souhaite et quand on réalise notre complète impuissance à les changer. 

Au stade de la frustration, on cherche encore à modifier l’environnement et on est toujours dans le refus et la résistance. Lorsque les larmes deviennent des larmes d’impuissance, on cesse d’essayer de changer les choses. On sent très nettement la différence. Des chercheurs étudiant les larmes ont découvert que leur composition varie radicalement selon le type de pleurs. Les larmes d’impuissance sont très différentes de toutes les autres : elles sont saturées de toxines au point où, réduites à l’état de poudre, elles pourraient tuer un petit rongeur ! Cela explique d’ailleurs pourquoi, lorsque nous sommes confrontés à des circonstances difficiles, nous nous sentons si allégés après avoir pleuré. Souvent, après une crise de pleurs déchirants devant leur propre impuissance, j’ai vu avec stupéfaction mes enfants reprendre le cours de leur journée en chantonnant, plus créatifs et joyeux que jamais. 

Si j’ai pris l’image des larmes, je ne voudrais pas laisser entendre que le processus du surrender implique systématiquement que nous pleurions : pas du tout ! Mais il s’agit bien de se laisser affecter, y compris par les plus petites choses de l’existence, d’éroder ainsi peu à peu l’armure sous laquelle nous nous protégeons, payant un terrible prix pour cette pseudo-sécurité : elle nous prive de la souplesse et de la spontanéité, étouffant notre vitalité et notre joie intrinsèques.


Sophie Edelmann 
"Dites-leur de viser haut !" 
Ed. Le relié

---------

samedi 9 mars 2019

La signature des larmes



L’analyse des larmes au microscope révèle un fait étonnant. Tristesse, déception, joie, compassion… elles peuvent être provoquées par un large panel d’émotions. Et si elles semblent toutes identiques, formées des mêmes composants (chlorure de sodium, enzymes, ou encore des lipides) leur topographie diffère en réalité selon la raison qui les a fait couler. C’est la photographe américaine Rose-Lynn Fisher qui a démontré cela après les avoir longuement examinées au microscope. Ce qui n’est pas sans rappeler les travaux de Masaru Emoto avec ses cristaux d’eau.

 Crédit:
Rose-Lynn Fisher is an artist from Los Angeles Her series,The Topography of Tears is a study of human tears that she photographed through an optical microscope, and has been published as a book.http://rose-lynnfisher.com/tears.html


***** 

lundi 18 décembre 2017

Larmes d'instant secret...


Les plus douces émotions, comme les plus violentes
jaillissent par les yeux
et les larmes se fraient,
entre silence et musique,
un chemin inédit où tout peut se dire,
où tout demeure secret.
Elles coulent, les larmes, elles s’effacent aussi,
rappelant que le plus précieux de l’être ne peut être capturé
et que la douleur et le bonheur sont fugaces :
reste ce flot de vie ou d’oubli,
reste cette source claire.
Pleurer, c’est reconnaître et aimer en soi
cette source mystérieuse et intarissable.
L’amour ne sèche pas les larmes, il les invite,
il les rend éclatantes.
Il n’apaise pas,
il exalte.
Jacqueline Kelen

***
source : "l'arbre à lettre"

lundi 10 novembre 2014

Des larmes uniques...


Cliquer sur l'image pour lire le texte associé.

Le liquide produit et sécrété lors du larmoiement est essentiellement aqueux, contenant - entre autres - du chlorure de sodium (qui donne aux larmes leur goût salé) ainsi que d'autres ions, des lipides, des enzymes et, accessoirement, certains médicaments. Sa composition cependant varie et les larmes versées lors d'une émotion sont plus riches en protéines que celles versées pour une simple irritation locale.




vendredi 15 novembre 2013

Etre passerelle avec Christiane Singer

Deux rencontres récentes me font rêver. 

J’assiste, lors d’un colloque, à la démonstration que nous fait une vieille hindoue de quelques mudras, ces gestes hiératiques aux figures fixées depuis des millénaires et que dessinent les mains seules. La contorsion des doigts et leur pression sur les phalanges exercent, nous explique-t-elle, un effet bénéfique sur tel ou tel organe ou sur les facultés de concentration. Mes yeux la boivent. Sa grâce habitée, sa peau transparente nervurée de veines, la torsade de ses cheveux blancs qui se défait peu à peu dans le dos puis croule tout à fait sans qu’elle y prenne garde, l’enjouement de son regard, tout me comble. 


Plus tard, quand je la croise dans l’escalier, ma candeur m’arrache un balbutiement : «You are the most beautiful woman I ever saw! » 


A peine un étonnement l’effleure-t-il, que déjà elle éclate de rire et me saisit le bras. Les secousses de son fou rire ne tardent pas à me gagner, et nous nous tenons là, bloquant le passage, rivées l’une à l’autre par une hilarité qui ne veut plus finir. 


Quelque temps après, au hasard d’une fête, je me trouve en présence d’une vieille femme dont les yeux d’eau claire me retiennent. Pris dans le paysage quasi minéral de ce visage superbement ridé, ils m’apparaissent comme fontaines secrètes au creux de rochers. Je m’attarde auprès d’elle et, tout en l’écoutant parler de ses débuts de chanteuse à Budapest, de ses succès, puis, l'Anschluss venu, de son exil, je lis tout ce qu’elle me dit aux sinuosités compliquées et subtiles de sa peau. Elle surprend mon regard, ce qu’elle croit alors ma pensée, et s’interrompt : « Vous savez, moi aussi, j’ai été belle. » Je rétorque, surprise : « Mais vous êtes belle. » Alors, brusquement cachant son visage entre ses mains, elle pleure. 


Entre ces deux mondes, ce rire et ces larmes, l’envie m’a prise de tendre une passerelle.


Extrait de : Les Ages de la vie 
Christiane Singer

vendredi 28 décembre 2012

L'espérance au coeur de nos prisons...


Les larmes coulent beaucoup en prison, laissant l’administration pénitentiaire démunie. Car la source des larmes, inatteignable à la vue, est cachée, nul ne peut la saisir. 

Ces larmes qui sourdent de la fêlure que l’homme est à lui-même, sont donc une échappée qui ouvre sur une profondeur, sur un mystère qu’aucun savoir ne peut saisir. 

Elles nous rappellent que l’homme est plus grand que lui-même, plus grand que ses actes, plus grand que sa vie. Voilà pourquoi, au cœur du pire, il y a encore l’espérance.

Soeur Anne Lécu
Médecin en prison, elle est confrontée chaque jour à la souffrance physique et existentielle. 

Conseils pour accueillir les larmes :

1 Mettez-vous en présence de Dieu
Chaque jour, prenez un temps gratuit, de silence, pour Dieu. Soyez simplement là, sans rien faire, sans pas trop penser, en silence, comme un ami avec son ami. Et si vous tremblez de ne pas savoir quoi lui dire, murmurez un verset de psaume, ou une parole biblique, répétez-la sans vous y agripper.

2 Apprenez la lucidité
Lisez la Bible, tout spécialement l’Ancien Testament, et découvrez-y avec quel réalisme la vie des hommes y est contée. Au travers des histoires d’amour, de violence, de pouvoir, d’idolâtrie et de bonté, lisez-y votre vie, telle qu’elle demeure, et apprenez, à travers elle, à voir la réalité en face.

3 Éveillez-vous
Cultivez le goût du beau, de tout ce qui réjouit les sens : écoutez de la belle musique, lisez de la poésie, préparez avec soin le repas afin que votre vie soit hospitalière, accueillante. 

4 Faites preuve de sobriété
Fuyez ce qui anesthésie le regard et le cœur, et fuyez spécialement l’accusation mutuelle, y compris dans les petits détails du quotidien. Usez de sobriété envers les techniques qui ont envahi nos existences, et envers ces « divertissements » qui provoquent l’absence de présence à soi-même, aux autres et à ce qu’on fait.

5 Recevez les larmes comme un don
Ne recherchez pas les larmes, mais ne les fuyez pas non plus. Si elles vous viennent, accueillez-les comme un secret. L’expression « don des larmes », dont parle la spiritualité monastique, suggère qu’elles sont un cadeau à recevoir, venu de cette source intérieure sur laquelle on ne peut mettre la main. Un cadeau qui jaillit de ce fond de l’être que certains nomment la « trace de Dieu ». Laisser déborder ses larmes a quelque chose à voir avec la transcendance. Ce n’est pas seulement un signe de déploration. Les larmes sont aussi un réveil, car seuls les vivants pleurent. Qui pleure a le cœur brûlant.