Un arbre mort peut encore accrocher les nuages.
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Photo au parc Mosaïc - août 2025 |
Un arbre mort peut encore accrocher les nuages.
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Photo au parc Mosaïc - août 2025 |
On a, en cet état, un esprit qui n’appelle pas l’expérience ; qui ne veut pas être provoqué ; qui ne connaît pas la provocation ; qui ne dit ni « je dois », ni « je suis éveillé » ; qui est complètement ce qu’il « est »."
« Se libérer du connu » - J. Krishnamurti
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Disons que vous allez dans un spa où vous payez 2,000$ par jour pour des conditions d'éveil fantastiques. Votre mental pourrait vous dire : "Ce sont les conditions optimales pour l'éveil, personne ne me dérange, je ressens la paix et la tranquillité partout autour de moi, aucun défi mondain ne peut me distraire de mes périodes de méditation, la nourriture est excellente, tout est pur et propre, deux massages par jour avec des huiles essentielles... Des conditions fantastiques pour l'éveil spirituel ! Ahhh..." (sourire)
Pourriez-vous vous éveiller ainsi ?
Vous pourriez devenir très paisible, et vous seriez comme une plante qui pousse à partir de semences dans un environnement protégé, comme dans une serre : la plante pousse très vite, elle fleurit — mais elle est très faible. Dès qu'elle est placée à l’extérieur, elle s’effondre immédiatement parce qu’elle n’a pas développé les forces internes nécessaires pour exister dans le monde réel.
Donc, pour l’éveil, les défis que vous rencontrez actuellement dans votre vie quotidienne sont en fait ce qu'il y a de mieux pour vous. La manière optimale de s'éveiller à la conscience est d'utiliser les défis auxquels vous êtes confronté dans votre vie quotidienne, au lieu de croire : "Si seulement je pouvais trouver une situation idéale, alors je m'éveillerais facilement."
Non, ça n'arriverait pas. En effet, après quelques premières expériences très agréables dans ce spa imaginaire, votre niveau de conscience baisserait et vous vous rendormiriez graduellement : "C'est tellement agréable... Ahhh..." (sourire)
La Présence n'apparaît que lorsqu'elle est nécessaire. Rien ne vient à moins que cela ne soit nécessaire. Il faut qu’il y ait un appel pour cela. Les choses doivent être difficiles, sinon le changement ne se produira pas.
~ Eckhart Tolle - (extrait d'une vidéo)
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L’art m’y aide. Quand j’admire un tableau ou que j’écoute une musique, je deviens vierge, neuf, j’assiste à une épiphanie. L’aube scintille. "
(Plus tard, je serai un enfant - Éric-Emmanuel Schmitt)
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La seconde chose nécessaire pour s'épanouir, c'est la liberté, au sens profond de pouvoir être soi-même, de ne pas être entravé dans l'expression de sa sensibilité.
Lorsque l'on parvient à équilibrer ces deux pôles de l'existence, on est vraiment dans la joie."
Frédéric Lenoir
Photo : Helen Levitt - 1940
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Tout est au service de votre réveil, de ce long sommeil d'illusion, à votre Être réel, si plein de vie et d'amour.
Dites merci à la vie.
Dites merci au Seigneur
Dites merci à votre personne le plus proche.
Même si vous ne pouvez pas voir, en ce moment, de quoi être reconnaissant, continuez à dire Merci.
Cela va changer votre vibration intérieure, vous rendant léger, ouvert et plein d'amour, de pardon et de joie.
Au bout de tout ça : ne vous inquiétez pas
Tout est entre les mains de Dieu.
Tout va bien.
Tout va bien. ”
Mooji
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Au soir, parce que les nuages avaient repris leur errance et que le froid s'invitait sans façon, j'ai refermé les fenêtres. Il était huit heures. De la cuisine, j'ai vu un moineau se poser sur un sapin. La branche a tremblé sous la maladresse de son atterrissage. Dans ce mouvement communiqué à l'immense par presque rien, j'ai reconnu l'image de ma journée et je me suis découvert heureux, comblé.
~ Christian Bobin ♡ - Autoportrait au radiateur
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"Être heureux ne signifie pas que tout est parfait.
Cela signifie que vous avez décidé de regarder au-delà des imperfections."
Aristote
"Le spectacle de la nature est toujours beau."
"Il dépend de vous de progresser toujours plus avant dans la voie du bien. Même si votre route est semée d'obstacles qui vous font trébucher, vous pouvez vous relever. Évidemment, il vaut mieux ne pas tomber, et pour cela vous devez sans cesse prêter l'oreille à votre voix intérieure afin de ne pas faire un mauvais choix car, une fois le choix fait, vous devrez en assumer les conséquences jusqu'au bout.
Une image : si vous êtes monté sur le toit d'une maison, vous êtes libre de redescendre par l'échelle ou de vous jeter dans le vide. Si vous décidez de sauter, vous êtes immédiatement saisi par la loi de la pesanteur et vous allez vous écraser sur le sol. Vous n'êtes libre qu'avant de vous jeter dans le vide ; ensuite, c'est fini, vous tombez. Bien sûr, si vous avez pris une mauvaise décision et que vous dégringolez, vous pourrez vous relever. Mais combien d'efforts devrez-vous faire à nouveau ! Alors, prenez bien conscience que votre liberté est d'abord dans votre choix."
Omraam Mikhaël Aïvanhov
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L’essentiel est là où nous l’avons laissé !
Si nous ne savions pas ce que sont les tragédies propres à l'être humain, il nous suffit d'écouter — entre deux publicités — les informations proposées en boucle par les médias.
De quoi nourrir l'angoisse et les états qui l'accompagnent pour le reste de la journée. Il y a de quoi se demander si notre existence a un sens ? À cette question, Graf Dürckheim répond ainsi : « Autres que les tragédies humaines du passé, du présent ou de l'avenir qui nous émeuvent, nombreuses sont aujourd'hui les personnes qui ont l'intuition ou pressentent par-delà l'espace et le temps un noyau secret. Un noyau secret qui peut donner sens à notre existence dans le monde tel qu'il est sans attendre qu'il change. Ce noyau secret est ce que le maître Zen désigne comme étant notre vraie nature et que j'appelle notre être essentiel. »
L'essentiel ! Qu'est-ce que c'est ça ? Les réponses, lorsqu'elles sont proposées par un philosophe, un psychanalyste, un scientifique ou un membre du clergé, divergent grandement.
Si l'essentiel est invisible je ne le verrai jamais ; si l'essentiel est indicible, incommunicable, à quoi bon chercher à le décrire ; si l'essentiel est métaphysique, transcendant et donc abstrait du réel, il va prendre place dans un credo que chacun est en droit de renier.
…Où trouver notre être essentiel ?
« Là où nous l'avons laissé... là où il nous attend. » répond Graf Dürckheim.
La voie qui prépare les conditions qui permettent et favorisent la dé-couverte de notre être essentiel est un chemin d'expérience et d'exercice. L'exercice qui vous est proposé au Centre Dürckheim s'appelle "zazen".
Zazen c'est attendre ... sans rien attendre ... ce qui en réalité nous attend !
C'est en pratiquant l'exercice appelé zazen qu'un beau jour, assis dans l'absolue immobilité et ne faisant rien d'autre que faire face à ce à quoi je fais face, c'est dévoilé une vérité inéluctable : Je inspire et moi je n'y suis pour rien ; je expire et moi je n'y suis pour rien!
Une évidence éclatait sous mes yeux : Je suis et moi je n'y suis pour rien ! L'essentiel se révélait dans la présence de l'INFAISABLE.
L'infaisable ? Ce n'est pas une vérité conceptuelle, c'est la vérité vraie.
L'infaisable s'offre à la sensation. Aussi vraie que celle qu'on éprouve lorsque on plonge malencontreusement la main dans l'eau bouillante. Personne ne pourra vous dire que ce que vous sentez n'est que subjectif. C'est une expérience qui s'impose à vous en tant que sujet.
Je réalisais que c'est en se glissant de la logique de l’entendement dans la logique du sensible que l'homme s’éveille au fondement de lui-même : sa propre essence.
Ce qui m'a bouleversé est qu'au moment même où j'épouse l'infaisable, ma manière d'être au monde se transforme instantanément.
"Si vous pratiquez vraiment zazen le corps prend la forme du calme".
Le calme ! Il ne s'agit pas d'un calme qui n'est que le contraire de l'agitation. Il s'agit du grand calme inné, qui atteste et confirme l'absence de la moindre agitation.
Ce grand calme est le symptôme de notre état de santé fondamental. Où trouver ce grand calme apaisant ? Là où nous l'avons laissé... là où il nous attend. Dans le corps que nous sommes – dès ce moment mystérieux qu'est la fécondation – et que nous devenons tout au long de la gestation et au cours des premiers mois qui suivent la naissance physiologique.
« La métaphysique des bébés est la seule qui ne trahisse ni la terre, ni le ciel » écrit Christian Bobin. Et il ajoute : « Les bébés sont les grands sages. Le vrai savoir est dans leurs yeux. (...) C'est le visage même de la sagesse qui n'est pas un visage de savoir. (...)
Une de leurs grandes vertus est de ne pas être aveuglés par un savoir. Ils regardent sans morale, sans philosophie, sans religion, sans aucune précaution. Il n'y a aucune distance entre leurs yeux et Dieu ou les anges. Ou les atomes de l'air si l'on ne croit pas en Dieu ou aux anges. Les bébés sont à une cloison de riz de la vérité. »
Michiko Nojiri, maître dans l'art qu'est la cérémonie du thé commençait ses leçons par le pratique de zazen. Son introduction à l'exercice était toujours le même « Pratiquer zazen c'est être assis comme un bébé est allongé dans son berceau. »
Jacques Castermane
* Christian Bobin : Le plâtrier siffleur, p. 11-12 – éd. Poesis
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D’abord celles de l’enfance, des multiples étapes de la croissance physique, celles de l’empilage successif et programmé des connaissances, celles de la découverte des émotions, chaque année d’âge marquant la validation d’une porte franchie.
Jeune adulte, nous croyons avoir triomphé de toutes les portes et nous voilà prêts à conquérir le monde ou au contraire, à nous ranger sagement dans le moule que la société dans laquelle nous vivons nous propose...ou nous impose.
Pourtant encore de nombreuses portes à passer, celles de l’amour partagé, celles du choix d’être parent ou pas, celles de la réussite dite professionnelle et bien d’autres.
Les années passent, d’autres étapes et d’autres portes se franchissent dans la joie ou la douleur et le plus souvent dans la joie et la douleur.
Alors nous réalisons que, certes nous avons servi notre famille, la société, le formatage en vigueur, nos personnalités exacerbées, mais que souvent nous avons laissé l’essentiel sur le bord de nos chemins, ce germe précieux et sacré qui trouvait encore son expression dans nos rêves d’enfants.
Ainsi commence une nouvelle succession de portes à franchir pour détricoter ces cottes de mailles que la vie nous a fait endosser pour nous protéger de tout et de rien et nous éloigner de l’Être précieux et invulnérable que nous sommes véritablement.
Ces portes sont variées, de plus en plus petites et mystérieuses jusqu’à devenir de pures allégories, car derrière, ce n’est plus un être tangible que nous découvrons, mais l’écrin de la Vie sacrée et infinie...
Elisabeth Kuhn
peinture: Claude Monet 1840-1926 - Les portes du jardin 1881
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"Lorsque les vagues des pensées
N'affectent pas plus la sérénité de l'esprit
Que les nuages n'altèrent le ciel,
Advient alors la libération des pensées
dans leur nature véritable."
- Mipham Rinpotché, Un demi-siècle dans l'Himalaya.
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Un moine tibétain contemple la vallée du Khumbu depuis un rocher surplombant le monastère de Thangboche. |
Obtenir du beurre à partir du lait n'est possible que parce que le lait contient déjà de la crème, mais personne n'a jamais fait du beurre en barattant de l'eau. L'orpailleur cherche l'or parmi les minéraux et non parmi des copeaux de bois. De même, s'efforcer d'atteindre le pur et parfait Éveil n'a de sens que parce que la nature éveillée est déjà présente en chaque être. Sans cette nature, tout effort serait futile.
JAMGÖN KONGTRUL LODRÖ THAYE (1813-1899)
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Voici des citations tirées de la BD "Ressources - un défi pour l'humanité " de Philippe Bihouix et Vincent Perriot.
"Qu'est-ce que la vie ?
C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit, c'est le souffle d'un bison en hiver. C'est la petite ombre qui court dans I'herbe et se perd au coucher du soleil."
Dernières paroles d'Issapoomahksika (Crowfoot, 1830-1890), chef amérindien de la nation siksika
"Ôtez à la vie les joies naturelles pour les remplacer par des joies artificielles et l'avenir ne sera plus qu'un écran vide ."
Gina Lombroso (1872 - 1944)
Comment, en effet, aurait-il pu distinguer ce défaut, lui dont l’âme était entièrement absorbée par un amour aussi ardent ?
Cependant, son amour finit par s’éteindre — un remède avait guéri cette passion.
Lorsque les flammes de l’amour s’affaiblirent en son cœur, il retrouva la maîtrise de lui-même. C’est alors qu’il remarqua la tache à l’œil de sa compagne, et lui demanda :
— D’où vient cette blancheur ? Était-elle là auparavant ?
Elle répondit avec douceur et lucidité :
— Dès l’instant où ton amour a diminué, mon œil a commencé à révéler son défaut.
Lorsque ton regard est devenu défaillant d’amour, mon œil est devenu imparfait à tes yeux.
Tu as troublé ton cœur par l’aversion qui t’habite désormais. Mais regarde donc, ô aveugle du cœur, tes propres manquements !
Jusqu’à quand continueras-tu à scruter les défauts des autres ? Préoccupe-toi plutôt de ceux que tu caches soigneusement.
Lorsque tes fautes te pèseront véritablement, tu ne prêteras plus attention à celles d’autrui.
— Farîd-ud-dîn ‘Attâr
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" Sans doute l'avez-vous remarqué : notre attente - d'un amour, d'un printemps, d'un repos - est toujours comblée par surprise. comme si ce que nous espérions était toujours inespéré. Comme si la vraie formule d'attendre était celle-ci : ne rien prévoir - sinon l'imprévisible. Ne rien attendre sinon l'inattendu.
Ce savoir là me vient de loin. Ce savoir qui n'est pas un savoir, mais une confiance, un murmure, une chanson. Il me vient du seul maître que j'aie jamais eu : un arbre. Tous les arbres dans le soir frémissant. Ils m'instruisent par leur manière d'accueillir chaque instant comme une bonne fortune. L'amertume d'une pluie, la démence d'un soleil : tout leur est nourriture. Ils n'ont souci de rien et surtout pas d'un sens. Ils attendent d'une attente radieuse et tremblée. Infinie. Le monde entier repose sur eux. Le monde entier repose sur nous . Il dépend de nous qu'il s'éteigne, qu'il s'enflamme . Il dépend d'un grain de silence, d'une poussière d'or - de la ferveur de notre attente. Une arbre éblouissant de vert, un visage inondé de lumière.
Cela suffit bien pour chaque jour. c'est même beaucoup."
Christian Bobin - Éloge du rien
peinture: Cuno Amiet 1868-1961
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