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mercredi 28 mai 2025

Vibrations

 Chères amies, chers amis,


Tout parle, tout vibre,

sortons du cadre étroit de la rationalité et de l’objectivation pour retrouver contact avec la vibration originelle.

Osons ressentir son doux frémissement au cœur de chacune de nos cellules. Il ne s’agit pas d’un concept métaphysique mais d’une réalité sensible, concrète. Laissons-nous toucher sans créer de frontière artificielle entre nous et le vivant.

Ressentons dans notre chair la vérité profonde de la vie, source originelle de l’univers.

 - Nathalie Delay

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lundi 26 mai 2025

Vivant...



plus je vieillis
plus je goûte
ma propre compagnie
plus précisément
celle du Plus Grand
se sachant lui même
à travers moi même
vivant


Gilles Farcet


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lundi 12 août 2024

Histoire Zen


Taiyô Kyôgen (943-1027) et son maître allèrent présenter leurs condoléances à la famille d’un ami décédé.

Taiyô Kyôgen demanda à son maître : « Est-il vivant ou mort ? »

Le maître répondit : « On ne peut pas dire qu’il est vivant, on ne peut pas dire qu’il est mort. »

Taiyô Kyôgen demanda alors : « Pourquoi ne peut-on pas dire cela ? »

Le maître lui dit : « Si on ne peut pas le dire, on ne peut pas le dire. »

Taiyô Kyôgen se mit en colère : « Vous feriez mieux de me le dire ou je vous frappe ! »

Le maître répliqua : « Si tu dois me frapper, frappe-moi. Je ne le dirai toujours pas. »

Taiyô Kyôgen demanda alors : « Quel genre de maître êtes-vous ? Vous savez et pourtant vous ne voulez pas le dire à votre disciple. »

Taiyô Kyôgen frappa le maître et s’en alla. Quelque temps plus tard, son maître mourut. Taiyô Kyôgen trouva un autre maître nommé Ryôzan Enkan et lui posa la même question.

Ryôzan Enkan répondit : « On ne peut pas dire qu’il est vivant, on ne peut pas dire qu’il est mort. »

En entendant ces mots, Taiyô Kyôgen accéda à l’éveil.

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lundi 3 juin 2024

Tout sert !

Y aurait-il la moindre parcelle de vivant qui n’ait son utilité ?

J’ai beau scruter : dans le monde végétal, tout sert. Le plus visible est la chaîne alimentaire. Mais pas seulement. Le végétal contient des principes actifs pour soigner les animaux et les humains. Il constitue la base de la pharmacopée. Il régule le climat. En se nourrissant du minéral terrestre et de la lumière céleste, il montre subtilement l’amour inconditionnel : recevoir-donner.


Le minéral qui nourrit le végétal est indissociable de la chaîne du vivant. Chaque atome, dans sa spécificité, s’unit à un autre pour constituer le socle de la vie terrestre visible. Par exemple le carbone aux multiples affinités ou la combinaison hydrogène-oxygène pour son environnement gazeux.

Y aurait-il le moindre insecte, le moindre animal qui n’ait son utilité ? Même si je connais peu d’animaux parmi leur immense diversité, je sais que chaque espèce possède un instinct dominant qui lui est propre, et lui donne une façon unique d’exister. Et nous sommes la sommation du monde animal. Nous leur devons la base de ce qui constitue notre personnalité.

Avec un petit truc en plus : la parole. Tout a son utilité. Et l’homme n’aurait pas d’utilité ?

Au sommet de l’évolution, le petit dernier arrivé sur terre n’aurait pas sa place active dans la chaîne du vivant ?


L’être le plus complexe de la création a, comme les autres, son utilité. Bien sûr, son originalité, c’est qu’il doit trouver sa propre utilité. Elle est forcement singulière car chaque être humain est singulier.

Mais la famille humaine a reçu et sait la nature de son service, à la suite des règnes qui nous ont précédés. Être comme le minéral, croître comme le végétal, instinctivement ensemble comme l’animal, en le sachant par sa personnalité, son rôle : donner de l’amour. 

Mettre de la paix là où il y a la guerre, de l’ordre là où le désordre gouverne, mettre de la douceur où la haine domine.

Donner de l’amour, selon sa propre forme, voilà l’utilité dévolue à chacun.

Christian Rœsch

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mercredi 22 mai 2024

La vie est une...

 


La vie est une,

une et différenciée, sans séparation (exclusion) et sans confusion (réduction).

Il n’y a jamais eu « deux » vies.

La vie est une où elle n’est pas.

La vie est une dans l’arbre et dans le singe, elle est une dans le singe et dans l’homme, elle est une dans le palestinien et l’israélien, une dans le russe et l’ukrainien…

Il n’y a pas de frontières entre une vie et une autre vie, si ce n’est dans la tête de ceux qui ignorent ou ne veulent pas savoir que la vie est une et différenciée, sans séparation (exclusion) sans confusion (réduction)…

Cette évidence nous tuera tous…

Heureusement la vie ne meurt pas, elle ne ment pas non plus, elle sera toujours vivante sous la cendre quand cessera le feu.

Que peut vouloir la vie si ce n’est vivre, simplement vivre !

La conscience et l’amour viendront peut-être par surcroît ?

À moins qu’il ne faille commencer par la conscience et l’amour, la vie viendra par surcroît ?


Ce que les chiens voient de leurs yeux, ce que les aveugles sentent sur leurs paupières et leur peau, pourquoi nos politiques ne le verraient-ils pas de leurs yeux, pourquoi ne sentiraient-ils pas la vie une, frémir sur leurs paupières ?

Pourquoi tant de morts avant de revenir à cette évidence : la vie est Une.

Il n’y en a pas deux !

Il n’y a pas de frontières pour ceux qui veulent vivre.

La vie monte plus haut que tous les barbelés et murs de séparation…

Mais c’est aussi une évidence : il y a des vivants qui ne veulent pas vivre, qui ne supportent pas que les autres vivent.

Ceux-là sont prêts à tuer ou à laisser tuer leurs propres enfants, avant de se faire tuer ou de se tuer eux-mêmes.

Les plaindre ou les combattre ne fait qu’ajouter à leur rage.

Peut-être nous faut-il apprendre à vivre et à aimer désespérément, silencieusement, à faire face à l’absurde et à ses abîmes, être conscients malgré tout ; derrière ces masques humains il y a de vrais visages, la vraie vie qui aime vivre encore, ce vieux moineau qui peut et qui veut renaitre de ses cendres.


 Jean-Yves Leloup, mai 2024

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mardi 13 février 2024

L'entre-nous


Je n’existe pas. Tu n’existes pas.
Mais ce qui existe (…)
c’est ce qui s’est tressé entre nous,
ce qui est filé entre nos deux quenouilles,
la relation, l’entre-nous.

Lorsque je comprends que tout ce qui détermine mon existence
définit l’exact périmètre de ce qui n’est pas important
et que tout ce qui me relie à la création est le Vivant

– alors seulement la bonne existence peut commencer.

(Christiane Singer)

Recueil: Du bon usage des crises
Editions: Albin Michel
(l'arbre à lettres)

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dimanche 19 novembre 2023

Porter le vivant


— Je dois vraiment travailler sur moi, et sur mes blessures.

— Ce que tu appelles  « travail sur soi » est davantage une affaire d’exploration que de travail. Il est davantage question de douceur et de présence à soi, que de quantité et de dureté. Cette présence à soi d’où tout peut émerger et être enfin reçu, permet d’atteindre une profondeur de conscience qu’aucune fermeté, détermination, ou quantité de travail n’effleurera jamais.

Une immense main te porte, non pas vers ce que tu demandes, mais ce que tu as besoin de traverser pour parvenir à ta souveraineté.  Ce chemin est un chemin de présence, car c’est dans la capacité à être pleinement présent avec tes émotions que le « travail » se fait. Il ne se fait pas en construisant des chemins de traverse ou des raccourcis, mais en apprenant à s’assoir droit dans le feu des émotions. Afin de devenir à ton tour la main qui porte le vivant.

🙏 Stephan Schillinger©️  

Extrait des livres « Par un Curieux Hasard »

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jeudi 20 juillet 2023

Un Chemin pas à pas

 « La réalité dans laquelle nous vivons est une réalité de la rencontre » K.G Durckheim



Lorsque j’ai pris cette photo, je m’apprêtais à passer mon chemin rapidement en me disant :

« Tiens, étonnant cette fleur sortant du béton ».

Et puis, je me suis arrêté, touché par la puissance de vie qui se dégage de cette fleur jaillissant d’une terrasse en pierre. Ce geste, si simple, si fragile, éclatant de vie, comme si de rien n’était, m’a arrêté dans mon « plein de choses à faire ».

Jacques raconte souvent cette promenade en forêt avec Durckheim, presque aveugle à la fin de sa vie, lors de laquelle il lui demande :

« - Que voyez-vous là, Jacques ?

- Là, je vois un arbre magnifique !

- C’est curieux, là où vous voyez un arbre, je vois un geste de la vie ».

« La réalité de la rencontre » dont parle K.G. Durckheim est cette vision, ce contact avec le geste vital qu’est tout être vivant, rencontre qui se produit avant de nommer ce que l’on voit, ou avant d’émettre des idées, des jugements sur ce que l’on rencontre.

Réalité bien plus vaste, bien plus sacrée que des pensées du type : « cette fleur est bien jolie … quel est donc son nom ? … Comment peut-elle pousser là ?... »

Si je rencontre cette fleur avec le mental, j’en reste à : « c’est joli … C’est étrange … », et je retourne à mes activités bien plus importantes.

Mais si le geste de vie qu’est la fleur me touche, je suis obligé de m’arrêter, ne serait-ce que quelques instants. Être touché, cela veut dire que je sors autrement de cette rencontre, qu’il y a forcément un changement dans ma manière d’être : plus calme … plus ouvert … moins précipité ?

En prenant le temps de la rencontre avec cette fleur, je suis touché par la force de vie, la beauté d’un tel contraste ; touché par l’ordre naturel des choses qui fait que tout ce qui vit est appelé à se développer selon sa forme propre, voulue par la vie, avec les conditions existentielles du moment.

Je suis touché par le lien qui unit la fleur et la pierre : ce geste n’existerait pas sans la dalle de pierre ; la fleur s’appuie sur ces conditions particulières, que l’on peut qualifier de très difficiles, pour néanmoins se révéler dans un geste pleinement épanoui.

Cette rencontre me recentre, fait passer le mental au second plan, et, pour un moment au moins, je me sens plus vivant, en contact avec un aspect de moi que je mets souvent en veilleuse : « être complètement, essentiellement là », ouvert à une rencontre sensible, sensorielle avec ce qui est, sans « le miroir du mental ».

Je suis touché, parce qu’en rencontrant cette fleur, je comprends certains aspects de la pratique du zen ; de même que la particularité de cette fleur nait de la dalle fissurée, l’Être que je suis peut se révéler sur les rudesses, les fissures, les failles du « mur de l’égo ».

L’Être s’appuie sur les craquelures de l’ego pour grandir, s’épanouir, en tant que forme, geste, et cela d’une manière unique : c’est la forme individuelle propre à chacun de nous, voulue par la vie, que l’on appelle dans notre enseignement « Être Essentiel ».

Cela me rappelle une expérience faite lors d’un zazen particulièrement éprouvant : je suis un bloc de béton, tout en résistance et lutte intérieure ; je brûle intérieurement de colère et d’impuissance à ne pas pouvoir lâcher prise : quelques centimètres carrés de douleur entre les omoplates prennent tout l’espace. Et puis, tout d’un coup, je sens un filet d’air qui se faufile à travers ce bloc de tension : tiens, je respire encore … « Cela respire »

Le souffle se fait plus présent, plus ample ; je réentends les oiseaux à l’extérieur ; je redeviens plus souple, plus ouvert ; des larmes coulent … Le « mur de l’égo » semble avoir été transpercé par l’élan vital que je suis, toujours présent, quelles que soient les circonstances existentielles.

La « réalité de la rencontre » avec ma vraie nature n’oppose pas moi existentiel et être essentiel, mais remet les choses à leur place : « Je suis un être vivant » met au second plan « je suis un être pensant ».

Pour revenir à la photo de ce geste-fleur, il s’agit d’une rencontre que j’ai faite un matin sur le palier de ma maison, et sans doute suis-je passé devant de nombreuses fois sans y prêter attention. En sortant de chez moi, lorsque je les Vois, je ne manque donc pas de m’incliner devant ces quelques fleurs, et ainsi changer ma manière de marcher pour aller vers « plein de choses à faire ».

Joël PAUL

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lundi 13 mars 2023

Nous avons oublié...

 

L'homme par ses activités actuelles prouve qu'il est tombé dans l'oubli. Cet oubli qu'il dépend de l'air, de l'eau et de la terre !

Voici quelques rappels :

Les autres êtres vivants sont tout aussi vivants que nous.

L'eau compose notre corps et empêche la sécheresse de notre cœur.

On ne connait pas l'ensemble des liens qui nous permettent de vivre, et l'humilité vient de l'humus qui nous ramène à la terre.(debout sur la terre ou allongé sous la terre ?)





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samedi 15 octobre 2022

La Vie

 


Etre entièrement vivant, entièrement humain et complétement  éveillé, c'est être continuellement jeté hors du nid. Vivre complétement c'est être sans cesse dans le no man's land, c'est faire l'expérience de chaque instant complétement neuf et frais. 

Vivre, c'est être disposé à mourir encore et toujours. Du point de vue éveillé, c'est ça la vie. 

Pema Chödrön

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jeudi 15 septembre 2022

Zazen ou mindfulness ?


À chacun de choisir et de décider ! Mais, si possible, en connaissance de cause parce que l'amalgame qui est fait actuellement entre ces deux propositions est inconvenant.

Pourquoi ? Parce que :

Le Zen est un chemin d'expérience et d'exercice !

La Mindfulness est un chemin d'exercice et d'expérience !

« Pour l'homme en chemin, tout commence par une expérience! » écrit K.G. Dürckheim à son retour du Japon où, pendant une dizaine d'années, il s'est immergé dans le monde du Zen. L'expérience dont il est ici question n'a rien d'oriental, rien de japonais, rien de bouddhiste, rien de chrétien, rien de laïque. Elle est universellement humaine. Il est dans la nature de tout être humain d'être happé ou touché, par une expérience, un vécu intérieur, qui transforme en un clin d'œil la personne qui l'éprouve, qui l'accueille, sans détour par la réflexion mentale.

En témoigne et lui donne caution le récit d'un auteur hors bouddhisme, hors christianisme, hors hindouisme, hors scientisme. Il s'agit de Marcel Proust (1) :


« Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain je portai à mes lèvres une cuillerée de thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée de miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans notion de sa cause. Il m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu'elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu'elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D'où venait-elle ? Que signifiait-elle? Où l'appréhender? (...) Il est clair que la vérité que je cherche n'est pas dans le breuvage, mais en moi. Le breuvage a éveillé la vérité mais il ne la connaît pas. »

Dans la mémoire de chacun il y a une petite madeleine. Souvenez-vous ! Il y a dix ans, en écoutant Gymnopédie d'Eric Satie ... lors des dernières vacances au bord de l'Atlantique, ce coucher de soleil qui m'a bouleversé ... en courant le marathon de Paris, tout à coup je ne courrais plus, cela courrait ... j'avais quatre ans et j'étais sur la balançoire ... la semaine dernière, en arrêt devant une peinture de Monet ...!

Ce moment inattendu au cours duquel on ne se pose plus la question du sens de la vie parce que ce qu'on vit, ce qu'on sent et ressent, donne sens. Expérience à l'origine d'une force vitale stimulante, d'un calme intérieur apaisant, d'une profonde joie intérieure.


La question est alors : comment devenir celui, celle, qui s'est dévoilé à l'occasion de telle ou telle 
circonstance existentielle? La réponse au -comment- lorsqu'elle est posée à un maître Zen est immédiate : « En pratiquant zazen » (ou un exercice pratiqué dans l'esprit du zen : Kyudo, Kendo, Chado (2).

On ne pratique pas zazen dans le but de construire un avenir. On pratique zazen afin de libérer notre nature profonde enfermée dans le moi mondain, l'ego. C'est pourquoi on désigne zazen comme étant une pratique sans but. Parce que le but n'est autre que ce qui est dès l'origine de mon existence : ma vraie nature, ma nature essentielle. Zazen n'a donc rien à voir avec les méthodes proposées dans le cadre du développement personnel ni avec les pratiques méditatives qui s'appuient sur l'usage du mental (mind). Ces différentes méthodes proposent un "chemin d'exercice et d'expérience". Le Zen propose un chemin d'expérience et d'exercice.

La liste des cent (100) bienfaits promis à celles et ceux qui vont pratiquer la méditation de pleine conscience n'a absolument rien à voir avec la pratique méditative sans objet appelée zazen. Zazen, n'a d'autre but que l'éveil de nos potentialités innées qui ne peuvent être construites à coups d'exercices.

Zazen ? "C'est être assis (Za) comme un bébé est allongé dans son berceau !" (Michiko Nojiri - Maître du Chado).

Voici ce qu'écrit Christian Bobin (3) : "Les bébés sont les grands sages. Le vrai savoir est dans leurs yeux.(...) Une de leurs grandes vertus est de ne pas être aveuglés par un savoir. Ils regardent sans morale, sans aucune prétention, sans philosophie, sans religion, sans aucune précaution. Il n'y a aucune distance entre leurs yeux et Dieu ou les anges. Ou les atomes de l'air si l'on ne croit pas en Dieu ou aux anges. Les bébés sont à une cloison de papier de riz de la vérité."

L'ensemble des doctrines concernant une conception nouvelle de l'homme a pour but ce que révèle cette idée absurde ... "rien que du bonheur"! À la pointe de ce désir égotique il y a aujourd'hui l'idée d'accéder à un "homme augmenté".

Cette arrogante vanité qui promet le passage d'un ego de taille XXL à un ego de taille XXXL écarte plus que jamais l'être humain de sa nature essentielle qui est indépendante des conditions sociologiques ou psychanalytiques ou scientifiques. L'inobservance des intentions de l'être − ce qui fait que chacun est ce qu'il devient et devient ce qu'il est − est la cause d'un mal-être individuel qui devient un mal-être collectif. Finalement et irrémédiablement une vérité qui a sa place dans les traditions de sagesse en Orient est l'importance du CORPS sur ce chemin d'expérience et d'exercice.

Le corps vivant, Leib (4), est l'enceinte du secret qu'est le vrai soi-même. Il s'agit du corps-vivant, Leib (à ne pas confondre avec le corps-objet, objectivé mentalement, Körper). La vie n'est pas dans un contenant qu'on désigne comme étant un corps. Le corps-vivant est la vie qui, d'instant en instant, prend forme selon un ordre des choses (Tao-Do) qui n'est pas du ressort du moi, lequel pense que s'il ne fait rien, rien ne se fera.

Jacques Castermane

(1) Du côté de chez Swann, éd. Folio, p. 44-45

(2) l'art du tir à l'arc, l'art du sabre, l'art de la préparation du thé.

(3) Christian Bobin, Le Plâtrier siffleur, éd. Poésis, p.11

(4) Le corps-objet, le corps-outil = Körper dans la langue allemande.

 Le corps-vivant dans sa globalité et son unité = Leib dans la langue allemande.

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samedi 12 mars 2022

Le Bonheur

 LE BONHEUR ? (extrait d'un livre à paraître le 21 mars


Il se vivait tel ce personnage de l’histoire zen qui, tombé de la falaise , s’est rattrapé à une branche qu’il sent craquer sous son poids tandis que de son autre main il cueille des fraises sauvages poussées dans le creux de la roche et s’émerveille de leur goût.
Il était au courant.
Tout ne tenait qu’à un fil.
Le corps que la vie lui avait prêté fonctionnait pour le moment sans accroc, comme un avion dans un ciel pur, à la merci d’une météo soudain impraticable, d’un missile égaré, d’une défaillance imprévisible du réacteur, d’un gros oiseau , d’un contrôleur aérien cinglé ou d’un pirate déterminé.
Chaque instant était un miracle, chaque respiration un don inouï, chaque petit plaisir une bénédiction.
Rien n’était dû, jamais.
Tout était accordé par une sidérante grâce.
Il était heureux et il n’en revenait pas.
Il n’avait aucune intention d’en revenir.
Il s’éveillait chaque nuit et titubait vers les toilettes bluffé d’être encore en vie, de ne pas être malade, d’être là où il était et d’être qui il était et aussi avec qui il était. Avec le Tout et avec l’amour dans le train duquel il était monté à son passage en ville.

Gilles Farcet

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dimanche 26 septembre 2021

Juste un temps

 « Il y a un temps pour chaque chose, un temps pour les vivants, un temps pour les morts »

Joshin Luce Bachoux, nonne bouddhiste, nous relate un rituel original auquel elle a participé en août 2021 avec sa communauté : trois jours consacrés à la mémoire des défunts. Une manière émouvante et concrète de se tourner vers « ceux qui nous ont quittés ».


De petites lumières tremblantes qui illuminent un instant le crépuscule, puis, au fil de la rivière, s’éloignent et disparaissent… Nous regardons partir ces fins morceaux d’écorce ou de bambou que nous avons confectionnés cet après-midi, taillés et lissés, puis peints : des fleurs, des oiseaux, des ébauches de visages, toujours des couleurs… Sur le dessus une feuille, ou un morceau de papier avec un nom. Et enfin, collée en équilibre, une petite bougie.

Puis, tard en cette belle journée de la mi-août, quand le soleil a commencé à disparaître derrière la colline, nous sommes descendus en silence jusqu’au cours d’eau en contrebas ; nous sommes restés là quelques minutes, recueillis, chacun dans ses pensées, dans ses souvenirs, mais puisant de la force à être ensemble. Nous ne pouvions plus voir le jardin ni les bâtiments ; le quotidien semblait avoir disparu. Il nous restait un monde vert et silencieux, tranquille et accueillant ; juste un murmure, celui de l’eau, un fredonnement léger pour accompagner ces instants d’émotion.

Moment de partage et d’acceptation 

Alors, chaque personne à tour de rôle a allumé sa bougie, s’est avancée et a délicatement déposé la frêle embarcation sur l’eau. Quelques secondes pour la regarder prendre son élan, puis une autre personne à son tour pour confier un nom, un souvenir, à la source de toute vie.

Car comme il est dit, il y a un temps pour chaque chose, un temps pour les vivants, un temps pour les morts. Cette cérémonie clôt le temps des morts ; ou plutôt non, pas une cérémonie, le mot est trop fort, il ne transmet pas la simplicité, la retenue de nos gestes ; pas un rituel non plus, chacun s’avance doucement, prend le temps voulu, il n’y a pas de préséance, personne ne dirige. C’est un moment de partage, d’acceptation aussi : ouvrir les mains et laisser partir.

Vers tous ceux qui nous ont quittés...

Les deux jours précédents ont été un temps du souvenir : nous avons choisi de garder cette date de plein été, comme au Japon, pour nous tourner vers nos proches, ou moins proches, vers tous ceux qui nous ont quittés. Plénitude : le potager croule sous les courgettes et les haricots, avec les pointillés orange des potimarrons ; dans le jardin, c’est à qui, dahlias, cosmos, ou lupins, attrapera le plus tôt le soleil. Mais déjà, dans nos montagnes, le matin se fait frisquet, et le soir, les sapins s’enroulent dans une brume légère…

Offrandes et longue méditation silencieuse 

Il est d’usage d’aller le premier jour au cimetière laver les tombes, aussi tendrement, dit-on, que si on lavait le dos de sa mère… Ici, en ces contreforts des Cévennes, nous nettoyons le petit cimetière qui se trouve sur le terrain en nous efforçant d’enlever mauvaises herbes et orties le plus doucement possible ! Le lendemain matin, chacun dépose, dans la salle de méditation ou au-dehors, dans la forêt ou en plein champ, des offrandes. Ce peut être un message, une photo, ou ce qu’aimait la personne : ainsi il y a sur l’autel une plaquette de chocolat, du Coca, une petite maquette d’avion et un joli foulard.


L’après-midi, nous nous sommes réunis pour une longue méditation silencieuse, puis, séparément, nous avons marché jusqu’à la nuit. Troisième jour, les petits bateaux, la rivière… Nous revenons au temple en silence ; la nuit est tombée. Un grand apaisement en nous et autour de nous ; fatigués et heureux, comme au retour d’un grand voyage. Le halo des lampes qui accompagne notre marche nous le dit : nous ne sommes jamais seuls, nous traversons cette vie, entourés de tous et de chacun, ensemble, et ainsi entre la douceur dans nos vies.

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dimanche 25 avril 2021

Nous sommes des vivants qui parlent

 méditer sur ce qui fait l'essentiel de notre humanité : écouter et recevoir une parole.

Nous ne savons jamais de qui viendra la parole qui fécondera notre vie, et qui nous sauvera, à l'heure de l'épreuve. Abraham le savait, lui qui, au pied du chêne de Mamré, a fait hospitalité aux anges, écoutant cette annonce surprenante d'un enfant à venir, gardant respectueusement leur parole.

À sa suite, j'aime ouvrir ma maison, et mes oreilles. Suivre la tradition africaine de la maison ouverte qui demande que, dans chaque village de la savane, le gîte et le couvert soient offerts à l'étranger de passage, en échange de sa parole. Une manière de partager la connaissance et la sagesse de tout chemin de vie.


La plus belle maison ouverte est, selon moi, notre maison commune. Dès que le printemps revient, je gagne le parc où j'ai l'habitude de me promener, pour écouter ce chant de la terre. Je m'y assois, pieds nus dans l'herbe, dos contre le cerisier du Japon que j'ai adopté comme banc de méditation. J'aime tant voir cet arbre se donner à la lumière, en se mettant en feuilles et en fleurs.

Il me fait contempler la tendresse virginale du vert de ses feuilles, comme la pudeur du rose de ses fleurs. La sève qui monte à ses branches est comme une larme qui monte à ses yeux, une parole qui monte à ses lèvres.

J'écoute par toute ma peau

Au pied de cet arbre, je me fais toute écoute. J'écoute, attentive, ce verger de cerisiers en fleurs, y voyant plus qu'une maison ouverte et commune : un jardin de la Parole. Le vent souffle légèrement, les oiseaux chantent et se font entendre autour de moi, dans le plein silence des voix humaines.


Je me revêts de la douceur de cette enveloppe sonore, comme pour m'y purifier de la cacophonie de la ville. Pas de bruits chaotiques, mais des filets d'eau, chantants et mélodieux, devenant rivières et fleuves, se jetant dans la mer de mon oreille, résonnant dans l'abysse de mes profondeurs.

Quand j'écoute ainsi, je n'écoute pas que de mes deux oreilles, mais par toute ma peau. Au jardin d'Éden, il est dit qu'Adam et Ève étaient, comme deux nouveau-nés, tout de peau. Tympan sonore au creux de leurs oreilles, cette peau était comme un tambour. Par lui, ils entraient en résonance, et en intimité profonde, avec toutes les formes de vie, dans l'univers visible et invisible.

Se laissant toucher et caresser par le vivant, ils pouvaient nommer l'essence de toutes les créatures. Chantres et poètes, ils fructifiaient le don de la parole qu'ils avaient reçu : celui de la parole « essentielle ».

Des vivants qui parlent


Je sais, moi qui prends la parole dans des livres, et qui donne la parole dans des ateliers, que ce don de la parole « essentielle », fondée sur une communion avec le vivant, est ce qui est le plus blessé en nous. Le serpent s'est glissé entre les herbes, et il a détourné notre peau et nos oreilles du chant de la terre.

Il a capturé notre attention pour nous faire vivre sous l'emprise de ses ondes, où toute parole professée se trouve, bien souvent, déformée et critiquée. Où toute parole professée se trouve blasphémée. Une vraie attaque virale et un ravage plus grand que la pandémie que nous traversons.

Pourtant, ce don de la parole « essentielle » est notre vocation à tous. Nous sommes appelés à être « des vivants qui parlent », à extraire un élixir de vie de tous les événements de notre chemin, à faire sur eux la lumière en laissant monter à nos lèvres une parole personnelle de sagesse.

Les disciples le savaient, eux qui avaient ouvert l'oreille de leur cœur à la voix du Bon Pasteur : « Seigneur, vers qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. » Si le serpent a mordu, le Christ a restauré le don premier fait à Adam : celui de la parole de vie, celui de la parole qui féconde et qui guérit.

Charlotte Jousseaume est écrivaine. Elle anime des ateliers d'écriture et a publié Le silence est ma joie (Albin Michel), Quatuor mystique et Et le miroir brûla (Cerf).


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samedi 3 avril 2021

En contact avec la Vie

 


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" Les oiseaux m’empêchent de penser, quel bonheur."
La nuit du cœur de Christian Bobin


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mardi 30 mars 2021

Se relier au vivant

 Voici une pratique que nous vous proposons d'expérimenter chez vous, pour vous (re)connecter au vivant en vous et à l'extérieur de vous, l'une des pratiques phare du modèle des 8 Shields.


Le rendez-vous avec soi-même


Prenez l'habitude de vous relier au vivant en vous et autour de vous, de vous reconnecter à la Terre, à Gaïa.

1) Trouvez votre petit coin de nature pour vous asseoir seul·e
Marchez au hasard dans une direction qui vous fait envie, et asseyez-vous dans un coin agréable, près d'un arbre, d'un cours d'eau, en face d'une vue inspirante, dans votre jardin. Cela peut être en pleine nature. Et nous vous encourageons à trouver un endroit facile d'accès pour vous, ce qui facilitera votre pratique qui gagne à être réalisée quotidiennement. Par exemple, une chaise juste devant votre maison, si vous avez un jardin, fait très bien l'affaire, ou bien le premier banc du parc le plus proche de chez vous.

2) Remerciez pour l'accueil
Attendez de sentir que vous êtes invité·e à entrer, éventuellement enlevez vos chaussures, apportez une jolie pierre ou un élément de la nature récolté en chemin, installez-vous confortablement.

3) Observez, écoutez, ressentez
Soyez simplement là, pleinement présent·e, goûtez le moment présent avec tout votre corps et tous vos sens. Sentez-vous libre d'offrir un chant, un poème, une danse, une prière.

4) Exprimez ce que vous avez sur le cœur
Choisissez un élément (arbre, plante, oiseau, insecte, etc.) pour lui dire à voix haute ce que vous n'osez pas dire aux humain·e·s : laissez-vous descendre dans votre émotion, quelle qu'elle soit, offrez-lui vos larmes, votre joie…

5) Posez vos questions
N'hésitez pas à vous poser des questions sur des difficultés que vous traversez, sur lesquelles vous avez besoin de soutien, et ouvrez-vous à ce qui vient : idées, sensations, observations variées d'éléments naturels qui vous répondent à leur façon (vent, craquement, oiseaux, insectes, nuages, etc.). Sentez le soutien que cela apporte sans chercher à toujours lui donner du sens. Laissez venir à vous.

6) Remerciez en partant
Remerciez pour le moment partagé, et offrez-vous de revenir régulièrement, à la même heure, au même endroit, comme à un rendez-vous avec vous-même et avec le monde !

L'ensemble de cette pratique peut prendre entre 30 min et 1 h, la durée n'est pas un enjeu, c'est la fréquence qui permet de découvrir… ce que vous découvrirez par vous-même !

Clé d'ancrage


Pour traverser les vagues d'émotions qui peuvent arriver, écoutez votre respiration, invitez votre corps à se détendre, ancrez-vous dans la joie d'être vivant·e ici et maintenant, sur cette planète, et accueillez les mouvements qui se présentent en vous et à l'extérieur de vous.

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source : Mooc transition intérieure


jeudi 4 mars 2021

Le vivant se doit au vivant

 


Le vivant se doit au vivant

Pas à un absolu sec

En tête à tête avec lui même

Pas à un Dieu à notre image , 

Vengeur ou complaisant

Version dure ou version molle

Le vivant se doit au vivant

C’est au vivant que le vivant rend compte

Et, ce faisant, 

Honore la source du vivant

Source qui ne s’accomplit qu’en son courant 

Serpentant tout du long 

De l’improbable vallée du vivant




23 février (anniversaire de Gilles farcet), jour de la Saint Lazare, à Angles ...

SAINT LAZARE

Je ne sais pas pourquoi 
Le Christ a ressuscité Lazare
Tout simplement peut être
Parce qu’il était son ami
Et que le savoir mort l’avait fait pleurer
Et même, nous dit l’Ecriture, « frémir en son esprit »
Toujours est il qu’aujourd’hui, 
Jour de la Saint Lazare
Je me réveille encore une fois
Ayant dorénavant
Avancé dans la soixantaine
Je me réveille dans la maison même
Ou se réveillèrent et moururent mes ancêtres
Je me recueille dans la pièce même 
Où dormaient mon père et ma mère
À quelques mètres du petit cabinet 
Ou je passais mes nuits enfants
Tout impatient de jeux et de liberté estivale
Toutes ces décennies plus tard
Me voici maître de cette maison
Toujours consacrée à un patient labeur
Comme autrefois emplie de travailleurs voués
À la broderie de trames subtiles, désormais invisibles 
Les jours d’Angles demeurent 
Leur nature a muté, voilà tout 
Et mon épouse et moi œuvrons 
À cette entreprise familiale
J’imagine Lazare ôtant ses bandelettes
Et je me dis que sans doute
Il vécut encore
On ne sait combien de temps
Mais il vécut encore
Revenu des morts pour servir 
Témoigner de la vie et de la vérité 
Qu’il avait contemplée
En témoigner jusqu’à fermer les yeux
Pour cette fois ne plus les ouvrir , 
Du moins ses yeux de chair
Je médite ces choses en mon cœur
Je commence à vaquer à l’ordinaire de ma journée
Au fil de laquelle cependant je reçois les témoignages 
De ceux qui me veulent du bien, de près ou de loin 
Et je me dis que décidément 
Je suis béni de servir 
De ressusciter chaque matin et chaque instant
Non plus pour mon seul moi de pauvre créature impuissante
Mais pour tant bien que mal être utile, 
Gros maroufle que je suis
À qui il fut donné de cohabiter avec la lumière, pleine de grâce et de vérité

(texte extrait de Face Contre Terre, éditions Le Clos Jouve)

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vendredi 19 février 2021

Transmission directe

 


L'opinion de mon professeur était que les textes taoïstes n'ont jamais été destinés à être la seule source d'apprentissage. Il disait plutôt qu'il s'agissait de livres de notions clés, d'aides à la mémoire pour aider un maître à exposer le Tao. Dans une culture où le professeur et la tradition orale sont primordiaux, cela semble juste. Cela renforce également le penchant traditionnel pour le secret - seul l'initié pouvait déchiffrer les paroles des sages.
Trois points méritent d'être soulignés ici. Premièrement, l'ambiguïté, la brièveté et le caractère parfois illogique des écrits sont tout à fait acceptables. Tant que quelqu'un peut expliquer la signification des textes, ils sont utiles.
Deuxièmement, il n'est pas possible de chercher des arguments soigneusement construits et indépendants que nous pouvons analyser comme nous le faisons avec les écrits philosophiques occidentaux. Ils n'étaient pas destinés à persuader qui que ce soit de leur propre chef.
Troisièmement, cela rend la traduction problématique. Il est impossible de saisir les nuances et les jeux de mots, et cela rend toutes les traductions lourdes de points de vue et d'interprétations personnelles.
Aujourd'hui, les gens sont de plus en plus nombreux à apprendre à partir de vidéos. Leurs mouvements sont étonnamment bidimensionnels. Après tout, ils n'ont vu qu'un seul angle et ne peuvent obtenir aucune réponse à leurs questions.
Je continue à croire qu'il faut apprendre les arts martiaux, le taoïsme, et en fait presque toutes les matières avec un professeur vivant. L'essence de tout art existe au-delà de sa technique. Seule une transmission directe au-delà des écritures, comme le disent les maîtres zen, éveille le Tao en vous.

Fabrice Jordan
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jeudi 28 janvier 2021

mercredi 21 octobre 2020

Recevoir...


 "Savez vous pourquoi le contentement imprègne mon ressenti ? Pas parce que je vis des états d'"éveil" extraordinaires. Mais Parce que ce que je reçois chaque jour, d'un bout à l'autre d'une journée ordinaire, je le reçois vraiment, pleinement. La lumière du jour, le paysage, l'énergie d'une rue, marcher, goûter un vin, boire un café, m'allonger pour quelques minutes de repos, entendre une voix amie, écouter de la musique, lire, m'asseoir à table, m'endormir … Me sentir vivant …

Tout cela je le reçois, sans que le mental n'interfère, ne m'empêche de pleinement le goûter. C'est pourquoi j'éprouve le contentement de quelqu'un qui se sent nourri. Je rencontre tant de personnes à qui la vie donne mais qui ne reçoivent pas et par conséquent se sentent insatisfaites."

Gilles Farcet

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