lundi 4 janvier 2016

Des conseils pour "Passer ma route" par Michel Delpech


1. Écoutez votre conscience
Nous quittons Dieu lorsque nous transgressons notre conscience. Si nous l’outrepassons mais que nous pensons, à tort, que c’est une bonne chose, Dieu ne nous en voudra pas. Mais si la motivation réside dans l’intérêt ou l’orgueil, alors nous nous éloignons de lui. Comment être à l’écoute de sa conscience ? Par le silence, la méditation et la prière. Les moments de solitude débouchent toujours sur une réponse, une voie nous paraissant plus claire, plus sage, plus évidente qu’une autre.

2. Prenez le temps
Le silence n’est pas sans lien avec le temps : face à une possibilité ou une décision à prendre, ne vous précipitez pas. Pesez bien le pour et le contre. Bien que cela soit séduisant sur le moment, vivre dans l’emballement et l’exaltation permanente ne mène à rien et l’apparence du moment peut être trompeuse. Le cœur et la raison doivent fonctionner en bonne entente. Certains choix déterminent nos vies. Faisons en sorte qu’ils soient le plus justes possible.

3. N’ayez pas peur
Lorsque vous devez faire des choix, n’ayez pas peur de prendre la direction la plus difficile, si c’est celle qui vous semble la plus juste, la meilleure pour vous. Nous avons tous de bonnes raisons de préférer la facilité, qu’elle soit matérielle, affective ou professionnelle. Or, la voie la plus étroite est toujours la bonne. Les vertus se nourrissent entre elles, c’est la même chose pour les défauts. Mais il est plus facile de céder au mal, d’écouter ses bas instincts, que d’acquérir quelques vertus. Pourtant, c’est en développant ses vertus que l’on accède au bonheur !

4. Apprenez à prendre du plaisir
Écoutez de la bonne musique, ne perdez pas votre humour, restez proche de vos amis, restez vous-même quel que soit votre interlocuteur. Et puis allez vous promener, découvrez les fleurs, parlez aux arbres, n’oubliez pas que les animaux sont de merveilleuses créatures de Dieu. La vie est belle, rendez grâce à Dieu en l’appréciant.




Les étapes de sa vie
1946 Naissance à Courbevoie (92).
1952 Première communion.
1970 Début d’une longue quête spirituelle.
1976-1982 Dépression.
1981 Rencontre frère Odon à l’abbaye de Saint-Wandrille (76).
1985 Mariage avec Geneviève dans une église copte, suivi d’un voyage à Jérusalem, où il va rencontrer le Christ.
2013 Apprend qu’il est atteint d’un cancer de la langue. Sortie du livre J’ai osé Dieu…
2015 Fin du chemin


dimanche 3 janvier 2016

2016, un chemin de joie et de retournement...



Ne vous arrêtez pas en chemin. 


Allez jusqu’au bout de la folie du mental. La récompense est tellement plus grande que tout ce que la réalité paraît vous faire perdre, que c’est vraiment fou de continuer dans cette erreur permanente. La récompense, vous le savez, c’est la paix, la joie qui demeure, la certitude, c’est l’absence totale de crainte – c’est ce que vous n’osez même pas espérer en vérité. 
Et comment avez-vous une chance, vous tous – je peux vous regarder chacun dans les yeux, vous dont je connais bien les existences – de la découvrir, cette réalité ? En écartant ce qui la voile ! 
Et qu’est-ce qui la voile ? C’est ce second que le mental n’arrête pas de créer. Si, pendant une seconde, le mental arrêtait totalement, consciemment et inconsciemment, de créer un second, la grande vérité se révélerait à vous instantanément. 

Peut-être, de nouveau, serait-elle voilée mais au moins vous auriez eu un aperçu, comme une porte qui s’est ouverte : vous avez juste eu le temps de voir ce qu’il y avait à l’intérieur de la salle et la porte s’est refermée...






... Mais ce qui est proprement insensé, c’est que le mental considère comme le monde véritable celui de sa fabrication, qui n’a, je ne le redirai jamais trop, aucune existence d’aucune sorte, et c’est par rapport à ce monde totalement chimérique qu’il se permet de juger le monde réel. 

Pour le mental, le plus important n’est pas le monde réel auquel il vient surajouter un monde irréel, c’est le monde inexistant auquel il vient comparer le monde réel. Pour le mental, la situation est totalement retournée. 
C’est de ce retournement que vous devez prendre conscience si vous voulez échapper à ce mécanisme. Ma vie est fondée sur un immense mensonge : ce qui devrait être. 
Vous devez découvrir en vous-même cette aberration, cette folie : je fabrique un monde. Chacun fabrique le sien. Le monde réel est le même pour tous mais le monde fabriqué est différent pour chacun. Vous sécrétez ce monde illusoire d’instant en instant. Parfois, c’est flagrant et parfois, comme je vous le disais, c’est inconscient ou subconscient. Vous devez donc être doublement vigilants. D’abord vigilants pour vous ramener – et c’est l’effort qui vous sera demandé pendant longtemps – à l’unique réalité... 

Arnaud Desjardins
A la Recherche du Soi - II. 
Au-delà du Moi 


samedi 2 janvier 2016

Voeux avec Marie de Hennezel

Connaître notre ombre
Quelle montée de la violence, ces derniers mois ! Insultes, propos racistes, harcèlement à l’école, exaspération haineuse. Une vague inquiétante, amplifiée par les réseaux sociaux. Notre surmoi moral et républicain ne semble plus capable, dit-on, d’endiguer ce flot.
Le passage à l’année nouvelle pourrait être le moment de s’engager à faire barrage aux petites violences qui tentent quotidiennement de s’imposer à nous, presque à notre insu. Ne suis-je pas, comme tout le monde, traversée d’impatience, d’exaspération, d’indifférence ? Un tel engagement n’est-il pas à ma portée ? Bouddhistes, chrétiens, humanistes ont compris depuis longtemps que le meilleur moyen de faire obstacle au mal dans le monde est de commencer par soi-même. Apprendre à reconnaître ce que Jung appelait notre « ombre ». Et à la contenir. Rien de naïf là-dedans. Il s’agit d’une bonté active. D’un acte de résistance. D’une façon de s’indigner.
Alors, indignons-nous, au sens noble du terme, portons haut notre exigence de respect, de soi, de l’autre, surtout et parce qu’il est différent.

Faire un vœu
Le passage à la nouvelle année, c’est aussi le moment de faire un vœu. Faisons celui d’être heureux et de ne pas passer à côté de la beauté. Voilà quelque chose qui pourrait nous aider à mettre un peu de lumière et d’amour autour de nous. Nous poser tous les jours la question : « Qu’ai-je trouvé beau aujourd’hui ? »
Selon François Cheng, il y a deux mystères dans la vie : le mal –  évoqué plus haut – et la beauté. « La beauté est mystère, parce que l’univers n’était pas obligé d’être beau », souligne-t-il. Il se trouve qu’il l’est, et cela semble trahir « un désir, un appel, une intentionnalité cachée qui ne peut laisser personne indifférent ».
Qui peut dire que même dans un univers de laideur ne se cache un infime détail qui nous rappelle ce mystère ? Etty Hillesum, dans l’horreur du camp d’extermination où elle a terminé sa courte existence, cherchait tous les jours la petite étincelle de beauté qui lui permettrait de garder le goût de vivre, et l’âme intacte.

Nous relier à l’âme
L’âme ! Voilà un mot que l’on n’osait plus prononcer, tant il avait perdu son sens profond et universel au profit de sa seule signification religieuse. Or, l’âme est liée au cœur et à l’intuition. C’est quelque chose d’intime, de secret, de sensible. C’est l’interface entre mon identité dans ce qu’elle a d’unique et le monde autour de moi. « L’âme est pour moi cette larme qui coule de mes yeux. Et ce sont les yeux de l’humanité tout entière », écrivait Stéphane Hessel, nous rappelant que l’âme diffère de l’esprit par l’émotion qui l’habite.
Une émotion qui permet la communion affective avec les autres, la nature, les animaux, ces êtres doués de sensibilité, et même avec les objets ou les lieux, porteurs eux aussi de l’émotion que nous leur prêtons.
Ne dit-on pas qu’un lieu a une âme ? Une vibration, une résonance ?


Marie de Hennezel 
(source : Psychologie magazine)

jeudi 31 décembre 2015

L'instant est là...






Pour que 2016 soit un an neuf... par Denis Marquet


La venue d'une nouvelle année nous relie à notre désir du Nouveau.
Chaque instant que nous vivons est à la fois la conséquence de causes anciennes, que certains appellent karmiques ; mais aussi l'opportunité de lancer pour l'avenir des causes neuves, qui ne sont pas l'effet du passé et génèrent des effets qui ne répètent rien.
De telles causes naissent de notre ouverture à une dimension transcendante à l'intérieur de nous. 
Alors, c'est le divin, ou la grâce, le mystère ou quelque nom que nous lui donnons, qui crée notre vie.
Et, libres du passé, nous pouvons vivre selon nos aspirations les plus profondes.

Pour cela, il suffit de s'abandonner !
S'abandonner, c'est accepter de ne pas se représenter son avenir, car on ne peut se re-présenter que du passé.C'est accepter de se laisser surprendre par soi-même, par les rencontres et les opportunités.
C'est accepter de lâcher l'illusion du savoir, toutes les attentes que nous faisons peser sur les autres et sur notre vie, ainsi que toute forme de contrôle.
Un instant d'abandon total nous plonge dans la dimension vierge de notre être ; nous voilà prêts pour un nouveau départ, un commencement dans le Nouveau : une naissance.

Fêtons le passage vers 2016 dans l'abandon total ! 
Alors ce nouvel an sera pour nous l'an du Nouveau : une merveilleuse année.


mercredi 30 décembre 2015

lundi 28 décembre 2015

Message de Noël de la part de Thich Nhat Hanh



Il y a quelques jours, Thầy pensait au message qu'il souhaitait envoyer à ses ami(e)s et étudiant(e)s pour qu'ils puissent fait comme Jésus ou comme le Bouddha.  Thầy a écrit cette calligraphie :

"Il n'y a pas un chemin à chercher pour aller chez soi,
Notre chez-soi est le chemin. »
 
Cela signifie que  le chemin et l'outil ne sont pas deux choses séparées. "Il n'y a pas de chemin à chercher pour aller  chez soi" Notre "chez soi" est le chemin. Quand nous faisons un pas sur ce chemin alors nous nous sentons chez nous tout de suite, à ce moment précis. C'est très authentique, c'est la pratique du village des Pruniers. Il n'y a aucun chemin menant au bonheur, le bonheur est le chemin. Récemment Thay a également partagé lors d'un de ses enseignements qu'il n'y a aucun chemin menant au Nirvana, le Nirvana est le chemin. Chaque pas, chaque respiration est capable de nous ramener chez nous, dans l'ici et le maintenant. C'est la pratique fondamentale du Village des Pruniers.

C'est le message que Thầy veut envoyer à tous ses amis et étudiants durant cette saison de Noel. Si vous voulez envoyer des vœux à vos ami(e)s et bien-aimé(e)s vous pouvez envoyer ce message. Si vous pouvez le pratiquer véritablement, alors votre envoi aura une signification profonde ; mais si vous ne le pratiquez pas, alors ce message n'aura aucune valeur. 

Réjouissons-nous de notre pratique de revenir chez soi en cette saison de fêtes. Soyons véritablement dans notre "chez soi" et devenons ainsi une maison pour nos bien-aimé(e)s et tous nos ami(e)s.


Avec confiance et amour

Thầy

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samedi 26 décembre 2015

Mesure du temps avec Philippe Mac Leod


Imaginer l'avenir ne trahit pas seulement le présent, mais neutralise la venue, vole à la fleur un fruit qui s'arrondit au moule de la patience. L'imagination n'est grosse que de soi, elle enfle sous la pression de notre propre image perpétuellement projetée. Le présent n'appartient qu'à celui qui sait s'effacer, et il n'est d'attente que dans l'abandon libre, l'abandon heureux à la béance infinie que nous sommes. Le temps chrétien pourrait lui-même se résumer ainsi : patiemment mais passionnément.

Chérir l'attente ne nous est pas simple, même si chaque année la liturgie nous apprend à la creuser un peu plus largement, en nous tournant vers le secret que porte le temps en son apparente indifférence. Nous voudrions l'escamoter, quand il s'agit au contraire de le traverser en le transformant en attente, et en goûtant celle-ci en plénitude, en l'habitant, en la nourrissant de notre passion, plus que de nos pauvres et fausses patiences. C'est cela, l'espérance : vivre l'absence jusqu'à l'intensité de la présence.

Assimilation, cheminement, maturation, toujours nous sommes exaucés, mais par petites touches, au fil des avancées, de sorte que la part qui nous est dévolue ait le temps de nous transformer, afin que nous puissions recevoir davantage et surtout ne rien nous approprier. Toute la Création est placée sous le signe de la durée, de la croissance. Nous le savons, mais nous l'oublions, parce que nos désirs l'acceptent mal. Nous ne rêvons que d'immédiateté. On ne peut pas entrer dans l'éternité sans avoir bu toute l'immensité du temps, goutte à goutte, sans avoir ressenti la gigantesque poussée de son effort continu.

En nous arrachant à la rêverie, aux projections de l'esprit, l'instant présent nous rappelle aussi à l'objet présent. Des brumes de l'imaginaire il fait jaillir l'étincelle du réel. Au fond, il n'est qu'un seul présent, celui de la présence, pleine, entière, active, mue par une conscience libérée de toute préoccupation pour n'être plus qu'attention. L'instant prend toute la place, tout l'espace où nous sommes, pourvu que nous sachions l'investir.

La patience, en réalité, nous grandit quand elle n'est plus comprise comme une résignation,une sorte de crispation pour mieux tenir. La patience libère une force muette, un contrepoint à notre anxiété comme à la brutalité de certains événements. Elle signifie que le monde ne s'arrête pas aux premières évidences. Elle nous parle de cette espérance qui ne ressemble en rien à l'espoir avide, mais qui reste liée à l'intuition du coeur, à l'intelligence sans cesse en éveil, au regard qui cherche toujours plus loin. Je souffre aujourd'hui parce que je ne sais pas entendrece qui demain m'apparaîtra clairement. La patience s'appuie sur une continuité secrète, elle dit l'obscurité du présent, ou plutôt notre surdité, mais elle affirme dans le même temps notre refus de l'immédiateté sommaire des événements. Ils disent autre chose qu'eux-mêmes, ils recèlent une parole, un appel, ils sont toujours l'enfantement douloureux d'une promesse à venir, le passage obligé à un autre stade du réel qui n'apparaît pas dans sa totalité.

Il nous faut grandir, croître encore, et nul ne saurait faire l'économie de la souffrance qu'implique tout changement. Elle aussi est notre seule façon d'entendre, vraiment, c'est-à-dire avec notre chair. Non pas comme une pédagogie du châtiment, mais de l'inscription vivante, avec la lenteur inhérente à toute croissance et à un enracinement durable.

Philippe Mac Leod est écrivain et a publié plusieurs livres et recueils de poésie. Son dernier ouvrage, Poèmes pour habiter la terre est paru chez Le Passeur.




La joie nous manque... avec Jean-Claude Guillebaud


À ceux qui se demandent quelle sorte de manque ronge silencieusement nos sociétés, il faut répondre : la compassion. Cette sollicitude spontanée que les boud­dhistes appellent la maitri et qui est assez proche, au fond, de l’agapê des chrétiens. Cette patiente attention aux plus exposés, aux plus démunis qu’entendait promouvoir notre morale laïque et républicaine, lorsque, à la Liberté et à l’Égalité, elle ajouta – en 1848 seulement – la Fraternité.

Aujourd’hui, on a beau prendre la réalité contemporaine par tous les bouts, une évidence crève les yeux : la compassion est en train de quitter notre monde. À petits pas. Insidieusement. Dorénavant, ce qui la ­remplace – et jusqu’à la nausée – ce sont des impératifs de compétition, de performance, de gagne, de record, de dépassement de l’autre, de quant-à-soi barricadé.

Or avec la compassion, c’est le bonheur de vivre qui s’en va. Disons même la gaieté. Dans l’air du temps flotte à ce sujet un malentendu : celui qui nous fait confondre cette dernière avec le contentement, et le bonheur de vivre, avec le consumérisme affolé. Par pudeur, crainte d’être ringard ou de passer pour sentimental, nous n’osons plus parler de ces choses-là. C’est dommage. Osons le dire : une certaine gaieté nous manque. Je dis une certaine gaieté, car celle que j’évoque ne s’apparente pas aux épaisses rigolades du moment.

Nos rires sont tristes. Notre sérieux est navrant. Nos prudences sont moroses. Nos « fêtes » sont sans lendemain. Nos plaisirs sont boulimiques et plutôt enfantins. Tout se passe comme si la frénésie jouisseuse de l’époque cachait une sécheresse de cœur et une stérilité de l’esprit. La gaieté véritable, celle que nous avons perdue, c’est celle de l’aube, des printemps, des projets. Elle se caractérise par une impatience du lendemain, par des rêves de fondation, par des curiosités ou des colères véritables : celles qui nous « engagent ».

La gaieté profonde qui nous manque est celle qu’évoquait Jean Sulivan dans son beau livre Matinales (Gallimard, 1976). Elle n’implique aucune résignation devant l’injustice du monde. Elle passe par la conviction que les catastrophes ne sont pas programmées, que le pire n’est jamais sûr, que le futur n’est pas décidé et que tout regret est un poison aux effets lents. Cette vitalité joyeuse ne doit pas être abandonnée à la contrebande des amuseurs médiatiques ou des clowns politiciens. Joyeux Noël à tous !



(source : La Vie)

vendredi 25 décembre 2015

Notre Père en araméen




Aboun d'ouashmaya  néthqaddash shmakh
tétéh malkoutakh néhouée tséouyanakh
aïkanna d'ouashmaya ap b'ar'a

haoulan lahma  d'sounqanan yaoumana
ouashwoklann haouba'inn  ou ahtaha'inn
aïykanna d'aphnann shouaqahinn l'hayaoua'inn

ou la ta'lann lnessiona
ella passan men bisha

mettoldilakhi malkoutha ou haïla ou teshbota
l'alam alminn    amen

La merveilleuse histoire de Noël (4)

Apocryphes, mais pas naïfs

Tout ce que l'on raconte de Noël depuis qu'on célèbre cette fête et qui n'est pas dans l'Évangile de Luc ou dans celui de Matthieu – c'est Matthieu qui parle des mages, sans préciser leur nombre – vient d'ailleurs. D'où ? Quelquefois, des Évangiles apocryphes, ces vies de Jésus souvent très anciennes, mais qui, pour diverses raisons, n'ont pas été retenues dans la liste officielle des livres du Nouveau Testament : trop fantaisistes, trop incomplètes, trop manifestement brodées sur les Évangiles déjà existants. Ainsi, le boeuf et l'âne. Ils viennent d'un apocryphe dit le Pseudo-Matthieu.


Mais pour être apocryphes, ils ne sont pas forcément naïfs. Le boeuf et l'âne sont des animaux humbles, à l'image de Jésus naissant. Le boeuf est animal de sacrifice, comme Jésus s'offrira lui-même en sacrifice. L'âne est l'animal sur lequel Jésus entrera dans Jérusalem pour sa Passion. L'un et l'autre annoncent donc le destin de Jésus. De plus, ils se trouvent tous deux dans la Bible : dans Isaïe 1, 3. « Le boeuf connaît son propriétaire, et l'âne la mangeoire de son maître. Israël ne me connaît pas, mon peuple ne comprend pas. » C'est précisément ce qui va arriver au Christ, ignoré, incompris d'Israël.

De même, l'étable ou appentis devient grotte, image du Sépulcre (Justin de Naplouse, IIe siècle) ; les mages prennent peu à peu des visages d'Africains ou d'Asiatiques, image des nations auxquelles l'Évangile sera annoncé... Ainsi le vrai Noël est-il devenu notre Noël. Par petites touches, sur la suggestion d'une réflexion spirituelle ou par l'inspiration des artistes médiévaux. Marie accouchant dans la difficulté d'une nuit non précisée d'une année mal fixée autour de - 6 a été entourée d'une broderie de détails, mais ces détails ont un sens. Ils disent qui est l'enfant qui vient de naître, ce qui l'attend, ce qui nous attend.




source : La Vie