samedi 8 novembre 2014

Petits exercices de pleine conscience (3)

Dépasser une émotion douloureuse avec « Rain »



« R = reconnaissez la présence de l'émotion forte. Prenez le temps de ressentir celle qui vous traverse : quelles en sont les sensations corporelles? Où se situent-elles? Dans le ventre, dans la gorge, dans la poitrine... ?

A = acceptez l’émotion. Ne cherchez pas à la nier ou à lutter contre :
laissez-la vous envahir, soyez avec elle, nommez-la.

I = investiguez l’émotion. Quelles sont les pensées qui surgissent avec elle? Et quels autres sentiments? Les reconnaissez-vous? Vous sont-ils habituels? L'objectif est d’entrer plus profondément dans l’émotion, d'apporter toute son attention consciente à l’expérience physique et mentale qu’elle propose, mais sans effort d’analyse, par le seul ressenti et le constat.

N = non-identification à l'émotion. Les étapes précédentes permettent de prendre conscience de ses habitudes émotionnelles et de la façon dont on s’enferme dans ses émotions difficiles, à coups de pensées répétées systématiquement. Pour poursuivre dans cette prise de distance et cette “désidentification” à son émotion, élargissez peu à peu votre attention en la portant, non plus aux seules zones où elle se manifeste, mais au corps dans son entier, puis, peu à peu, à votre environnement, aux sons, au paysage, dans une attention claire et consciente. Cet exercice donne non seulement les moyens de sortir de la tourmente émotionnelle, mais aussi de trouver d’autres façons de l’exprimer, par exemple en disant son désaccord ou sa déception plutôt qu’en les ruminant. »

Proposé par Hélène Filipe, psychologue clinicienne, coauteure de Méditation : la pleine conscience pour les nuls (First Editions, 2013).


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ayant été très émotif, et ne l'étant plus en pratiquant une technique proche de celle-ci, je me permets d'apporter un avis sur cette méthode (désolé pour le pavé).

"A = acceptez l’émotion. [...] nommez-la."

Attention, si on cherche à nommer on va faire appel à notre mental. Le mieux, d'après ma pratique, est justement d'éviter de mettre des mots sur une émotion. En agissant de la sorte, il m'est arrivé de me rendre compte que ce qui aurait pu apparaître pour de la tristesse (par exemple) n'était qu'une fatigue du corps, ou que ce qui aurait pu être pris pour de la colère n'était qu'une tension dans le corps. On pourrait multiplier les exemples. Comme disait Nietzsche, "tout mot est un préjugé" :-)

"I = investiguez l’émotion. [..] mais sans effort d’analyse, par le seul ressenti et le constat."

Le point important est de NE PAS faire d'analyse. Tant que l'émotion est là il faut juste la regarder. Ce n'est que lorsqu'on a retrouvé son calme, et que notre esprit est clair, que l'on est capable de se rendre compte de ce qui s'est passé.

Acouphene a dit…

Merci beaucoup pour ce commentaire.
En effet, nommer fait la plupart du temps intervenir le mental sauf si le mot provient du cœur.